• Un titre parmi tant d'autres des aventures de Simon Templar, surnommé Le Saint, puisque les initiales de Simon Templar, sont ST !...Ici, un riche agent de change, est très malade du coeur... Craignant pour sa vie, il se rend dans une clinique isolée au milieu de nulle part au sommet d'une colline... Là, un mystérieux docteur prétend guérir les maladies les plus graves. Pour ce faire, il utilise une machine extraordinaire qui lui permet de communiquer avec des habitants de la planète Jupiter. Ces derniers, très intelligents, et qui ont des siècles d'avance sur les Terriens, ont découvert le moyen de vaincre toutes les maladies.... Bien entendu, les soins du docteur ne sont pas gratuits, et seront facturés très cher à l'agent de change, prêt à dépenser toute sa fortune pour ne pas mourir !.... Cependant, ces Jupitériens miraculeux sont-ils réels ? Ne s'agit-il pas plutôt d'une escroquerie destinée à soutirer de l'argent à des malades fortunés ?.... Le Saint va se lancer dans une tumultueuse enquête, aux rebondissements aussi inattendus et invraisemblables que prévisibles ! Mais c'est le genre qui veut ça ! On n'est pas ici dans un polar "sérieux", on navigue entre l'aventure et la parodie, à travers Le Saint, héros invincible, véritable Robin des Bois des temps modernes, dans des récits colorés et primesautiers qui font passer de bons moments de lecture sans prise de tête et sans angoisse métaphysique ! Des fois, ça fait du bien !... Proust et Madame de Sévigné, ça va cinq minutes !!!


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  • Encore un livre sur la Grande Guerre, diront certains ! Oui, c'en est un, et c'est un roman... Mais attention, le terme de "roman" doit être pris dans un sens noble ! Il ne signifie pas qu'on vous raconte des fariboles, des histoires racoleuses plus ou moins dégoulinantes de bons sentiments, de rebondissements invraisemblables et d'histoires de cul sentimentales, avec mariage, et falbalas, puis divorce et avocat !.... Pas du tout ! Ici, on est dans le vrai, c'est-à-dire dans l'horreur d'une guerre qui, de 1914 à 1918, occasionna la mort de 1,5 millions de Français et 2 millions d'Allemands.. L'auteur, Roland Dorgelès, engagé volontaire, a vécu ce qu'il écrit, il ne fantasme pas, il n'imagine pas... Témoin exceptionnel, il nous raconte ici la vie quotidienne des soldats, avec un réalisme de journaliste-reporter de guerre et le talent d'un écrivain.. Tout y est : l'horreur des combats, les hommes qui tombent, fauchés par les mitrailleuses ou pulvérisés par les obus... mais aussi le quotidien de la vie, dans des tranchées boueuses... une nourriture souvent parcimonieuse, le pinard et l'eau-de-vie, les rires et les pleurs des bidasses, leurs peurs, leurs espoirs, les petites joies d'une lettre reçue d'une femme, épouse ou fiancée, le partage d'un colis avec les copains, avant de monter en ligne, sous un déluge de feu, sous la lumière aveuglante des fusées, les éclairs des obus, le fracas des canons, avec en permanence l'ombre de la mort.... On ne lit pas ce roman, on le vit, c'est-à-dire qu'on souffre souvent, qu'on se demande parfois comment tout cela a pu exister... on se demande même si on n'est pas en pleine fiction, celle précisément d'un roman.. Mais non tout est vrai ici, tout est vécu, tout est décrit, sans emphase, sans style ampoulé, sans jamais rien de "romancé"... Juste la guerre, les hommes, la vie, la mort.... On n'a pas le droit de ne pas lire ce livre !


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  • Ce roman est souvent connu sous le titre "Indian Palace", du nom du film tiré du roman. L'histoire est une curieuse saga, quelque chose entre une chronique sur la vieillesse, une réflexion sur la vie et le bonheur, tout en effleurant la sociologie, la psychologie, la morale, à petites touches légères, sans s'appesantir.... Car c'est d'abord un roman, une histoire. Le docteur Ravi, originaire de l'Inde, vit en Grande-Bretagne, avec son épouse Pauline. Avec eux vit Norman, le père de Pauline, un vieux dégueulasse, obsédé du cul, grande gueule et ingérable, viré de toutes les maisons de retraite après des "gestes inappropriés" sur le personnel féminin... Le Docteur Ravi ne sait pas comment se débarrasser de ce beau-père encombrant.. Un jour, il se confie à un lointain cousin d'Inde, Sonny, un homme d'affaires venu lui rendre visite... Ce dernier a une idée lumineuse : créer en Inde une sorte d'hôtel pour seniors. On pourra ainsi se débarrasser de ses vieux encombrants, et eux retrouveront une nouvelle vie dans un pays exotique... On transforme un vieil hôtel du sud de l'Inde en résidence, et on y expédie vite fait le vieux Norman, bientôt suivi de plusieurs personnes, hommes et femmes... Ce sont ces personnages que nous verrons vivre  dans cette résidence indienne pour seniors.. Solitude, vieillesse, laideur, maladies, et en même temps amitiés et liens divers qui se tissent entre ces gens à la fois si différents et si semblables... et puis il y a cette agitation de l'Inde, dans un grouillement frénétique qui perturbe le rythme plus lent des pensionnaires seniors... L'auteur nous peint tous ces personnages à petites touches légères, trop légères peut-être, mais suffisamment précises pour nous faire ressentir les problèmes, les souffrances, les joies et les difficultés de ces pensionnaires dans leur résidence hôtelière, au soir de leur existence... Un livre qui raconte sur un ton badin des choses tristes, et parfois dramatiques, sur la fin de la vie, lorsqu'elle approche du dernier rivage...


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  • Un mot d'abord sur l'auteur, Jean Meckert. Il est né en 1910. Son père, un anarchiste, déserte l'armée en 1917, et se met à la colle avec une maîtresse.. La mère de Jean Meckert réagit au départ de son mari en affirmant qu'il a été fusillé pour l'exemple. Bonjour l'ambiance familiale !.. D'autant plus que cette mère abandonnée devient cinglée, et est internée au Vésinet, tandis que le petit Jean Meckert est confié à un orphelinat, d'où il gardera des souvenirs lancinants de faim, de froid, d'abandon, ainsi que la haine de l'enseignement religieux... Pas de hautes études littéraires... Rien que des petits boulots... Et puis l'écriture s'empare de lui... Il écrit une oeuvre vivante, humaine souvent désabusée et cruelle... Il prendra le pseudo de Jean Amila pour écrire d'excellents polars dans la Série Noire de Gallimard. Un auteur méconnu, à découvrir absolument... 

    "Je suis un monstre" est un roman dont la trame se déroule peu après la fin de la seconde guerre mondiale, en Savoie, dans un internat éducatif pour adolescents  :"Les Aiglons".  Cette époque est celle du communisme triomphant, mais aussi d'un anticommunisme féroce. Cette opposition se retrouve aux "Aiglons", exacerbée par la fougue idéaliste de l'adolescence.. Un soir, un pensionnaire, Claude,  est retrouvé mort en forêt. Le héros du roman, Narcisse, un éducateur, sait que Claude a été tué par plusieurs camarades anti-communistes. Mais il décide d'abord de maquiller ce meurtre en accident. Cela évitera d'enclencher un cycle inexorable de vengeance. Le directeur privilégie aussi la thèse de l'accident, afin de préserver la réputation de son établissement... Pourtant Narcisse, un intellectuel froid, solitaire, et qui se décrit lui-même comme un "monstre" prend peu à peu conscience qu'il ne peut rester complice d'un crime...La colère gronde et la violence grandit entre les tenants de l'accident et ceux du meurtre...

    Ce roman, publié en 1952, marque un tournant dans l'écriture de Jean Meckert. Lui l'écrivain des hommes soumis, écrasés, laminés par la vie, devient enfin l'écrivain de l'homme révolté...

    Terminons en citant deux romans que j'ai particulièrement aimés : "La Lune d'Omaha" et "La Marche au canon", tous deux publiés sous le pseudonyme de Jean Amila. 


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  • Cette nouvelle aurait gagné à être allégée quelque peu  : 124 pages, c'est trop long pour une nouvelle... Le thème est le suivant : des gens un peu rassis, le genre seniors chics et friqués, séjournent dans un hôtel sur la Riviera... un jour, un pensionnaire s'écrie : "ma femme a disparu ! Elle n'est pas rentrée".... Les pensionnaires compatissent, on cherche l'épouse introuvable pendant un bon moment, lorsque son mari, penaud, crie : "Cessez les recherches, ma femme m'a quitté !"...  Chacun regagne sa table... et des polémiques naissent dans les conversations : "Quelle saloperie de bonne femme ! Quitter son mari comme ça pour le premier venu"... "Bah, moi je peux comprendre, et je ne la juge pas"... dit un autre convive plein de sagesse et d'empathie... Après le repas, il est abordé par une pensionnaire, une vieille dame très "comme il faut", qui le remercie pour sa bienveillance... et elle veut lui raconter son histoire, un moment inoubliable et violent qu'elle a vécu, qui n'a duré pourtant que vingt-quatre heures dans sa vie de femme... Et elle raconte.. Sauf que c'est là que l'auteur pratique le délayage ! Car la vieille dame n'en finit pas de nous infliger des tonnes de propos liminaires qui alourdissent le récit, sans rien apporter, du genre : "Monsieur, il faut que je vous parle... que je vous raconte... encore que ce soit, pour moi, une femme, chose difficile.. vous un homme, me comprendrez-vous.. et même m'entendrez-vous ??... Ne serez-vous pas enclin à mépriser mes mots, et au-delà, ma personne.. c'est pourquoi j'ai tant de scrupules.. et pourtant je sens bien qu'il va falloir que je me libère d'un secret qui pèse depuis tant d'années sur ma vie... et que seule votre confiance peut me permettre de dire.... sans rien vous cacher de cette aventure dont.. etc.. etc.... des lignes et des lignes, des pages et des pages de bavardage oiseux !...  Mais bon, le bouquin se lit vite, d'autant qu'on peut sauter allègrement les pages superflues...


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