• Bof, voici une sorte de roman populaire, entre le roman de gare et la pochade burlesque... Le thème : Manu, un jeune malfrat condamné pour un braquage, est en libération conditionnelle. Il est convenablement réinséré et donne des cours de tennis à une clientèle friquée de la région de Nice. Il est revenu dans ce qu'on appelle le droit chemin. Mais ça n'a rien d'évident, le droit chemin, car autour gravitent des personnages  pas piqués des hannetons : il y a Thierry Plaisance, un policier chargé de suivre la réinsertion de Manu, mais c'est un flic ripoux qui va faire pression sur Manu pour qu'il fasse un dernier casse.. Il y a aussi Bruno Duboscq, un chirurgien esthétique qui saute sur tout ce qui bouge et se tape les clientes qu'il a raccommodées... On trouve également Solange Bluto, une mature botoxée au clito chaud bouillant qui complète ses parties de tennis par des parties de pénis... La liste comprend par ailleurs un Russe crapuleux pété de thune, d'autres encore... Tout ce petit monde grenouille et magouille entre les parties de tennis, les parties de poker et les parties de cul, et chacun veut avoir sa part de butin lorsque le pauvre Manu, sous la pression du flic crapuleux, aura commis le casse avec l'aide de Nadj, la jolie petite Algérienne du service de réinsertion... Tout ça forme un méli-mélo d'une rare confusion, une foire d'empoigne permanente autour du vol d'une collection de montres anciennes. Avec en arrière-plan un chantage aux photos  de cul (on dit sex-tape quand on parle le charabia amerloque des medias)!)...Toute cette histoire n'a pas grand intérêt, du moins à mon avis... Le style de l'écriture est très particulier, avec l'emploi permanent du participe présent, avec des phrases comme : "Manu s'approchant, regardant Nadj ; elle lui répondant brièvement. Regardant par la fenêtre pour"....etc... etc...   Conclusion : un roman trop caricatural, invraisemblable et trop alambiqué, dont on peut aisément se passer.


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  • Les aventures du Saint (alias Simon Templar) sont une série de romans écrits par Leslie Charteris (1907-1993).. Des sortes de polars, mais pas vraiment, puisque le héros Simon Templar n'est pas policier, mais aventurier et justicier. Ce métier lui permet  ainsi de tuer le temps, mais pas les gens ! Ici, dans "Le Saint contre M.Z", on le voit embarqué  malgré lui dans l'aventure : déjeunant dans un restaurant, Le Saint aperçoit à une table une actrice célèbre qui semble affolée... Il s'approche d'elle pour lui porter secours.. mais sans un mot elle lui tend une enveloppe puis murmure "Prenez, mais partez !"... Le Saint prend l'enveloppe dans laquelle il découvre un bon paquet de thune (pour parler jeune !!!)... Une heure plus tard, la police vient l'arrêter pour chantage et extorsion  de fonds !... Et à partir de cette méprise, les aventures commencent... Simon Templar se lance à la recherche d'un certain Monsieur Z... C'est truffé d'anecdotes bondissantes et peu vraisemblables mais ça pétille comme un crémant d'Alsace sur une table de réveillon ! Le récit est par ailleurs truffé de clopes et de whisky à chaque page ! L'auteur avait à coeur, dans chacun de ses bouquins, de promouvoir le cancer du poumon  et la bronchite chronique obstructive ! C'était la mode, à l'époque, dommage ! .. Mais ça se lit vite fait, et on est au moins certain de ne pas fatiguer ses méninges  ni bousiller les synapses de son cortex !...


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  • Ce roman abracadabrantesque n'est qu'un long monologue invraisemblable : un condamné, en prison pour le meurtre de son père, raconte à son psychiatre, et à son avocat, comment il en est arrivé là, lui, guide touristique  féru de Blaise Pascal et de ses Pensées. Cela hélas ne fait pas un roman, mais 174 pages d'un long bla-bla, inutile, verbeux, truffé de petites notations qui se veulent impertinentes, mais qui ne sont que chiantes et sans le moindre intérêt. Le tout ressemble à une poubelle : il y a tout dedans, des choses récupérables, des choses qui puent, des trucs recyclables, le tout complètement mélangé, tout en bordel. c'est de la littérature en vrac !... Bon, il faut oublier cette scorie d'écriture, cette pochade d'atelier d'écriture... et lire d'autres oeuvres de Lydie Savayre qui sont heureusement, d'une autre qualité. Ouf ! Passons à autre chose!... Et bonne année 2022  à celles et ceux qui liront ces lignes ! Bonne année et... bonnes lectures !


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  • Dror Mishani, auteur israélien, nous offre ici un remarquable polar. Pourtant le début est assez banal : un jeune de 16 ans, Ofer Sharabi, a disparu. Il a quitté le domicile de ses parents un mercredi matin, et n'est pas rentré le soir. Le lycée précise qu'l ne s'est pas présenté aux cours... C'est du moins ce que sa mère raconte au commissariat à l'inspecteur Avraham Avraham (non, c'est pas une faute de frappe de ma part, le flic israélien a un prénom identique à son nom : au moins il ne craint pas d'afficher sa judéité !)...  L'enquête démarre. Au cours de l'interrogatoire des voisins, apparaît un homme au profil un peu étrange : il s'agit de Zeev, un prof d'anglais, qui habite le même immeuble que le jeune disparu. Il a donné des cours au jeune Ofer pendant  quatre mois, et son comportement met le doute dans l'esprit de l'inspecteur... Et peu à peu, d'autres comportements apparaissent bizarres : ceux de Mikhal Sharabi, la mère, et ceux de Rapahaël Sharabi, le père... Le suspense est bien mené, le lecteur hésite : le prof d'anglais est vraiment suspect, mais les parents cachent des choses aux enquêteurs, et  ne parlent jamais de leur fille trisomique qui vit sous le toit familial... Où est la vérité ? La fugue est exclue, et la découverte du sac à dos du lycéen dans une benne à ordures oriente l'enquête vers la piste criminelle... Et c'est ainsi qu'on s'achemine, au terme des 380 pages du récit, vers un dénouement logique : le criminel est identifié, arrêté, et il avoue... que demande le peuple ?...Oui mais....oui mais.... chut !  Non, n'insistez pas, Je ne dirai rien d'autre... Achetez le bouquin, et vous saurez tout !

    Un mot sur l'auteur : Dror Mishani, né en 1975, vit en Israël ; il est traducteur, et spécialiste de l'histoire du roman policier, dans lequel il s'est lui-même lancé en devenant auteur. Disparition inquiétante est son premier roman (2011). Et il a une "suite" dans la mesure où l'on retrouve l'inspecteur Avraham Avraham dans deux autres titres : La Violence en embuscade (2013) et Les Doutes d'Avraham (2016). Et tout ça à petit prix en poche, 7,50 environ : moins cher que les clopes qui bousillent votre santé ou le foie gras qui bousille les canards !


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  • Dans ce roman, on est aux confins de l'absurde, dans une ambiance qui fait penser à Kafka...Ici le néant devient envoûtant... Giovanni Drogo, un jeune lieutenant arrive au Fort Bastiani, à la frontière d'un pays tourmenté et isolé. C'est sa première affectation d'officier. Le fort  est vétuste, et au-delà le regard se perd sur une vaste étendue, le désert des Tartares. De là, sans doute, viendra un jour l'ennemi... Drogo se rend vite compte qu'il ne se passe rien... La vie militaire se déroule selon une implacable routine, dans la monotonie des jours semblables, toujours pareils. Il décide de ne rester là que quatre mois.. mais le temps passe, passe, et quatre ans plus tard, il est encore là... Aucun ennemi ne s'est montré, la routine continue... Pourtant, encouragé par son supérieur, il décide de revenir chez lui au village... Mais quand il y arrive, il se rend compte de son absolue solitude... Ses amis sont partis, ont fait une carrière... Il tente de renouer avec son ex petite fiancée, mais le coeur n'y est plus, quelque chose est parti avec le temps. Même sa mère n'est plus pareille, beaucoup moins attentive à son fils... Alors Drogo décide de revenir "là-haut" au fort Bastiani.. Car là au moins demeure un espoir : celui de voir arriver l'ennemi, un jour, peut-être, et de se couvrir de gloire..... Roman désespéré et désespérant, ce livre se lit pourtant d'une traite, tant l'auteur parvient à magnifier le néant, le vide et le rien, à travers mille petits faits du quotidien de cette garnison isolée, à travers  ces vies humaines, fragiles, fracturées, douloureuses... Un très bon roman, inattendu, que j'ai découvert par hasard, en fouillant dans la boîte à livres du magasin Leclerc de Mimizan !  Si vous passez par là, fouillez aussi, c'est gratuit !...


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