• Science-fiction ou Anticipation ? Ce roman de Barjavel participe des deux genres. Car l'avenir purement imaginaire qu'il raconte pourrait fort bien advenir sur notre Terre... L'auteur mêle ici l'Histoire et la fiction : il mêle étroitement les chefs d'Etat des années 1950 à 1975 à son récit pour nous faire part du Grand Secret que seuls les dirigeants connaissent. Le roman comporte en fait deux parties : dans la première, on apprend que de mystérieuses recherches ont abouti à une découverte qui s'avère un danger mortel pour l'humanité, mais on ne sait pas de quoi il s'agit... Nous ne sommes que des lecteurs, et non pas des Présidents !... Dans une deuxième partie, nous découvrons le Grand Secret : un virus, très contagieux, confère à la fois la santé et l'immortalité à tout être qui en est infecté... L'Immortalité !! Quel merveilleux bienfait ! La Mort vaincue, effacée ! Et pourtant, cette "bienfaisante " découverte conduira à une surpopulation mortelle pour toute la planète ! Quel paradoxe !... La suite de l'histoire nous fera partager la vie de l'îlot 307, où se sont regroupées quelques milliers de personnes contaminées et donc immortelles ! Elles y sont libres, mais séquestrées, car nul ne doit pouvoir s'échapper de l'île et contaminer le monde !...Pire : les filles de l'île, déjà immortelles, mais poussées par leur terrible instinct de ponte, s'acharnent à vouloir surpeupler l'île d'enfants surnuméraires !... Houlà, ça va mal finir, je vous le dis ! A lire, car ce roman aborde le sujet de la surpopulation du globe, un problème totalement tabou de nos jours encore...


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  • Barbara Abel est une écrivaine belge née en 1969, spécialiste du polar. Pourtant, avec Derrière la haine, elle nous offre un récit qu'on pourrait qualifier de familial et psychologique, mais qui se révèle également noir et dramatique... Le sujet de l'histoire, c'est finalement cet horrible instinct maternel des femmes, un instinct parfois tyrannique et féroce qui impose sa loi au point de faire crever la terre sous une effrayante et incoercible surpopulation.... Dans ce roman, nous suivons le quotidien de deux couples David et Laetitia d'une part, Sylvain et Tiphaine d'autre part. Deux couples amis que tout unit : leurs pavillons sont mitoyens... ils ont chacun un petit garçon : Milo et Maxime âgés de quelques années. Les deux familles se rendent visite presque tous les jours, ne ratant jamais l'apéro du vendredi, une routine incontournable... Amitié et convivialité, deux couples inséparables... Mais un jour, c'est l'accident, terrible : Le petit Maxime, six ans, le fils de Tiphaine et Sylvain, tombe de la fenêtre de sa chambre du premier étage et se tue... A partir de là, tout se fracture (et pas seulement le crâne du pauvre petit Maxime !)... L'amitié explose, les deux femmes s'affrontent, victime de leur effroyable instinct maternel dévoyé, tandis que les deux maris, dépassés, font ce qu'ils peuvent, c'est à dire pas grand-chose.... Dès lors, de jour en jour, de semaine on semaine, on sent venir le drame ultime....dont je ne dirai rien, bien évidemment.... "Derrière la haine" est un roman sombre, bien écrit, que l'on suit avec angoisse, jusqu'au dénouement machiavélique,  tout en regrettant parfois quelques lenteurs dans l'histoire... Ce livre a été porté à l'écran, dans le film "Duelles", du réalisateur Olivier Masset-Depasse (2018)


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  • J'ai terminé laborieusement ce roman épais de 762 pages (300 de trop !) et qui raconte tant de choses que finalement il en dit trop et tourne à la ratatouille confuse... L'idée de départ n'est pourtant pas idiote : Antoine et sa soeur Anna reçoivent une carte postale : "je pense à vous et je vous aime", signée Charles, leur père, disparu dix-sept années plus tôt sans laisser d'adresse.... Du coup, Antoine et sa soeur Anna, flanqués de Laurent, le meilleur pote d'Antoine, se lancent à la recherche de ce papa-mystère... Les voilà partis, au volant d'une vieille Lada pourrie, sur les traces de Charles... Un véritable jeu de pistes... pistes confuses et inextricables, à travers l'Autriche, la Géorgie, la Turquie, l'Arménie, l'Inde, l'Indonésie, un "road-movie" bordélique, une quête labyrinthique qui se complique encore lorsque, d'un chapitre à l'autre, on saute de 1990  à 1915, pour se retrouver ensuite en 2003, avant de remonter le temps à nouveau.. Ce sont à chaque fois des coups de théâtre invraisemblables, des rebondissement opportunistes, des revirements abracadabrantesques, des retours en arrière et des bonds en avant agaçants. Le tout entrelardé de quelques considérations historico-culturelles... On est perdu, largué, d'autant plus que le fameux papa Charles se retrouve, au fil des pages et des époques, sous diverses identités inextricables !... va comprendre, Charles ! Cela étant, il y a, de ci de là, des pages amusantes, quelques chapitres intéressants, mais le tout noyé et délayé dans une saga bien confuse, foisonnante à l'excès,  et trop longue... Dommage, ça manque de structure et de discipline. L'auteur ici a manqué de rigueur : l'écriture ne consiste pas à accumuler, mais au contraire à élaguer impitoyablement les détails inutiles, les digressions  et autres scories d'écriture.... Faudra que je lise autre chose de lui !...


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  • Voici un bon polar, qui ne brille pas par son originalité, mais s'inscrit dans la veine contemporaine qui consiste à désacraliser la police, et  la mettre au même rang, ou presque, que la crapule. Ainsi, on nous fait partager les états d'âme des flics,  on étale leur vie de famille et ses vicissitudes. Le policier n'est pas un fin limier, héros d'une histoire, il est un homme comme les autres, avec ses maladies, ses histoires de cul, ses addictions, ses manies et ses imperfections... On n'y peut rien, c'est la mode égalitaire du moment... L'histoire ? Elle débute par la découverte au petit matin du cadavre d'un SDF (forme moderne et hypocrite du vagabond d'autrefois), le long des voies ferrées proches de la Gare de Lyon  à Paris. Le commissaire presse le capitaine Mehrlicht et son équipe : "Traitez moi ça vite fait, on ne va pas traîner cette affaire de SDF jusqu'à Noël !"... Mais les investigations vont en décider autrement : une fois le corps identifié, les enquêteurs vont être entraînés vers une zone mystérieuse du Bois de Vincennes, la Jungle, puis vers la prestigieuse Sorbonne... Quels mystères se cachent derrière ce cadavre trouvé le long des voies ferrées ???... Je vous laisse le soin de le découvrir au long des pages que l'on tourne rapidement, car ce roman est bien écrit, et ferait un excellent téléfilm pour la télé.


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  • Voici un roman 100% pur Sagan première pression à froid, sans additifs ! L'histoire est celle d'un couple tourmenté. Elle, Laurence, est une bonne femme friquée, fille d'un père homme d'affaires sans scrupules (pardon pour le pléonasme !). Elle a épousé, un peu par hasard, Vincent, un vague artiste, un peu anar un peu bohême : il écrit de la musique, et est donc méprisé par son beau-père. Quant à Laurence, comme tous ces gens pétés de thune et qui n'ont rien d'autre à foutre qu'à se préoccuper de leur cul, elle se pose des tonnes et des tonnes de questions tortueuses sur ses sentiments, ceux de Vincent, et patati et patata.. des questions que ne se pose jamais une caissière ou un manutentionnaire... Et bien entendu, Vincent et Laurence, vous ne les verrez que dans les beaux quartiers : grand appartement boulevard Raspail à Paris... balades en bagnole de sport avenue du Maine et du côté d'Auteuil et de Passy.... Et quand Vincent se bourre la gueule, ce n'est pas avec un pastaga sur le zinc à Riton à Argenteuil, mais à la terrasse du Fouquet's, sur les Champs Elysées, avec cinq ou six whiskys d'affilée ! Bien entendu, on dîne chicos avec d'autres bourges friqués du faubourg Saint-Germain, en échangeant des vacheries et des conneries, dans un égoïsme obscène et d'une futilité à pleurer... L'histoire va mal finir... Ce n'est pas étonnant : le profond ennui de ces gens riches, à peu près oisifs, les prépare mal à supporter les revers de l'existence, que supportent  quotidiennement les gens normaux, ceux qui gagnent leur vie à la sueur de leur front.... Bref, ce roman nombriliste m'a déplu, profondément. Mais bon, c'est du Sagan, donc alcools de luxe, clopes, ambiances futiles et friquées et bagnoles qui font vroum-vroum.... Beurk !


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