• Si je viens de lire ce petit roman d'aventures, c'est en hommage  à son auteur : Henri Vernes. Ecrivain belge d'expression française, Henri Vernes vient de nous quitter le 25 juillet 2021, après une longue existence, puisqu'il était né en 1918 ! La presse, la télé, n'ont guère parlé de sa disparition, et c'est bien regrettable. Henri Vernes, c'est 207 romans consacrés aux aventures de deux héros : Bob Morane, et son ami et complice de toujours : Bill Ballantine... Des romans qui ont enchanté ma jeunesse entre les cours de latin au lycée Charlemagne... Détail anecdotique : pendant le cours de gym, je m'échappais du gymnase, et j'allais me planquer dans une tour  de l'enceinte de Philippe-Auguste, mitoyenne du stade du lycée Charlemagne... Et là, dans le silence de ces pierres vénérables, je lisais un Bob Morane, pendant que mes copains transpiraient stupidement sur le cheval d'arçon ou aux barres parallèles !...

    Venons-en au livre : Ceux des Roches qui parlent n'est pas le meilleur des "Bob Morane" : il est trop invraisemblable et abracadabrantesque : nos deux héros sont dans les Andes lorsqu'ils surprennent dans leurs jumelles deux hommes qui se battent, au point que l'un d'entre eux tue l'autre !... Bob Morane et Bill Ballantine se lancent à la poursuite du meurtrier... Quand ils le rejoignent, ils sont ahuris !.. Le meurtrier un homme miniature, de 18 cm de haut !!!.... Quel est ce peuple inconnus de nains extrêmes ? On va le découvrir au long des pages, sans jamais y croire... Mais bon, je l'ai dit : ma lecture était un hommage à Henri Vernes ! .. Et j'ai plein d'autres titres à lire encore !...


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  • Ce beau livre de 150 pages est un document historique, mais pas seulement. Il comporte de fait deux héros dont les histoires s'entrelardent étonnamment au gré des courts chapitres. Le premier de ces héros c'est l'auteur, Olivier Baumont, qui n'est pourtant pas écrivain, mais un claveciniste de talent. Son compositeur favori : Louis Couperin (1626-1661). Un jour, au gré d'une lecture, il trouve le portrait d'un jeune homme très beau : Henri d'Effiat de Cinq-Mars (1620-1642). L'auteur se passionne dès lors pour Cinq-Mars, qui fut contemporain de Louis Couperin... Le résultat de cette rencontre est ce livre où alternent des pages sur la vie musicale de l'auteur, et des pages sur la brève existence de monsieur de Cinq-Mars, qui traversa l'existence comme une vive comète : à 17 ans, Cinq-Mars fait son entrée auprès de la Cour, au service de Richelieu. Il brille d'un juvénile éclat qui n'échappe pas au roi Louis XIII, qui appréciait tout particulièrement les peaux masculines et fraîches !.. Cinq ans plus tard, à seulement 22 ans, Cinq-Mars est décapité à Lyon, accusé de trahison...  Avec ce livre, on ne plonge pas dans un lourd document historique, mais on chemine avec l'auteur, tantôt dans le monde de la musique, tantôt dans la vie fulgurante et tragique de Cinq-Mars... Un excellent livre, original, passionné et passionnant, comme il en existe peu...  A lire, parce qu'il le vaut bien.


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  • Leslie Charteris, auteur prolifique, a écrit de nombreux romans, des polars qui mettent en scène les aventures du Saint. Lequel est un aventurier, un justicier qui parcourt le monde et qui pourfend la crapule, où qu'elle se trouve. On le surnomme Le Saint parce que ses initiales sont ST (Simon Templar) C'est un héros improbable, puisqu'il est décrit toujours comme un type sportif, athlétique et en plein santé, alors qu'il boit des doubles whiskies à longueur de journée et qu'on ne le voit jamais sans la clope à la gueule, en train de s'inoculer le cancer des poumons !... Dans cette aventure, une jeune femme en danger le met sur la route d'un étrange établissement, "Le Sanctuaire", qui se présente comme une fondation charitable consacrée à l'adoption d'enfants.. alors qu'elle est en réalité le siège d'une entreprise sordide et criminelle de trafic d'enfants, à des prix vertigineux, et avec toutes sortes de chantages destinés à pomper la thune de clients grugés et désemparés... Bien entendu, à la fin, la crapule sera châtiée, malgré la mort de plusieurs innocents au fil des pages...  Une lecture sympa, à condition de comprendre que la clope et l'alcool ne sont pas des brevets de longue vie, et conduisent au Père Lachaise plus tôt que prévu, après une étape inutile  et douloureuse en chimio à l'hôpital Paul Brousse de Villejuif ! Avis aux amateurs !


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  • Il est difficile de dire du bien de ce roman vieillot, qui sent la naphtaline et les années 30, où des bourges friqués venaient se bronzer la couenne au bord d'un lac tyrolien, tout en apprenant à nager... Et ça ne les gêne pas de voir le héros, le jeune Hell, un ingénieur fauché, qui ne mange qu'un jour sur deux ou trois, grâce aux piécettes que les rupins lui lâchent pour les cours de natation qu'il donne... ! Bien entendu, plein de femelles, de tous les âges, échauffées grave par la musculature du maître-nageur, tournent autour de lui, avec des mines et des gestes lourds de sens, mais avec toute l'hypocrisie des années trente ! On regarde tomber la nuit, se lever les étoiles, on clope comme des malades, on picole... Chacun ne pense qu'au cul, nul ne le dit, et personne ne copule ! Quel sale roman que ce Lac-aux-Dames ! Quelle pauvre littérature d'entre-deux guerres !...Inintéressant, chiant, corseté et porteur de toutes les "valeurs" de l'époque : convenances, égoïsme de classe,.... gens "bien", hommes d'affaires, barons et autres nobles plus ou moins reluisants mais auréolés d'un reste de prestige... bourgeois suffisants et gavés... et puis le pauvre maître-nageur, le larbin à qui on fait l'aumône, et qui ne mange pas à sa faim dans l'indifférence et la bonne conscience ambiante de cette société de merde   ... Allez hop ! Dans la poubelle du tri sélectif ! 


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  • Ce n'est pas tous les jours qu'on lit un polar qui réunit tant de qualités : d'abord il est écrit en français par un écrivain français qui sait écrire !.. Ensuite il y met  des pointes d'humour, qui détendent un peu l'atmosphère, bien lourde parfois du fait de la crapulerie humaine omniprésente dans cet excellent polar... De plus, il se déroule dans des lieux bien français, en plein Paris ! ça change des polars Ikéa  qui se déroulent dans la neige suédoise où le commissaire s'appelle Götenberdjson et autres noms imprononçables !.. Enfin, l'auteur est en prise directe avec l'actualité, avec notre époque, avec notre environnement culturel, ce qui lui permet d'aborder avec finesse, sans lourdeur, de l'air de ne pas y toucher, toutes sortes de problèmes : la violence faite aux femmes, les rapports de la police et de la justice, le rôle du politique.. l'immunité diplomatique... Il arrive même, suprême habileté, à combattre les ravages de la clope, je dis bravo !... Et si on disait un mot de l'histoire ? Je serai bref  : l'histoire débute avec une simplicité déconcertante : un soir, alors qu'un brouillard épais plombe la ville, une jeune étudiante, Lucie, quitte sa copine au coin d'une rue, pour rentrer chez elle à pied.. La description  de cette fille marchant dans la nuit, dans le silence angoissant du brouillard, vaut à elle seule la lecture : on est pris, on est avec cette fille, on a peur, comme elle !... Nul ne la reverra...  L'enquête démarre ; elle nous  entraînera dans la vie d'un groupe de policiers, qui sont aussi des hommes, avec leurs qualités, leurs défauts, leurs failles... Il y a aussi une femme parmi eux, et finalement, tous font du bon boulot... Pourtant la tâche sera ardue ici... Un cadavre sera retrouvé, puis d'autres.. Il semble que la disparition de Lucie  ne soit pas un phénomène isolé... Impossible d'en dire plus, mais croyez-moi : ruez-vous sur ce livre... à peine franchie la première page, vous ne le quitterez plus... Vous ne lirez pas un livre, vous serez au coeur d'une affaire extraordinaire, douloureuse, horrible même, vous serez au côté de ces policiers.... et de temps à autre, quand l'atmosphère est presque insoutenable.. hop, l'auteur vous balance un trait d'esprit, un couplet d'une chanson ! ... un dernier point : Nicolas Lebel aime les mots, et il en profite pour nous en placer, çà et là, quelques-uns qu'on ne comprend pas : "halieutique"... "sinople"..."gringotter"... Excellent, ça oblige à consulter internet.. on enrichit son vocabulaire... génial : Lire Nicolas Lebel, ce n'est pas seulement passer de belles heures de lecture, c'est aussi devenir moins con !... On en a tous besoin.. plus ou moins !!!


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