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Par Robertcri le 29 Mai 2018 à 17:50
Ce livre n'est pas un roman, mais une galerie de portraits, ceux de sept femmes qui ont été à des degrés divers es inspiratrices de l'auteur. Sept folles. Sept femmes hors du commun, pas mal cinglées, et souvent bien mal dans leurs baskets, comme on dit de nos jours.... L'intérêt n'est pas seulement biographique, i est aussi dans le lien que Lydie Salvayre entretient avec l'histoire de ces femmes, dont nombre d'aspects la renvient à elle-même..... Ces sept femmes sont, dans l'ordre : Emily Brontë, Djuna Barnes, Sylvia Plath, Colette, Marina Tsvetaeva (à vos souhaites !), Virginia Woolf, Ingeborg Bachmann.... Certaines sont connues de tous, d'autres sont connues seulement des fins lettrés, mais qu'importe : les récits que nous présente Lydie Salvayre nous emporte dans des mondes étranges. L'époque est souvent rude, la guerre... les relations familiales complexes, vire incestueuses, les amours tumultueuses et souvent lesbiennes, mais pas que... Et dans un monde où la tyrannie masculine est alors une évidence inconsciente et assumée, ces femmes en vient de toutes les couleurs, comme celles de l'arc-en ciel qui en comporte sept, autant que les femmes dde ce livre, simple hasard... Femmes de lettres, femmes de littérature, elles sont emportées dans des tourbillons qui deviennent parfois des turbulences telles qu'elles n'y survivent pas, et que leur fin est parfois dramatique... C'est là où mon point de vue diffère de celui de l'auteur : tandis qu'elle semble tirer beaucoup de plaisir de la vie de ces femmes où elle semble voir un esprit de liberté, moi, je vois au contraire l'immense difficulté de vivre de nombre d'êtres humains. Et je ne vois aucune liberté supplémentaire dans l'existence de ces sept femmes, je les sens enchaînées elles aussi, emportées inexorablement par des désirs et des malheurs qui les submergent et souvent les détruisent... Au fond, elles ne sont pas plus libres que la ménagère mèragosses commune, qui attend la retraite après 40 ans de vie en HLM.... Finalement, les sept femmes du récit de Lydie Salvayre ne font pas partie de la catégorie des imbéciles heureuses, et on en vient presque à le regretter pour elles ! Que de malheurs, que de souffrances n'ont-elles pas enduré du fait de leur intelligence, de leur originalité ! .... Etrange nature humaine !... Un livre à lire, de toute façon, car il enrichit la pensée...
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Par Robertcri le 25 Mai 2018 à 09:04
C'est un somptueux polar que nous offre ici Karine Giebel. Il entre dans la catégorie des romans machiavléliques, tant l'intrigue est diabolique dans son déroulement... L'histoire est la suivante : Cloé est une jeune "executive woman", une femme manager à qui on a envie de foutre de claques dans la gueule tant elle est bouffie de suffisance prétentieuse. Dans le même temps, elle se révèle une véritable lavette quand elle est amoureuse, à plat ventre devant son mec : une esclave... Un jour, en rentrant seule chez elle à pied vers 2h du matin, elle entrevoir une ombre furtive qui la suit... Impression ? Réalité ? La peur s'installe... Le lendemain, l'Ombre revient et se montre à nouveau... Cloé en parle à sa meilleure amie, elle va même se plaindre au commissariat, mais personne ne la croit : la jeune femme passe pour folle, et il faut dire qu'avec ce qu'elle s'enfile comme clopes, whisky et médocs, elle n'a pas toujours l'esprit clair... Dans le même temps, un deuxième personnage apparaît dans le récit, dès le début : Alexandre, un officier de police : Violent, imprévisible mais efficace, il cache à tous un douloureux secret : sa femme gravement malade, se meurt lentement chez elle, à leur domicile... L'auteur alterne à merveille ces deux histoires parallèles. Mais si, en mathématiques, les parallèles ne se rejoignent jamais, ici au contraire elles vont se rencontrer, se réunir... L'histoire devient celle d'un tandem : Cloé et Alexandre... Ils s'engueulent, ils s'insultent, mais ils cherchent ensemble la cause du mal : quelle est cette Ombre qui pourrit la vie de Cloé ? Une hallucination ou un être réel ???? Ce combat du bien contre le mal est conduit avec une logique absolue, une rigueur implacable, un sens aigu du mystère, de l'absurde, du suspense, jusqu'au dénouement, terrible, mais logique. Implacablement. Un roman noir, très noir, qui ne sombre jamais dans l'hémoglobine. C'est un polar psychologique, haletant, superbement construit et magnifiquement écrit. A lire, absolument.
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Par Robertcri le 20 Mai 2018 à 10:43
Faux-jour ressemble peu à un roman, c'est plutôt un récit, la chronique d'un tout jeune lycéen, presque encore un enfant, Jean, dont la mère est morte alors qu'il avait huit ans. Son père, Guillaume, est parti pour affaires en Amérique. Jean est élevé par sa tante et par la bonne, Frinne. Et puis Guillaume revient des Amériques. A-t-il fait fortune ?... Pas du tut ! Fauché, sans un ! Jean, au fil des jours découvre peu à peu ce père qu'il a peu connu. D'abord, c'est de l'admiration : Il parle haut, fourmille de projets, rit... Mais peu à peu, Jean découvre la vraie nature de son père : un être falot, qui fanfaronne à la maison mais se révèle lâche, servile avec les autres, pitoyable. Il veut d'abord créer de nouveaux yaourts, mais l'affaire tourne court. Il se lance ensuite dans la production d'une crème de beauté pur le visage, mais l'expérience s'arrête au stade d laboratoire. Tout se casse la gueule, ce père n'a aucun projet séreux, i vit dans l'utopie permanente... Les dettes s'accumulent, les huissiers prennent les meubles, le gaz est coupé... Henri Troyat nous raconte là l' inexorable dégringolade d'un père, sous les yeux d'un fils partagé entre des sentiments contradictoires... C'est bien écrit, et l'on ne s'ennuie pas à la lecture de ce récit intimiste. Mais c'est une lecture un peu triste, car on espère, de page en page, voir venir une éclaircie, un rebond positif dans la vie de ces êtres... et puis non, c'est un enlisement. Jean, qui voyait son père comme un héros, découvre un être faible, et qui n'est assurément pas un "premier de cordée" comme dirait notre actuel président le de la république, Emmanuel Macron. Tout cela ne finit pas bien, et la fin est presque bâclée. On aurait aimé savoir ce que devient le fils, Jean.... Mais bon, c'est un livre à lire ! Il ne faut pas se contenter de lire le dernier "best-seller" lancé par les medias, il faut se plonger dans toute la littérature ! Un livre n'est pas forcément bon parce qu'on en parle à la télé ! Souvent même c'est le contraire !
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Par Robertcri le 15 Mai 2018 à 14:28
Divine surprise en matière de lecture. « Au-revoir là-haut », de Pierre Lemaître, est un extraordinaire roman, qui mélange l’aventure, l’Histoire avec un grand H puisqu’on y retrouve la Grande Guerre, celle de 1914-1918. Les personnages sont fabuleusement décrits, les situations aussi… on croit entendre le canon et le sifflement des obus, on croit voir les plaies horribles des « gueules cassées »… Tous les personnages vous « prennent aux tripes », qu’il s’agisse des braves bidasses Edouard et Albert, ou de l’épouvantable lieutenant Henri d’Aulnay-Pradelle, dont la bravoure n’a d’égale que la saloperie ! Mais je ne suis pas parvenu à haïr Pradelle ! il a un côté noble, et aussi un côté pitoyable : comme tous les autres, bidasses ou gradés, il est à sa façon une victime de la guerre… Mais ce roman n’est pas un roman de guerre, c’est l’histoire de plusieurs scandales qui vont éclater vers 1920 : Deux soldats démobilisés, Albert et Edouard, brisés par la guerre, sans ressources, vont avoir une idée : vendre sur papier des monuments aux morts aux municipalités, encaisser des acomptes… et partir avec la caisse… Dans le même temps, l’ex lieutenant Pradelle monte une affaire juteuse : exhumer les corps des soldats tués aux combats et les transférer dans de vastes cimetières… Sa rapacité, son absence de scrupules vont l’entraîner à commettre de graves irrégularités… Enfin, pendant ce temps, un riche industriel, M. Péricourt, ne cesse de penser à son fils mort pour la France et porté disparu…. Tous ces personnages se croisent et interagissent dans le roman. Riche et dense, plein de suspense, ce livre tient le lecteur en haleine du début à la fin, on est pris dans cette ambiance d’après-guerre, et l’on se sait plus qui sont les bons et qui sont les méchants dans ce tourbillon d’événements où se révèle l’éternelle nature humaine, son ambition, sa vanité, sa grandeur, sa bassesse…
Un peu plus de 8 euros en Livre de poche, vous n’avez aucune excuse pour ne pas l’acheter ! Et n’oubliez pas : un livre, ce n’est pas une dépense, c’est un investissement !
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Par Robertcri le 8 Mai 2018 à 18:44
Bravo l’auteur ! Il y a bien longtemps que je n’avais pas lu un livre avec autant d’intérêt et de plaisir ! A la fois roman d’aventures et roman intelligent, qui mêle au récit plein de suspense, des considérations morales, sociales, économiques et culturelles ! Rien que ça !... Mais attention, ce n’est jamais ni pédant, ni chiant ! Voici l’histoire : Karen Holt est une jeune femme agent secret, elle est donc belle, dynamique, redoutable et séduisante. Elle enquête sur une série de vols d’objets historiques qui ont été dérobés sur des sites archéologiques à travers le monde. Les voleurs semblent rechercher des objets précis, et délaissent des pièces précieuses valant des fortunes : ils ne sont donc pas motivés par l’argent… Que cherchent-ils ? Pour le découvrir, Karen « embauche » de force un jeune universitaire spécialiste de l’archéologie, Benjamin Horwood. Un intellectuel quelque peu évaporé. Ce tandem improbable, Karen et Benjamin, va pourtant faire équipe, parcourant le monde, de Londres au Japon en passant par l’Afrique du Sud, à la poursuite des mystérieux voleurs ; mais bientôt, ce qu’ils vont découvrir va les fasciner, et même les dépasser, au risque d’être eux-mêmes détruits. Avec ce livre, vous avez trois romans pour le prix d’un : un récit d’aventures… un récit scientifique et culturel… et de belles histoires sentimentales, traitées sans vulgarité comme sans mièvrerie : on n’est pas dans l’eau de rose, on est dans l’humain. Le tout dans une écriture claire et maîtrisée qui tranche avec le salmigondis bavard et abscons de bien des auteurs d’aujourd’hui qui se croient talentueux et novateurs alors qu’ils ne sont que contemporains !... Quoi qu’il en soit, on se laisse porter par le récit, sans effort, mais avec au contraire le besoin compulsif de tourner les pages d’un roman écrit un peu à la manière d’un feuilleton, avec des rebondissements à chaque chapitre, le tout parfaitement maîtrisé dans une écriture souple et claire… Des lignes où l’aventure côtoie le savoir, le mystère, le sens du monde et les arcanes de l’amour… N’hésitez pas : courez acheter ce livre : il ne vous coûtera que le prix d’un paquet de clopes, mais sans vous offrir la toux opiniâtre, la bronchite chronique et finalement le cancer du poumon et la mort par étouffement en phase terminale ! Ce livre devrait inspirer les réalisateurs, car il pourrait donner lieu à un superbe film, avec des magnifiques paysages du monde entier et des effets spéciaux spectaculaires ! Quel est ce « Premier miracle » qui donne son titre au roman ? Chuut ! Je ne dirai rien ! Et si, malgré tout ça, vous décidez de ne pas le lire, eh bien tant pis, vous aurez raté votre vie ! Mais ça, ça vous regarde ! Remarque ultime : l’auteur possède un site internet : www.gilles-legardinier.com
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