• Un roman original et pétillant, comme on en lit rarement. Le héros est une sorte d'écrivain raté, qui rédige des scénarios alimentaires et se débat dans sa famille, avec sa femme et ses quatre enfants, qui ne lui rendent pas la vie facile tous les jours.... Dans cet univers bien morne d'un quotidien familial banal, comme celui de tant de gens, voici que surgit un chien, un énorme chien trouvé dans la cour, sous la fenêtre de la cuisine.  Avachi, immobile, doté d'une fourrure très épaisse..  D'abord on le croit mort, mais soudain.. il bande ! L'épouse du héros s'enfuit, dégoûtée et prude, tandis que l'écrivain se marre.... Ainsi commence  l'épopée de ce chien, bientôt baptisé Stupide, mais qui se révèle loin d'être bête.... Bien entendu, l'épouse ne veut pas de cette énorme bête obscène chez elle, lui, l'écrivain, veut au contraire le garder... Cela pourrait donner lieu à une histoire mièvre, mais il n'en est rien, ça pétille à chaque page, mélange d'ironie, de tristesse, de philosophie, de joies profondes et d'humour... Un roman court (156 pages) mais qui en dit long sur le vie de famille et sur les liens étranges qui se tissent entre nous et nos animaux de compagnie. 


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  • Ce roman de François Mauriac contient tous les ingrédients du Mauriac traditionnel, engoncé dans la religiosité des grenouilles de bénitier, l'hypocrisie des grandes familles, les tourments secrets mais violents des périnées enflammés mais incapables de s'assouvir ! Ici, le notaire, Oscar Révolou, engoncé dans sa notabilité, se suicide après avoir été ruiné par une drôlesse qui épongeait le notable en épongeant du même coup son portefeuille. Après ce drame, les familles se fissurent ! Mais l'argent ne perd pas le nord ! Léonie, héritière d'un empire financier, soutire des documents à son amie Lucienne, la femme du notaire, afin de sauver le fric qui peut l'être ! Autour, gravitent toutes sortes de personnages : Rose, "promise" à Robert, jusqu'à ce que ce dernier reprenne sa parole, car Rose s'est laissée aller et se néglige quelque peu... Rose se réfugie alors vers son amour pour son frère Denis, un amour fort presque incestueux, mais évidemment impossible, cependant que Landin, le clerc du notaire, homosexuel contrarié par les principes de l'époque, erre à la dérive... Julien meurt prématurément parce que Mauriac n'a pas su écrire quelque chose d'intéressant sur ce personnage... Bref on a ici du pur Mauriac, mais du Mauriac de seconde zone, de deuxième choix. Un histoire un peu confuse, qui ressemble à un brouillon radoteur qui nous ressasse pour la énième fois les tourments mêlés de l'argent roi et des culs contrariés, le tout confit à la sauce bordelaise, comme d'hab !


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  • Il s'agit ici d'un très court récit historique ; pas une fiction, pas un roman, mais un document qui sort de l'ombre une révolte paysanne comme il y en eut tant il y a très longtemps. Là, il s'agit des Tuchins, ces paysans d'Auvergne qui ont pris le maquis entre les années 1360 et 1390. On était en pleine Guerre de Cent ans".  Furieux de voir choisi Philippe VI de Valois comme roi de France, Charles le Mauvais et Edouard III d'Angleterre mènent en France des combats dévastateurs. Pire, il y a les trêves : on cesse alors les combats, mais les soldats, désormais sans solde, parcourent les contrées et forment des hordes de pillards. Des paysans, ruinés par ces pillages et exactions, prennent alors le maquis, se cachent dans les bois et mènent des opérations violentes contre les pillards. Ce sont les Tuchins. Ils ne remettent pas en cause la royauté, ils réagissent contre la faiblesse du pouvoir royal qui n'assure plus la protection de leur vie et de leurs biens. Alain Mourgue a le grand mérite de faire sortir de l'ombre ces révoltes mal connues, voire totalement oubliées.  Le livre "Les Tuchins" (4,91 euros) est publié sur www.thebookedition.com où vous pouvez l'acheter. 

    Alain Mourgue a écrit déjà une autre ouvrage sur un sujet similaire : "Le Coq rouge", qui relate les révoltes paysannes qui ont débuté en région parisienne à Saint-Leu d'Esserent, à peu près à la même époque. Cet ouvrage "Le Coq rouge" est également disponible sur www.thebookedition.com


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  • Ce roman, dont l'histoire se déroule pendant la Révolution française, aurait pu constituer un bon roman historique, ou encore une sorte de docu-fiction littéraire, permettant au lecteur de se divertir tout en apprenant... Hélas, c'est raté. Le livre est parcouru par deux récits entrecroisés au fil des chapitres : le premier récit raconte les tribulations abracadabrantesques de deux  personnages, payés par un noble pour lui ramener un mystérieux "enfant-léopard", sorte de mulâtre à le peau noire tachée de blanc, qu'on présume être le fils d'une grande dame du royaume, voire de la reine Marie-Antoinette... Mais ce récit, où l'auteur mêle un vague humour à un fatras de détails, n'est qu'une épouvantable ratatouille d'aventures aussi picaresques qu'invraisemblables et extravagantes, à laquelle on ne comprend absolument rien, tant c'est décousu : ça part dans tous les sens, on se tape sur la gueule, on se poignarde, on se trucide toutes les trois lignes, on ne sait pas qui est qui, qui poursuit qui, qui tue qui, ni comment ni pourquoi, dans ce grand foutoir d'écriture qui a pourtant reçu le prix Renaudot en 1999.... Heureusement, un autre récit traverse ce roman : celui des derniers jours, des dernières heures de la reine Marie-Antoinelle, condamnée à mort par le Tribunal révolutionnaire, et que l'on va guillotiner. Là, l'écriture s'assagit, se fait plus grave, à l'image du drame historique et humain qu'elle nous fait partager... C'est la partie intéressante de ce roman, autrement dit à peine un quart du bouquin ! Le reste est de la grosse déconnade feuilletonesque, qui peut en amuser certains mais qui m'a profondément ennuyé, et je suis poli. Conclusion : ce récit ne passera sans doute pas à la postérité, et il ne restera pas non plus dans ma bibliothèque !  Allez hop, ça dégage !


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  • Les yeux en bandoulière est un vieux polar à l'ancienne, publié en 1939 : et donc pas de police scientifique, pas de traces d'ADN pour aider les enquêteurs. Ici, des enfants ont été empoisonnés par des chocolats truffés de strychnine ! Quel est le salaud qui a fait ça ? Telle est la question à laquelle doivent répondre les enquêteurs.  Il n'y a dans ce bouquin aucun suspense, aucune action, rien qu'une multitude de minuscules détails pointillistes dans cette enquête en vase clos qui me fait penser au Cluedo ! Des tonnes et des tonnes de déductions contradictoires, un labyrinthe de fausses pistes entre lesquelles on s'ennuie profondément. C'est un imbroglio inextricable jusqu'à l'arrestation finale du coupable, qu'on avait pourtant sous les yeux depuis le début ! En fait, l'histoire se résume à ceci : on a cinq coupables possibles  lequel est le criminel ? Le titre du roman rappelle que les témoins ne savent pas observer ni regarder : ils ne voient rien,,ou voient mal,  et ont "les yeux en bandoulière"...Moi, ce jeu subtil de déductions innombrables pendant 219 pages, ça me fait dormir !... Allez, hop, à la benne, ce bouquin ! Vive le recyclage !


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