• Pas de critique littéraire ici, ce livre n'est pas un roman, mais un essai doublé d'un témoignage et enrichi de la réflexion de l'auteur, appuyée sur des faits, des paroles, des prises de position. L'auteur part d'un constat simple : l'islam est, de nos jours, la religion qui recrute le plus d'adeptes dans le monde. Là où bien d'autres religions tergiversent, s'interrogent, se cherchent, se transforment, s'adaptent à un monde nouveau, en tout cas différent, et reculent, l'islam ne se transforme pas mais avance et progresse, en dépit des attentats terroristes.... Cela mérite qu'on s'interroge... Il existe bel et bien une "fascination" exercée par l'islam ; et ce n'est pas récent : il y a plus d'un siècle déjà, on connaissait en France la vogue de l'orientalisme... un auteur comme Pierre Loti, avait créé un superbe salon mauresque.. on peut aussi en voir un magnifique dans le château de Monte-Cristo, aménagé par Alexandre Dumas en région parisienne.... Martine Gozlan nous montre que cette admiration pour l'islam s'est formée à partir de plusieurs choses : le déclin de nos religions, la dérive de l'occident vers un hyper-capitalisme dénoncé de plus en plus par des mouvements politiques ou philosophiques......Les convertis  à la religion islamique sont toutes sortes de gens, souvent des "Français comme tout le monde... L'auteur n'est jamais sectaire ni partisane, elle ne nous montre pas du doigt où est le Bien, où est le Mal... Elle apporte au lecteur des éléments d'information, des faits, des propos et de citations ; l'analyse faite ici a le grand mérite d'éclairer la réflexion de chacun, sans haine, sans passion... Un excellent ouvrage qui tente de répondre à cette question : Quel charme possède donc, en lui, l'islamisme, pour envoûter tant d'Occidentaux en mal d'appartenance ?

    Martine Gozlan est rédactrice en chef du magazine Marianne.


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  • Voici un bon vieux polar français à l'ancienne, dont on a tiré un film en 1969, avec Alain Delon dans le rôle du truand  et Lino Ventura dans le rôle du commissaire principal...  Mais il faut lire le livre, au vocabulaire savoureux... Roger Sartet est un truand chevronné, et au tout début de l'histoire il parvient à s'évader. Il est hébergé par des truands, le Clan des Siciliens, tandis que le commissaire Le Goff se lance à sa poursuite, sans succès. Et pendant sa cavale, Roger Sartet, surnommé le Petit Gros du vendredi, échafaude un projet fou qu'il soumet aux Siciliens : s'emparer des bijoux qui doivent être exposés à New-York par les grands bijoutiers parisiens. Comment ? Mais tout simplement en détournant le Boeing 707  qui transportera les bijoux !.... Le projet est affiné, soigneusement mis au point, et ça marche, le hold-up fabuleux est réussi.  Mais pour combien de temps ? ... Car ne l'oublions pas, ce roman a été écrit en 1967, à une époque où l'on trouvait tout à fait normal que force reste à la loi et que les crapules soient confondues, arrêtées, jugées et emprisonnées. Ce livre est un récit bien construit, jamais ennuyeux, sans hémoglobine à chaque page, et écrit dans un français agréable émaillé de langue verte, pour mieux nous plonger dans l'univers du grand banditisme. 

    Et puis il faut lire cet auteur,  né en Bretagne,de son vrai nom Auguste Monfort, au parcours singulier et dramatique : père mort en septembre 1914, sa mère l'abandonne ! Il est placé en orphelinat à 8 ans ; il s'en évade à 11 ans. Repris, il va en maison de correction. Très mauvais départ dans la vie. Puis il se fait couvreur, terrassier, et fréquente les truands de Saint-Ouen, qui le surnomment le Breton en référence à sa région natale... Et puis un jour, il a une fille, nous sommes en 1947. Il avait écrit " Si un jour j'ai un enfant, j'écrirai la mienne d'enfance, pour qu'il comprenne, pour qu'il reste humble et propre toute sa vie"... Pour elle, il décide d'écrire ses souvenirs d'enfance, notamment en maison de correction : ce sera "Les Hauts murs" et ses débuts dans l'écriture. Bientôt, il va écrire des romans policiers, dans lesquels il introduit l'argot et le verlan . C'est Auguste le Breton qui a inventé le mot RIFIFI, que l'on trouve dans son roman : Du Rififi chez les hommes, en 1953. Auguste le Breton, né en 1913 est mort en 1999 à Saint-Germain-en-Laye ; il est enterré au cimetière du Vésinet.


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  • Roman extraordinaire, dont tout l'intérêt, pour moi est dans l'art d'écrire. Je m'explique : habituellement j'aime le dépaysement, l'originalité dans une histoire qui me surprend, me bouscule, m'interpelle... Et à ce titre, je déteste les histoires sentimentales ou les histoires de cul - ce sont d'ailleurs les mêmes- car on est là dans la plus extrême des banalités ! Des histoire comme ça, il y en a partout, chez vous, dans votre famille chez vs voisins, vos collègues, vos amis ! Le sexe est omniprésent et c'est pour ça qu'on est plus de sept milliards sur la Terre !...Alors pourquoi lire des histoires de ce genre quand vous les avez partout sous vos yeux autour de vous ?.... Certes ! Mais là intervient le talent fou de Foenkinos ! Sa manière de raconter, son style, ses parenthèses un tantinet humoristiques, parfois même culturelles ou informatives maintiennent constamment l'attention en éveil, suscitent la curiosité, et finalement on tourne les pages avec allégresse jusqu'à la fin... Quelques mots sur l'histoire pourtant banale, qui est un chassé-croisé d'histoires de cul ou d'amour, selon qu'on veut faire ou non sérieux : Nathalie est une jeune femme dynamique : elle épouse François, grand amour, mariage, on se dit qu'on va s'emmerder ferme à assister à la suite, les mouflets, les allocs, quelques scènes de ménage, des tromperies diverses, puis la retraite et le cancer généralisé... eh bien pas du tout ! Car François meurt accidentellement ! Nathalie, veuve,  bosse comme une folle pour oublier, tandis que son patron, Charles, la drague à mort, sans succès... Mais voici que surgit Markus, un salarié de l'entreprise qui semble réussir une liaison avec Nathalie  ! Quelle va être la réaction de Charles, le patron ?.. Je le répète, c'est le genre d'histoire dont je me fous éperdument, sauf que là, je suis resté scotché au livre, du début à la fin !  En effet, au-delà du thème banal de ces liaisons plurielles, on est pris par les personnages, leurs parcours, leurs doutes, leurs attentes, leurs souffrances ! Je ne vous raconte pas toute l'histoire, je vous laisse le plaisir de la découvrir en lisant ce roman au plus vite. Et tout cela est divinement écrit, ce qu prouve que la littérature est capable de sublimer l'histoire la plus ordinaire. Un grand bouquin, assurément et pas trop long, 210 pages. 


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  • 149 pages, c'est la longueur de ce texte. Alors ? Court roman ou longue nouvelle ?.. On s'en fout. Une chose est sûre c'est un bijou. Pas de délayage ni de fatras de détails inutiles sur 600 ou 800 pages. On a affaire ici à un récit brillant, vif, enlevé, d'un implacable logique teintée d'ironie... L'histoire est la suivante : Sérieuse est une jeune fille de 17 ans, fille du comte Neville et de son épouse Alexandra. Ce sont des parents nobles mais fauchés, qui doivent vendre prochainement leur château. Le comte donnera avant cete vente une ultime réception, grandiose. Mais une voyante lui fait une sinistre prédiction : "Vous tuerez un invité !"... Voici le comte ahuri, désemparé, et préparant la fête, malgré tout... Mais voici que sa fille, Sérieuse, l'aborde : Mon papounet, j'ai entendu la voyante !...Le père s'indigne d'abord d'avoir été espionné, mais finalement, père et fille se parlent...Et voyant le désarroi de son père, sa fille lui fait soudain une proposition : "eh bien, papa, tue-moi, d'ailleurs tu me rendras service" !....S'engage alors un merveilleux dialogue entre la fille et son père, où se trouvent tous les sentiments et les traits humains : la douleur, l'amour, l'incompréhension, le doute, les scrupules, l'honneur, le respect des promesses, l'intelligence, la logique, l'humour... Emporté dans ce tourbillon des phrases courtes qui éclatent sous les yeux comme des feux d'artifice, le lecteur vibre, il s'interroge  : le comte Neville va tuer sa fille ? Mais c'est horrible !... Il faut bien que la prédiction se réalise !... Je n'en dis pas plus, ce serait gâcher votre plaisir de lire ! ... Amélie Nothomb renoue ici avec l'écriture de ses premiers romans : de superbes dialogues ... A lire absolument.


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  • Ce livre, encensé par la critique classique et plébiscité par de nombreux lecteurs, ma beaucoup ennuyé. J'en attendais trop, sans doute. L'histoire est celle du jeune Tanios, un enfant du Liban, au 19è siècle. Ca devrait sentir le dépaysement, l'exotisme... Mais très vite, je me suis perdu dans un dédale horriblement compliqué, avec de plus des moeurs orientales qui ne me font pas rêver : ces querelles incessantes pour le pouvoir, ces vengeances sanguinaires entre tribus, ces querelles entre arabes et chrétiens, ces interventions anglaises, cette tyrannie des cheiks et des émirs, tout cela me met mal à l'aise, de même que ces femmes qui subissent le droit de cuissage d'un cheikh en rut permanent, à côté duquel Dominique Strauss-Kahn passerait pour un enfant de choeur ou un délicat chérubin... Mille fois non, je n'ai pas trouvé ici l'ambiance du conte oriental attendu.. Je me suis endormi une bonne dizaine de fois au cours de ma lecture, et j'ai été peu intéressé par les tribulations de ce jeune Tanios... Pour aimer un livre, il faut ressentir des émotions en le lisant, il faut rire, ou pleurer, s'émouvoir ou s'indigner... Moi je me suis seulement profondément ennuyé. C'est tout. Mais je ne blâme pas l'auteur, simplement je ne l'ai pas rencontré dans ces pages.


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