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Sept Femmes, récit de Lydie Salvayre, 2013
Ce livre n'est pas un roman, mais une galerie de portraits, ceux de sept femmes qui ont été à des degrés divers es inspiratrices de l'auteur. Sept folles. Sept femmes hors du commun, pas mal cinglées, et souvent bien mal dans leurs baskets, comme on dit de nos jours.... L'intérêt n'est pas seulement biographique, i est aussi dans le lien que Lydie Salvayre entretient avec l'histoire de ces femmes, dont nombre d'aspects la renvient à elle-même..... Ces sept femmes sont, dans l'ordre : Emily Brontë, Djuna Barnes, Sylvia Plath, Colette, Marina Tsvetaeva (à vos souhaites !), Virginia Woolf, Ingeborg Bachmann.... Certaines sont connues de tous, d'autres sont connues seulement des fins lettrés, mais qu'importe : les récits que nous présente Lydie Salvayre nous emporte dans des mondes étranges. L'époque est souvent rude, la guerre... les relations familiales complexes, vire incestueuses, les amours tumultueuses et souvent lesbiennes, mais pas que... Et dans un monde où la tyrannie masculine est alors une évidence inconsciente et assumée, ces femmes en vient de toutes les couleurs, comme celles de l'arc-en ciel qui en comporte sept, autant que les femmes dde ce livre, simple hasard... Femmes de lettres, femmes de littérature, elles sont emportées dans des tourbillons qui deviennent parfois des turbulences telles qu'elles n'y survivent pas, et que leur fin est parfois dramatique... C'est là où mon point de vue diffère de celui de l'auteur : tandis qu'elle semble tirer beaucoup de plaisir de la vie de ces femmes où elle semble voir un esprit de liberté, moi, je vois au contraire l'immense difficulté de vivre de nombre d'êtres humains. Et je ne vois aucune liberté supplémentaire dans l'existence de ces sept femmes, je les sens enchaînées elles aussi, emportées inexorablement par des désirs et des malheurs qui les submergent et souvent les détruisent... Au fond, elles ne sont pas plus libres que la ménagère mèragosses commune, qui attend la retraite après 40 ans de vie en HLM.... Finalement, les sept femmes du récit de Lydie Salvayre ne font pas partie de la catégorie des imbéciles heureuses, et on en vient presque à le regretter pour elles ! Que de malheurs, que de souffrances n'ont-elles pas enduré du fait de leur intelligence, de leur originalité ! .... Etrange nature humaine !... Un livre à lire, de toute façon, car il enrichit la pensée...
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