• Me voici, avec cet ouvrage de Mathieu Belezi, réconcilié avec la lecture des auteurs contemporains. Ce livre est un bijou, une pépite dans la boue fadasse de la littérature contemporaine, où s'enlisent trop d'écriveurs se voulant écrivains.... C'était notre Terre, c'est tout à la fois un roman, une saga familiale, et un passionnant et terrible témoignage sur l'Algérie... Pas de polémiques, pas de haine dans ces pages. C'est une aventure qui nous est racontée, celle des pionniers venus en Algérie à partir de 1830, et qui on cultivé d'immenses propriétés agricoles... Au fil des pages, tout est montré : le travail acharné des colons pour valoriser des erres arides... mais aussi le mépris sans méchanceté pour les Arabes, considérés comme du personnel de service que l'on paie avec une assiette de couscous et un café. Il n'y a ici ni méchants ni gentils. Mais l'on voit poindre, avec une progression dramatique inéluctable, l'opposition irréconciliable de deux groupes humains : les colons français, nés en Algérie, et pour lesquels l'Algérie est leur terre, celle où ils sont nés... et puis les Algériens, qui prennent conscience que ce pays est le leur mais qu'il sont les exclus de leur propre terre, confinés aux tâches subalternes... Il en résultera la guerre d'Algérie et les violences que l'auteur nous révèle sans en tenir la comptabilité ! il nous dépeint les exactions des fellagas, auxquelles répondent les sanglantes répressions des colons, dans le cycle infernal qu'on retrouve hélas dans tous les combats. La plus belle réussite de ce livre, c'est qu'en le lisant, jamais on ne sent ennemi des colons français, jamais on ne se sent  ennemi des révolutionnaires arabes... On est seulement bouleversé par cet affrontement cruel et douloureux entre deux communautés dont aucune n'a tort... C'est un peu comme un drame passionnel : deux hommes sont amoureux d'une même femme : aucun n'a raison ni tort, mais ils se battent car il n'y a de la place que pour un seul ! Même chose ici, Algériens et Français sont amoureux d'une même terre, l'Algérie !.... A lire et à faire lire sans modération...


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  • Le thème de ce livre est passionnant : l'émergence en Afrique du virus Ebola et  des terribles et mortelles fièvres hémorragiques qu'il provoque. Bien sûr, il y a quelques scènes remarquables, telle celle où l'on voit un village se régaler d'un cadavre de gorille pourtant en décomposition avancée... D'autres scènes sont plus elliptiques, comme celle de la petite fille qui joue avec une chauve-souris... Cela aurait pu donner lieu à un livre extraordinaire. Il n'en est rien. L'auteur ne choisit pas son genre, elle louvoie entre le polar, le roman d'aventures, le  reportage ethnologique, le documentaire médical, le témoignage journalistique. C'est un peu tout ça à la fois. Sauf que quand on poursuit plusieurs objectifs en même temps , on n'en atteint aucun... J'ai lu ce livre plein d'espoir au début, mais avec une déception croissante au fil des pages... Je ne me suis pourtant pas endormi ; mais c'est davantage la curiosité que le talent de l'auteur qui m'ont tenu éveillé ! Dommage, vraiment.  


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  • Un beau livre que ce roman ! Non, je ne parle pas de la couverture ni de la reliure, mais du contenu. Ce roman n'en est pas tout à fait un en vérité. L'histoire est aux confins du réel, du fantastique, de la magie et de l'occultisme, le tout dans le milieu africain, dans lequel ces genres se mêlent dans la vraie vie et pas seulement dans les pages d'un livre.... Comme son titre le suggère, nous lisons ici des mémoires : c'est un porc-épic qui parle. Mais ce n'est pas à nous qu'il s'adresse, mais à son ami, un arbre, un baobab... Et il lui narre ses aventures : le porc-épic est en effet le "double nuisible" d'un humain... Selon les superstitions et traditions africaines, ce double animal est chargé de défendre son "double humain" sans la moindre moralité ! Ici, le porc-épic va donc, avec ses redoutables piquants, assassiner un tas de gens au nom des intérêts de l'humain auquel il est attaché. Bien entendu, le porc-épic parle et comprend le langage des humains... Notre porc-épic va donc tuer bon nombre de gens... Mais il le fait sans cruauté ni méchanceté, il accomplit la mission qui est la sienne, en tant que "double nuisible" d'un humain. L'auteur joue avec humour et ironie des traditions et des croyances africaines, pour nous proposer un récit étonnant, jamais monotone, et qui a parfois aussi les allures d'une fable, car les animaux parlent dans les fables... Deux points positifs dans ce roman : on le comprend facilement, sans zapping forcené, il est écrit dans un français agréable, dont la simplicité apparente est le signe d'une belle écriture ! ... A ces deux points, j'en ajoute un troisième : on lit le livre sans jamais s'ennuyer un moment ! Ce n'est pas si fréquent avec les bouquins contemporains !  Bravo et merci à Alain Mabanckou !


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  • Il s'agit d'un premier roman. Un coup d'essai, mais on est loin du coup de maître. Ce livre est une histoire abracadabrantesque, dans laquelle une serveuse de bar a confié son mouflet à un coule qui l'a adopté. Sur cette trame se greffent des assassinats en série, un chapelet de meurtres commis par le père du mouflet... J'ai rarement lu un livre aussi chiant. C'est une ratatouille à laquelle on ne comprend pas grand-chose, Aucun suspense, aucune enquête, rien qu'une course poursuite, un jeu du chat et de la souris, et des tueries sauvages pour des motifs très cons qui ne donnent pas une haute idée de la nature humaine.....Quand on referme le livre, avant de le balancer dans la poubelle des papiers à recycler, on se demande ce qui peut plaire à certains lecteurs dans cet étalage de tripes sanguinolentes, de chapitre en chapitre !  Quelle violence imbécile, partout !...Je pardonne, parce que c'est un premier roman ! Mais attention au deuxième ! Je serai vigilant. Le roman est publié chez Payot en édition de poche à 8,90 euros. 


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  • Je viens de lire ce roman de la célèbre Agatha Christie. Au risque de paraître  insolent, j'ose dire que ce livre m'a beaucoup déçu. Je n'y ai trouvé aucune histoire, aucun suspense. Un crime est commis dès le début du bouquin : un homme est retrouvé mort dans le train. Train dans lequel se trouve, comme par hasard, le détective Hercule Poirot. Et tout au long des pages, il ne se passe rien ! Chaque chapitre est consacré à l'interrogatoire d'un des douze voyageurs présents : interrogatoire de la baronne Machin... interrogatoire de monsieur Trucmuche, etc... On n'a pas l'impression de lire un roman, mais de parcourir des fiches pleines d'indices évidemment contradictoires. Une sorte de jeu de piste, de charade, de devinette permanente. On a l'impression de jouer au Cluedo : qui a tué ???... De plus, le style est banal, la traduction nous donne un texte sans saveur..... Bien entendu, la fin nous révèle une surprise que je ne dévoilerai pas ! Mais on a envie de dire en refermant le livre : "Tout ça pour ça !"... 


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