• Ce roman est déconcertant. L'histoire nous raconte le quotidien de trois filles adolescentes (17 ans), élèves dans une école de pom-pom girls !  C'est dire que ces péronelles sont loin d'étudier Proust ou Racine. Leurs préoccupations, c'est leur maquillage et leurs seins, avec toujours ce souci de leurs règles, mais ça c'est parce que l'écrivain est une femme ! Un écrivain homme ne s'aviserait pas de mettre les menstrues au coeur d'une histoire, jamais.  Livre donc d'apparence futile et badine, où l'on suit les trois filles qui ont décidé de s'échapper de l'école pour une petite virée buissonnière à bord de la Ford Mustang de l'une d'elles. En route, elles croisent dans une station-service deux jeunes dans une guimbarde déglinguée.. Une des trois filles, la plus gentille (Kristy la narratrice), leur adresse un sourire. Elle n'a pas d'arrière-pensée, mais les deux mecs, forcément, ça les allume !  Les garçons poursuivent la Mustang, mais ne la rattrapent pas, elle est trop rapide pour leur vieux break rouillé. Pourtant, à un moment, les deux véhicules se croisent, le temps pour les filles de soulever leur t shirt, pour offrir leurs seins à la vue des deux mecs éblouis !.... Comment prétendre ensuite se débarrasser aisément des deux types ! Les filles ignorent sans doute que lorsqu'on allume le feu, il faut savoir l'éteindre... Dès lors, le récit s'ancre dans une sorte de logique inexorable où se noue, à travers le désir frustré des garçons et la provocation futile et presque innocente des filles, une atmosphère de plus en plus trouble et tendue.. On sent, derrière la futilité apparente  de l'histoire, un cheminement inéluctable vers le drame.... Et le drame se produira... Pourtant le roman se traîne un peu, il contient trop de détours, de contours, de digressions parallèles, qui nuisent  la progression romanesque. Bref, Laura Kasiscke a fait mieux, comme dans son roman "La Couronne verte", où le suspense est mieux maîtrisé. "Rêves de garçons" est à ranger selon moi dans le dossier des oeuvres mineures de Laura Kasischke. Mais il ne faut pas lui en vouloir : on ne peut pas être excellent tout le temps !


    votre commentaire
  • Ce roman de science-fiction est avant tout  un livre d'aventures et aussi une fable nous invitant à une réflexion sur la nature humaine. Le début est le suivant : Yves Kramer, qui est à la fois un savant, un chercheur et un philosophe humaniste, constate que la Terre va à sa perte : surpopulation, âpreté au gain, guerres, violences quotidiennes, réchauffement climatiques, tsunami, manipulations politiques, épuisement des ressources, épidémies de plus en plus graves... tout cela rend la vie sur Terre insupportable. Pire : si on continue sur cette lancée, l'humanité disparaîtra...  Changer les choses ? Impossible ! Seule solution : la fuite : quitter la Terre et partir s'installer sur une planète lointaine. Une équipe se met au travail et construit un immense vaisseau, qui sera propulsé par la lumière, et qui se dirigera vers une planète située à environ deux années-lumière de la Terre. Pour parcourir cette distance il faudra mille ans ! C'est dire que les passagers n'arriveront jamais à destination ; ils devront se reproduire à bord, afin que leurs descendants, un jour, arrivent enfin à se poser sur la planète lointaine. Le vaisseau, baptisé Papillon des étoiles, est doté de gigantesques ailes pour capter l'énergie de la lumière. Et il s'envole, emportant à son bord 144 000 passagers ! Chacun s'est juré de vivre mieux que sur la Terre, et de ne jamais retomber dans les mêmes erreurs que les Terriens. Pendant les cinq premiers siècles, tout va bien.. Et puis.. et puis la nature humaine reprend le dessus : des meurtres, des violences, des guerres.... Pourtant, malgré tout,  le vaisseau spatial, après 1251 années de vol, arrive enfin en vue de la planète nouvelle à coloniser... Mais que reste-t-il du beau projet de départ ?... Une nouvelle humanité est-elle possible ? ... Vous le découvrirez en lisant Le Papillon des étoiles.... .. 


    votre commentaire
  • Olivier Séchan, c'est le père du chanteur Renaud. Avec Igor Maslowski, ils ont écrit ensemble ce roman, "Vous qui n'avez jamais eté tués", qui a obtenu le Prix du roman d'aventures. C'est un petit polard sympa et pas méchant, un brin humoristique et farfelu. Le thème est le suivant : Lester Carradine, héros du livre, est un écrivain à succès. Cela lui attire des jalousies et des haines recuites, lesquelles sont les compagnes négatives et incontournables du succès. Au cours d'une réception qu'il donne en présence de nombreux invités,, il meurt empoisonné. Qui l'a tué ?.... Eh bien les 220 pages du bouquin sont là pour nous le dire. L'enquête s'avère ardue, car les invités présents étaient nombreux le jour du meurtre. Trait original de ce roman : c'est le fantôme de l'écrivain qui parle ! Narrateur du livre, il profite de ses pouvoirs (passer à travers les murs... être invisible...) pour suivre personnellement l'enquête de très près ! Il va en voir et en entendre de toutes les couleurs, avant que la vérité finisse par éclater aux ultimes lignes de l'histoire. Un roman simple et sans prétention, qui fait penser aux romans d'aventures pour les jeunes. Au demeurant, Olivier Séchan a écrit de nombreux livres pour la jeunesse, dans la fameuse Bibliothèque rose.  "Vous qui n'avez jamais été tués" n'est certes pas un grand polar, je l'ai lu par curiosité plus que par intérêt : pour savoir ce qu'écrivait le père du chanteur Renaud.


    votre commentaire
  • Frédéric Lenoir est sans doute très fier de son bouquin. La Guérison du monde est un essai sur les maladies de notre monde et sur les moyens de les guérir. Il faut dire plusieurs choses à son sujet : la première c'est que, dans la première partie de l'ouvrage il pose un bon diagnostic de ce qui ne va pas sur notre Terre : matérialisme galopant, religion de l'argent roi, société de consommations, excès du capitalisme, pollution, réchauffement climatique, fanatismes, conflits et guerres, épuisement des ressources et j'en passe...Par contre, ce qu'il oublie au niveau de ces constats c'est qu'ils ne sont faits  que par une minuscule élite de gens cultivés, intelligents et conscients des enjeux et des risques. Tous les autres, c'est-à-dire l'immense majorité des gens, s'en foutent comme de leur première liquette ! Leurs souhaits ? Bâfrer au Mcdo, changer de portable, rouler en SUV, se taper les animatrices du Club Med, cloper et picoler, se vautrer devant les émissions à la con de la télé ! et accessoirement, se faire de la thune, et bien entendu frauder le fisc autant que possible ! Et pour les plus fortunés, s'offrir une Rolex avant 50 ans, pour ne pas avoir raté sa vie ! On en est là ! Conclusion : le bouquin de Lenoir est lu par une infime minorité, à laquelle il n'apprend rien et qui est déjà convaincue, et n'est pas lu du tout par l'immense masse du populo, qui s'en tamponne le coquillard ! Cela est grave et désespérant, mais c'est humain !

    Quant à la deuxième partie du livre, elle est carrément pitoyable ! Non pas que les remèdes proposés soient idiots, bien au contraire ! Mais ils sont totalement utopiques, car, pour avoir une quelconque efficacité il conviendrait au préalable que tout le monde partage le diagnostic de la première partie, ce qui n'est pas le cas ! Par ailleurs, les remèdes proposés par Frédéric Lenoir ne sont que des incantations, des mots : philosophie, connaissance de soi-même, méditation, sagesse indienne ou chinoise, préceptes des Grecs anciens !!! Vous imaginez  l'imbécile de base, le cul devant TF1, se préoccuper de la méditation indienne pour "entrer en soi-même" ???  C'est à se taper le cul par terre ! Et puis, un peu de réalisme voyons : si les préceptes de Platon ou de Socrate ne sont toujours pas appliqués depuis bien plus de 2000 années, c'est pas maintenant que ça va commencer  !!!..  En résumé, Frédéric Lenoir a posé un bon diagnostic, que personne n'a lu, et propose des remèdes que personne ne veut appliquer, sauf des petits groupes isolés, épars dans le monde !  Ce livre de Frédéric Lenoir est donc un bon livre théorique et philosophique qui brille par son inutilité concrète et son inefficacité pratique ! L'avenir est sombre ! Mais heureusement, le mien est court !!!! 


    1 commentaire
  • Décidément, les Suédois ne font pas que des meubles Ikéa ! Mais aussi des polars, tel celui-ci, Du sang sur la Baltique, par Viveca Sten, une brillante juriste reconvertie dans l'écriture. Avec ce roman, je suis allé de bonne surprise en bonne surprise ; tout d'abord, bien que traduit du suédois, il est parfaitement rédigé, en un français correct et clair, avec un style descriptif  très évocateur, qui fait qu'on a l'impression d'être soi-même au coeur de l'histoire... Deuxième bonne surprise : l'histoire est intéressante, les personnages attachants, et pour une fois, on n'a pas droit aux flics-crapules, continuellement bourrés et la clope à la gueule ! Le roman est écrit par une femme, le ton est donc moins machiste et plus élégant, bravo !... Quant à l'histoire, elle est vraisemblable et simple : un riche avocat, Oscar Juliander, a mis un pognon de dingue pour acheter un bateau, avec lequel il participe à une régate. Le départ doit avoir lieu à midi.  Au moment où retentit le coup de pistolet qui donne le signal du départ, Oscar s'écroule sur le pont de son bateau, abattu d'une balle dans la tête. Personne n'a rien vu, n'a rien entendu. Le commissaire Thomas Andreasson et son amie Nora Linde démarrent une enquête qui s'avère délicate et longue.  Nous assistons aux progrès de l'enquête, mais aussi aux doutes, aux difficultés diverses qui se dressent sur le chemin de la vérité.  Le récit ne se perd pas dans une foule de détails minuscules et chiants, pas de police scientifique, mais une enquête minutieuse, patiente et implacable...  Quatre pages avant la fin, le coupable est démasqué. Tout est bien qui finit bien, après d'excellents moments de lecture, sans hémoglobine ni morceaux de cervelle sur les murs à chaque page !  Un bon polar...


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique