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Tout le monde dort, il fait nuit
Mais le gros ballon bleu s'ennuie
Au milieu des jouets minuscules
Qui lui semblent bien ridicules.
Maman lui avait pourtant dit
D'être bien sage dans son lit
Mais lui sortant de sous l'armoire
Il se promène dans le noir
Il roule il joue infatigable
Tire la langue à la pendule
Se moque d'elle et la bouscule
Mais bientôt le chat qui sommeille
Ouvre un oeil et dresse l'oreille
Se demandant quel est ce bruit
Qui vient ainsi troubler sa nuit.
Minou soudain voit le ballon
Il sort les griffes et fait un bond...
Boum ! Le ballon a éclaté...
Le chat retourne se coucher.
Un morceau bleu de caoutchouc
Ne bouge plus il est tout mou
Et les jouets qui ont tout vu
Pleurent l'ami qu'ils ont perdu...
Ainsi est mort bien tristement
Le ballon désobéissant.
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Dans le jardin d'Ivry il y a bien longtemps
Dans un hamac tendu entre deux lilas blancs
Ma soeur toute petite dormait en souriant
Dans le jardin d'Ivry c'était beau le printemps.
Mon père faisait pousser de longues tulipes noires
Et d'autres fleurs encore tellement belles à voir
Que leurs vives couleurs en paillettes d'espoir
Brillent de mille éclats au fond de ma mémoire.
Dans le jardin d'Ivry y avait des roses trémières
Et des oeillets aussi face au vieux cimetière
Il faisait chaud souvent et les glaïeuls couchés
Luisaient glaives vaincus par la pluie de l'été.
Dans le jardin d'Ivry s'est installé l'hiver
Plus de tulipes noires, plus de roses trémières
Mais en face il y a toujours le cimetière
Mes parents désormais y dorment sous la pierre.
Dans le jardin d'Ivry il est bien loin le temps
Des couleurs et des fleurs et des rires d'enfants
Le silence et le temps sont venus doucement
Poser leur voile gris sur le monde des grands.
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J'ai mis dans mon plumier
Mon plumier d'écolier
Un crayon bien taillé
Pour mieux te dessiner
En pleins et en déliés
Sur mon petit cahier
Mon cahier d'écolier
J'ai mis dans mon plumier
Mon plumier d'écolier
Un pinceau du papier
Pour peindre une aquarelle
Où tu serais si belle
Sur mon petit cahier
Mon cahier d'écolier
J'ai mis dans mon plumier
Mon plumier d'écolier
De l'encre un beau stylo
Pour écrire des mots
Des mots tristes et beaux
Sur mon petit cahier
Mon cahier d'écolier.
Mais le temps a passé
Qu'elle est loin la rentrée !
Il manque à mon plumier
Mon plumier d'écolier
La gomme à effacer
Le temps et les années....
Alors j'ai déchiré
Mon cahier, mon papier
J'ai jeté mon plumier
Mon plumier d'écolier
Et j'ai tout oublié.
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Tu n'as pas la beauté ni l'éclat de la rose
D'une larme furtive parfois on t'arrose
Quand novembre fleurit sur les tombes de pierre
Où dorment pour toujours ceux qu'on aimait hier
Tu n'as pas la beauté ni l'éclat d'une rose
Je t'effleure pourtant de mes deux lèvres closes
Car avec nostalgie, oui toi le chrysanthème
A ceux qui ne sont plus tu dis encore : je t'aime.
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Le sous-titre de L'Euphorie perpétuelle" est : "Essai sur le devoir de bonheur"....(publié en 2000 chez Grasset) ...Tout est dit ! Autrefois, dans les temps reculés, c'est-à-dire voici quelques petites poignées d'années, le bonheur était un espoir, une éventualité...Parfois aussi il éclatait, devenait une réalité délicieuse qui durait le temps d'une parenthèse plus ou moins longue, plus ou moins brève... Ainsi allait la vie, dans une alternance de moments de bonheur que l'on savourait dans la joie et la plénitude, et d'instants plus sombres, où la souffrance s'accompagnait de l'espoir d'un bonheur futur.... avec en perspective lointaine le Paradis dans l'au-delà, suprême félicité qui permettait justement d'endurer nos souffrances terrestres !...Et puis, on en arrive à notre époque, où, plus particulièrement en Occident, il est devenu furieusement tendance de "jouir sans entraves ni temps morts" !... Le bonheur n'est plus envisagé comme une éventualité, mais comme un droit , et pas dans l'a-delà, non : ici et tout de suite, et tout le temps ! Pire, le bonheur devient ue norme, une règle impérative, une obligation, une tyrannie : Il FAUT être heureux ! Malheur à ceux qui ne le sont pas, on les montre du doigt ! Les magazines féminins et le Dalaï Lama nous donnent mille recettes quasiment impératives pour être heureux ! Bannie la souffrance ! Tellement bannie que l'on se demande comment on peut savoir que l'on est heureux si on l'est perpétuellement !!!... L'Euphorie perpétuelle, tel semble être le nouveau précepte moderne... et du coup, nombre de gens sont malheureux.. de constater qu'ils ne sont pas heureux comme on leur ordonne de l'être !... Pascal Brückner a écrit là un bel essai ; il ne s'agit pas de savoir s'il a raison ou tort, il livre son point de vue avec intelligence, et cet essai est une belle leçon de philosophie... Et puis ça se lit facilement ! Point besoin d'être diplômé par la Sorbonne pour lire et comprendre ! C'est écrit en (bon) français, dans un langage clair, avec des mots simples et des adjectifs qu'on a déjà rencontrés ! Ainsi, même les nuls et les blondes pourront le lire avec profit !!!...
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