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    A moi seule – film de Frédéric Videau – 2012 –

    Acteurs :Agathe BonitzerReda KatebHélène Fillières

     

    Chacun se souvient d’un fait divers étonnant : une jeune fille déclare avoir été séquestrée par un homme pendant huit ans. Enlevée à l’âge de 10 ans, elle parvient à s’échapper à 18 ans. De cette affaire étrange, Frédéric Videau a repris le sujet, pour tenter d’en faire une œuvre originale et sans plagiat, en nous racontant la séquestration de Gaelle, une petite fille de dix ans… Il y avait là un sujet intéressant, mais dans notre société actuelle  qui se gargarise de liberté de libérations en tous genres, et où on se vante tous les jours de s’affranchir des tabous… c’est en réalité tout le contraire qui se produit ! On ne peut quasiment plus rien dire, rien écrire qui dérange la bien-pensance des cons majoritaires. Et donc, le réalisateur, coincé entre les réels tabous, la peur du voyeurisme, et son auto-censure personnelle, a tourné un superbe navet, sans la moindre saveur. Rien n’est abordé, la trouille du cinéaste paralyse tout ! Pensez donc : une petite fille de dix ans enlevée !!! Impossible de montrer ça… alors on ne le montre pas !... Bien entendu, toute sexualité est évidemment totalement occultée par le réalisateur ! Alors on nous montre quoi ? Pas grand-chose : le film commence par la jeune fille qui s’enfuit… ou qui a été libérée, on ne sait pas trop... L’enlèvement de la petite fille ? Rien ! Pas une image ! La vie de cette petite fille avec son ravisseur ? Rien, à l’exception d’une gentillette dictée et de menus achats pour elle : fournitures scolaires, CD, ordinateur, lunettes… Rien non plus sur les motivations du ravisseur. Il le dit lui-même : je ne suis pas un violeur… Mais alors, s’il n’attend aucune gratification sexuelle, que recherche-t-il ? Amour ?... Tendresse ?... Mettre fin à une solitude ?... Là encore, on ne saura rien, tant ce film est loupé sur toute la ligne. Et lorsqu’on nous montre le comportement de Gaelle revenue auprès de ses parents dans le monde extérieur, son comportement est très mal raconté, il ressemble à celui d’une ado pas très bien dans sa peau, et qui rencontre quelques problèmes avec ses parents, comme tous les ados, sans plus. La spécificité de cet enlèvement suivie d’une vie commune forcée n’a absolument pas été traitée par le réalisateur, qui, à l’évidence, ne connaît absolument rien de la psychologie à l’œuvre dans ce genre de relations. Alors pourquoi un tel film quand on n’a rigoureusement rien à dire ? Je n’y vois que deux raisons possibles : le cinéaste a été sincèrement ému par  le fait divers réel et a voulu le raconter : plantage lamentable, car la réalisation est très en-deçà de l’ambition… Ou bien, et ce serait pire : poussé par un opportunisme mercantile, il s’est dit qu’on pouvait sûrement faire du fric avec une histoire racoleuse : là encore, c’est raté… Le résultat est un film pusillanime, lent, chiant, sans intérêt et profondément creux, vide… Si ce genre d’histoires vous intéresse, tournez vous plutôt vers la littérature et lisez Lolita, de Nabokov, ou bien L’Obsédé, de John Fowles. Ces deux romans sont infiniment plus intelligents plus détaillés, et analysent finement les relations étranges et troubles qui unissent le ravisseur et sa captive…  Et si vous voulez rester dans le domaine du cinéma, il existe trois autres films qui racontent l’histoire d’une jeune fille séquestrée par un homme. Comme vous êtes sympas de me lire, je vous donne les titres : « Contre toi » de Lola Doillon (2011), « La Piel que habito »(2011) de Pedro Almodovar (sauf que dans ces deux films, la motivation de la séquestration n’est pas sentimentale), et surtout «La Drôlesse » de Jacques Doillon (1979)… Allez, oubliez A moi seule…il ne vaut pas une entrée au ciné ni le prix d’un DVD.


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    Noir Océan – film hypocrite de Marion Hänsel – 2011 –

    Acteurs : Nicolas RobinAdrien JolivetRomain David 

    Voici un film assez nul, et surtout d’une incroyable hypocrisie…  La réalisatrice enfourche un dada contestataire bien français : le nucléaire ! Ah quelle horreur, le nucléaire ! Caca !... Le populo frémit à ce seul mot : NUCLEAIRE !  Et donc Marion Hänsel, sans la moindre originalité ni le moindre courage, a entrepris de pourfendre ce Mal Absolu !... Elle nous fait donc participer à la vie de trois jeunes marins, probablement des appelés du contingent, comme on disait au temps du service militaire. Ces marins naviguent du côté de Mururoa et assisteront à une explosion atomique française. La réalisatrice dénonce dans ce film les petits comportements salopards de la vie à bord, dans le monde rétréci et confiné qu’est un bateau de guerre ; au fond, la réalisatrice réinvente l’eau chaude ! Pas besoin de faire du cinéma pour voir ces petites saloperies humaines, on en est les témoins un peu partout, et tous les jours, dans un bureau, une usine, une entreprise, et même en famille ! Par ailleurs cette dénonciation idéologique des dangers du nucléaire pour  la planète se double, chez la réalisatrice, d’une publicité éhontée, tout au long du film, pour la clope et le cancer du poumon qui en est l’inéluctable conséquence !... Il n’y a pas un plan, pas une image, sans que nous soit montrés  des cons en train de fumer, sans la moindre justification cinématographique ! Quelle hypocrisie, quelle tromperie, quel comportement odieux ! Venir faire pleurnicher dans les chaumières sur les dangers du nucléaire, tout en faisant de la pub pour le cancer du poumon !!! En outre, ce sont des jeunes à qui la réalisatrice met la clope au bec ! Pauvres acteurs d’aujourd’hui, dont la réalisatrice fait les cancéreux de demain… tout en s’insurgeant contre la violence et contre le nucléaire,  en se drapant dans une écologie à deux balles et un pseudo-moralisme à géométrie variable ! Film inconscient ou salopard, Noir Océan est également un film long, ennuyeux comme la pluie, où il ne se passe rien ! Mais dans lequel ces pauvres acteurs se tapent bien leurs trois paquets de clopes en une heure trente ! Honteux, pitoyable et surtout scandaleux !  Le tabac, c’est 73 000 morts par an en France ! C’est infiniment plus grave que le nucléaire ! Combien de morts par le nucléaire en France ????... Zéro !... Honte à la réalisatrice qui pourfend le risque fantasmé des radiations nucléaires, tout en fermant les yeux avec une rare hypocrisie sur un massacre réel et quotidien, celui du tabac !


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    Beyrouth Hôtel – film de Danielle Arbid – 2012 –

    Acteurs : Darine HamzéCharles BerlingFadi Abi Samra

     

    Décidément, il y a vraiment des réalisateurs qui n’ont pas grand-chose à raconter, et qui pourtant décident d’en faire un film ! C’est dommage. Coluche le disait pourtant avec sagesse : Parmi tous les gens qui n’ont rien à dire, les plus sympas sont ceux qui se taisent !... Hélas, la réalisatrice ne se tait pas. Elle nous assomme avec cette banale histoire de cul entre Zoha et Mathieu, qui se rencontrent un soir, à Beyrouth. Elle, une jeune chanteuse libanaise, essaie de s’affranchir de la tutelle pesante de son ex-mari. Lui, un avocat d’affaires français soupçonné d’espionnage, est surveillé par les services spéciaux. Vous avez remarqué leurs professions respectives ? Chanteuse et avocat d’affaire ! Pas femme de ménage dans un bureau et manutentionnaire chez Ikéa ! Pourtant ils coucheraient de la même façon. Sauf qu’ils boiraient du coca, là où les friqués s’enfilent du champagne rosé ! Et donc nos deux partenaires de cinoche vont fricoter pendant quelques jours, ce dont on se fout éperdument…. Oui, c’est Beyrouth, oui le pays vacille en permanence entre la guerre et la paix, et alors ?... C’est pas pour ça que  l’histoire de ces deux zigs est plus intéressante… Il ne se passe rien, on s’ennuie à longueur de plans, avec une seule hâte : sortir du ciné au plus vite  pour en finir avec cette eau de boudin ! Film bavard, inutile et sans le moindre intérêt ! Allez ouste, on zappe !


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    Magic of Belle-Isle – film de Rob Reiner – 2012

    Acteurs : Morgan Freeman, Virginia Madsen, Madeline Carroll…

    Magic of Belle-Isle pourrait avoir comme sous-titre Le Bel été. Film romantique, il nous conte une métamorphose inattendue, celle d’un écrivain vieillissant, auteur de romans, essentiellement des westerns.  Il boit du whisky en grande quantité, et n’a plus d’inspiration littéraire… On se demande si c’est parce qu’il boit qu’il ne parvient plus à écrire, ou s’il s’est mis à boire parce qu’il avait perdu l’inspiration… Quoi qu’il en soit, cet homme désabusé et triste, magistralement incarné par Morgan Freeman, arrive dans une maison pour y passer quelques semaines d’été… Le voici dans une famille, une maman récemment divorcée, avec ses trois filles… Très vite, quelque chose de mystérieux se noue entre l’écrivain finissant et une des filles, qui a neuf ans. La petite fille est espiègle vive, et son esprit curieux et créatif rencontre celui de l’écrivain dans une alchimie étonnante faite d’une profonde complicité pleine de douceur… Dans le même temps, l’écrivain se rapproche sentimentalement de la mère… C’est alors que peu à peu s’opère une lente maturation en son esprit… Entouré et aimé, il sort peu à peu de la solitude où il s’était enfermé, trouvant à la fois une raison de vivre et la force de se libérer de l’alcool… Répétons-le, l’interprétation de Morgan Freeman est superbe de sensibilité et de vérité dans le jeu… Tout au plus, peut-on regretter la trop grande lenteur de ce film, car il se passe peu de choses dans les faits et beaucoup dans les têtes. Or ces évolutions psychologiques et ces mouvements des âmes s’accommodent mieux de la littérature que du cinéma… Je l’ai souvent dit ici et je le répète «cinéma » en grec ancien, ça veut dire mouvement… Et ce film manque précisément de mouvement. Dommage, car il est intelligent et sensible et nous présente une sorte de résurrection, celle du bonheur perdu et retrouvé. Film qui mérite d’être vu, mais qui exige beaucoup de patience et une bonne résistance au sommeil. 


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    ECHAP – Film crétin de Christophe Berthemin, honte à lui – 2011 –

    Acteurs : Noémie Alazard VachetAnna Polina

     

    J’ai parfois eu la dent dure avec certains films ; mais ce n’est rien à côté de cette merde filmée, d’une nullité rarement atteinte ! On devrait créer un Festival des Films Ratés ! Echap serait en bonne position pour la palme ! Voici un bout de l’histoire : Cinq copines se réveillent après une nuit de beuverie en boîte pour enterrer la vie de jeune fille d’une des leurs. Et faut voir le genre de meufs ! C’est à gerber déjà, de regarder ces cinq pouffiasses, d’une rare vulgarité ; elles sont moches, ordinaires, cheveux gras, des corps flasques, des nibards mollassons qui évoquent des blocs de gélatine sur une plateforme d’autobus, ou de la tête de veau dans une assiette tenue par un parkinsonien ! Franchement dégueulasse… Quant à leurs tronches, on devine immédiatement qu’elles n’ont jamais envisagé d’aller plus loin que la scolarité obligatoire… Elles se réveillent donc la gueule pâteuse, pas fraîches et peu ragoutantes, l’horreur absolue ! Là-dessus, elles se lancent dans une sorte de jeu, interminable de longueur, entre le spiritisme, le scrabble et un jeu en ligne, dont la touche echap ne leur permet pas de sortir facilement… Au cours du jeu, voici que se pointe un ancien pote décédé, c’est donc un revenant !... Moi, j'en suis pas revenu ! On se fait chier comme ce n’est pas possible, de la première à la dernière image. Christophe Berthemin n’est pas un réalisateur, c’est un nullard égaré dans le cinéma. Et comme il ne se prend pas pour une merde, et se croit évidemment intelligent, il donne plein d’avis sur toutes sortes de sujets, surtout sur ceux qu’il ne maîtrise pas ! Echappez-vous du film Echap ! C’est pitoyable, un cinéma comme ça ! C’est même pas un brouillon… Et dire que c’est en partie avec notre pognon qu’on tourne de pareilles conneries ! Eh oui, la fameuse « exception culturelle française » qui permet de financer des réalisateurs qui fabriquent des torchons, ou des films où ils font de la pub pour la clope à longueur de scènes en dépit des lois anti-tabac ! Et en se foutant bien d'intoxiquer les jeunes d'aujourd'hui qui sont les cancéreux de demain ! Ce sont les même que l'on voit, la gueule enfarinée, dans des manifs de rue où ils jouent les humanistes pour défendre les mal- logés ou les sans-papiers... Des humanistes qui tuent les jeunes à coup de pub pour les clopes dans les films, de plus en plus souvent,  dès la bande annonce... ah les salauds !


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