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    Breaking the waves – film de Lars Von Trier – 1996 –

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    Film étrange, original, mystérieux, entre le drame, le fantastique et la romance... Bess, jeune fille sensible et fragile, appréciée dans son village d’Irlande par sa grande piété, épouse Jan, un technicien pétrolier... Une fois le mariage célébré, il faut bien que Jan retourne sur sa plateforme pétrolière, malgré les larmes de sa jeune épouse. Bess se rend à l’église, et prie Dieu afin qu’il fasse revenir Jan au plus tôt... Mais Dieu, qu’on prétend parfois « infiniment bon », ne va pas la rater sur ce coup : peu de temps après, un accident survient à bord de la plateforme en mer, et Jan, grièvement blessé, est rapatrié par hélicoptère et hospitalisé. Après plusieurs opérations chirurgicales, il survit à l’accident, mais demeure totalement paralysé. Au bout de quelque temps, Jan, qui ne peut plus faire l’amour avec Bess, lui demande de le faire avec d’autres hommes, et de venir lui raconter ensuite tous les détails de ses ébats intimes... Une étrange complicité s’établit entre Jan et Bess... Bess se révèle d’une force insoupçonnée, et croit que la bonté peut tout. Elle brave tous les interdits, pour Jan... Mais l’entourage bien pensant de Bess, et les habitants du village, très coincés du cul dans cette Irlande catholique fanatique, où règne à l’église un effrayant « conseil des hommes en noir », condamnent avec la plus extrême sévérité ce qu’ils estiment être des frasques inadmissibles de la part de Bess... Jusqu’où pourra aller la complicité entre Bess et Jan ? Jan pourra-t-il guérir ? Les « bien-pensants », bouffis d’une haine incoercible contre le sexe,  vont faire passer Bess pour folle et décider de la faire interner, mais elle parviendra à s’échapper...  Besse est même rejetée par sa propre mère. Mais rien ne pourra détourner Bess de son but : sauver l’homme qu’elle aime, au prix de sa propre vie s’il le faut... Il faudra attendre longtemps pour connaître le dénouement, car ce film dure 2h et 38mn... Curieusement, il est construit d’une manière très chronologique, en 7 ou 8 chapitres ayant chacun un titre... Le jeu des acteurs y est remarquable, en particulier celui d’Emily Watson, parfaite dans le rôle de Bess. La fin peut passer pour du pur mélo, elle est seulement lyrique et symbolique. Une fin peu vraisemblable, et alors ? Le bon cinéma n’a nul besoin de réalité triviale et de vraisemblance. Il doit apporter rêve et beauté. Ces denrées rares sont présentes ici, et forment les ingrédients d’un film fort et marquant, parfois dérangeant et c’est tant mieux. D’ailleurs il a reçu le Grand Prix du Jury au Festival de Cannes 1996. Un film à voir absolument, différent des autres... Un dernier point : Breaking the waves est le premier film de la trilogie Cœur d’or, qui se poursuit avec deux autres films : Les Idiots (1998) et Dancer in the dark (2000)... Va falloir que je les trouve maintenant, ces deux-là !


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    Accords et désaccords, film de Woody Allen – 1999 –

    Acteurs : Sean PennAnthony LaPagliaSamantha Morton

    Ce film étonnant, réalisé par Woody Allen, se présente comme un biopic, c’est-à-dire, pour parler français, comme un documentaire sur la biographie d’un personnage. Ici, ce personnage est Emmet Ray, le plus grand guitariste de jazz au monde après Django Reinhardt. On nous raconte ici son existence erratique et bohême au cœur des Etats-Unis dans les années 30. Proxénète à ses moments perdus pour arrondir ses fins de mois, Emmet est misogyne et égocentrique. Mais sur le plan musical, c’est un génie. Il vit pour sa musique et détruit tout ce qui pourrait le distraire de son art. Le film nous montre même des témoins qui racontent tel ou tel souvenir à propos de ce guitariste, dont la gloire fut éphémère  et ne dura que quelques années, avant qu’on ne perde mystérieusement sa trace... Oui mais.... cet hommage de Woody Allen à Emmett Ray est une pure fiction, car ce guitariste n’a jamais existé ! Il est une création du cinéaste. Woody Allen a inventé cette histoire pour pouvoir rendre à travers ce film, un hommage à la musique de jazz, qu’il adore. Excellent film, plus vrai que vrai, et pour une fois, c’est la fiction qui dépasse la réalité !...


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    Le temps d’aimer et le temps de mourir – film de Douglas Sirk – 1959 –

    Retour dans le passé avec ce film de 1959, tiré du roman d’Erich Maria Remarque, romancier allemand. L’Histoire se passe en 1944, pendant la campagne germano-russe. Elle met en scène un groupe de soldats allemands, que pour une fois on nous présente comme des soldats, comme des hommes… sans emboucher les traditionnelles trompettes de la haine sectaire, avec laquelle on traite d’habitude les Allemands de barbares et de Chleuhs… tandis que nous serions, nous,  de glorieux Résistants toujours héroïques,  alors que la France était peuplée en 1940 de collabos enthousiastes, de lâches dénonciateurs, d’innombrables trafiquants de marchandises au noir et de millions de pétainistes, mais passons sur l’hypocrisie française !... Et donc, pour revenir au film, nous suivons un des soldats allemands, Ernst Graeber… Par chance il bénéficie d’une permission de repos. Il quitte alors le front russe et regagne l’Allemagne. Mais  les retrouvailles familiales n’auront pas lieu. Arrivé chez lui, il découvre que sa maison a été détruite et que ses parents ont disparu. Après avoir erré, à la recherche de renseignements, il retrouve un ancien copain de classe, Oscar Binding, un individu fruste,  qui a «réussi » : il est devenu chef SS du district, et va l’aider à obtenir des nouvelles de ses parents. Mais Ernst retrouve aussi Elizabeth Krauser, une amie d’enfance. Tous deux tombent amoureux, ça c’était cousu de fil blanc, mais comme c’est bien tourné on pardonne !... Elizabeth et Ernst font donc vivre, le temps de la permission de Ernst, un amour fort, sur fond de guerre et de ruines, tandis que l’Allemagne s’effondre dans les derniers soubresauts d’une guerre perdue… Mais cela durera-t-il ? Le bonheur est toujours trop court, mais en temps de guerre c’est pire, il devient encore plus précaire et encore plus fragile… Remarquons que le cinéaste a évité tous les poncifs du genre : l’histoire d’amour aurait pu sombrer dans le mélo tire-larmes : ce n’est pas le cas. Le cinéaste aurait pu aussi se lancer dans le pamphlet militant et les grandes tirades antimilitaristes bêlantes : ce n’est pas le cas non plus… Et pourtant, en voyant ce film, on ressent confusément l’absurdité profonde des guerres, comme la fragilité du bonheur… Ce film a 54 ans mais il n’a pas pris une ride. C’est du grand, du bon et du beau cinéma.


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    Jappeloup : la Crapule de la clope a encore sévi au cinéma !

    On ne va pas y aller par quatre chemins : dans ce film actuellement sur les écrans, c’est d’abord comme dans les raviolis et les lasagnes de chez Findus : il y a trop de cheval ! Pendant deux heures, il ne se passe rien, rien que des canassons qui sautent des obstacles, de Prix en Prix, pour la gloriole égocentrique de quelques personnages qui ne s’intéressent qu’à ça, et à qui il ne vient jamais l’idée d’ouvrir un bon livre par exemple.... Un quart d’heure ça va, mais deux heures de sauts d’obstacles, on s’emmerde grave ! Mais il y a pire ! La Crapule tabagique a encore frappé un grand coup : la clope est omniprésente tout au long du film... on voit même un connard fumer en présence d’un cheval dans son box ! C’est sans doute excellent pour les bronches de la bête !... Dans le rôle des séides de la clope, Daniel Auteuil est en première ligne : complètement bouffé par le tabac, il n’est même plus capable de dire deux mots sans conserver le mégot serré dans les badigoinces... Pitoyable spectacle que cet homme désormais empâté, ravagé par le tabac... Je dis cela objectivement, et c’est son droit de se tuer comme il l’entend... Mais une fois de plus, et je le redirai tant qu’il le faudra : NON à la clope au cinéma, lorsque la nécessité ne le commande pas ! Ici, que vient foutre le tabac omniprésent sur des pistes sportives, dans des paysages à la campagne ?...  Pourquoi pourrir la nature avec cette merde cancérigène ?... J’attends les réponses ! Daniel Auteuil fait une publicité odieuse et obscène au tabac, et la marque Gitanes est bien exposée sur les images du film ! Avis aux amateurs de cancer du poumon ! Le pire c’est que la société est actuellement complètement muselée et conditionnée... Malgré ces innombrables clopes dans le film... personne ne moufte dans la salle... pas un murmure ! Ce soir, sur le plateau de France 2, une brochette de critiques discutaillait sur ce film... aucun n’a remarqué la clope ! Etonnant !... Alors que si on nous montrait un cheval broutant des OGM, ça ferait un scandale ! Il faudrait faire payer de lourdes amendes à Auteuil et Higelin, autre séide de la clope dans ce film, il faut changer d’urgence les lois actuelles, les rendre beaucoup plus dures, car il s’agit d’inverser cette terrible courbe de la mort par la clope, qui fait 73 000 victimes chaque année ! Et il est indispensable d’empêcher les acteurs et réalisateurs drogués par cette merde, d’en faire de la publicité en utilisant abusivement l’image, sous prétexte de « liberté d’expression » ou de « création artistique ». Qui m’expliquera ce qu’il y a d’artistique dans l’omniprésence de la clope dans ce film ???... Et ne me parlez pas de liberté ! Elle est où, la liberté d’Auteuil, incapable de lâcher sa clope ??? La solution, nous l’avons les uns et les autres : il suffit d’un peu de courage : il faut boycotter ce film, faire connaître et dénoncer autour de vous cet usage abusif de la clope au cinéma... Bref cessez d’être des veaux, ouvrez votre esprit, sachez voir, regarder, comprendre... Nous pouvons faire cesser le scandale du tabac dans les films, il suffit de les bouder, et les cinéastes comprendront vite le manque à gagner !  Il y va de la santé de tous !... Encore faut-il pour ça que les gens ouvrent leur esprit.... et là, c’est pas gagné !...


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    Animal Kingdom – film de David Michod - 2011

    Avec : Guy PearceJames FrechevilleJacki Weaver

     

    Ce film australien est remarquable, car il offre une approche très originale du film noir. Habituellement,  la crapule nous est montrée dans ses œuvres : fusillades, hold-ups, meurtres, courses-poursuites entre la police et les criminels… Mais ici le jeu est beaucoup plus subtil. Le réalisateur nous montre les truands dans leur vie de famille, autrement dit en dehors de leurs activités « professionnelles ». L’histoire est la suivante : Nous sommes à Melbourne, et Joshua, un ado, voit mourir sa mère d’une overdose de drogue. Désemparé, il appelle sa tante, qu’il n’avait pas vue depuis des années. Elle le recueille ; c’est ainsi que Joshua entre dans sa nouvelle famille, la famille Cody… des oncles plus crapuleux les uns que les autres et sur lesquels veille leur mère avec une tendresse animale, une matrone qui pardonne tout à ses petits… Joshua observe l’étrange manège de toute cette famille, il est même le témoin d’une entrevue entre un de ses oncles et un policier corrompu… Mais surtout, un policier  tente d’utiliser l’inexpérience du jeune Joshua et tente de gagner sa confiance, histoire d’infiltrer la famille de truands… Mais pour cela, Joshua devra choisir son camp. D'un côté il subit l'emprise de la police, de l'autre la pression de sa famille... C’est comme dans la nature : il y a les forts et les faibles. Parfois des faibles survivent parce qu’ils sont sous la protection des forts… jusqu’au moment où les forts sont terrassés… Le film ménage un suspense constant, jusqu’au dénouement, inattendu et d’une dimension tragique… Du bon, du très bon cinéma. De quoi oublier cette foutue neige qui tombe à 10 jours du printemps !... Allez, démerdez-vous pour trouver le DVD. Moi je l’ai emprunté à la médiathèque de Vitry sur Seine.


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