• Quand rentrent les marins, roman d’Angela Huth, 2013

    Je suis bien content d’avoir terminé la lecture de ce bouquin,  parce que je vais pouvoir l’oublier et le balancer directement dans la poubelle des papiers à recycler. Quel navet ! Rien que du cul-cul la praline, du début à la fin, 378 pages d’histoires à l’eau de rose, que je vous résume : deux femmes Annie et Myrtle, se connaissent depuis l’école. Elles sont (évidemment) inséparables mais (bien entendu) tout les oppose ! Annie est le genre fantasque, qui frémit du périnée dès qu’un mec se pointe... Myrtle, au contraire, c’est le calme plat dans l’entrecuisse, y a juste son petit cœur qui bat gentiment, avec des rêves sages  de mari sérieux et de chiards, pour une petite vie pépère et mémère, comme on en raconte plein dans les feuilletons imbéciles pour ménagères qui s’ennuient. Elles vont épouser deux anciens copains de classe, Archie et Ken (quels prénoms à la con, en plus !) lesquels bossent comme pêcheurs sur le même bateau...  Tout cela dans un petit port quelque port, non quelque part en Ecosse, un bled qui vit en autarcie, chacun connaissant tout le monde et réciproquement. Entre ces deux femmes, leurs maris respectifs et quelques autres villageois, vont se tisser toutes sortes de sentiments tourmentés et compliqués à souhait, avec des engueulées, des rabibochages, des marins en mer, du poisson qui revient,  des désirs larvés, de vagues histoires de cul sans cul. Ici l’amour s’écrit toujours avec un A comme grand Amour, et jamais avec un B comme bite, sauf pour Annie mais c’est alors sous-entendu dans le livre, jamais dit aussi directement ! Bref, il s’agit de faire rêver la fameuse ménagère qui s’ennuie, mais pas de l’exciter au point de tomber dans les bras du releveur de compteur (au fait, le relevé électronique va porter un coup sévère à ce genre d’étreintes domestiques, mais ceci est une autre histoire !...). Revenons au livre, bien qu’à vrai dire il n’en vaille pas la peine, sinon pour redire avec force qu’on a ici de la grosse daube : ça pue le poisson et ça n’a nullement le goût de la littérature ! J'ai honte de l'avoir lu, c'est vous dire ! Une seule conclusion : direct à la poubelle !


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  • Parfums, brimborions de Philippe Claudel, 2012

    Commençons par la définition du mot brimborion. Un brimborion, c’est un petit truc, une bricole sans grande importance, une broutille.  Et ce terme qualifie bien Parfums de Philippe Claudel.  En fait ce livre est une sorte de dictionnaire, de A à Z, des souvenirs olfactifs de l’auteur. Il a voulu battre sans doute Proust et sa fameuse madeleine. Il est vrai que sur le plan quantitatif, il y est parvenu, avec plus de 60 mini-chapitres, qui vont de  A comme acacia, à V comme voyages, en passant par charogne, goudron, Gauloises, pissotières, sexe de la femme et station d’épuration des eaux, pardon pour ce double rapprochement ! Ça vous fait pas rire, vous, le sexe de la femme coincé entre les pissotières et la station d’épuration ??... Bref  il y en a pour tous les naseaux ! A noter toutefois un indéniable sexisme, puisque l’auteur,  s’il a bien évoqué le sexe de la femme, ne nous dit rien du rectum des homos... On lui pardonne cette lacune, on ne peut pas mettre sa plume et son nez partout !... Cela étant, on est très loin ici du talent d’écriture habituel de Philippe Claudel, auteur remarquable des Âmes grises, et de La petite fille de monsieur Linh... Disons que Parfums est une récréation, un livre personnel que l’auteur aurait écrit pour lui-même. Un livre comme vous et moi pourrions en écrire. Sauf que, vous et moi, gens obscurs, jamais vus à la télé, verrions notre manuscrit refusé. Ne nous voilons pas la face comme des femmes islamistes radicales, et parions que si l’éditeur a publié Parfums, et si les médias ont fait du battage au moment de sa sortie, ce n’est pas du tout à cause du talent d’écriture, c’est à cause du nom de Philippe Claudel, qui est évidemment vendeur. Ainsi vont les affaires, même si elles ne font pas celles de la littérature. On vend un livre comme une savonnette : vite écrit, vite publié, vite oublié ! On le retrouve quelques années plus tard, vendu au poids, 3 euros le kilo,  dans les foires aux livres organisées en province au profit de l’association des parents d’enfants handicapés, ou autre mouvement caritatif. Je déconseille donc l’achat de ce livre, il ne vaut vraiment pas les18,50 euros de son prix de vente. Ce Philippe Claudel ressemble à du Philippe Delerm, en plus pesant, avec beaucoup de « remplissage » verbeux à base de longues énumérations inutiles : ça fait des lignes supplémentaires sans trop se casser la tête, tout en augmentant le nombre de pages et donc le prix du livre ; malin, hein ! ! Et le pauvre gogo se laisse piéger ! On pousse son caddie chez Leclerc, à la recherche de légumes, et d’un seul coup, en passant on voit « Parfums » de Philippe Claudel...  Alors on se dit « Ah oui, c’était vachement bien, les Âmes Grises »... et hop, on prend le bouquin de Claudel, Parfums, sans savoir qu’en cherchant ses légumes, on vient de trouver un navet !


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  • Trente mille jours, souvenirs, par Maurice Genevoix, 1980.

     

    Je n’ai jamais été un fan des écrivains de terroir, toujours à parler des histoires de la campagne, et qui en profitent pour étaler leur science en accumulant les noms techniques d’un tas de plantes, d’outils et d’objets régionaux, dans un fatras de mots incompréhensibles au commun des mortels. Heureusement, Genevoix n’abuse pas ici de cette veine rurale, et nous livre plutôt une synthèse des plus forts souvenirs qui lui restent en mémoire, alors qu’il atteint l’âge vénérable de 90 ans, soit environ  trente mille jours. Bien sûr, il y a dans ce livre un tas d’anecdotes dont on se fout éperdument, lorsqu’il nous parle par exemple du tonton pharmacien, ou de telle manie du grand-père : ces détails familiaux sont intéressants assurément pour ses descendants, famille et amis très proches, mais le lecteur moyen s’ennuie profondément.... Par contre, il y a aussi dans cet ouvrage des souvenirs plus généraux, concernant la vie à la fin du 19è siècle et au début du vingtième, des souvenirs aussi concernant la guerre de 1914-1918, que Genevoix a faite ! Ce diplômé de Normale Sup n’était pas un planqué, et fut même réformé après avoir été grièvement blessé par une balle allemande. Par ailleurs, Genevoix nous raconte également des rencontres intéressantes qu’il a faites, avec des écrivains, des éditeurs, des académiciens, lui-même ayant été élu à l’Académie Française en 1946. Bref, Trente Mille jours, qui apparaît d’abord comme un salmigondis de souvenirs personnels, s’élargit heureusement en un recueil documentaire qui éclaire la vie d’un siècle traversé par l’auteur. Maurice Genevoix est en effet né en 1890 et décédé en 1980, l’année-même de la parution de Trente Mille jours, qui est dès lors une sorte de testament amical et chaleureux, que nous laisse un homme sensible, simple et cultivé. 


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  • Le Voyageur imprudent, roman de René Barjavel, 1943

    Se souvient-on encore de René Barjavel ? J’en doute.  Disparu en novembre 1985, il a été essentiellement un journaliste, et un romancier de science-fiction. Toutefois, Barjavel se distingue  de ce genre,  où les auteurs ne cherchent souvent qu’à  raconter une histoire pleine d’aventures  extraordinaires. Barjavel y  ajoute une autre dimension, en exprimant ses propres convictions au cœur des ses ouvrages.  Car Barjavel est hanté par deux thèmes majeurs : les excès du progrès technique, et l’horreur de la guerre...  En contrepoint à ces deux thèmes, Barjavel  croit au sentiment de l’amour, seul capable de sauver ce qui peut l’être de l’humanité. Dans chacun de ses livres, on retrouvera donc tout cela : le penchant incoercible des hommes pour la guerre, la recherche du progrès sans frein, et puis bien sûr l’amour.  Dans « Le voyageur imprudent ». Barjavel  raconte l’histoire d’un jeune homme, Pierre Saint-Menoux, épris de mathématiques, qui rencontre un vieillard, sorte de savant fou, qui a mis au point une machine qui permet de voyager dans le temps, soit pour retourner dans le passé, soit pour se projeter dans l’avenir. Le vieillard fait de Pierre son cobaye, et lui confie plusieurs missions d’exploration du temps, afin de répondre à diverses questions dont celle-ci : si on retourne dans le passé, peut-on en modifier tel événement en vue d’empêcher un malheur ultérieur ?... Notre héros, après chaque voyage dans le temps, retrouve le vieux savant, mais aussi... la fille de ce dernier, Annette, qui est, bien sûr, belle comme le jour, fraîche comme une source pure, et innocente au possible, à l’opposé des bads girls contemporaines, qui fument et rotent comme les mecs, histoire de montrer que l’égalité n’est pas un vain mot !... Et dans cette histoire à travers le temps, l’amour va naître, puisqu’il est, lui,  de tous les temps !... Mais attention, pas l’amour façon Christine Angot, avec point G, clito, sex-toy et orgasme toutes les trois lignes !! Non, ici, c’est juste une petite rougeur qui vient aux joues et deux mains qui se frôlent !... Ce livre de René Barjavel  n’est sans doute pas le meilleur de son oeuvre, d’autres titres lui sont supérieurs, tels Ravage ou encore Tarendol. Mais il est agréable à lire par les thèmes évoqués, de quoi réfléchir à ce que deviendra le monde futur, dans quelques siècles ou quelques millénaires.


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  • Le château d’Amberville, roman de  Thierry Bourcy

    Thierry Bourcy a eu une fort bonne idée pour commémorer la Grande Guerre, celle de 1914-1918 : il a écrit toute une série de romans qui ont tous pour sombre décor la guerre, les tranchées, la boue et la mort. Mais au lieu de nous rabâcher les souffrances des Poilus ( il y a bien assez de documents, de livres et de témoignage sur ce sujet), il nous raconte dans chaque volume une enquête policière. Son héros, l’inspecteur Célestin Louise, a quitté son service parisien pour devenir simple soldat. Partageant la vie des bidasses, leurs peurs, leurs combats et leurs assauts, il n’en demeure pas moins policier dans l’âme, et lorsque surgit une mort étrange, qui ne semble pas avoir été provoquée par une balle ennemie ou un obus, et qui ne semble pas pour autant naturelle non plus,  l’inspecteur, c’est plus fort que lui, cherche à en connaître la raison. Or, la nature humaine étant ce qu’elle est, en général une belle saloperie, il s’avère qu’il y a eu un crime ! Et donc un criminel à démasquer ! Dans le présent titre, nous sommes en 1916, l’année des terribles combats de la Somme et de Verdun. Célestin Louise, assez gravement touché par une balle dans le dos, est évacué du Front, et soigné. On l’envoie ensuite en convalescence dans une grande propriété, le château d’Amberville, où il doit passer plusieurs semaines, en compagnie de nombreux autres blessés. Or voici qu’un soldat convalescent est retrouvé mort dans un étang du parc du château. Ras-le bol de la guerre ? Désespoir ?...  Accident ?... Quelque chose ne colle pas... Célestin veut en avoir le cœur net : son enquête commence... L’intrigue n’est pas exceptionnelle par son originalité, mais le roman est bien écrit, on tourne les pages sans bâiller, on attend la suite avec impatience... Et puis, comme toujours, on retrouve en arrière-plan, la guerre, très présente et fort bien évoquée par l’auteur, que l’on sent bien documenté. A noter : chaque roman de cette série se déroule dans une année particulière de la guerre : 1914, 1915, en 1916 pour le Château d’Amberville. Le roman suivant : Les Traîtres, se déroule en 1917, l’année des tristement célèbres mutineries.  Il faut lire Thierry Bourcy, absolument.


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