•  Pour la deuxième fois de ma vie, j’ai lu un bouquin de Nathalie Sarraute.  La première fois j’avais lu « Vous les entendez », ouvrage insupportablement chiant de prétention intellectuelle bouffie, dont vous pouvez relire la critique ici-même dans mon blog. Un livre nul. Mais, comme je ne suis ni sectaire ni rancunier, j’ai récidivé en lisant « Disent les imbéciles »… Hélas, c’est encore pire, si tant est que ce soit possible !... Mais oui, plus nul que nul, ça semble une gageure, mais avec Nathalie Sarraute c'est comme avec Sarkozy tout est possible. Plus nul que nul, oui ça existe, il suffit pour s’en convaincre, de lire « Disent les imbéciles ». Le livre prétend être un roman, il n’est que du foutage de gueule ! Le récit ressemble aux propos décousus que tiennent généralement les cinglés à fort Q.I. dans les délires de leurs psychoses autistiques… « Disent les imbéciles », se situe dans le droit fil des diarrhées verbeuses des schizophrènes enfermés dans leur monde intérieur, sans possibilité jamais d’entendre les autres, encore moins d’être entendus d’eux ! A moins que la chlorpromazine ne leur rende, de temps à autre, un semblant de sens des réalités ! Je constate qu’une certaine frange de gens dits « intellectuels » fait montre d’un sans-gêne rare ! En effet, aucun physicien de talent, aucun mathématicien de haut vol, ne se permettrait de publier ses calculs en livre de poche. Conscients à la fois de leur savoir et de la difficulté d’y accéder, ils ont au moins l’élégance et la pudeur de ne publier que dans des revues spécialisées destinées à leurs homologues physiciens ou mathématiciens. Il n’y a pas l’ombre de cette modestie chez Nathalie Sarraute : enfermée dans son laïus d’intello complètement hermétique aux 999/1000èmes de l’humanité, elle publie, toute honte bue, son abominable jargon dans un bouquin qu’on ose baptiser « roman » ! Ca, un roman !???  Mais je rêve ! Pincez-moi ! Ou alors ce rêve est un cauchemar !... Vous me trouvez sévère ? Alors, à titre d’illustration, voici quelques extraits savoureux  de « Disent les imbéciles » :

    • « Elle est mignonne ». Un bonbon fondant. Un caramel au goût de sucre fruité, de miel, de délicieux à sucer, à amollir dans sa bouche, à étirer… elle est mignonne… une pâte onctueuse… De quoi est-ce fait ? Mais de rien que de très sain, des produits de la meilleure qualité : « Elle » dont la familiarité relève la fadeur de cette tendresse, de ce respect… « Est », un ingrédient d’usage courant dont on se sert sans y penser, mais pourquoi s’en priverait-on ? c’est parfaitement anodin, sans goût, sans parfum, et si commode pour lier… « Mignonne »… mais qu’est-ce que c’est ? ce n’est pas un bonbon, pas une pâte fruitée, je ne peux le mâcher, je le retire de ma bouche tout mouillé et tout luisant… C’est une fève, une minuscule poupée de porcelaine… elle m’est échue, j’ai eu cette chance, je l’ai trouvée dans ma part de gâteau des rois… 

    Franchement, on n’y entrave que couic, mais certains prétendront que j’ai choisi exprès le pire passage. Mais non, en voici un autre :

    • Eh bien tu vas te moquer de moi, mais depuis quelque temps j’ai l’impression… dès que je pense… - Tu penses ?...Bon sourire qui écarte les bajoues… Tu penses ? Tu m’en diras tant… - Ne te moque pas de moi… C’est grave, plus grave que tu ne crois… Dès que je pense… - Excuse mon indiscrétion, dès que tu penses à quoi ? – Justement, peu importe… à n’importe quoi… Il suffit que me vienne une idée… etc… etc…

    Plus de cent cinquante pages de délires du même genre ! Ce bouquin baigne dans l’ivresse des mots qui est celle des intellos en pleine masturbation intellectuelle quand ils lisent une phrase aussi simple que « Elle est mignonne » !!! Quel dommage que cette « oeuvre » ne soit pas restée à jamais dans les tiroirs de Nathalie Sarraute, on aurait économisé du papier, de l’encre, du temps ! Sans compter la littérature, qui mérite mieux que ce jargon jargonnant d’un nombrilisme écoeurant et d’une présomption répugnante.  


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  •  Une fois n’est pas coutume, je me suis plongé dans un bouquin- Le Cygne de Solveig- écrit en 1955 pour les petites filles de l’époque, et paru dans la Bibliothèque Rose illustrée. Ca rappellera bien des souvenirs aux mémés d’aujourd’hui !... N’en déduisez pas que je sois un transsexuel ou que j’ai viré amiral de la fiotte, vous commettriez une lourde bévue ! Mais il faut avouer qu’après la lecture de nombre de bouquins contemporains écrits sans talent mais avec l’appui de quelque crétin télévisuel à gueule de shooté, ça fait drôlement du bien de se plonger dans le bain de fraîcheur du Cygne de Solveig ! Le récit n’a rien de mièvre, et il tangente à maintes reprises le genre fantastique, lorsque par exemple un cygne sauvage accompagne la petite fille, et, par son vol, lui indique le chemin à prendre : après 200 mètres, virez à droite, puis continuez tout droit ! Un peu comme le GPS ! Balèze, le cygne sauvage !… L’histoire se déroule dans un pays nordique, la Norvège, la Suède peut-être, bref un pays froid ousque y a plusieurs hivers dans l’année, si vous voyez ce que je veux dire… Une petite fille prénommée Solveig et son copain d’enfance Axel  se retrouvent tous deux orphelins à la suite d’une avalanche qui a tué leurs parents respectifs. Les deux enfants sont recueillis et élevés par une famille du village d’à côté. Bien entendu (c’est la loi du genre et aussi celle de la nature), la petite Solveig éprouve un doux penchant pour Axel, un sentiment purement amical, et seulement amical, du moins le croit-elle… Elle se dévoue de mille et une façons pour son ami, et affronte même un homme qu’on dit redoutable et maléfique, pour rapporter à son copain un superbe violon dont il rêvait… Ces deux-là, Solveig et Axel, c’est « à la vie et à la mort », comme on dit… Et Axel, comblé par ce présent, quitte le village,  devient un grand virtuose, un violoniste célèbre, applaudi, encensé… Dans l’ombre, la modeste petite Solveig suit  de loin cette ascension le cœur battant, admirative… Mais un jour la petite fille, devenue une presque  jeune fille, se rend compte  que la gloire a tourné la tête de son ami, devenu un vrai jeune con de la Starac ! Il l’ignore de plus en plus, et un jour, il va même jusqu’à lui lancer « Casse-toi, pauv’conne ! », ou plutôt quelque chose d’approchant, car on ne parlait pas comme ça en 1955, même à la Présidence de la République !... et encore moins dans la Bibliothèque Rose Illustrée, vous pensez !... Ce que ne savait pas Axel,  c’est qu’en insultant Solveig, en la reniant et en la chassant, il allait perdre son talent de violoniste !... Je vous l’avais dit, il y a du fantastique dans cette histoire toute mignonne ! Comment tout cela va-t-il finir ?.... Je ne vous le dis pas mais la happy end est garantie ! Evidemment !... En 1955, on n’allait tout de même pas dire aux petites filles que le Prince Charmant ne serait plus tard qu’un gros beauf avachi dans son canapé défoncé Conforata devant le foot à la télé, braillant face aux nullards friqués de l’équipe de France, tout en rotant entre deux bières !... Lisez Le Cygne de Solveig, un pur moment de lecture et de fraîcheur, écrit en outre dans un français impeccable ; ça vous changera des romans imbéciles et de la littérature de caddie vendue dans les hypermarchés ! Du coup, tenez, je vais vous parler un peu de l’auteur, Marguerite Thiebold, bien oubliée de nos jours…


    Bio : Marguerite Thiebold est née le 12 août 1908 à Saint-Jean d’Angély, d’un père originaire du Tarn et d’une mère native de Colmar. Alsacienne dans l’âme, Marguerite Thiebold s’installe en Alsace à Bouxwiller, avec son mari et ses trois enfants. C’est pour ses enfants qu’elle écrit des histoires. Son mari, enseignant pour enfants sourds-muets, la persuade de publier ses récits… C’est ainsi qu’en 1936, Marguerite Thiebold reçoit le Prix de l’Alsace littéraire pour un recueil de nouvelles pour la jeunesse. Mais c’est en 1947 que paraît son premier roman pour la jeunesse : L’Appel de la montagne… Le Cygne de Solveig est publié en 1955. Mais Marguerite Thiebold est surtout connue pour la série des aventures de Lili, à partir de 1956… Elle reçoit en 1964 le Grand Prix du Salon de l’Enfance. Elle meurt à Strasbourg le 25 mai 1997, à près de 90 ans, quasiment oubliée. Les belles histoires ne font plus recette ! On préfère de nos jours les « slams », ces dégueulis de poésie démagogique des banlieues incultes. Le pire, c’est que ces formes « modernes » d’expression  jettent dans l’ombre les vrais talents. C’est bien connu : en poésie, en littérature, comme dans tous les domaines de la vie, la mauvaise monnaie chasse la bonne ! Heureusement, à Bouxwiller, en Alsace, une école primaire porte le nom de Marguerite Thiebold ! Tout de même ! C’était bien la moindre des choses !


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  •  Ce roman de Jean Vautrin prétend nous faire revivre la Commune de Paris,  un moment particulièrement tragique de notre histoire, qui s’est déroulé entre le 18 mars 1871 et le 26 mai 1871. Moment particulièrement tragique puisqu’il dressa des Français les uns contre les autres. Une révolution aux allures de guerre civile qui prit fin après la brutale répression du soulèvement populaire par la troupe le 26 mai 1871. un bain de sange. Hélas, le bouquin de Jean Vautrin ne nous apprend quasiment rien sur la Commune. L’auteur a voulu écrire une saga, mais il s’est enlisé dans un embrouillamini de détails dont on se fout complètement. Ca donne un gros bouquin de  610 pages, divisé en sept parties, et en une centaine de petits chapitres pointillistes, accrochés les uns aux autres à la va-comme-je-te-pousse, où l’attention se dilue dans un fouillis épouvantable. C’est construit comme une série sur TF1, une mauvaise série donc.  Avec des rebondissements invraisemblables, des coïncidences idiotes, des anecdotes cul-cul la praline… et du «croustillant pour populo » : une jeune fille a été violée… mais qui est le monstre qui a fait ça ? Bien entendu, à travers les balles de la Commune, le père adoptif de la jeune fille poursuivra l’auteur du viol de sa haine implacable, et bien entendu, il se goure de coupable, ce qui ne manquera pas de faire frémir Margot dans son HLM !... C’est donc de la littérature bas de gamme dans toute son horreur. Rien d’historique, rien de culturel, l’histoire est ici convoquée comme simple trame de fond, prétexte à raconter des coups de feu et quelques coups de queue, des amours contrariées, des réconciliations improbables, comme celle du chef de la police tombant dans les bras de son ex-compagnon de bagne ! Et pour intéresser le lecteur peu cultivé, on lui balance en pleine poire quelques « people » de l’époque ! Au gré des chapitres, on a droit à Gustave Courbet qui reçoit Trucmuche chez lui, à Jules Vallès qui raconte des trucs qu’il a vus ou des choses qui lui sont arrivées… Si ces mêmes choses étaient arrivées à des citoyens lambda, même héros de la Commune, tout le monde s’en foutrait ! Mais si c’est Courbet et Jules Vallès, alors là les lecteurs incultes ont une caution culturelle, un alibi intellectuel ! Le roman est forcément intelligent puisqu’on y parle de Courbet et de Jules Vallès ! Et même l’incontournable Louise Michel est citée deux ou trois fois, sans qu’on apprenne quoi que ce soit sur ce qu’elle fut et ce qu’elle fit ! On reste ici au niveau des broutilles, des ragots, des petites anecdotes futiles, des péripéties sans intérêt ! Rien de profond, rien d’intelligent dans ce roman, surtout pas, ça fatiguerait le cerveau des lecteurs sans doute ! Rien que de la littérature de bazar pendant plus de 600 pages ! Quelle tristesse !...



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  •   Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu, tel est le titre un peu long donné à ce film de Woody Allen. On ne présente plus ce réalisateur, dont le nom est attaché  à un cinéma particulier, mais de qualité. Disons-le, voici une œuvre pétulante, vive et truffée de gags pleins d’allant… Mais attention : derrière l’apparence d’une certaine légèreté se cache le regard féroce de Woody Allen, qui peint ici, avec l’ironie du désespoir, cette terrible peur de vieillir, et l’irrésistible besoin de plaire qui taraude en particulier les seniors lorsque l’inexorable sénilité les frappe à coups de rides, d’empâtements divers et de pathologies de toutes natures… Aldie est un homme vieilli dont le corps s’alentit ; poussé par l’illusion, il quitte les rides de son épouse pour se ruer sur une jeunette qu’il épouse… Sa femme, désespérée, mais poussée aussi par l’illusion, tombe sous la coupe d’une voyante, Cristal, qui lui prédit mille merveilles à coup d'ondes bénéfiques et d'énergie positive, et qui lui dit un jour : Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu, tout de noir vêtu… On trouve aussi dans ce film un écrivain raté. A sa façon, il poursuit également une chimère : devenir un écrivain célèbre… Cherchant l’inspiration à sa fenêtre, il est attiré par une jeune fille en rouge qui joue de la guitare à la fenêtre d’en face : elle sera sa muse, elle l’inspirera… Or cette jeune fille est fiancée, et vit d’ans l’illusion de son mariage prochain… Mais elle doute soudain, lorsqu’elle se sent attirée par l’écrivain… Présent également dans cette histoire, un libraire, veuf inconsolable de Claire dont il évoque l’esprit en faisant tourner des tables : illusion de la présence de la morte… Et d’illusions en désillusions, on sent poindre l’ombre de Maupassant dans ce film, lorsque l’un des personnages s’écrie : « J’ai terriblement peur de me retrouver seul… » Cette terrible peur de la solitude qui, selon Maupassant, jette n’importe qui dans les bras de n’importe qui, dans l’illusoire tentative de la conjurer… C’est dire que le thème n’est pas nouveau, ce qui ne l’empêche pas d’être récurrent, à l’instar des problèmes humains… Bref, derrière la légèreté pétillante de ce film, il y a, à peine voilée, une noire désespérance, un regard profondément pessimiste…  Et puis, dans le même temps, un optimisme consolateur se fait jour : Les illusions sont peut-être meilleures que des remèdes, pour nos maux et nos tourments… Du 100% Woody Allen !... Un film à voir.


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  •  Vous connaissez la fameuse question : - Quel livre emporteriez-vous avec vous sur une île déserte ?... Beaucoup répondent La Bible, Le Bottin, Les Oeuvres complètes de Maurice Thorez en douze volumes, ou quelque autre gros ouvrage chiant du même genre, bourré de balivernes pour esprits enfiévrés et crédules.  Moi, sans hésiter, j’embarquerais dans ma valise l’Imposteur, fabuleux et court roman de 135 pages, écrit par François Marchand. L’ouvrage explose d’humour, pétille d’intelligence à chaque ligne, et porte un regard désabusé et lucide sur la nature humaine et sa crapulerie profonde, en particulier dans le monde feutré des bureaux de l’administration. Tout y passe : la perversion des valeurs morales, l’incompétence des syndicats, le j’m’en foutisme des fonctionnaires, l'âpreté au gain… Quelle est l’histoire ? En voici les principaux éléments que je peux vous donner, sans tout vous dire pour autant : le narrateur, qui a passé une vague maîtrise à la fac, est fermement décidé à ne rien foutre. Il fait comme tous les bénéficiaires du RMI, c'est-à-dire qu'il passe son temps à déjouer tous les pièges des entretiens en vue d’une éventuelle embauche, afin de continuer à ne pas travailler. Or un jour, il trouve dans son courrier une lettre qui ne lui est pas destinée. Elle est adressée à un certain Charles Legrandin, un voisin qui habite en fait une maison située une vingtaine de mètres plus loin… Le narrateur, cédant à une indiscrète curiosité, ouvre l’enveloppe : elle contient la nomination de Legrandin dans un poste de directeur des relations professionnelles au sein de l’administration centrale. Le narrateur referme soigneusement l’enveloppe, puis se rend chez son voisin pour lui remettre le courrier. Or, dans le jardin, il découvre… le cadavre de Legrandin !... C’est alors qu’une idée folle germe dans l’esprit  du narrateur… Et le lendemain, muni de la lettre de nomination, et avec la complicité de la veuve, il se présente dans les bureaux de l’administration et, se faisant passer pour Legrandin, il prend les fonctions de directeur. Il s’aperçoit très vite qu’il n’est nullement besoin d’être compétent ni de travailler, mais seulement de jouer sur les vices et les turpitudes humaines pour s’en mettre plein les poches, ce qu’il fait en virtuose en accumulant des millions d'euros en pots de vin ! Ce roman est absolument féroce à propos des comportements humains. On y voit parfaitement comment sont mis à l’écart les gens sérieux et compétents, au profit des crapules qui ont un avantage notoire, celui de couvrir les crapuleries des autres !… Mais comment tout cela finira ?... En fait, ça n’a aucune importance. Le principal est cette description au vitriol de l’ambiance des grandes administrations ! Mais attention : on trouverait la même crapulerie sur les chantiers, dans les usines , les centres commerciaux ou les boutiques, partout où il y a des hommes ! Je le répète : intelligence, humour, et belle écriture, incisive, lucide, vive et claire… A lire absolument, et d’abord par ceux qui s’imaginent que l’honnêteté professionnelle est une qualité !... Un roman ? Non, un livre époustouflant ! Et tout ça pour 13 euros seulement, aux éditions du Cherche-Midi… Vous n’allez quand même pas chipoter pour ça, tout de même ! Courez chez votre libraire, vous verrez, vous me remercierez !...Bonne lecture !

    Bio : On sait peu de choses sur l’auteur, sinon qu’il a travaillé pendant une quinzaine d’année au sein de l’administration. Il a donc eu tout le temps d’observer les mœurs des bureaucrates !  A noter : il a publié en 2010 un autre ouvrage, qui semble être aussi percutant : Plan social, aux éditions du Cherche-Midi. J’espère qu’il y aura quelqu’un pour me l’offrir rapidement ! Le Père Noel peut-être, mais c’est encore loin !!!...


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