• Le Cri du peuple - Jean Vautrin - 1999 -

     Ce roman de Jean Vautrin prétend nous faire revivre la Commune de Paris,  un moment particulièrement tragique de notre histoire, qui s’est déroulé entre le 18 mars 1871 et le 26 mai 1871. Moment particulièrement tragique puisqu’il dressa des Français les uns contre les autres. Une révolution aux allures de guerre civile qui prit fin après la brutale répression du soulèvement populaire par la troupe le 26 mai 1871. un bain de sange. Hélas, le bouquin de Jean Vautrin ne nous apprend quasiment rien sur la Commune. L’auteur a voulu écrire une saga, mais il s’est enlisé dans un embrouillamini de détails dont on se fout complètement. Ca donne un gros bouquin de  610 pages, divisé en sept parties, et en une centaine de petits chapitres pointillistes, accrochés les uns aux autres à la va-comme-je-te-pousse, où l’attention se dilue dans un fouillis épouvantable. C’est construit comme une série sur TF1, une mauvaise série donc.  Avec des rebondissements invraisemblables, des coïncidences idiotes, des anecdotes cul-cul la praline… et du «croustillant pour populo » : une jeune fille a été violée… mais qui est le monstre qui a fait ça ? Bien entendu, à travers les balles de la Commune, le père adoptif de la jeune fille poursuivra l’auteur du viol de sa haine implacable, et bien entendu, il se goure de coupable, ce qui ne manquera pas de faire frémir Margot dans son HLM !... C’est donc de la littérature bas de gamme dans toute son horreur. Rien d’historique, rien de culturel, l’histoire est ici convoquée comme simple trame de fond, prétexte à raconter des coups de feu et quelques coups de queue, des amours contrariées, des réconciliations improbables, comme celle du chef de la police tombant dans les bras de son ex-compagnon de bagne ! Et pour intéresser le lecteur peu cultivé, on lui balance en pleine poire quelques « people » de l’époque ! Au gré des chapitres, on a droit à Gustave Courbet qui reçoit Trucmuche chez lui, à Jules Vallès qui raconte des trucs qu’il a vus ou des choses qui lui sont arrivées… Si ces mêmes choses étaient arrivées à des citoyens lambda, même héros de la Commune, tout le monde s’en foutrait ! Mais si c’est Courbet et Jules Vallès, alors là les lecteurs incultes ont une caution culturelle, un alibi intellectuel ! Le roman est forcément intelligent puisqu’on y parle de Courbet et de Jules Vallès ! Et même l’incontournable Louise Michel est citée deux ou trois fois, sans qu’on apprenne quoi que ce soit sur ce qu’elle fut et ce qu’elle fit ! On reste ici au niveau des broutilles, des ragots, des petites anecdotes futiles, des péripéties sans intérêt ! Rien de profond, rien d’intelligent dans ce roman, surtout pas, ça fatiguerait le cerveau des lecteurs sans doute ! Rien que de la littérature de bazar pendant plus de 600 pages ! Quelle tristesse !...



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