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    Je te mangerais – film de Sophie Laloy – 2009 –

    Acteurs : Judith Davis, Isild Le Besco.

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    Ce film est une chronique sensuelle, celle d’une histoire qui se déroule dans un quotidien banal. Le scénario est simple. Une jeune fille, Marie (Judith Davis), part pour étudier le piano à Lyon. Elle s’installe dans l’appartement d’Emma (Isild Le Besco), une amie d’enfance, avec laquelle elle partage le loyer. Vous voyez, pas de quoi hurler à l’originalité : on patauge dans le quotidien le plus trivial… Marie se rend à ses cours de piano, mais bientôt sa copine Emma l’étouffe un peu, l’envahit, l’empêche de sortir, ce qui embête Marie, car elle est assez avide de mecs sous ses dehors d’étudiante sage… Puis l’envahissement se fait plus insidieux, plus insistant, Emma est en fait amoureuse de Marie, laquelle, dans un premier temps, accepte les caresses de son amie, avant de tenter de se libérer de son emprise… Mais ce n’est pas facile… Et les relations entre Marie et Emma se dégradent, allant jusqu’à des violences… Heureusement, Marie conserve intacte sa passion pour le piano, qui va la conduire vers l’épanouissement et la libération, après, il est vrai, pas mal de difficultés… Ce film a le grand mérite de n’être jamais ennuyeux, et d’éviter les pièges de la vulgarité et du voyeurisme que la réalisatrice aurait pu utiliser facilement dans cette histoire de relations amoureuses entre femmes… Les images restent sensibles et toujours pudiques en dépit du sujet évoqué… L’excellent jeu des deux actrices y est aussi pour beaucoup. Un film à voir.


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    La bataille de Passchendaele – film de Paul Gross – 2010 –

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    Entre le 31 juillet et le 6 novembre 1917, se déroule une terrible bataille au nord-ouest de la Belgique, à Passchendaele (Passendale aujourd’hui). Cette bataille est à l’image de bien d’autres combats de la première guerre mondiale : une terrible boucherie, dans la boue et sous une pluie incessante… A partir du mois d’octobre, ce sont des troupes canadiennes qui se lancent dans la bataille, laquelle se terminera le 6 novembre 1917 par une pitoyable victoire, au prix d'une hécatombe : plus de 500 000 morts, dont 260 000 Allemands, 8500 Français, 4000 Canadiens et 250 000 Anglais… Le réalisateur a choisi de raconter une histoire amoureuse dans ce décor… Le sergent Michael Dunne est blessé. A l’infirmerie où il est soigné, il rencontre une jeune infirmière, Sarah, et en tombe amoureux… Mais il est rapatrié au Canada. Or là-bas, il apprend que le frère de Sarah est envoyé au combat, malgré une santé précaire et un asthme sévère. Michael décide alors de s’engager à nouveau, pour protéger le frère de Sarah… Les voici bientôt dans l’enfer de la bataille de Passchendaele, appelée aussi 3ème bataille d’Ypres… Histoire de guerre, histoire d’amour… Classique au cinéma, mais ici efficace et bien tourné. Une romance dramatique aspergée d’eau de rose, mais qui a aussi valeur de documentaire sur un épisode tragique et méconnu de la Grande Guerre…


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    L’Innocent – téléfilm de Pierre Boutron – 2012 –

    avec Patrick Timsit 

    Une fois n’est pas coutume, je veux parler d’un téléfilm, car il est excellent. Il s’agit de l’innocent, de Pierre Boutron. Le héros du film s’appelle Théo Grangier, interprété magistralement par Patrick Timsit. Au début du film, c’est un homme simple, presque simple d’esprit, employé de voirie en province. Embarqué dans une sombre histoire de hold-up, il conduit la voiture dans laquelle ont pris place deux abominables voyous. Le hold-up tourne mal, deux gendarmes interviennent et l’un d’eux est tué, écrasé par la voiture. Les deux voyous parviennent à s’enfuir, mais Grangier est arrêté. En fait, il est innocent, car c’est l’un des voyous qui avait appuyé sur l’accélérateur… Mais il est accusé. En prison, cet homme simple, presque illettré découvre un dictionnaire : le Robert. C’est le début d’une longue marche solitaire vers le savoir et la culture. Hélas, son avocate avait basé sa défense sur la niaiserie de l’accusé, en le présentant comme un idiot pitoyable… Mais Grangier refuse ce rôle, se montre intelligent… ce qui lui vaut d’être condamné à mort… Par ailleurs, un gendrame, collègue du gendarme tué, a juré de se venger... Heureusement pour le condamné, un fait nouveau surgit… Je le répète, on a ici un excellent téléfilm, bourré de fines notations, truffé d’humour intelligent, et où l’action se déroule comme une mécanique implacable et d’une froide logique. Patrick Timsit est exceptionnel dans ce film, où il joue un rôle tragique et pathétique, à l’opposé de la déconnade qu’on pourrait imaginer… Ce téléfilm est passé sur la Deux le 26 septembre. Si vous êtes bien dans votre époque, avec un téléviseur modern et un bouquet tv comportant la fonction PLUZZ ou REPLAY, vous avez la possibilité de revoir ce téléfilm chez vous, gratuitement bien sûr, pendant une semaine, soit  jusqu’au 2 octobre… Ne loupez pas cette possibilité. Vite ! à votre télécommande !


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    Le gamin au vélo – film des frères Dardenne – 2011 –

    Acteurs : Cécile de France (Samantha la coiffeuse), Thomas Doret (Cyril le petit garçon), Jérémie Rénier (le père).

    le gamin au vélo

    La critique a été quasiment unanime à saluer ce film, avec force superlatifs, et des mots mouillés par l’émotion… Le gamin au vélo nous raconte l’histoire de Cyril, un petit garçon de 12 ans, que son père a laissé dans un foyer pour enfants car il ne veut plus s’en occuper… Mais Cyril n’accepte pas cet abandon, il veut revoir son père, à tout prix…  Le hasard le met en présence d’une femme qui tient un salon de coiffure (Cécile de France) et qui se prend d’affection pour lui, au point de l’accueillir chez elle chaque week-end… Pour ma part, je n’ai pas ressenti le même enthousiasme que la critique, et voici pourquoi : il me semble que cette histoire pourrait faire l’objet d’un superbe roman, car les mots se prêtent, mieux que l’image à l’analyse des sentiments des personnages : ce père qui abandonne son fils… ce petit garçon perdu, qui tente de se construire dans un monde où son père est devenu insaisissable… et cette coiffeuse, véritable mère de substitution, véritable point d’ancrage pour le petit garçon auquel elle va donner l’amour qu’il n’a pas… Oui, tout cela ferait l’objet d’un excellent bouquin, mais au cinéma, je trouve que ça passe moins bien. Pour moi, je l’ai souvent dit, le cinéma est l’art de l’image en mouvement (cinéma signifie mouvement en grec, je le rappelle). Et donc je trouve qu’il est toujours un peu dommage d’utiliser le cinéma pour monter des sentiments intimes qui n’ont nul besoin de mouvement… Cela dit, il reste que Le gamin à vélo est tout de même un bon film, qui a le mérite de ne jamais sombrer dans le mélo, ni dans les bons sentiments sucrés. Enfin, outre les personnages du père, de l’enfant et de la coiffeuse, il ne faut pas oublier que le vélo est ici un véritable personnage, qui accompagne le petit garçon et qui forme comme le fil conducteur du film. Le gamin au vélo, un film à voir ou à revoir, ça vaut mieux que de rester planté devant les séries andouilles de TF1 !


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    A boire – film bête et pervers  de Marion Vernoux – 2004

    Acteurs :Edouard BaerEmmanuelle BéartAtmen Kélif

    Voici assurément un des films les plus crétins qu’il m’ait été donné de voir depuis très longtemps. A boire est une chronique d’un très bas niveau, façon les Bronzés font du ski, mais encore un cran plus bas, même si c’est difficile à imaginer… L’histoire n’en est pas une : on nous montre trois personnages sans intérêt, veules, paumés, qui bambochent dans une station de ski : le « héros » (si l’on peut dire) est un médecin qu’on ne voit jamais sans une bouteille de scotch à la main : bourré, triste, pas marrant… Elle (Emmanuelle Béart), yeux de cerf et bouche de mérou comme d’hab, est une blondasse, hôtesse d’accueil en goguette, qui pète plus haut que son cul dans un séjour en montagne haut de gamme… Et comme elle n’a pas de pognon, elle paie avec son cul, pas très original… Comme le film se veut une comédie (oui, la réalisatrice a cette prétention !) on a ajouté un troisième personnage, un musulman : en principe il ne boit pas, sa religion lui interdit l’alcool, mais il va succomber à la dive bouteille : appréciez comme c’est drôle ! Oh mon dieu, quel humour !... comment est-ce possible d’avoir tant d’esprit ? !!!!!!! Film archi-nul, ce film est également  dégueulasse au plan moral (et ne me parlez pas de second degré !) : la promotion de l’alcool y est évidente : cinq fois de suite on a droit au même plan : posée sur une table basse, la bouteille de scotch bien visible ! Pire encore, et aucun critique ne l’a relevé : ce torchon cinématographique se livre à une honteuse et odieuse promotion du cancer du poumon, c’est Emmanuelle Béart qui s’y est collée ! D’un bout à l’autre du film on la voit cloper, avec une lourde insistance de la caméra !  Rien ne nous est épargné : briquet, flamme, et longue aspiration goulue de la fumeuse dépendante… Assurément le lobby de la clope a encore frappé fort! A cet égard, le comportement d’Emmanuelle Béart est assez pitoyable : elle qui milite sans cesse en faveur des SDF et des sans-abri de tout poil, militante de la vie, se transforme ici en une messagère de la mort, en exhibant ainsi le tabac, au mépris des 65000 morts, victimes de la clope chaque année en France ! Comment un film si imbécile a-t-il pu voir le jour ? Je me le suis demandé un moment, et puis j’ai découvert que la réalisatrice Marion Vernoux, est l’épouse de Jacques Audiard !  Et voilà : Audiard ! Un nom qui devient ici un passe-droit ! Pauvre Audiard, il doit se retourner dans sa tombe, lui qui avait tant d’esprit, en voyant ces images pour débiles, et qui offrent, pour tout sujet de rigolade, la clope et la bouteille, entrelardées de vagues histoires de cul comme toujours au ski ! Pitoyable et honteux ! Le pire du cinéma franchouillard a été atteint, on touche le fond, et pas seulement celui de la bouteille : celui de la bêtise crasse, lourde, épaisse, et finalement dangereuse…

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