• Les Coups – roman de Jean Meckert – 1942 –

    Les Coups, c’est une histoire simple. On serait presque tenté de la qualifier de trop simple, banale, et donc inintéressante au possible. Mais ici l’extraordinaire talent d’écrivain de Jean Meckert transforme cette banalité, et la sublime en un ressort dramatique  puissant, qui, de page en page et d’anecdotes en petits faits, nous entraîne dans la terrible spirale de l’incompréhension de deux êtres que l’amour rapproche et que tout le reste sépare... Félix, le héros du livre, est un brave gars, à peine un ouvrier, plutôt un manœuvre. Il fait son boulot avec conscience, mais sans gloire... La gloire, généralement, c’est pas pour les ouvriers. Il s’intéresse à tout ce qui passionne les ouvriers, c’est-à-dire à peu près rien, sauf les potes et la bibine. Et puis il rencontre Paulette. Elle,  c’est la secrétaire du patron de Félix... C’est la classe au-dessus. Elle a de l’éducation, elle, c’est-à-dire qu’elle a des principes et de la conversation, à défaut d’avoir une pensée originale. Après une courte  passion, les différences vont peu à peu apparaître, lentement, sournoisement, dramatiquement : Félix se contente de « vivre à la colle », mais la belle-famille pousse au mariage, forcément, ça compte, les apparences, pour les « gens bien »... Félix s’emmerde à l’Opéra où on l’emmène, et il le dit vertement : scandale dans la famille devant cette inculture et surtout ce refus de « faire des efforts »... Mais doit-on faire des efforts ou être soi-même ? Telle est la question posée ici de manière tacite... Félix se rend compte du malaise qu’il provoque, mais en même temps ressent tout le mépris dont il est l’objet. Il se rend compte également que la prétendue culture de sa belle-famille et de Paulette n’est en réalité qu’un vernis superficiel tartiné d’un peu de bla-bla trouvé dans les journaux et les critiques, et qu’on répète, comme un prêt-à-penser, sans réfléchir. Au fond, ces gens cultivés sont sans culture, ils ont juste des mots qui en tiennent lieu. Mais Félix ne sait pas leur répondre, et ne parvient pas à s’expliquer devant Paulette. Félix n’a pas les mots. Ou pas ceux qu’il faudrait. Il a toujours tort et on le lui fait bien sentir. Alors un jour, au bout du désespoir, il cogne. C’est son langage à lui. Les coups s’abattent sur Paulette. Excessifs, mais aussi douloureux pour Félix qui les donne que pour Paulette qui les prend. Dès lors, jour après jour, le couple désemparé s’enfonce dans le drame. Et il apparaît que les coups, pas plus que les mots vides de sens, ne parviennent à établir un dialogue... Pourtant, l’amour est encore là, parfois, entre les lézardes d’un amour qui s’effondre... Terrible histoire de deux êtres que tout rapproche et que tout sépare dans le même temps, le tout implacablement raconté par un écrivain rigoureux dans sa maîtrise du récit, et dont l’écriture, à l’opposé de l’académisme, est volontairement relâchée et populaire, à l’image de Félix. Excellent roman, mais attention, c’est tout sauf de l’eau de rose !  Une histoire douloureuse, tristement humaine. A lire absolument.


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  • Un pied au Paradis – roman de Ron Rash – 2002 –

    Ce roman qui pue la littérature amerloque à plein nez a été  traduit en français en 2009. Les 261 pages de ce bouquin nous racontent une histoire stupide et peu intéressante : un type vit avec sa femme aux Etats-Unis. Ils exploitent une ferme, avec des plants de tabac. Très amerloque ça, déjà. Et puis, arrive la traditionnelle histoire de fureur utérine de l’épouse : elle veut un mouflet, à tout prix, mais son mari ne peut en avoir, une vague histoire d’azoospermie (c’est comme ça qu’on dit, vous pouvez vérifier sur Doctissimo !).  Certes, il y a plein d’autres choses passionnantes à faire dans la vie, et la Terre crève déjà sous les sept milliards de personnes qui l’encombrent, mais qu’importe : elle VEUT un mouflet, la terre entière dût-elle en crever ! C’est effrayant, l’égoïsme utérin et la fureur reproductrice, quand on y songe...  Et donc, comme son mari n’y peut mais, l’épouse en manque d’embryon se jette sur son voisin, un gros balèze plein de sève, et aussi de sperme fécondant, avec tout plein de spermatozoïdes dedans, qui ont pas dépassé la date limite de consommation. Hmmm, y a bon ! Et ça rate, pas, vlan, au premier coup... en cloques ! Conséquence immédiate de cette gésine, elle vire le géniteur devenu inutile, car elle n’avait rien à foutre de la baise, juste le mouflet ! Mais le reproducteur ne l’entend pas de cette oreille ni de ce testicule : la meuf, il la reveut, trop bonne ! Là-dessus, le mari infécond, mais pas si con et qui se doute, surprend son voisin en rut et l’abat. Du coup, l’époux  stérile et sa moitié fécondée par un tiers (euh... une moitié fécondée par un tiers, ça fait quoi comme résultat ? j’ai pas calculé j’ai jamais été fort en maths !)... pardon, je m’égare, reprenons : le mari devenu tueur et l’épouse devenue grosse se rabibochent et se débarrassent du corps. Le shérif du coin enquête sur la disparition du voisin, il a des doutes, mais pas de cadavre, pas de preuves... la chose reste en suspens, et la vie continue dans les champs de tabac amerloques. Bien entendu, l’épouse accouche d’un gnard... Tout le monde voit bien qu’il ressemble étrangement au disparu, mais chacun la boucle : ces histoires, c’est aussi tabou en Amérique que dans votre HLM chez vous ! Et c’est tout ! Ah, si ! L’auteur a rajouté une couche de drame écolo : une compagnie d’électricité doit inonder la vallée, vous savez le coup du barrage de Tignes qui fait disparaître les ma  isons et gna gna gna... Cette histoire sans queue (quoique ! si !) ni tête arrive à faire 261 pages à coups de détails superflus, inutiles et chiants, et aussi parce que le roman est écrit sous la forme d’un « récit à protagonistes » : on a d’abord l’histoire racontée par le shérif qui enquête... puis la même racontée par le mari stérile, la même encore narrée par l’épouse acharnée de la ponte, la même enfin racontée bien sûr par le fiston né de cette ratatouille familiale ! Bref, on a là une histoire assez bêtasse de ventre vide et de ventre plein, qui semble être une véritable idée fixe de l’auteur. En effet, Ron Rash a écrit un autre bouquin intitulé Séréna, qui raconte l’histoire d’un couple amerloque qui exploite une usine, et dont la femme ne peut avoir d’enfant ! Etrange similitude. J’ai envie de dire : ENCORE !!! Mais ce n’est plus de la littérature, c’est du radotage obsessionnel ! Mais si vous aimez ça, n’hésitez pas ! Moi, bof ! Je sens que Un pied au Paradis va finir dans une brocante à un euro, ou carrément dans ma poubelle jaune, celle où on jette les vieux papiers. Roman nul.


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  • Un pied au Paradis – roman de Ron Rash – 2002 –

    Ce roman qui pue la littérature amerloque à plein nez a été  traduit en français en 2009. Les 261 pages de ce bouquin nous racontent une histoire stupide et peu intéressante : un type vit avec sa femme aux Etats-Unis. Ils exploitent une ferme, avec des plants de tabac. Très amerloque ça, déjà. Et puis, arrive la traditionnelle histoire de fureur utérine de l’épouse : elle veut un mouflet, à tout prix, mais son mari ne peut en avoir, une vague histoire d’azoospermie (c’est comme ça qu’on dit, vous pouvez vérifier sur Doctissimo !).  Certes, il y a plein d’autres choses passionnantes à faire dans la vie, et la Terre crève déjà sous les sept milliards de personnes qui l’encombrent, mais qu’importe : elle VEUT un mouflet, la terre entière dût-elle en crever ! C’est effrayant, l’égoïsme utérin et la fureur reproductrice, quand on y songe...  Et donc, comme son mari n’y peut mais, l’épouse en manque d’embryon se jette sur son voisin, un gros balèze plein de sève, et aussi de sperme fécondant, avec tout plein de spermatozoïdes dedans, qui ont pas dépassé la date limite de consommation. Hmmm, y a bon ! Et ça rate, pas, vlan, au premier coup... en cloques ! Conséquence immédiate de cette gésine, elle vire le géniteur devenu inutile, car elle n’avait rien à foutre de la baise, juste le mouflet ! Mais le reproducteur ne l’entend pas de cette oreille ni de ce testicule : la meuf, il la reveut, trop bonne ! Là-dessus, le mari infécond, mais pas si con et qui se doute, surprend son voisin en rut et l’abat. Du coup, l’époux  stérile et sa moitié fécondée par un tiers (euh... une moitié fécondée par un tiers, ça fait quoi comme résultat ? j’ai pas calculé j’ai jamais été fort en maths!)... pardon, je m’égare, reprenons : le mari devenu tueur et l’épouse devenue grosse se rabibochent et se débarrassent du corps. Le shérif du coin enquête sur la disparition du voisin, il a des doutes, mais pas de cadavre, pas de preuves... la chose reste en suspens, et la vie continue dans les champs de tabac amerloques. Bien entendu, l’épouse accouche d’un gnard... Tout le monde voit bien qu’il ressemble étrangement au disparu, mais chacun la boucle : ces histoires, c’est aussi tabou en Amérique que dans votre HLM chez vous ! Et c’est tout ! Ah si, l'auteur a rajouté une petite couche de drame : une compagnie d'électricité doit inonder toute la région, on voit pas ce que ça apporte à l'histoire, mais bon vous savez, il nous fait le coup du barrage de Tignes qui inonde la vallée et fait disparaître les maisons et les champs et gna gna gna... Cette histoire sans queue (quoique ! si !) ni tête arrive à faire 261 pages à coups de détails superflus, inutiles et chiants, et aussi parce que le roman est écrit sous la forme d’un « récit à protagonistes » : on a d’abord l’histoire racontée par le shérif qui enquête... puis la même racontée par le mari stérile, la même encore narrée par l’épouse acharnée de la ponte, la même enfin racontée bien sûr par le fiston né de cette ratatouille familiale ! Bref, on a là une histoire assez bêtasse de ventre vide et de ventre plein, qui semble être une véritable obsession de l’auteur. En effet, Ron Rash a écrit un autre bouquin intitulé Séréna, qui raconte l’histoire d’un couple amerloque qui exploite une usine, et dont la femme ne peut avoir d’enfant ! Etrange similitude. J’ai envie de dire : ENCORE !!!... ce n’est plus de la littérature, c’est du radotage obsessionnel ! Mais si vous aimez ça, n’hésitez pas ! Moi, bof ! Je sens que Un pied au Paradis va  finir dans une brocante à un euro, ou carrément dans ma poubelle jaune, celle où on jette les vieux papiers. Roman nul.


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  • Chili Concarneau, roman de Stéphane Jaffrézic, 2009

    Ce polar est déconcertant de prime abord. Quand on lit le titre « Chili Concarneau », on se dit que ça ne va pas pisser très loin ! Un titre pareil, ça sent le jeu de mot bas de gamme façon almanach  Vermot, et l’on se dit que le contenu doit être du même niveau : une franche déconnade avec peut-être une contrepèterie cachée... Et puis non, dès les premières pages, on change d’avis, emporté que l’on est dans une histoire policière de bonne facture, dans laquelle on trouve à la fois le ton du reportage bien documenté sur le monde de la pêche et en, même temps un récit policier qui fait la part belle au métier d’enquêteur, au cœur d’un intrigue fertile en mystères, et dans laquelle s’imbriquent plusieurs affaires, dont une particulièrement grave, dont la victime est un enfant en provenance du Chili... En outre, ce récit est fort bien écrit, dans un français très correct et cependant léger et badin. Franchement, Stéphane Jaffrézic est un auteur qui sait écrire et qu’on lit avec grand plaisir... Je ne vous dirai rien de l’histoire de Chili Concarneau, sinon qu’on passe un bon moment de lecture avec ce livre, à travers finalement trois énigmes policières traitées de front par un policier débordé mais sincère et attachant, profondément humain... Non, ce n’est pas une lecture de vacances, c’est un vrai livre, un vrai récit qui vaut mieux que son titre rigolard. Mais vous pouvez le lire en vacances, ne vous en privez surtout pas !


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  • Chili Concarneau, roman de Stéphane Jaffrézic, 2009

    Ce polar est déconcertant de prime abord. Quand on lit le titre « Chili Concarneau », on se dit que ça ne va pas pisser très loin ! Un titre pareil, ça sent le jeu de mot bas de gamme façon almanach  Vermot, et l’on se dit que le contenu doit être du même niveau : une franche déconnade avec peut-être une contrepèterie cachée... Et puis non, dès les premières pages, on change d’avis, emporté que l’on est dans une histoire policière de bonne facture, dans laquelle on trouve à la fois le ton du reportage bien documenté, mais jamais chiant, sur le monde de la pêche et en, même temps un récit policier qui fait la part belle au métier d’enquêteur, au cœur d’un intrigue fertile en mystères, et dans laquelle s’imbriquent plusieurs affaires, dont une particulièrement grave et dramatique, dont la victime est un enfant en provenance du Chili... En outre, ce récit est fort bien écrit, dans un français très correct et cependant léger et badin. Franchement, Stéphane Jaffrézic est un auteur qui sait écrire et qu’on lit avec grand plaisir... Je ne vous dirai rien de l’histoire de Chili Concarneau, sinon qu’on passe un bon moment de lecture avec ce livre, à travers finalement trois énigmes policières traitées de front par un policier débordé mais sincère et attachant, profondément humain... Non, ce n’est pas une lecture de vacances, c’est un vrai livre, un vrai récit qui vaut mieux que son titre rigolard. Mais vous pouvez, bien sûr, le lire en vacances, ne vous en privez surtout pas !


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