• Le Capitaine Fracasse – roman de Théophile Gautier (1863)

    Du temps de ma folle jeunesse écolière, à l’école Robespierre d’Ivry, il y avait au fond de la classe une armoire en chêne foncé, dont les portes vitrées étaient doublées par des rideaux froncés vert clair. C’était la bibliothèque. Une fois par semaine, le samedi, la maîtresse ouvrait le meuble, fermé à clef le reste du temps. Dans ses flancs (ceux du meuble, pas ceux de la maîtresse), il y avait les livres que nous pouvions emprunter pour les lire à la maison. Ils étaient d’un aspect triste et monotone, alignés sur les planches et tous uniformément recouverts d’un papier bleu terne. Il sortait de cette armoire des odeurs mêlées de vieux papier et d’humidité. J’aimais bien l’odeur. Mais pas les livres. Je  n’en ai lu aucun ! J’ai toujours eu horreur des livres empruntés. Et j’ai toujours eu horreur qu’on m’impose mes lectures. Parmi les titres, il y avait Le Capitaine Fracasse. Roman que je viens donc seulement de découvrir, à 70 ans ! Disons le tout net : sa lecture est à la fois amusante et chiante. Amusante, car le récit est terriblement vieillot, écrit dans un style ampoulé, et plein d’exploits qui tiennent à la fois du merveilleux, du chevaleresque et du mièvre ! L’histoire du noble désargenté, limite misérable, qui  tombe raide amoureux de la belle comédienne sans jamais la baiser, même pas l’embrasser... ça ferait hurler de rire n’importe quel jeune d’aujourd’hui surfant sur facebook et racontant le détail de ses orgasmes dans une émission de téléréalité ! En même temps, la lecture du Capitaine Fracasse est chiante, car le récit est truffé de tonnes de mots surannés et abracadabrantesques qui viennent nous emmerder presque à chaque page. En voici quelques-uns, relevés pour vous : Alabastrine, bolinche, brimborion, carousse, crespelé, dromon, écafignon, élémosinaire,  éparvin, étrivières, flamberge, fongosité, gavache, grifaigne, lampassé, marmenteau, miasson, nautonier, obombrer, papelonné,  pélauder, quiddidatif, rebindaine, rinceau, scurrilité, sportule, tordion !... Et je ne vous les ai pas mis tous, c’est juste un échantillon, pour vous donner une idée de cette écriture tordue, à cent lieues de la clarté limpide et si moderne d’un Maupassant et même d’un Zola, plus coincé tout de même que Maupassant ! Tant de mots vieillots accumulés ! Et on donnait ça à lire aux mouflets de mon époque !... En plus, le Capitaine Fracasse, c’est long, c’est bourré de détails inutiles, tandis que l’action s’embourbe constamment dans un délayage verbeux très daté !  Mais bon, en même temps, ce genre de romans d’aventures, c’est toute une époque, où l’on n’avait ni radio, ni téléphone ni télévision. Juste des mots pour rêver d’aventures extraordinaires et oublier un quotidien souvent rude. Vu sous cet angle, on peut comprendre... Le soir à la veillée, dans la pénombre de la pièce où rougeoie la cheminée, sous la clarté parcimonieuse d’une lampe à pétrole, Le Capitaine Fracasse, ça peut le faire ! Et finalement, je ne regrette pas de l’avoir lu !


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  • Le Capitaine Fracasse – roman de Théophile Gautier -1863 -

    Du temps de ma folle jeunesse écolière, à l’école Robespierre d’Ivry, il y avait au fond de la classe une armoire en chêne foncé, dont les portes vitrées étaient doublées par des rideaux froncés vert clair. C’était la bibliothèque. Une fois par semaine, le samedi, la maîtresse ouvrait le meuble, fermé à clef le reste du temps. Dans ses flancs (ceux du meuble, pas ceux de la maîtresse !), il y avait les livres que nous pouvions emprunter pour les lire à la maison. Ils étaient d’un aspect triste et monotone, alignés sur les planches et tous uniformément recouverts d’un papier bleu terne. Il sortait de cette armoire des odeurs mêlées de vieux papier et d’humidité. J’aimais bien l’odeur. Mais pas les livres. Je  n’en ai lu aucun ! J’ai toujours eu horreur des livres empruntés. Et j’ai toujours eu horreur qu’on m’impose mes lectures. Parmi les titres, il y avait Le Capitaine Fracasse. Roman que je viens donc seulement de découvrir, à 70 ans ! Disons le tout net : sa lecture est à la fois amusante et chiante. Amusante, car le récit est terriblement vieillot, écrit dans un style ampoulé, et plein d’exploits qui tiennent à la fois du merveilleux, du chevaleresque et du mièvre ! L’histoire du noble désargenté, limite misérable, qui  tombe raide amoureux de la belle comédienne sans jamais la baiser, même pas l’embrasser... ça ferait hurler de rire n’importe quel jeune d’aujourd’hui surfant sur facebook et racontant le détail de ses orgasmes dans une émission de téléréalité ! En même temps, la lecture du Capitaine Fracasse est chiante, car le récit est truffé de tonnes de mots surannés et abracadabrantesques qui viennent nous emmerder presque à chaque page. En voici quelques-uns, relevés pour vous : Alabastrine, bolinche, brimborion, carousse, crespelé, dromon, écafignon, élémosinaire,  éparvin, étrivières, flamberge, fongosité, gavache, grifaigne, lampassé, marmenteau, miasson, nautonier, obombrer, papelonné,  pélauder, quiddidatif, rebindaine, rinceau, scurrilité, sportule, tordion !... Et je ne vous les ai pas mis tous, c’est juste un échantillon, pour vous donner une idée de cette écriture tordue, à cent lieues de la clarté limpide et si moderne d’un Maupassant et même d’un Zola, plus coincé tout de même que Maupassant ! Tant de mots vieillots accumulés ! Et on donnait ça à lire aux mouflets de mon époque !... En plus, le Capitaine Fracasse, c’est long, c’est bourré de détails inutiles, tandis que l’action s’embourbe constamment dans un délayage verbeux très daté !  Mais bon, en même temps, ce genre de romans d’aventures, c’est toute une époque, où l’on n’avait ni radio, ni téléphone ni télévision. Juste des mots pour rêver d’aventures extraordinaires et oublier un quotidien souvent rude. Vu sous cet angle, on peut comprendre... Le soir à la veillée, dans la pénombre de la pièce où rougeoie la cheminée, sous la clarté parcimonieuse d’une lampe à pétrole, Le Capitaine Fracasse, ça peut le faire ! Et finalement, je ne regrette pas de l’avoir lu !


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  • Lettre ouverte d'un citoyen à Jean-Michel Colo, maire d’Arcangues 

    Monsieur,

    Je suis un simple citoyen, retraité de 70 ans, et je viens d'entendre votre refus de procéder au mariage d'un couple homosexuel. Je n'ai pas d'objection à formuler quant à votre opinion personnelle, elle vous concerne et regarde votre conscience.

    Par contre, vos positions personnelles ne doivent pas constituer une entrave à l'application d'une loi citoyenne, légalement votée et qui s'impose dès lors à tous les Français, et en premier lieu à celles et ceux, maires de France, qui détiennent, de par leurs fonctions une partie de l'autorité républicaine.

    Ne mélangez pas tout, monsieur le maire ! Vos convictions personnelles sont du domaine de l'intérêt particulier... mais votre refus du mariage gay touche à l'intérêt général. Et c'est l'intérêt général qui doit l'emporter sur vos caprices et vos états d'âme, qui font de vous, que cela vous plaise ou non, un hors-la-loi !...

    Je ne vous rappellerai pas le sort que, dans les westerns de mon enfance, on réservait aux hors-la- loi ! La République, rassurez-vous, n’en viendra pas avec vous à de telles extrémités...

    Cependant, vous n'êtes en rien qualifié pas pour faire la loi ! N'étant que maire, et non législateur, il vous appartient seulement de l'appliquer. C’est l’intérêt de vos administrés qui doit vous guider, et non le vôtre.

    Il est par ailleurs à noter que votre refus constitue un manquement grave au principe d'égalité des citoyens devant la loi.

    Pour ma part, je refuse que nos communes soient dirigées et gérées par des hors-la-loi, fussent-ils sincères !

    Je vous demande donc de tirer les conséquences qui découlent de votre attitude, et de démissionner de vos fonctions, puisque, de fait, vous n'êtes plus en mesure de les assumer dans le cadre des lois de la république, une et indivisible...

    Vous avez dit vous-même être « mal à l’aise dans cette affaire »... Eh bien, soit, partez, ça ira mieux ! Pour vous comme pour les autres !

     

    Un citoyen comme tant d’autres, marié, père et grand-père.


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  • Les comptes d'apothicaire de Najat Vallaud Belkacem,

    ministre des droits de la femme !...

    Najat Vallaud Belkacem n’est pas manutentionnaire chez Leroy-Casto, ni caissière en grande surface. Née en 1977, elle est aujourd’hui ministre des droits des femmes, et porte-parole du gouvernement. Un très beau parcours pour une femme aussi jeune, sortie brillamment de Sciences-Po... Un parcours qui force l’admiration. Bien entendu, et c’est normal, elle a les revenus qui vont avec : entre sa rémunération d’élue locale et son traitement de ministre, elle gagne environ 165 000 euros par an. Avec beaucoup moins que ça, nombre de Français ont une belle maison, et roulent en Porsche !... Pas elle !... Elle, elle a publié sa déclaration de patrimoine, et on tombe sur son cul en lisant ce document officiel ! Non, non, je n’invente rien ! Je suis, comme vous, un citoyen et je lis simplement les documents officiels plutôt que les articles à la con de Voici et autres titres  de la presse popularde... Voici donc ce qu’on trouve dans la déclaration de patrimoine de la ministre Najat Vallaud Belkacem :

    -  Biens immobiliers : NEANT... (madame la ministre est locataire)

    - Valeurs mobilières : NEANT

    - SICAV, PEA, SCPI : NEANT

    - Assurance vie à la Poste (Vivaccio)... 3455 euros !

    - CCP La Poste :.......................54 980 euros

    - Livret A :................................3446 euros !!!!!!!!!... quelle modestie !

    - Plan d’épargne logement :.....12050 euros seulement !

    - Meubles divers :.......................22 000 euros

    - Automobile : NEANT... madame la ministre n’a qu'un vieux scooter de 50 cm3 acheté en 2008 d’occasion, 1500 euros, et qui ne vaut plus qu’une misère !

    Et voilà, c’est tout !!! Où passent donc les 165 00 euros par an ??? ça fait tout de même près de 14 000 euros chaque mois !... où ça passe tout ça ??? mystère !

    Précisons également que madame la Ministre est mariée et que son mari dispose d’un bon revenu aussi, puisqu’il est conseiller gouvernemental, c’est-à-dire qu’il est tout de même payé largement au dessus du SMIC !

    Alors je suis perplexe : ou elle dilapide grave, et il faut soigner d’urgence cette dépensière compulsive qui risque de sombrer dans la spirale du surendettement en mettant sa famille dans le ruisseau... ou sa déclaration de patrimoine est du foutage de gueule !... Je ne sais pas ce que vous pensez !... Moi... j’ai ma p’tite idée !!!...


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  • La Nuit d’orage – roman de Georges Duhamel – 1928 –

    La main de ma sœur, contrairement aux paroles d’une chanson leste, ne s’égare pas du côté de la culotte des zouaves, mais s’attarde plus volontiers dans les brocantes, où elle déniche parfois une pépite dont elle me fait profiter. C’est ainsi qu’elle a dégoté je ne sais où  un vieux bouquin qu’elle a eu la gentillesse et la bonne idée de m’offrir récemment : un vieux roman de Georges Duhamel, intitulé La Nuit d’orage. L’ouvrage a été écrit en 1928, mais l’exemplaire que j’ai lu a été publié en 1939, au prix de cinq francs, par les éditions Arthème Fayard. J’ai remarqué un détail amusant : ce livre, publié donc en 1939, soit il y a  74 ans, n’a jamais été lu par qui que ce soit ! Les pages étaient encore attachées entre elles ! Ainsi, pendant trois quarts de siècles, nul n’a jamais eu l’idée de lire ce livre ! Quel manque de curiosité intellectuelle ! Alors j’ai pris un couteau, j’ai libéré les feuillets et je me suis plongé dans cette Nuit d’orage. Il faut en convenir, cette prose tranche avec ce qu’on connaît de Georges Duhamel habituellement : pas de roman-fleuve ici, mais un récit court de 125 pages seulement. L’histoire est simple : elle met en scène deux personnages : un homme et une femme qui viennent de se marier, un couple d’intellectuels ayant la science et l’étude pour raisons de vivre... C’est dire qu’ils sont gouvernés par la seule raison, et qu’ils tiennent pour fariboles tout ce qui s’en éloigne. Superstitions et autres billevesées leur semblent méprisables, et indignes de l’homme civilisé... Un jour, ils partent ensemble pour un court voyage en Afrique, au cours duquel, dans un site archéologique, ils piochent divers cailloux et vestiges, et rapportent ainsi, à leur retour, toutes sortes de petits débris et objets divers. Or, un de leurs amis, examinant leurs trouvailles, remarque qu’un des objets rapportés semble être une dent humaine, enchâssée dans un morceau de bois, et leur dit que cet objet est maléfique, qu’il porte malheur. Bien entendu, nos deux intellos haussent les épaules, rangent l’objet dans une commode et l’oublient... Mais quelques semaines plus tard, l’épouse est prise d’une sorte de fatigue inexplicable, un état dépressif, qui se prolonge sans cause apparente. On consulte plusieurs médecins, qui ne trouvent pas la cause de ce malaise qui dure... C’est alors que le doute s’insinue, doucement, dans l’esprit du mari : et si ?... mais non ! Il se refuse à admettre une pareille superstition ! Un objet maléfique ? Impossible... Pourtant, un jour qu’il ouvre la commode, il découvre, stupéfait, que l’objet a disparu ! Qui l’a pris ? Son épouse ? Mais pourquoi n’en a-t-elle pas parlé ?...Toute l’histoire repose sur l’antagonisme entre l’affirmation de la seule rationalité... et l’installation insidieuse d’un terrible doute, que nul ne veut avouer, ni l’homme, ni la femme... doute que vient renforcer la mystérieuse disparition de l’objet...  L’homme est-il seulement un être doué de raison ?... Une histoire étrange, un Georges Duhamel différent, à découvrir...


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