• En cherchant Sam, roman de Patrick Raynal, 1999

     

    Ce roman se voudrait un polar, il n’est qu’un fastidieux récit, sorte de « road movie » insipide, besogneux, que l’on peine à lire. L’auteur, talentueux dans les domaines du cinéma, du scénario et de la télévision, ne se montre pas ici bon écrivain. L’histoire aurait pu faire un court récit, une excellente nouvelle… Hélas, l’auteur a préféré le délayage pendant plus de 250 pages. Je vous raconte l’histoire, et je vous la fais courte, car  c’est là qu’elle est la meilleure : Trois ados, Michel, Manu et Sam, avaient fait un serment : jeter au pied d’un volcan du Mexique les cendres du premier  trois qui mourrait. Les années passent, et c’est Michel qui meurt. Manu, l’urne funéraire sous le bras, quitte sa librairie de Paris et part pour New-York, à la recherche de Sam… Evidemment, il ne va pas le trouver tout de suite : s’ensuit une longue errance ponctuée de clopes, de drogue, de bibines et autres produits frelatés à la con qui tiennent lieu ici d’histoire. C’est inintéressant au possible ! Une foule d’anecdotes fadasses défilent de page en page, au milieu chaque fois de la clope et de vagues histoires de cul en filigrane. Tout ça pour retrouver finalement Sam dans les dernières pages. Et que fait Sam ? Eh bien, une fois en possession des cendres de Michel, il se lance dans le vide avec sa voiture ! Sacrée chute, et pour la bagnole et pour l’histoire ! Fallait-il 257 pages pour nous raconter ça ? Sûrement pas ! Cinq ou six pages maxi y auraient suffi ! OUF ! 


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  • L’Etrange histoire de Peter Schlemihl, conte d’Adelbert de Chamisso, 1813

    Ce conte en forme de petit roman a été publié par le Livre de Poche. Truffé de références littéraires superflues, il est emmerdant comme tout à lire. L’histoire est celle d’un homme, Peter Schlemihl, qui rencontre un jour un homme en habit gris. Ce dernier lui propose de lui acheter son obre… Peter accepte, et voici désormais notre héros sans ombre auprès de lui, même en plein soleil. Mais il est immensément riche, car l’homme en gris a mis dans ses poches de l’or à ne plus savoir qu’en foutre. Hélas, notre héros, plongé dans son 19è siècle lourd de superstitions crédules, se voit bientôt rejeté par tout le monde, car l’absence d’ombre terrorise les gens qu’il fréquente. Pire, Peter Schlemihl tombe amoureux de la toute belle et toute jeune (ça va avec !) Mina, laquelle est aussi amoureuse de lui, mais va s’enfuir en découvrant que son promis n’a pas d’ombre ! Et on continue comme ça, d’épisodes fadasses en anecdotes sans intérêt, le tout dans un langage épais et un style balourd affreusement vieilli. Bref, je n’oserais même pas vendre ce bouquin à une brocante. Je vais le balancer dans la poubelle, pour qu’au moins cette mauvaise littérature se rachète par le recyclage !


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  • Les Traîtres, roman de Thierry Bourcy, 2008

    Avec ce titre, Les Traîtres, Thierry Bourcy poursuit la saga de l’inspecteur  Célestin Louise, un policier qui, pendant la guerre de 1914-1918, a préféré combattre sur les champs de bataille plutôt que de rester planqué à Paris à la préfecture de Police. Chacun des livres aborde une année particulière de la guerre. Ici, nous sommes en 1917. Dès la première page, l’intrigue se noue. Un bidasse profite d’une accalmie entre les bombardements pour aller taquiner le goujon dans un lac proche des tranchées. Cela améliorera son ordinaire. Mais dès qu’il arrive au bord du lac, il découvre un cadavre, celui d’un camarade de régiment. Il n’est pas mort sous une balle allemande, mais a été poignardé. L’inspecteur Célestin Louise, avec son flair de policier, trouve cette mort étrange et en informe le colonel. Ce dernier se montre très réticent à ouvrir une enquête, et l’inspecteur n’est qu’un simple bidasse dans cette guerre. C’est alors que survient le général Vigneron, en inspection. Il trouve le colonel en pleine discussion avec l’inspecteur et se fait expliquer la situation. Finalement, le général décide de confier l’enquête à Célestin Louise et lui donne carte blanche pour ses investigations. Le colonel semble très contrarié, mais la hiérarchie militaire étant ce qu’elle est, il obéit. Démarre alors l’enquête, pleine de rebondissements, et qui va conduire l’inspecteur jusqu’à Paris. Effectivement, le poignardé du lac, ça n’avait rien à voir avec les Allemands…  Une lecture pleine de suspense, mais qui nous fait revivre l’ambiance lourde et étrange de la Grande Guerre.

    Rappel des titres de Thierrey Bourcy :

    -        La Cote 512  (1914)

    -        L’Arme secrète de Louis Renault (1915)

    -        Le château d’Amberville   (1916)

    -        Les Traîtres                   (1917)

    -        Le Gendarme scalpé  (1918)


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  • Floride, film de Philippe Le Guay, 2015

    Acteurs : Jean Rochefort, Sandrine Kiberlain,

    Le sujet du film est grave puisqu’il s’agit de la maladie d’Alzheimer, devenue très à la mode, comme le furent au cinéma, il y a quelques paires d’années déjà, le divorce, l’avortement, le sida…  Alors vas-y Toto maintenant ! Place à Alzheimer au cinoche ! Bien entendu, comme tous les sujets de société, la maladie d’Alzheimer est un sujet sensible, alors le réalisateur a fait gaffe : attention au voyeurisme, attention au respect de la dignité humaine, attention à la pudeur du spectateur, attention à tout ! Et à vouloir naviguer entre tous ces écueils, il s’est pris les pieds  dans le tapis et s’est cassé la gueule, en restant, faute de courage, dans un petit conformisme gentillet. Le film est donc une suite de petites scènes, avec un fil conducteur : la Floride. La Floride car le vieux (qu’on ne dit jamais gâteux) ne jure que par sa fille qui vit en Floride… Floride, comme la voiture décapotable Renault que le vieux possédait autrefois, Floride enfin, comme le jus d’orange exigé par le gâteux, qui refuse avec indignation le jus d’oranges d’Espagne ! … Et donc, on voit le vieillard déconner à maintes reprises, à propos de tout et n’importe quoi : il refuse d’admettre son état…. refuse qu’on l’aide… fait des achats un peu stupides… dit quelques gros mots sexuels (bite, couille baise !)… ne reconnaît pas certains lieux… confond les dates… Mais tout ça est finalement terriblement édulcoré. Jamais rien dans ce film qui puisse trop déranger le spectateur : Rochefort est tout de même capable de paroles sensées, il ne pisse pas dans son froc, pas de caca partout non plus, il accepte de se nourrir à peu près correctement, et n’est pas très méchant avec son entourage, juste emmerdant. Bref, tous les côtés les plus sales et les plus durs, et donc les plus vrais de la maladie d’Alzheimer, ont été soigneusement évités ici. Le film ressemble à ces camemberts, tellement pasteurisés pour éviter tous problèmes éventuels, qu’ils n’ont plus aucun goût. Et comme toujours au cinéma, le réalisateur  a évité soigneusement de choisir son « vieux » parmi les ouvriers ou les petites gens de la France profonde qui vivent en HLM ou dans un bout de ferme sordide ! Notre héros vit dans une vaste maison de famille au milieu d’un paysage grandiose, c’était un grand capitaine d’industrie, et il n’a aucun problème d’argent, sa fille Carole dirigeant désormais l’usine de papa. En résumé, on a un film assez ennuyeux, un film qui se traîne de plan en plan, où il ne se passe pas grand-chose, hormis l’inexorable évolution qui va conduire le vieillard vers la maison de retraite. Ce n’est pas un film, mais un diaporama soft. Mais heureusement, un diaporama superbement interprété par Jean Rochefort et par Sandrine Kiberlain. Sans ces deux acteurs, je quittais la salle au bout d’une demi-heure…


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  • Le Désert de l’amour, roman de François Mauriac, 1925

    Le Désert de l’amour n’est pas un roman léger. C’est une histoire épaisse dans une ambiance lourde et compassée, où les sentiments sont enfermés dans les codes épouvantablement vieillots et corsetés de la bonne société bordelais des années 1920. Au début du livre, Raymond Courrèges, entrant dans un bar, aperçoit Maria Cross, une femme pour laquelle il a éprouvé une violente passion, quand il avait 17 ans. Son passé ressurgit alors et Mauriac se lance dans cette histoire de sentiments laborieusement croisés. En effet, on y voit un Raymond Courrèges de 17 ans, entreprenant, mais dont les avances sont repoussées… Dans le même temps on découvre que Maria Cross, veuve depuis la mort de son mari pendant la Grande Guerre, vit entretenue par le riche Victor Larousselle. Un autre personnage intervient, c’est le docteur Paul Courrèges, le père de Raymond. Ce médecin, qui vit bourgeoisement dans une famille où il s’emmerde grave, soigne la jeune Maria Cross, et lui tient compagnie alors qu’elle vient de perdre son enfant, François. Mais le médecin tombe amoureux de Maria Cross, tout en se révélant incapable de lui avouer sa passion. On le voit, on est en plein dans l’univers de Mauriac : ces amours qui se cherchent, qui se cachent, qui s’effraient, et surtout qui fermentent dangereusement et douloureusement dans des tourments épouvantables. Et tout cela conduit à des drames souterrains qui pourrissent les corps et les âmes,  tout en tâchant, toujours, de sauver les apparences familiales et la morale traditionnelle. Ce roman bien écrit, nous raconte en effet les états d’âme et les souffrances des différents protagonistes de cette histoire sentimentale dans laquelle, effectivement l’amour n’est qu’un vaste désert dans lequel on ne trouve que des espaces désolés ; et où les coeurs ne se rencontrent jamais. C’est du Mauriac, c’est coincé grave et c’est désespérant. 


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