• Le Désert de l'Amour, roman de François Mauriac, 1925

    Le Désert de l’amour, roman de François Mauriac, 1925

    Le Désert de l’amour n’est pas un roman léger. C’est une histoire épaisse dans une ambiance lourde et compassée, où les sentiments sont enfermés dans les codes épouvantablement vieillots et corsetés de la bonne société bordelais des années 1920. Au début du livre, Raymond Courrèges, entrant dans un bar, aperçoit Maria Cross, une femme pour laquelle il a éprouvé une violente passion, quand il avait 17 ans. Son passé ressurgit alors et Mauriac se lance dans cette histoire de sentiments laborieusement croisés. En effet, on y voit un Raymond Courrèges de 17 ans, entreprenant, mais dont les avances sont repoussées… Dans le même temps on découvre que Maria Cross, veuve depuis la mort de son mari pendant la Grande Guerre, vit entretenue par le riche Victor Larousselle. Un autre personnage intervient, c’est le docteur Paul Courrèges, le père de Raymond. Ce médecin, qui vit bourgeoisement dans une famille où il s’emmerde grave, soigne la jeune Maria Cross, et lui tient compagnie alors qu’elle vient de perdre son enfant, François. Mais le médecin tombe amoureux de Maria Cross, tout en se révélant incapable de lui avouer sa passion. On le voit, on est en plein dans l’univers de Mauriac : ces amours qui se cherchent, qui se cachent, qui s’effraient, et surtout qui fermentent dangereusement et douloureusement dans des tourments épouvantables. Et tout cela conduit à des drames souterrains qui pourrissent les corps et les âmes,  tout en tâchant, toujours, de sauver les apparences familiales et la morale traditionnelle. Ce roman bien écrit, nous raconte en effet les états d’âme et les souffrances des différents protagonistes de cette histoire sentimentale dans laquelle, effectivement l’amour n’est qu’un vaste désert dans lequel on ne trouve que des espaces désolés ; et où les coeurs ne se rencontrent jamais. C’est du Mauriac, c’est coincé grave et c’est désespérant. 


  • Commentaires

    1
    pétronille
    Mardi 1er Septembre 2015 à 22:47
    Quelques jours plus tard après cette lecture, je lisais de mon côté un autre Mauriac, Destins. Oui, c'est bien écrit, mais malgré tout rudement démodé ! On est loin de Virginie Despentes...
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