• Précisons d'abord que Harper Lee, l'auteur-auteuse-autrice (rayez les mentions inutiles) est une femme, ou plutôt était une femme puisqu'elle est morte en 2016, 92 ans après sa naissance le 28 avril 1926. "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur "est son premier roman, et c'est aussi le dernier...  Le livre ressemble à une gentillette histoire de famille qui se déroule aux USA en 1935. Mais il est bien plus que cela. Pendant 446 pages, nous suivons la vie de Jem, le garçon (13 ans), et Scout, la fille (8ans) qui sont élevés avec une grande droiture par leur père, l'avocat Atticus Finch... Or, Atticus es commis d'office pour assurer la défense d'un Noir, Tom Robinson, accusé d'avoir violé la fille d'un sale Blanc de merde, feignasse, alcoolo, violent....  Au cours du procès, Atticus parvient à démontrer que Tom n'a pas violé la fille ; pire, c'est elle, cette petite salope, qui lui a sauté dessus !.. Seulement  voilà : la petite salope est blanche, et Tom est noir ! Dans les USA des années trente, être Noir c'est déjà être coupable....  Un roman profondément humaniste, qui analyse et dénonce le racisme  d'un pays qui prétend défendre les valeurs de l'égalité, de la liberté et de la démocratie...


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  • Attention ! Ce roman est addictif grave ! Au moins je vous aurai prévenus...Pourtant l'histoire est d'une banalité désespérante : une histoire de cul qui tourne mal ! (Ce n'est pas ça qui manque dans notre bas-monde !) Et dès le début, page 2 ou 3 on sait déjà tout : Céline est réveillée en pleine nuit dans sa chambre et on la pousse dans l'escalier.. Elle tombe et se tue... Mais juste après, on est littéralement happé par l'histoire : Raphaelle, l'assistante de Patrick, mariée à Gauthier, la quarantaine, deux mouflets... Face à elle (et bientôt sur et en elle) : Patrick, le patron de Raphaelle, même âge, marié à Céline, trois chiards et cavaleur patenté mais très tenté : en trois mois les voici amants... Mais, au fil des chapitres l'auteur nous fait le récit détaillé et machiavélique de cette relation dissymétrique... Dans un style narratif simple, écrit au présent, il raconte l'histoire quotidienne de chaque personnage : Patrick le baiseur manipulateur, Raphaelle l'amoureuse folle, Juliette la meilleure amie, Castaneda le policier chargé de l'enquête... Nous sommes véritablement les témoins de ce qui se passe jour après jour pour chacun de ces personnages, et souvent on a envie de les secouer, de les gifler, car nous, lecteurs, on sait tout.. eux ne savent qu'une partie de la vérité... Et le suspense est insoutenable : chaque page amène de nouveaux coups tordus, des crapuleries, des manipulations diaboliques. On a le sentiment que la police passe à côté de la vérité, qu'elle se laisse berner, on a envie de crier au commandant Castaneda qu'il se trompe... car on en sait plus que lui, nous le lecteur... Et le récit va ainsi jusqu'au dénouement final, très bien amené par l'auteur, qui est expert (sans jeu de mot) dans l'art de dérouter le lecteur, mais aussi de l'entraîner en même temps dans une histoire où finalement l'observation des ressorts de l'âme humaine et de la passion amoureuse l'emportent largement sur l'enquête policière... Un excellent, EXCELLENT roman, qu'on lit d'une traite. 


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  • Un superbe specimen  de littérature nullarde !  Un bouquin rigolard qui pétille de saillies laborieuses, un festival  d'invraisemblances cocasses, en un mot je me suis emmerdé dès la première page. Heureusement, il n'y en a que 160, la punition est donc brève, même si elle paraît bien longue... L'histoire ? Jugez plutôt : Max, grutier urbain, conduit les voitures en fourrière. Un matin, il enlève une Rolls  (très vraisemblable !!!). Hélas, il n'a pas fait gaffe, il y a dans a voiture  une vieille mémé gâteuse Alzheimer( très vraisemblable  !!).. Mais ça rebondit : non, la vieille n'est pas folle ! Elle est même PDG d'une grosse entreprise de biscuits... et c'est son neveu qui la drogue, avec la complicité d'un médecin véreux (très très très vraisemblable !!!) pour l'évincer de la direction et prendre sa place à la tête de l'entreprise.. le jeune Max, enfant de la DDASS (pour faire pleurnicher dans les chaumières des lecteurs) va devenir le chouchou de la PDG désintoxiquée, et même  sa personne de confiance, avant d'être nommé au conseil d'administration de la boîte !..Par ailleurs la vieille PDG a décidé d'inviter tous ses amis pour fêter son anniversaire.. fête au terme de laquelle les convives sont invités à assister à son suicide assisté en Suisse !!!! Stop ! Stop ! Je n'en peux plus, de tant de conneries !!! Cette grosse farce ne mérite même pas d'être déposée dans une boîte à livres : je crois que je vais la mettre directement à la poubelle, à la place qu'elle mérite : au milieu des déchets.


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  • Le tirage au sort de mes lectures a désigné une fois encore un bouquin des aventures de Simon Templar, alias Le Saint... "Le Saint aux Antilles" n'est pas un roman, mais une suite de courts récits, dont le point commun est de situer ces histoires aux Antilles : "Le Pêcheur pris à l'hameçon" sur l'île de Bimini... "La Flèche de Dieu" à Nassau aux Bahamas..."Le Commissaire noir" à La Jamaïque... "Tristan c'est Yseult" à Porto-Rico... "Une Chasse au trésor"  aux Îles Vierges"... "J'irai à Sibao" à Haïti... Comme le bouquin fait 224 pages pour les six récits, cela fait donc une petite moyenne de 37 pages pour chacun. C'est l'idéal pour de courtes lectures...quand on attend son tour chez le dentiste.. quand on désespère de voir arriver le bus 180 dans le haut de Vitry, ou quand votre petite copine n'arrive pas car elle a finalement décidé d'en voir un autre que vous, plus intéressant et plus riche !  Pour le reste, on retrouve ce qui a fait le succès des aventures du Saint : des aventures époustouflantes, avec un Simon Templar en justicier qui pourfend la crapule sous tous les cieux, un justicier qui fume une clope à chaque page, un verre de scotch toutes les deux pages... C'est dire à quel point il pue de la gueule, mais ça ne l'empêche pas de se faire une meuf éblouie et soumise, dans chaque aventure... Bref, ce "Saint aux Antilles"  se lit au premier degré, sans se prendre la tête, vite fait... mais constitue tout de même un témoignage étonnant sur une époque, celle des années 1940 à 1960, où il était courant de promouvoir la clope et l'alcool, dans l'insouciance imbécile du cancer du poumon, des insuffisances cardiaques, de la violence alcoolique et de la cirrhose due foie !.. 


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  • Ce roman n'en est pas tout à fait un. Le récit est en effet basé sur la vie d'Edmund Kemper, dont il s'inspire fortement. A noter que le vrai tueur, né en 1948, est détenu encore en 2022 à la prison de Vacaville, en Californie, condamné à la détention perpétuelle pour le meurtre d'une dizaine de personnes, et le viol de six femmes.. dont sa mère !

    Venons-en au livre : Marc Dugain nous raconte le parcours de Al Kenner, un colosse  de 2,20 mètres et 130 kg, qui, au début du roman, tue sa grand-mère et son grand-père d'une balle de Winchester. Il est vrai que sa grand-mère le maltraitait... Le meurtrier est interné dans un hôpital psychiatrique,  où son intelligence élevée, sa mémoire prodigieuse et son comportement exemplaire, conduisent, au bout de quatre ans, à le remettre en liberté conditionnelle.... Dès lors, nous suivons les pérégrinations de cet anti-héros, que l'on ne parvient pas à détester.  Il est en effet confronté en permanence à sa mère, une grosse salope complètement détruite, physiquement et moralement, par l'alcool, et qui a toujours méprisé et insulté son fils, qu'elle ne cesse de traiter de bon à rien et de personnage diabolique habité par le Mal... C'est dans ce contexte dramatique et douloureux que Al Kenner tente de se réinsérer... il lutte contre ses démons, dans une Amérique en plein mouvement hippie.. Il a tué, certes, mais les Américains ont tué massivement au Vietnam, et beaucoup en sont revenus fous, détraqués à jamais, bien plus que ne l'est Al Kenner...  Hélas, notre "héros" est mal avec lui-même, mal avec ses parents, mal avec les autres, mal avec les femmes, et quand il se sent trop mal, il boit et se lance sur les routes, pour oublier... A l'occasion, il prend des filles  en voiture, des étudiantes qui font du stop. A elles il ose parler... Il les questionne, elles se racontent...

    Roman sombre, dur, impitoyable, cruel, mais dans lequel la saloperie humaine n'est pas que chez le tueur... On la rencontre aussi, omniprésente, dans la famille, dans la société, avec une grande férocité...


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