• Quel pavé bavard et complaisant : 575 pages d'un roman policier à prétention historique , dénonçant tout à la fois les déportations de la deuxième guerre mondiale, la collaboration des gens de Bordeaux et les horreurs de la guerre d'Algérie.. Tout cela à travers une saga confuse, dans laquelle on croise le commissaire Darlac, un pourri collabo repeint en policier efficace... Mas aussi Daniel, dont les parents sont morts en déportation, et qui part en Algérie pour participer au "maintien de l'ordre" qui n'ose pas s'appeler encore guerre... Tout cela aurait pu faire un roman haletant, mais il n'en est rien. Le livre est besogneux, touffu, parfois abscons dans le fatras des détails. Il est aussi bavard, avec des tonnes de descriptions pointillistes inutiles.. Tout cela tourne aux règlements de compte sauvages, aux assassinats  arbitraires et sans jugement... au nom du Bien évidemment comme tous les massacres individuels ou collectifs...s ! Et je ne parle même pas de la clope, omniprésente dans l'histoire, et toujours présentée avec  complaisance, liée au plaisir et à la "liberté", comme si 78 000 morts par an en Fance, ce n'était que de la broutille... Je reproche aussi à ce bouquin son côté convenu : en voici un exemple : Daniel, le jeune communiste pacifiste qui est parti en Algérie, assiste à une scène terrible : deux de ses camarades, au cours d'une expédition punitive dans un village arabe, violent une petite fille de 12 ans... Et alors, direz-vous ?? Eh bien je 'étonne qu'il faille être communiste pour s'indigner de cette horreur ! On est ici dans le parti-pris délibéré, dans le stéréotype : les Français sont des salauds, hier collabos.. violeurs en Algérie... Heureusement qu'on a ce brave communiste sensible et si humain, lui !!!...  Enfin, cette littérature manifeste une indignation bien facile  ! Evidemment,  ça ne coûte pas cher de dénoncer le passé ! et ça permet de fermer les yeux sur le présent : des morts par centaines de milliers, il y en a partout dans notre monde d'aujourd'hui, dans de nombreux pays... Mais là, pfuiiitt, on n'entend pas les écrivains ! Tous la tête sous le sable comme des autruches !...Pourtant, la plume est une arme, et il vaudrait mieux s'en servir pour sauver des vies qui pourraient l'être aujourd'hui, plutôt que de ratiociner  inlassablement sur un passé révolu, dans une dénonciation bien tardive qui ne fra pas revivre les morts !


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  • Gaël Faye, l'auteur, est né au Burundi. En 1994, après les massacres de 1993 au Rwanda et au Burundi, il se réfugie en France, il a 13 ans... Là-bas au Burundi, il a connu les pires horreurs, mais il a vécu aussi les douces années de sa prime enfance. De tout cela, il aurait pu tirer un récit cru et détaillé, un reportage façon Paris-Match sur les atrocités commises par les Hutus montre les Tootsies... Non, il a fait bien mieux : il nous donne Petit Pays, un roman doux-amer, où l'on trouve la beauté étrange d'un pays exotique, où tous les enfants jouent ensemble, qu'ils soient hutus ou tootsies, dans le parfum de a citronnelle, au milieu des jaracandas en fleur, tandis que les termites prennent leur envol les jours d'orage... Et puis survient le drame, on se tue avec une sauvagerie inimaginable... Gaël Faye nous dit tout cela, sans haine, il nous décrit la violence avec une douceur poignante, dans un récit que l'on suit de page en page, à la fois émus et impuissants, devant une telle barbarie, qui a pourtant laissé la France indifférente, une indifférence complice et criminelle qui participe aussi de la barbarie humaine. C'est ça la France : on laisse crever des millions d'innocents en Afrique... et on dépense des dizaines de milliers d'euros pour sortir de la Covid un vieux de 80 ans, alcoolique, fumeur et diabétique !!!


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  • Je me suis toujours tenu à l’écart des romans écrits pour les nuls : Harlan Coben, Marc Lévy et Guillaume Musso. Ces trois-là rivalisent de lieux communs, de bêtasseries sucrées et d’invraisemblances dramatiques, le tout lié à un rare conformisme social bien plan-plan : amour toujours évidemment malgré plein d’emmerdes, histoire de consoler le vague à l’âme de la ménagère rêveuse, tout en lui titillant très délicatement les nerfs du périnée par des évocations sentimentales romantiques pimentées d’allusions génitales précises, mais suffisamment discrètes pour ne pas effaroucher la fausse pudeur des lectrices en HLM. Mais bon, suffit pas de critiquer, faut lire ! Je m’y suis mis, en lisant Et Après, de Guillaume Musso. Pourquoi cet auteur ? Pour une raison toute simple : je l’ai vu l’autre jour à la télé, et il m’a semblé un type sympa, pas tourmenté du nombril comme trop d’écrivains, pas imbu de sa personne comme tant d’autres...Et donc, j’ai attaqué résolument le bouquin de Musso, Et Après,  et je l’ai lu jusqu’au bout, plus de 500 pages. Mon bilan critique est mitigé. Je dois faire deux constats : le premier, c’est que je ne me suis pas endormi et que j’ai lu le livre rapidement, c’est plutôt un bon point. En revanche, il faut en convenir : ce roman est un ramassis de tous les poncifs vus déjà mille fois au détour d’un tas de films et de livres. Je vous raconte le début : un petit garçon et une petite fille, huit ans chacun, jouent ensemble au bord d’un lac... Soudain, plouf, la tite crevette, Mallory tombe à l’eau ! Merde, elle va se noyer... mais non, car son petite camarade, Nathan, plonge courageusement... il la ramène sur la berge, mais merde ! il coule à pic ! Mallory va chercher du secours, on repêche Nathan : coma, mais il s’en sort ! ouf ! on est content pour lui ! Et puis ces deux gamins grandissent, des poils leur poussent un peu partout... oui, là aussi, là où vous pensez, oui, oui, et du coup ils se marient ! Et c’est pas de la tarte, car elle, Mallory est fille d’une grande famille friquée, tandis que lui Nathan est fils d’une femme de ménage, et pas n’importe laquelle : celle qui faisait le ménage dans la grande famille ! Oh putain l’invraisemblance ! Et ça continue comme ça, tout est du même tonneau ! Nathan est devenu un grand avocat, car les lecteurs de Musso, qui vivent pourtant en HLM,  détestent les personnages qui deviennent ouvriers ! Or un jour, Nathan, reçoit la visite d’un mystérieux médecin, qui bosse dans un service de soins palliatifs ; il accompagne les malades vers la mort inéluctable. Or il semble doté d’un pouvoir étrange : il voit une auréole de lumière blanche au-dessus de la tête des personnes qui vont mourir !! Ouaouwww ! Vous imaginez la tronche de la ménagère qui lit ça ?  Subjuguée elle est, et terrifiée en même temps ! Quel mystère ! Et vite elle tourne la page pour savoir la suite... Pourquoi le médecin a-t-il rendu visite à Nathan ? Ce dernier va-t-il donc mourir bientôt ?... Suspenses insoutenable, jusqu’au dénouement, à la fois attendu et inattendu. Sur le plan littéraire c’est assez nul. Par contre, l’écriture est efficace : nerveuse, elle se développe en chapitres très courts, on dirait des séquences de cinéma, c’est vif, incisif, facile à lire... les cœurs battent, gonflés d’amour gentillet, de fidélité bien-pensante et d’amour éternel plus fort que la mort, avec çà et là quelques baisers et quelques étreintes, tout ce qu’il faut pour donner à la lectrice ces doux élancements dans le bas-ventre qui lui font aimer la lecture, car le cerveau n’est pas que dans la tête et nos pensées viennent souvent de plus bas !!! !... Que conclure ?... Difficile de se prononcer : certes, l’histoire ne pisse pas haut, mais en revanche, elle est écrite avec efficacité, en ménageant suspense et rebondissements, comme à l’époque des grands feuilletons du 19è siècle. Une littérature populaire et sans prétention intellectuelle, mais qui a le mérite de faire lire, ce qui est une excellente chose, à l’ère des SMS, des jeux idiots en ligne et d’une télé souvent imbécile. Franchement, je vais vous dire : je lirai volontiers un autre bouquin de Musso, plutôt que de voir les pitreries de tel ou tel histrion crétin sur TF1... Vais-je pousser le stoïcisme jusqu’à ingurgiter aussi les deux autres démagos de la littérature pour populo, Marc Lévy et Harlan Coben ??? Pour l’instant, j’hésite encore. On verra plus tard ! 

     

     


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  • Pique-nique à Hanging Rock est un polar écrit par Joan Lindsay (1896-1984) écrivaine australienne. L'histoire  débute en 1900. Nous sommes dans un pensionnat de jeunes filles, non loin du Hanging Rock, un imposant massif rocheux à l'est de l'Australie. Le 14 février, jour de la Saint-Valentin, c'est le pique-nique traditionnel des jeunes filles du pensionnat (c'est l'été en Australie à cette date)... Revêtues de leurs robes légères e mousseline, les élèves se rendent au pique-nique dans une voiture tirée pas cinq magnifiques chevaux. Après le déjeuner sur l'herbe, quatre d'entre elles s'éloignent du groupe pour une balade vers le rocher du Hangin Rock... Mais le soir, elles ne sont pas rentrées... Elles ont disparu... A partir de là, j'ai été complètement déconcerté, et pris à contre-pied par ce roman. J'attendais en effet une enquête : que leur est-il arrivé ? Accident ? Meurtre ?... Mais de page en page et de chapitre en chapitre, c'est comme une fuite en avant... On ne trouve rien... Certes une  cinquième jeune fille, qui était avec les quatre disparues, est rentrée en courant, échevelée, terrorisée, mais incapable de parler jamais... Plus tard, elle finira par évoquer un mystérieux nuage rouge ce jour-là... Mais quand arrive le mot fin, le mystère reste entier et l'on comprend, mais un peu tard, que l'important dans cette histoire est la lente déliquescence de la pension après le drame, et le devenir des autres pensionnaires, celles qui sont revenues... Autrement dit, toutes les anecdotes, tous les épisodes qui semblent accessoires dans ce roman, en constituent en réalité l'essentiel ! Etonnant ! Du  coup, il me faudra relire ce polar sans dénouement, plein de mystère... 13 ans après la disparition des jeunes filles, le mystère reste entier, et on est frustré. Une sensation étrange, comme un malaise indéfinissable...


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  • Quand la canicule atteint 43°, température relevée à Anglet le 18 juin 2022, et que votre cerveau s'amollit sous un soleil de plomb, inutile de vouloir lire Proust ou Montaigne, on n'y survivrait pas...  Alors bon, un bon Simon Templar, alias Le Saint, un petit polar des années 1950, ça se lit comme on boit un verre de rosé... ça ne se déguste pas, mais ça se boit, ça rafraîchit.... Dans cette histoire, Le Saint rencontre une jeune demoiselle en train de pleurnicher dans un cinéma... C'est Shirley, une riche citoyenne de Los Angeles, tombée entre les griffes de deux connards  Luke et l'Armoire appelé aussi Joe le Cogneur, qui l'obligent à fumer du cannabis, cette épouvantable saloperie qui abaisse le QI des cons, qui pourtant en ont un bien bas déjà... Bah, cette anecdote est pitoyable et sans intérêt, mais elle attire l'attention du Saint, car derrière les deux brutes au front bas se cache une femme à poigne, "Milady", dans laquelle Simon Templar croit reconnaître une vieille connaissance; Greta Morgan, une espionne ancienne nazie, qu'll avait combattue dans une autre aventure "Le Saint découvre le virus 13"....... La chasse à la blonde démarre !... On trouvera bien sûr dans cette histoire des litres de whisky à gogo, des clopes à en crever, et aussi certaines scènes érotiques, je veux dire quelques baisers furtifs et allusifs ! Aujourd'hui on aurait droit à l'intromission pénienne et aux émois clitoridiens en gros plan, mais bon, le roman date de 1956, une époque où on écrivait des histoires avec sa plume et pas encore avec sa bite...  Autres temps, autres moeurs !...


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