• Roman extraordinaire, dont tout l'intérêt, pour moi est dans l'art d'écrire. Je m'explique : habituellement j'aime le dépaysement, l'originalité dans une histoire qui me surprend, me bouscule, m'interpelle... Et à ce titre, je déteste les histoires sentimentales ou les histoires de cul - ce sont d'ailleurs les mêmes- car on est là dans la plus extrême des banalités ! Des histoire comme ça, il y en a partout, chez vous, dans votre famille chez vs voisins, vos collègues, vos amis ! Le sexe est omniprésent et c'est pour ça qu'on est plus de sept milliards sur la Terre !...Alors pourquoi lire des histoires de ce genre quand vous les avez partout sous vos yeux autour de vous ?.... Certes ! Mais là intervient le talent fou de Foenkinos ! Sa manière de raconter, son style, ses parenthèses un tantinet humoristiques, parfois même culturelles ou informatives maintiennent constamment l'attention en éveil, suscitent la curiosité, et finalement on tourne les pages avec allégresse jusqu'à la fin... Quelques mots sur l'histoire pourtant banale, qui est un chassé-croisé d'histoires de cul ou d'amour, selon qu'on veut faire ou non sérieux : Nathalie est une jeune femme dynamique : elle épouse François, grand amour, mariage, on se dit qu'on va s'emmerder ferme à assister à la suite, les mouflets, les allocs, quelques scènes de ménage, des tromperies diverses, puis la retraite et le cancer généralisé... eh bien pas du tout ! Car François meurt accidentellement ! Nathalie, veuve,  bosse comme une folle pour oublier, tandis que son patron, Charles, la drague à mort, sans succès... Mais voici que surgit Markus, un salarié de l'entreprise qui semble réussir une liaison avec Nathalie  ! Quelle va être la réaction de Charles, le patron ?.. Je le répète, c'est le genre d'histoire dont je me fous éperdument, sauf que là, je suis resté scotché au livre, du début à la fin !  En effet, au-delà du thème banal de ces liaisons plurielles, on est pris par les personnages, leurs parcours, leurs doutes, leurs attentes, leurs souffrances ! Je ne vous raconte pas toute l'histoire, je vous laisse le plaisir de la découvrir en lisant ce roman au plus vite. Et tout cela est divinement écrit, ce qu prouve que la littérature est capable de sublimer l'histoire la plus ordinaire. Un grand bouquin, assurément et pas trop long, 210 pages. 


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  • 149 pages, c'est la longueur de ce texte. Alors ? Court roman ou longue nouvelle ?.. On s'en fout. Une chose est sûre c'est un bijou. Pas de délayage ni de fatras de détails inutiles sur 600 ou 800 pages. On a affaire ici à un récit brillant, vif, enlevé, d'un implacable logique teintée d'ironie... L'histoire est la suivante : Sérieuse est une jeune fille de 17 ans, fille du comte Neville et de son épouse Alexandra. Ce sont des parents nobles mais fauchés, qui doivent vendre prochainement leur château. Le comte donnera avant cete vente une ultime réception, grandiose. Mais une voyante lui fait une sinistre prédiction : "Vous tuerez un invité !"... Voici le comte ahuri, désemparé, et préparant la fête, malgré tout... Mais voici que sa fille, Sérieuse, l'aborde : Mon papounet, j'ai entendu la voyante !...Le père s'indigne d'abord d'avoir été espionné, mais finalement, père et fille se parlent...Et voyant le désarroi de son père, sa fille lui fait soudain une proposition : "eh bien, papa, tue-moi, d'ailleurs tu me rendras service" !....S'engage alors un merveilleux dialogue entre la fille et son père, où se trouvent tous les sentiments et les traits humains : la douleur, l'amour, l'incompréhension, le doute, les scrupules, l'honneur, le respect des promesses, l'intelligence, la logique, l'humour... Emporté dans ce tourbillon des phrases courtes qui éclatent sous les yeux comme des feux d'artifice, le lecteur vibre, il s'interroge  : le comte Neville va tuer sa fille ? Mais c'est horrible !... Il faut bien que la prédiction se réalise !... Je n'en dis pas plus, ce serait gâcher votre plaisir de lire ! ... Amélie Nothomb renoue ici avec l'écriture de ses premiers romans : de superbes dialogues ... A lire absolument.


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  • Ce livre, encensé par la critique classique et plébiscité par de nombreux lecteurs, ma beaucoup ennuyé. J'en attendais trop, sans doute. L'histoire est celle du jeune Tanios, un enfant du Liban, au 19è siècle. Ca devrait sentir le dépaysement, l'exotisme... Mais très vite, je me suis perdu dans un dédale horriblement compliqué, avec de plus des moeurs orientales qui ne me font pas rêver : ces querelles incessantes pour le pouvoir, ces vengeances sanguinaires entre tribus, ces querelles entre arabes et chrétiens, ces interventions anglaises, cette tyrannie des cheiks et des émirs, tout cela me met mal à l'aise, de même que ces femmes qui subissent le droit de cuissage d'un cheikh en rut permanent, à côté duquel Dominique Strauss-Kahn passerait pour un enfant de choeur ou un délicat chérubin... Mille fois non, je n'ai pas trouvé ici l'ambiance du conte oriental attendu.. Je me suis endormi une bonne dizaine de fois au cours de ma lecture, et j'ai été peu intéressé par les tribulations de ce jeune Tanios... Pour aimer un livre, il faut ressentir des émotions en le lisant, il faut rire, ou pleurer, s'émouvoir ou s'indigner... Moi je me suis seulement profondément ennuyé. C'est tout. Mais je ne blâme pas l'auteur, simplement je ne l'ai pas rencontré dans ces pages.


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  • Ce polar est original, mais ça ne suffit pas pour faire un bon roman : encore faut-il y trouver un style affirmé, une intrigue bien construite, des personnages attachants, sans oublier ce suspense qui fait que vous tournez les pages sans voir le temps passer : eh bien justement, il y a tout ça dans ce roman qui démarre pourtant d'une manière très banale : Rachel prend le train très régulièrement dans la banlieue de Londres : à 8h04 le matin, et à 17h56 le soir. Un trajet routinier, pendant lequel elle observe les maisons, où vivent des inconnus, qui lui deviennent familiers sans pourtant qu'elle les connaisse ; et parmi eux un jeune couple qu'elle aperçoit chaque jour, et qui semble offrir l'image même du bonheur... Jusqu'au jour où Rachel aperçoit la jeune femme qui embrasse un autre homme, un inconnu !... A partir de là, on est embarqués dans une histoire à plusieurs voix, celle de Rachel bien sûr, mais aussi celle de Megan, celle d'Anna, les trois femmes qui sont au coeur de l'intrigue de ce livre.... Un jour, Megan disparaît... L'enquête commence.....Les histoires de cul s'entrecroisent, et, c'est le cas de le le dire, s'interpénètrent, car le bonheur n'est pas un fleuve tranquille... On retrouve le corps de Megan, mais qui l'a tuée ? Et pourquoi ? Les réponses sont dans le roman, un thriller bien ficelé que vous trouverez chez Pocket.  Vous ne le regretterez pas !...


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  • Il y a près de soixante-dix ans (vous avez bien lu !) que ce bouquin traîne dans ma bibliothèque. Pierre-Louis Mutz, un de nos voisins, qui habitait au 11 de la rue Ferdinand Roussel à Ivry, l'avait donné à mes parents. Auteur du livre, Tout jeune alors, je n'avais pas ouvert ce bouquin : c'est chient, les histoires de guerre et d'anciens combattants, quand on est jeune !!!...  il y racontait ses deux ans de captivité dans le camp de concentration de Buchenwald en Allemagne, puis dans celui de de Barth, un petit camp beaucoup moins connu, sur la Baltique, tout au nord de 'Allemagne.... Je viens de lire cette odyssée de notre voisin. C'est bouleversant et c'est atroce ; on  ne raconte pas un tel livre : on le lit, et l'on y découvre, au détour de chaque page, toute l'horreur de la nature humaine : les tortures, les coups, la violence permanente, les humiliations, les travaux forcés, la maladie, la terreur au quotidien !... Je sais, on va me dire : ça, c'est les Nazis ! Oui, c'est vrai ! Mais on aurait grand tort de penser que seuls les nazis sont capables de telles abominations. Là est le piège. Car avec ce raisonnement, on se croit débarrassé de toutes violences à partir du moment où on a supprimé tous les nazis ! Tragique erreur ! Toute notre Histoire, bien avant les nazis, est jalonnée d'atrocités, de massacres gratuis dictés par le racisme et la haine. N'oublions pas, et ce n'est qu'un exemple parmi mille, que le maréchal Français de Saint-Arnaud, envoyée en 1835 en Algérie, enfermait des populations civiles dans des grottes puis enfumait les prisonniers jusqu'à ce que mot s'ensuive. Les enfermés étaient bien sûr des vieillards, des femmes et des enfants ! C'est tellement plus rigolo de torturer ceux qui ne peuvent se défendre !....  Par ailleurs, de nos jours encore, d'innombrables massacres, d'in croyables tortures sont perpétrées presque sous nos yeux ! On voit à à la télé, et on s'en fout ! On ne se mobilise que pour enterrer Johnny Hallyday, ce qui ajoute à la saloperie humaine un côté imbécile et pitoyable, désespérant...  Voilà ce que me suggère la lecture de ce récit "6773". Précision : ce chiffre, 6773, était le numéro matricule du prisonnier Pierre-Louis Mutz, un numéro en noir imprimé sur un tissu blanc cousu sur sa tenue rayée de déporté.  Vous ne trouverez pas ce livre, Il a été imprimé à compte d'auteur par Pierre-Louis Mutz. Car en 1949, aucun éditeur ne s'intéressait à un type qui pleurnichait sur ses souvenirs de guerre ! On préférait faire l'autruche, la tête sous le sable pour surtout ne rien voir, ne rien savoir ! ... Mais évidemment, quand on ne s'occupe que de foot ou qu'on a la tête dans le guidon du Tour de France, on oublie facilement que la Saloperie humaine est immense, permanente, et qu'elle n'a aucune frontière, ni dans le temps ni dans l'espace !.... 


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