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    SAINT-CLOUD<o:p></o:p>

    Balade du 18 mai 2006, avec les anciens des écoles d’Ivry<o:p></o:p>

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    Saint-Cloud est une commune située à cinq kilomètres à l’ouest de Paris, dans le département des hauts-de-Seine. Le nom de la ville provient de Clodoald, qui était un petit-fils de Clovis. Craignant d’être tué par ses oncles pour des questions d’héritage, Clodoald (Troisième fils de Clodomir, fils aîné de Clovis) s’était réfugié dans un petit village de bûcherons et de pêcheurs : Novigentum.  Ordonné prêtre, il y édifia un monastère, où il mourut le 7 septembre 560, âgé de 38 ans. Deux siècles après sa mort, la bourgade prit le nom de Sanctus Clodoald, qui devint Saint-Cloud. Un os de l’avant-bras de Saint-Cloud, sauvé de la Révolution par une institutrice, Marie-Geneviève Pottée, est aujourd’hui conservé dans une châsse de bronze doré, située dans l’autel de la chapelle de Saint-Cloud, près de la porte d’entrée de l’église, à gauche.<o:p></o:p>

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    EGLISE SAINT-CLODOALD :<o:p></o:p>

    Elle est édifiée à l’emplacement de l’ancien monastère bâti par Clodoald. Les vestiges du monastère sont visibles place de l’Eglise. L’entrée de l’église était autrefois la chapelle Notre dame des Sept Douleurs. On y trouve une colonne à la mémoire de Marie-Antoinette, et l’orgue Cavaillé-Coll dont le titulaire fut  Charles Gounod. <o:p></o:p>

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    PARC DE SAINT-CLOUD<o:p></o:p>

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    L’histoire commence là en 1577, lorsque Catherine de Médicis offrit à son fidèle écuyer, nommé Jérôme de Gondi, l’hôtel d’Aulnay et treize arpents de terre sur le coteau de Saint-Cloud. Jérôme Gondi accroît encore sa fortune au décès de son oncle, le financier Jean-Baptiste de Gondi. Les lieux, somptueux, sont fréquents par la Cour. Pourtant un drame se déroule à Saint-Cloud : le 1er août 1589, le roi Henri III est assassiné par le moine ligueur Jacques Clément. En 1655, la propriété passe aux mains d’Hervart, Intendant des Finances de Louis XIV. Mais Mazarin le contraint à vendre le domaine en 1658 à Monsieur, Duc d’Orléans, frère du Roi. Louis XIV accroît ainsi sa mainmise sur l’ouest parisien. Monsieur fait agrandir le château ; l’architecte Lepautre conçoit un bâtiment en U. Le Nôtre aménage les jardins. La deuxième épouse de Monsieur, la Princesse Palatine, Elisabeth-Charlotte de Bavière, se plaît beaucoup à Saint-Cloud, même après la mort de Monsieur en 1701. Plus tard, en 1785, Louis XVI achète Saint-Cloud pour Marie-Antoinette. En 1799, Napoléon organise son coup d’Etat à Saint-Cloud, où étaient le conseil des cinq cents. Plus tard encore, en 1801, Napoléon Consul fera de Saint-Cloud sa résidence, après avoir racheté les terrains qui avaient été vendus au moment de la Révolution. Le 2 avril 1810, il célèbre ici son mariage civil avec Marie-Louise. Après le désastre de 1815, les jardins sont réaménagés par Louis XVIII puis Charles X. Le 2 décembre 1852, Napoléon III est nommé empereur à Saint-Cloud. Le château de Saint-Cloud est incendié en 1870, et ses ruines seront rasées en 1891.<o:p></o:p>

    Aujourd’hui, il reste un domaine de 460 hectares. La propriété de Villeneuve l’Etang, acquise par Napoléon III, et dont le château a été démoli en 1889, a été coupée du reste du domaine en 1939, par la percée de l’autoroute de l’Ouest.<o:p></o:p>

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  • Visite de la manufacture des Gobelins le 1er décembre 2005<o:p></o:p>

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    En 1443, Jehan Gobelin installe une teinturerie au faubourg Saint-Marcel, hors de Paris, sur les bords de la Bièvre. Elle est vendue en 1601 à des teinturiers Flamands spécialistes de l’écarlate. Mais c’est Colbert qui va donner son essor à l’entreprise en rachetant la teinturerie, et en l’enrichissant de nombreux corps d’état : la Manufacture des Gobelins est créée, les bâtiments agrandis, avec jusqu’à 250 lissiers, et des ébénistes, peintres, statuaires, le tout à l’usage exclusif des demeures royales. Lebrun donna aux artisans un véritable statut d’artistes. Aujourd’hui, il reste 35 lissiers dans les ateliers, dont la production, résolument contemporaine, est réservée entièrement à l’Etat ou aux cadeaux diplomatiques.<o:p></o:p>

    Nous avons visité un atelier de haute lisse (à métiers Vaucanson verticaux), ainsi qu’un atelier de basse lisse (métiers horizontaux), appréciant l’habileté des lissiers, croisant à l’aide de broches les fils de trame avec les fils de chaîne pour donner naissance aux motifs de la tapisserie. Une visite intéressante, à la découverte d’une longue tradition où se conjuguent l’art, le savoir-faire et la plus haute qualité.<o:p></o:p>


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                             L’HAY-LES-ROSES<o:p></o:p>

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    Ce 29 mai 2001, c’est ma toute première sortie avec les anciens des écoles d’Ivry-sur-Seine ; ils ont une amicale, très ancienne, fondée en 1925, à laquelle je viens d’adhérer, en payant comme il se doit ma cotisation annuelle, 100F. <o:p></o:p>

    Au programme aujourd’hui : La roseraie de L’Hay-Les-Roses… Les anciens d’Ivry ont une tradition : si en France tout finit par des chansons, pour les anciens d’Ivry, tout commence par un repas ! C’est ainsi que nous nous retrouvons rue Bourgeot, une petite voie du centre de l’Hay. Nous nous engouffrons au numéro 12, au restaurant « Zéro de conduite » »… dont l’enseigne, malgré une apparence trompeuse, n’a rien à voir avec notre passé scolaire qui fut évidemment studieux et sérieux !!! En fait, le patron des lieux est un passionné d’automobiles anciennes, et les murs de l’établissement ne sont qu’une vaste fresque dédiée aux voitures du temps jadis… Les murs sont décorés de phares, de calandres, d’affiches… Les marques les plus prestigieuses s’y côtoient : Mercédès-Benz, Hotchkiss, Delahaye, Delage… Les anciens me réservent un accueil chaleureux, avec gentillesse et simplicité ; désormais leur table est devenue aussi la mienne… Nous déjeunons de copieuses salades composées, arrosées d’un rosé frais et gouleyant, idéal par cette belle journée de printemps, ensoleillée et chaude… Après ce bon repas, allons respirer le parfum des roses, c’est à deux pas… Suivez le guide… Et de fait nous l’avons suivi, parcourant les allées fleuries et embaumées à sa suite, et voici ce qu’il nous a raconté :<o:p></o:p>

    Tout d’abord, c’est l’impératrice Joséphine qui consacra, comme ornement privilégié du jardin, la rose, qu’auparavant on adoptait ou rejetait selon les caprices du moment…<o:p></o:p>

    Collaborateur de Boucicaut, Jules Gravereaux, comme son inspiratrice du début du siècle, aime les roses, au point de réunir une collection sans équivalent à l’époque, au point aussi de se  trouver assez rapidement débordé par l’amoncellement des ses trésors…C’est pourquoi il décide de créer la roseraie… <o:p></o:p>

    Le terrain sur lequel est implantée la roseraie a été acquis en 1892 par Jules Gravereaux.  Il fait appel à un architecte-paysagiste, Edouard André, pour créer le premier jardin dédié à la rose. C’est la première fois qu’un jardin est dédié à une fleur unique, Gravereaux y présente, à partir de 1894, sur 1,75 hectares, sa riche collection de roses ( plus de 3000 variétés en 1900) Toutefois, pour en assurer la pérennité, ses héritiers vendent la roseraie au département en 1937. Depuis, c’est la commune qui en assure la gestion. Aujourd’hui, en déambulant dans les allées, on accomplit un véritable voyage, dans l’espace bien sûr, mais aussi dans le temps ; en effet, une allée est consacrée à l’histoire de la rose : on peut y voir les ancêtres sauvages du rosier, notamment l’églantier ; on y contemple aussi les roses très anciennes, celles qui étaient connues au temps de Ronsard, telles les Rosa Gallica ( roses galliques) : leur particularité est double : elles sont extrêmement parfumées, mais ne fleurissent qu’une seule fois par an. Seules ces roses étaient connues en France jusqu’au 19è siècle, à l’exception d’un rosier jaune (rosa lutea) venu probablement du Proche-Orient et cultivé en France à partir du 12è siècle. Au moment de la Révolution française, en 1789, furent introduites d’Extrême-Orient deux variétés : le rosier à odeur de thé, et le rosier du Bengale, qui apportaient des caractéristiques résolument nouvelles ; en particulier, ils « remontaient » c’est-à-dire qu’ils fleurissaient plusieurs fois par an. Croisés avec nos anciens rosiers galliques, ils donnèrent les premiers « hybrides de thé »  et « hybrides de Pernet », ancêtres de nos rosiers actuels remontants à grandes fleurs… Dans d’autres allées, les roses sont groupées par catégories homogènes : les rosiers anciens, les rosiers grimpants, les rosiers contemporains… On peut voir des exemplaires de la rare « rose bleue » à la teinte délicate mais approximative, tirant sur le mauve, et la « rose noire », dont les fleurs sont en fait d’un grenat très sombre… Tant d’autres encore… L’exubérance des formes, la profusion des couleurs et la prodigalité des parfums enchantent les visiteurs… Mais la roseraie, c’est aussi un lieu d’échanges, de rencontres internationales entre scientifiques, botanistes, rosiéristes et spécialiste de l’hybridation… Notons enfin qu’une autre commune mérite d’être associée à l’Hay : c’est Mandres-les-Roses, en Seine-et-Marne. C’est là qu’un nommé Berne introduit la culture de la rose en 1775. C’est à Mandres-Les-Roses que sont cultivés les rosiers qui sont ensuite installés dans la roseraie de l’Hay… A l’entrée du parc, une salle propose des photographies de l’histoire de la roseraie, ainsi qu’un film retraçant le passé de la roseraie… Mais la roseraie ne se raconte pas bien : il faut la voir, il faut la respirer… Alors, en guise de conclusion, je me bornerai à une brève incursion dans le pays de la littérature, en évoquant quelques lignes ou quelques mots par lesquels écrivains ou poètes de toutes les époques ont célébré la rose…<o:p></o:p>

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    BAÏF           : Rose ne naît pas sans piquerons<o:p></o:p>

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    RONSARD : Mignonne, allons voir si la rose…<o:p></o:p>

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    RONSARD: Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie<o:p></o:p>

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    MALHERBE :  Et rose elle a vécu ce que vivent les<o:p></o:p>

                           roses, l’espace d’un matin. <o:p></o:p>

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    AGRIPPA D’AUBIGNE : Une rose d’automne est plus<o:p></o:p>

                                              qu’une autre exquise…<o:p></o:p>

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    ROBESPIERRE : Je vois l’épine avec la rose<o:p></o:p>

                                 Dans les bouquets que vous m’offrez.<o:p></o:p>

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    LAMARTINE : Cueillons, cueillons la rose au matin de<o:p></o:p>

                             la vie.<o:p></o:p>

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    Théodore de BANVILLE : Et j’ai trouvé des mots <o:p></o:p>

                       vermeils pour peindre la couleur des roses.<o:p></o:p>

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    Marcelline DESBORDES-VALMORE : J’ai voulu ce matin te <o:p></o:p>

                                                       rapporter des roses.<o:p></o:p>

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    Victor HUGO : Viens, respire avec moi l’air<o:p></o:p>

                                 embaumé de roses.<o:p></o:p>

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    Gérard de NERVAL : Où sont les buissons de roses qui <o:p></o:p>

                                entouraient la colline ?<o:p></o:p>

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    Paul VERLAINE : Ah, quand refleuriront les roses de<o:p></o:p>

                                  septembre ?<o:p></o:p>

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    Jean MOREAS : Les roses que j’aimais s’effeuillent<o:p></o:p>

                               chaque jour.<o:p></o:p>

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    Tristan DEREME : Et que pour vous les heures soient<o:p></o:p>

                                   des roses sur la tige du temps…<o:p></o:p>

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  • LE MUSEE DES ARTS ET METIERS<o:p></o:p>

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    Le mardi 5 février 2002<o:p></o:p>

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    RDV à 13h30, au 60 rue Réaumur…<o:p></o:p>

    Parti à midi du Plessis-Trévise, j’arrive au Châtelet peu avant 13 heures… Temps très doux, mais avec beaucoup de vent, et de gros nuages noirs sur fond de ciel gris, il tombe quelques gouttes. Je connais mal le quartier de la rue Réaumur, cette rue dont on ne sait jamais si elle est dans le 3è ou le 2è arrondissement… Au numéro 60, d’ailleurs non indiqué, s’ouvre la cour du musée des Arts et Métiers, qui jouxte le  Conservatoire National des Arts et Métiers (le CNAM). A l’évidence, tout a été rénové et c’est superbe. Là où s’élevaient des façades noires et austères, il y a maintenant de superbes bâtiments en pierre de taille, avec des toitures de tuiles mosaïques ou d’ardoise… En fait, il y avait ici autrefois une abbaye… Dès 710, des écrits font mention à cet emplacement une église, l’église Saint-Martin-des-Champs, qu’on retrouve en 1060 dans une lettre du roi Henri 1er confirmant les droits d’une communauté de chanoines Augustiniens.<o:p></o:p>

    En 1150, s’y installe une communauté bénédictine.<o:p></o:p>

    Ce n’est que plus tard, au 18è siècle, que les lieux deviendront un musée, avec les apports de Vaucanson.<o:p></o:p>

    Le musée des Arts et Métiers présente un grand nombre d’objets liés au progrès des sciences et des techniques, dans tous les domaines : instruments de mesure, transports, communications, outils et machines, physique et chimie, aviation, télévision et radio, ainsi que tous matériaux, du béton à la porcelaine, en passant par la brique, le verre ou les matières plastiques…<o:p></o:p>

    Il faut noter que pendant très longtemps, la science et la technique ont été nettement séparés… Il y avait d’un côté des savants, des chercheurs, se préoccupant des progrès de la science, de l’autre des « techniciens », même si on ne les appelait pas encore ainsi : artisans divers qui maintenaient ou développaient des savoir-faire et des techniques dans toutes sortes de domaines… Mais les deux univers de la science et de la technique s’ignoraient, avec d’ailleurs une sorte de mépris réciproque : le fameux fossé entre les intellectuels et les manuels... En sorte que pendant longtemps les progrès scientifiques et les progrès techniques ont été en grande partie indépendants. Aux 16è et 17è siècles par exemple, il  y a eu beaucoup de progrès scientifiques, mais pas grand-chose dans le domaine technologique ; il faut attendre le 18è siècle pour que naisse enfin une coopération entre sciences et techniques ; la première illustration en est la Grande Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, où savants et techniciens unissent leurs savoirs dans un ouvrage rassemblant les sciences et toutes les techniques connues alors… C’est en quelque sorte la naissance de l’ingénieur, sorte de synthèse entre les deux mondes : un intellectuel préoccupé de techniques… <o:p></o:p>

    Visite du musée : On commence par le 2è étage, surmonté d’une superbe charpente du 18è siècle. Diverses salles présentent dans des vitrines le champ immense des techniques… Avançons dans ces nobles travées :<o:p></o:p>

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    -         l’astrolabe : cet instrument de forme cylindrique a été inventé plusieurs siècles avant JC : il permet de connaître la latitude du lieu où on se trouve, par l’observation de la hauteur des astres au-dessus de l’horizon. Il a été beaucoup utilisé par les Arabes. Il présente cependant un inconvénient important : il est quasiment inutilisable sur un bateau, car il exige une immobilité absolue ! D’autres instruments permettront de résoudre cette difficulté : l’octant et le sextant, dans lesquels on utilise un miroir qui renvoie une image que l’on doit faire coïncider avec un repère…<o:p></o:p>

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    -         Le laboratoire de Lavoisier : On y voit entre autres des balances d’une très haute précision ; en effet, Lavoisier a beaucoup travaillé sur les gaz, il a découvert l’oxygène. Par ailleurs, c’est lui qui a découvert l’explication de la combustion ; avant, on considérait que le feu était un des 4 éléments, avec l’eau, la terre, l’air… Lavoisier montre que, contrairement à une idée reçue, un corps ne s’allège pas en brûlant ! Les cendres sont plus légères que la bûche, mais si on pèse tout : le bois, mais aussi les gaz de combustion, le poids total reste le même, et rien ne se perd : c’est la loi de conservation des masses ; Lavoisier prouve que la combustion est une simple combinaison chimique avec de l’oxygène…<o:p></o:p>

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    -         Le système métrique : Avant la Révolution, il existait en France plusieurs unités de monnaie, ainsi que plusieurs systèmes de mesure ; le drap de Paris, le drap de Rouen, le drap de Lyon, n’étaient pas mesurées avec les mêmes unités ! D’où un frein important dans les transactions et des conversions fastidieuses. L’Ancien Régime connaissait ces difficultés et avait tenté sans succès d’harmoniser le système de mesure : il avait constamment échoué, en raison de vives oppositions de tous ceux qui avaient intérêt à conserver l’ancien système et qui, de toute façon, refusaient d’adopter le système du voisin… La grande idée des Révolutionnaires a été, pour mettre un terme à ces jalousies de clocher, de proposer un étalon à l’échelle de l’humanité : le mètre, défini comme une partie de la circonférence de la terre ! La mesure s’est faite par triangulation(1), entre Paris et Barcelone.<o:p></o:p>

    -         (1) la triangulation est basée sur le fait que, dans un triangle, si je connais un angle et l’un des côtés, je peux connaître la longueur des autres côtés. Donc, si dans la nature, je vise au loin un clocher dont je connais la hauteur, et que je mesure l’angle entre l’horizon et le sommet du clocher, je peux connaître la distance qui m’en sépare…<o:p></o:p>

    -         Vitesse de la lumière : Elle a été mesurée par Foucault, grâce aux instruments présentés au musée. Foucault fait passer sur un même miroir tournant très vite deux rayons lumineux : l’un direct, et l’autre réfléchi et ayant parcouru une plus grande distance. Il mesure l’angle fait par les deux rayons, et en déduit la vitesse de la lumière : un peu moins de 300 000 kilomètres par seconde…<o:p></o:p>

    -         Les machines de Vaucanson : Vaucanson est un spécialiste des automates ; à cette époque, des chercheurs essaient de reproduire les mouvements de la vie en fabricant des automates : jeune fille au piano, saltimbanque, oiseaux sifflant dans une cage… La seule préoccupation alors est de distraire la noblesse. Mais Vaucanson, le premier, a l’idée d’appliquer ces principes à l’industrie ; il observe que, sur les métiers à tisser, les artisans effectuent un grand nombre de gestes, mais toujours relativement simples et identiques ; et surtout, il voit que ces gestes n’ont rien d’intelligent, ils sont une simple succession de mouvements précis ; il voit aussi que de nombreuses erreurs se produisent : l’homme se trompe en oubliant un geste, ou en faisant deux fois le même, ou en  se trompant dans l’ordre… Vaucanson imagine alors des machines, dans lesquelles tous les gestes sont automatisés, programmés par un rouleau perforé qu’il suffit de faire tourner à l’aide d’une manivelle : travail d’une qualité parfaite, travail plus rapide car si l’homme n’a que deux mains, la machine peut en avoir plus, plus rapide aussi car la machine ne se fatigue pas… Toute l’idée de notre moderne « robotisation » est déjà en marche… Mais Vaucanson va échouer, et ses machines vont être cassées par les ouvriers qui n’en veulent pas, voyant que là où il fallait dix hommes, deux suffiront désormais ! Rien de nouveau sous le soleil !…<o:p></o:p>


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                Du Parc Montsouris à la Butte-aux-Cailles

                                             

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    Il pleuvait hier, mais le soleil brille ce samedi 28 juillet 2001, le temps est idéal pour cette balade parisienne. La promenade d’aujourd’hui a pour point de départ le boulevard  Jourdan, devant la sortie de la station RER « Cité universitaire ». Nous y arrivons vers 9h30, ce qui  laisse le temps d’une courte promenade pédestre dans les allées verdoyantes et vallonnées du parc Montsouris, avant le rendez-vous fixé à 10 heures ; il ne fait pas encore trop chaud, un restant de brise matinale nous rafraîchit… Allez !… Comme d’habitude, suivons le guide et ses pas ! Un mot d’abord sur le parc Montsouris ; ce parc occupe l’emplacement d’anciennes carrières de calcaire, d’abord exploitées à ciel ouvert puis dans des galeries souterraines au 19è siècle. Le sous-sol, particulièrement instable, rendait impossible tout projet immobilier. En outre, avec Napoléon III, Paris se dote, pour la première fois, d’un projet global et cohérent de politique urbaine, au terme de laquelle il est prévu d’entourer Paris de 4 grands parcs ; à l’est et à l’ouest, il y a déjà le Bois de Vincennes et le Bois de Boulogne… Dans ces conditions, l’ingénieur Alphand va créer deux nouveaux parcs : au nord, les Buttes Chaumont, au sud le Parc Montsouris, inauguré en 1869 ; le jour de l’inauguration, le lac artificiel, alimenté alors par le viaduc d’Arcueil, se vida ! Et l’ingénieur chargé de sa mise en oeivre se suicida ! élaboré selon la mode des jardins anglais, il est vallonné et s’articule en vastes clairières irrégulières destinées à mettre en valeur des arbres isolés ou des groupes d’arbres ou d’arbustes… Sa superficie est de 19 hectares. En face, nous parcourons la Cité Universitaire ; Celle-ci, destinée au logement des étudiants du monde entier, comprend un grand nombre de pavillons, dont chacun représente un pays, mais aussi un style d’architecture. La Cité Universitaire fut construite à partir de 1922, à l’initiative notamment de l’industriel Deutsch-de-la-Meurthe et de Paul Appell, recteur de l’Académie de Paris. Tous deux d’origine alsacienne, ils avaient été particulièrement marqués par les ravages de la première guerre mondiale ; il estimaient que pour éviter le retour d’un tel conflit, il convenait de promouvoir la formation de haut niveau de tous les peuples, et de faire en sorte que les étudiants du monde entier puissent se côtoyer, et étudier au calme, à l’écart du centre ville ; la Cité Universitaire est la réponse concrète apportée à cette préoccupation humaine et philosophique. C’est la raison pour laquelle, dans les divers pavillons, les nationalités sont mélangées délibérément : ainsi il n’y a pas que des américains au pavillon des Etats-Unis, et des quotas sont institués afin que les pavillons hébergent des étudiants provenant de pays très divers…La Cité Universitaire ne ressortit pas du Domaine Public mais relève d’une fondation. Nous parcourons quelques-une de ses allées ; le pavillon principal, construit par l’architecte Bechmann, reprend le style du 17è siècle. Plus loin se dressent les nombreux pavillons de la Fondation Deutsch de la Meurthe, autour d’un beffroi non religieux ; l’ensemble est de style anglo-saxon avec des bow-windows, et le rappel des régions du nord est suggéré par le beffroi… Nous rejoignons le boulevard Jourdan, et pénétrons dans le Parc Montsouris, suivant le trajet du sentier de Grande Randonnée GR 10. Dans une allée, nous passons devant la mire du méridien de Paris, qui répond à la mire située sur la Butte Montmartre. Plus loin, un ensemble statuaire rappelle le passé du lieu : le monument, élevé à la mémoire de ceux qui ont péri dans les carrières, représente un mineur portant le corps d’un de ses camarades, tué dans une galerie… Nous sortons du parc par la rue de la Cité Universitaire, juste en face d’un immeuble 1930 dû à l’architecte Rouchpitz ; l’immeuble est composé d’appartements et d’ateliers d’artistes ; tout en haut, l’appartement avec terrasse sur le ciel était celui qu’occupait l’aviateur Jean Mermoz en 1936, au moment de sa disparition… Rue d’Arcueil, nous pénétrons dans la minuscule rue Liard, qui abrite des petits pavillons et des ateliers d’artistes… Nous empruntons ensuite la rue Auguste Lanson, bordée d’immeubles très laids des années 60, en pensant toutefois que cette rue suit, à peu près, le trajet qui était celui de la Bièvre, et qu’on repère en particulier grâce à la présence des peupliers qui longeaient la rivière et dont certains subsistent encore… Nous arrivons ainsi à la Cité Florale, une suite de rues champêtres aux noms de fleurs : rue des glycines, rue des iris… Partout ce ne sont que de charmants pavillons, avec leurs jardinets fleuris… On se croirait dans une banlieue semi-rurale… A vrai dire ce n’est pas très étonnant : en effet, ce quartier, aujourd’hui parisien, faisait partie jusqu’en 1860, de la commune de Gentilly, et a conservé son caractère banlieusard… Un peu plus loin, à l’angle de la rue de l’Espérance et de la rue de Tolbiac, nous faisons une halte dans un café, pour écouter l’histoire de la Butte-aux-Cailles, quartier que nous allons ensuite découvrir… Notre guide lit un article écrit au siècle dernier par Pétrov, un journaliste russe : après avoir ironisé sur les Parisiens, vissés à leur asphalte, incapables de quitter leur ville, et qui considèrent que Paris est le seul centre du monde, Pétrov en vient à décrire le quartier de la Butte-aux-Cailles ; selon lui, c’est une zone épouvantable de masures délabrées, de galetas sordides, un bourbier putride, un tas d’immondices, une puanteur innommable de crasse corrompue !… Cette description tranche avec le quartier actuel, « branché » et artiste !… Contrairement aux apparences, il n’y a jamais eu de cailles sur cette butte ; en effet, l’historien Michel Roblin mentionne qu’en 1543, un certain sieur dénommé Pierre Caille acheta un grand domaine de vignes situé ici ; c’est de cette origine que provient le nom de « Butte aux Caille », c’est à dire la butte appartenant aux « Caille » Cette butte faisait partie, jusqu’en 1860, de la commune de Gentilly. Elle fut, après 1848, le quartier des chiffonniers et des ouvriers du cuir ; elle prit une part très active aux côtés des Communards en 1871. En 1783, près d’un siècle plus tôt, c’est là qu’atterrit la montgolfière partie du parc du château de la Muette, 9 km plus loin avec à son bord  Joseph Montgolfier, l’inventeur, ainsi que Pilâtre de Rozier… Les Montgolfier étaient une famille de papetiers d’Annonay… Il existe deux versions de l’origine de l’idée même de montgolfière… Selon la première, la plus romantique, le petit Joseph Montgolfier avait été amoureux d’une petite fille qui avait perdu sa maman ; et comme il vit qu’elle en était très triste, il lui fit une promesse : « Quand je serai grand, je te construirai un bateau pour que tu puisses la retrouver dans le ciel ! »… Une autre version, plus vraisemblable, rapporte que Joseph, rentré trempé après une grosse averse, avait enlevé sa chemise mouillée pour la mettre à sécher ; il attendait, lorsqu’il s’aperçut que sa chemise se soulevait devant la cheminée, gonflée par l’air chaud… Il en conçut l’idée de la montgolfière et fabriqua divers modèles avec le papier des usines familiales… Plusieurs essais sont réalisés en province, mais finalement les frères, Joseph et Etienne le cadet, décident de venir à Paris. Le cadet, Etienne, est davantage « manager » que son frère ; il a davantage le sens de la communication, et sollicite l’autorisation de Louis XVI pour un vol avec passagers ; mais Louis XVI est réticent ; cependant, Etienne insiste, car c’est une compétition entre les Montgolfier et leur ballon à air chaud et Charles, qui crée dans le même temps le ballon à hydrogène…Finalement, le roi donne son accord… Parti du Château de la Muette, la montgolfière emporte deux passagers ; mais, péché de jeunesse, la montgolfière prend feu, et oblige à un atterrissage plus rapide que prévu, et qui a lieu à la Butte aux Cailles, très probablement à l’emplacement actuel de l’école Saint-Vincent-de-Paul, au numéro 49 de la rue Bobillot…<o:p></o:p>

    Notre balade nous conduit ensuite à travers les rues conduisant à la Butte aux Cailles… Rue Daviel, on peut voir une cité HBM construite par un prêtre au début du 20è siècle : elle comprend une série de maisonnettes accolées entourant un jardin central équipé de bancs ; le prêtre voulait que les gens soient bien logés et puissent communiquer et se rencontrer, sur des bancs, dans un jardin fleuri… Un peu plus loin, rue Vergniaud, nous entrons pour une courte visite dans le temple du Culte Antoiniste : c’est un culte théosophique, qui veut faire la synthèse de toutes les religions ; le Culte antoiniste est né en Belgique en 1910, et a été reconnu d’utilité publique par un arrêté royal du 3 octobre 1922. Ce n’est pas une secte, et il affirme n’avoir pas pour but de convertir, mais seulement de consoler, de guérir par la foi ; c’est une œuvre de charité morale, entièrement gratuite. La règle d’or est le silence ; on ne parle pas dans le temple, on se recueille et on prie… On lit, chaque dimanche matin, les textes écrits par Antoine, le fondateur… Ragaillardis par  notre intense et bref recueillement, silencieux comme il se doit, nous poursuivons la visite du quartier ; on est maintenant sur la Butte-aux-cailles : une petite place (Place de la Commune de Paris), des rues calmes et étroites qui font penser à des rues de village, avec des boutiques à l’ancienne, l’ensemble a beaucoup de cachet. Le quartier ne rassemble plus aujourd’hui chiffonniers et ouvriers, mais des gens appartenant aux milieux « branchés » : peintres, artistes, cinéastes, acteurs… Place Paul Verlaine, nous faisons une petite halte à la piscine de la Butte aux Cailles, à l’architecture typique des années trente… Le bassin est alimenté par de l’eau provenant d’un puits artésien… Encore quelques dizaines de mètres, dans un environnement curieux, sur cette butte où se côtoient des pavillons de banlieue et de gigantesques immeubles modernes, et on arrive Boulevard Auguste-Blanqui, fin de notre balade… Mais, après le départ du guide, Cricri et moi prolongeons notre promenade par un repas dans un petit restaurant du quartier… Enfin nous revenons à pied jusqu’au Parc Montsouris, où nous faisons une halte sur un banc, avant de nous plonger dans les entrailles étouffantes du RER qui nous ramène à la maison… C’est bien connu, les meilleures choses ont une fin… <o:p></o:p>

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