•  

    Alice au pays des merveilles – chorégraphie acrobatique – 2012 –

    00000d75_medium

    Ci-contre : portrait de la véritable Alice, de son vrai nom Alice Liddell,  photographiée par l'écrivain Lewis Carroll

    Etonnant et très beau spectacle que celui donné en ce moment par le Nouveau Cirque National de Chine, en tournée en France en ce moment… Plus de vingt artistes, qui revisitent l’œuvre célèbre de Lewis Carroll. Bien entendu, il s’agit d’une libre interprétation d’Alice au Pays des merveilles, l’histoire étant transposée dans une Chine moderniste et contemporaine. Mais les références à l’œuvre sont constamment présentes, pour celles et ceux qui sont capables de les discerner. Ainsi, le spectacle commence par une barque qui glisse lentement, portant un monsieur et une petite fille : il s’agit bien sûr de Lewis Carroll et de la petite Alice Liddel… Dans la réalité, ils ont effectivement descendu tous les deux la Tamise en barque, et pendant cette balade sur l’eau, pour divertir la petite fille, Lewis Caroll lui a inventé et raconté une histoire… Arrivée à destination, la petite fille a demandé de lire cette histoire, et c’est ainsi que Lewis Carroll a écrit pour elle Alice au Pays des merveilles…  Le spectacle, que j’ai vu au théâtre Jean- Vilar de Vitry, est une composition en size tableaux, dans laquelle les artistes rivalisent d’acrobaties, de jonglerie et d’adresse, dans la grande tradition du cirque chinois… Chaque tableau est le prétexte à l’évocation d’une aventure d’Alice, tandis que souvent, un acteur sur scène jour le rôle de l’écrivain, à la fois mentor et pygmalion de la petite fille… Une musique assez vive et des éclairages originaux ajoutent un attrait supplémentaire à cette belle et libre  traduction d’une œuvre mondialement connue. Si vous avez un théâtre près de chez vous, regardez le programme… Et si vous y voyez Alice au pays des merveilles, allez-y ! Vous y passerez un agréable moment : il n’y a pas de texte, il y est inutile, tout est ici lumière, mouvement, acrobatie, danse…


    votre commentaire
  • Ensemble et séparément, comédie de Françoise Dorin

     

    Acteurs Jean Piat et Marthe Villalonga

     

    La pièce est jouée  à la Comédie des Champs Elysées, avenue Montaigne à Paris.

     

     

    Marthe Villalonga 81 ans, Jean Piat presque 90, nous donnent ici sur scène une magnifique leçon de jeunesse et de dynamisme, dans une pièce d’une grande sensibilité, mais jamais pleurnicharde. Une pièce par ailleurs truffée d’humour tout en finesse, et qui parle du temps qui passe... L’histoire est celle d’une femme d’un âge certain, Dominique Carentan, qui a écrit un livre et vient le présenter à Jacques Provins, un éditeur en retraite qui a repris du service car il est incapable de rester sans rien faire... Intimidée par la prestance de l’éditeur et l’ironie de son accueil,  elle prétend que le roman est l’œuvre de sa fille, une fille imaginaire qu’elle s’invente, et qui, selon elle, est aux Indes pour une durée indéterminée... En attendant le retour de cette fille-auteur, le dialogue s’engage entre la vieille dame et l’éditeur... L’éditeur est de plus en plus intrigué. Qui est donc cette femme impertinente qui lui pose toutes sortes de questions personnelles ? La dame et l’éditeur se revoient, et peu à peu s’établit une amitié entre eux, à la faveur de leurs conversations... Mais l’éditeur découvre le pot-aux-roses : il n’y a pas de fille, c’est Dominique Carentan qui est l’auteur du manuscrit : il le publie et le livre marche très fort... Les conversations deviennent confidences, et c’est ainsi que peu à peu, ces deux solitaires, farouchement indépendants, font surgir un passé très lointain tout empreint de nostalgie : elle était une petite fille de huit ans, et elle était amoureuse d’un beau jeune homme de 18 ans, quelque part sur une plage...le futur éditeur ! Un passé très profond, un avenir bien court, tel est le point commun des deux héros de la pièce, à travers des réparties malicieuses, ironiques, tendres parfois, pétillantes, émouvantes, et qui toujours nous enchantent. Belle fin avec Marthe Villalonga  qui interprète Debussy au piano... Du bon, de l’excellent théâtre... Il ne faut pas y aller, il faut y courir !

     

     


    votre commentaire
  •  L’Illusion Comique est une pièce de Pierre Corneille, écrite en 1635. Non non, Corneille n’est pas un black rigolo qui déconne à la télé ! Mais un grand auteur de théâtre du 17è siècle. Cet auteur, il est vrai, a souvent l’image d’un auteur scolaire, chiant, classique, en un mot  : emmerdant. Lorsqu’on prononce son nom, on revoit dans sa mémoire la couverture mauve et tarabiscotée des petits classiques Larousse, et l’on entend ces tirades qu’il fallait réciter par cœur, debout à côté de son pupitre, pour ne pas être collé le jeudi matin !....

    « Je te le dis encor, ne sois plus en alarme

    Quand je veux j’épouvante et quand je veux je charme

    Et selon qu’il me plaît, je remplis tour à tour

    Les hommes de terreur et les femmes d’amour. »…

    Mais quand on va au Théâtre d’Ivry, et qu’on voit jouer cette pièce, alors on balaie d’un seul coup toutes ces images surannées. On découvre un Corneille  drôle et fin, dans une histoire pleine de rebondissements : L’histoire ? La voici : Un père est à la recherche de son fils Clindor qui a disparu. Il consulte un mage, lequel lui montre l’image de Clindor, devenu le serviteur d’un guerrier tonitruant, hâbleur et vantard, Matamore, lequel est amoureux d’Isabelle. Mais Isabelle aime Clindor… Hélas, le père d’Isabelle veut la marier à Adraste… Il s’ensuit des aventures pleines de rebondissements, et puis Clindor épouse Isabelle, avant d’être tué ! Désespoir du père... lorsque le mage lui apprend finalement… que tout ceci n’était qu’illusion ! Le fils, Clindor, est devenu comédien et tout ce qu’on vient de voir.. ce n’était qu’une pièce, qu’une illusion :

    « Le traître et le trahi, le mort et le vivant

    Se trouvent à la fin amis comme devant »

    Toute cette tragédie... c'était pour rire !... On passe un peu plus de deux heures à suivre une histoire très bien contée et superbement interprétée par des acteurs qui font montre d’un talent que je n’hésite pas à qualifier d’exceptionnel. L’Illusion Comique est ici mise en scène par Elisabeth Chailloux.

    Les acteurs méritent d’être cités : Raphaële Bouchard, Frédéric Cherboeuf, Etienne Coquereau, Jean-Charles Delaume, Malik Faraoun, François Lequesne, Adrien Michaux, Lara Suyeux… Mais le rôle de chacun n’est pas précisé dans le programme ! Curieux parti-pris : on connaît le nom de l’éclairagiste…on ignore celui de Matamore !

    L’Illusion Comique, de Corneille, est à l’affiche au Théâtre des Quartiers d’Ivry jusqu’au 1er décembre 2010. Ne laissez pas passer ça !

    Découvrez Corneille comme vous ne l’avez jamais imaginé !

     - Teléphone : 01 43 90 11 11


    votre commentaire
  • La Colère du Tigre, pièce de Philippe Madral, 2014

    Au théâtre de la Gaîté-Montparnasse, on peut voir actuellement cette pièce, dans laquelle jouent Claude Brasseur et Michel Aumont, deux grosses pointures  du monde des acteurs, secondés par deux actrices dont toute la presse se contrefout, hélas : Sophie Broustal dans le rôle de l’éditrice, et Marie-Christine Danède, qui interprète la servante. Quant à Claude Brasseur, il joue le rôle du Tigre, autrement dit Clémenceau, je le précise pour la  jeunesse inculte, tandis que son compère Michel Aumont joue le rôle du peintre Claude Monnet... J’ai vu cette pièce l’autre soir, ce qui m’a permis de revoir le quartier Montparnasse, que j’avais déserté depuis longtemps. J’ai constaté au passage le développement assez fabuleux des sex-shops et autres boutiques de cul dans ce quartier ! Pigalle et Clichy n’ont qu’à se rhabiller, si j’ose dire !!! J’en viens à la pièce : elle raconte  les empoignades de deux vieux chnoques célèbres : Clémenceau et Claude Monnet. Clémenceau a obtenu de mettre un beau local, L’Orangerie, à la disposition  de Claude Monnet, pour y exposer ses immenses toiles des Nymphéas. Mais Claude Monnet fait son caprice de star : il ne se dit pas prêt, il a de gros problèmes de vue, distingue mal les couleurs, bref ça fait trois fois qu’il refuse de donner ses toiles ! D’où l’empoignade de ces deux amis... En arrière-plan et en filigrane, on nous dit, sans originalité,  les soucis traditionnels des seniors au soir de la vie : le temps qui passe, les amours pas évidentes, et puis on voit le Tigre redevenir agneau pour sa jeune éditrice de 40 ans de moins que lui et dont il tombe amoureux ! Pas étonnant ! Un tigre, ça préfère croquer de la chair fraiche plutôt que de la carne  fibreuse !... Les décors sont très beaux et simples à la fois... Par contre, il faut bien dire que je sujet est un peu maigrelet et le ton assez superficiel... Ce n’est ni philosophique, ni rigolo, ni même historique, pas très psychologique non plus... Passe-t-on un bon moment de théâtre ? Mouais, mais sans plus. On dirait que la pièce a été juste le prétexte pour faire jouer Aumont et Brasseur... D’ailleurs la presse ne parle que de ces deux-là, et les deux actrices sont  délibérément ignorées, rejetées dans l’ombre ! Dommage, car Marie-Christine Danède est excellente dans le rôle de la servante de Clémenceau. Conclusion : un spectacle moyen, vaguement ennuyeux, surtout pour celles et ceux qui n’ont jamais entendu parler de Clémenceau et de Claude Monnet, et à mon avis, à l’ère de la culture-smartphone et TF1, il doit y en avoir pas mal, de nos jours !!!


    votre commentaire
  • La Colère du Tigre, pièce de Philippe Madral, 2014

    Au théâtre de la Gaîté-Montparnasse, on peut voir actuellement cette pièce, dans laquelle jouent Claude Brasseur et Michel Aumont, deux grosses pointures  du monde des acteurs, secondés par deux actrices dont toute la presse se contrefout, hélas : Sophie Broustal dans le rôle de l’éditrice, et Marie-Christine Danède, qui interprète la servante. Quant à Claude Brasseur, il joue le rôle du Tigre, autrement dit Clémenceau, je le précise pour la  jeunesse inculte, tandis que son compère Michel Aumont joue le rôle du peintre Claude Monnet... J’ai vu cette pièce l’autre soir, ce qui m’a permis de revoir le quartier Montparnasse, que j’avais déserté depuis longtemps. J’ai constaté au passage le développement assez fabuleux des sex-shops et autres boutiques de cul dans ce quartier ! Pigalle et Clichy n’ont qu’à se rhabiller, si j’ose dire !!! J’en viens à la pièce : elle raconte  les empoignades de deux vieux chnoques célèbres : Clémenceau et Claude Monnet. Clémenceau a obtenu de mettre un beau local, L’Orangerie, à la disposition  de Claude Monnet, pour y exposer ses immenses toiles des Nymphéas. Mais Claude Monnet fait son caprice de star : il ne se dit pas prêt, il a de gros problèmes de vue, distingue mal les couleurs, bref ça fait trois fois qu’il refuse de donner ses toiles ! D’où l’empoignade de ces deux amis... En arrière-plan et en filigrane, on nous dit, sans originalité,  les soucis traditionnels des seniors au soir de la vie : le temps qui passe, les amours pas évidentes, et puis on voit le Tigre redevenir agneau pour sa jeune éditrice de 40 ans de moins que lui et dont il tombe amoureux ! Pas étonnant ! Un tigre, ça préfère croquer de la chair fraiche plutôt que de la carne  fibreuse !... Les décors sont très beaux et simples à la fois... Par contre, il faut bien dire que je sujet est un peu maigrelet et le ton assez superficiel... Ce n’est ni philosophique, ni rigolo, ni même historique, pas très psychologique non plus... Passe-t-on un bon moment de théâtre ? Mouais, mais sans plus. On dirait que la pièce a été juste le prétexte pour faire jouer Aumont et Brasseur... D’ailleurs la presse ne parle que de ces deux-là, et les deux actrices sont  délibérément ignorées, rejetées dans l’ombre ! Dommage, car Marie-Christine Danède est excellente dans le rôle de la servante de Clémenceau. Conclusion : un spectacle moyen, vaguement ennuyeux, surtout pour celles et ceux qui n’ont jamais entendu parler de Clémenceau et de Claude Monnet, et à mon avis, à l’ère de la culture-smartphone et TF1, il doit y en avoir pas mal, de nos jours !!!


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique