• Le Saint conduit le bal, roman de Leslie Charteris, 1948

    Les jeunots ne peuvent pas connaître l’écrivain Leslie Charteris (1907-1993), auteur des aventures de Simon Templar, surnommé « Le Saint », à cause des initiales S.T de Simon Templar ! Au moins vous aurez appris quelque chose aujourd’hui !... Et c’est grâce à moi, pas à TF1 !... Pour en venir à ce roman « Le Saint conduit le bal »,  il est typique de toutes les histoires du Saint : Simon Templar se trouve mêlé malgré lui à de sombres histoires : ici, un richissime homme d’affaire, victime de menaces et d’une tentative d’assassinat, l’embauche pour assurer sa garde rapprochée. Or le Saint va faire de bien étranges découvertes parmi les proches de ce magnat, qui vit entouré de trois jolies filles, une brune, une blonde, une rousse. Le magnat est-il musulman pour s’offrir ce harem ? Pas du tout, il seulement très riche, ce qui confère à peu près tous les droits, puisque l’argent achète tout, y compris la morale. Bref, il n’y a rien de particulier à dire de ce livre, qui se lit comme on boit une petite bière légère accompagnée de quelques bretzels, pour profiter d’une belle journée sous le printemps d’Alsace. Il faut savoir enfin que presque tous les bouquins de la série « Le Saint », après 1935, bien que signés Leslie Charteris, ont été rédigés par un collectif de « nègres littéraires » embauchés par l’éditeur, car l’auteur était plus souvent dans les bars que devant sa table d’écriture ! Au demeurant, dans les aventures de Simon Templar, c’est scotch, alcools divers et clopes à longueur de pages. On y trouve fort peu de cul, mais simplement parce que, dans les années 50, le sujet était difficile à aborder dans la littérature populaire et les polars... Mais bon, Simon Templar, alias Le Saint, c’est toute une époque, celle des années 1940 à 1960. A découvrir pour les amateurs. Mais ces livres ne se trouvent pus en librairie, il faut les acheter d’occasion sur un site comme www.delcampe.net  que je vous recommande par ailleurs pour tous les objets de collection : livres, mais aussi cartes postales, affiches, illustrés, etc... C’est tout pour aujourd’hui, et comme disent les médias désormais : « à très vite ! »...


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  • L’Ombre des forêts, roman de Jean-Pierre Martinet, 1987.

     

    Pour profiter du soleil revenu en Alsace en ce début de mai, je m’étais plongé dans  ce bouquin de Jean-Pierre Martinet, et mal m’en a pris : c’est un roman désespérant. Dans une certaine mesure, il me fait penser à L’Homme au marteau, de Jean Meckert, tant le climat y est irrémédiablement désespéré... Dans l’Ombre des forêts, dont le titre est simplement issu d’une phrase du livre, trois personnages  mènent chacun une étrange existence, à la fois solitaire et absurde, souvent à la limite de la folie... Il y a d’abord « Monsieur » qui vit seul dans une grande maison bourgeoise. Sauvage et farouche, il ne s’adresse quasiment jamais à sa bonne, Céleste... De son côté, Céleste, une vieille domestique, minutieuse mais usée, se sent rejetée et méprisée par « Monsieur », lequel pense au contraire que Céleste le délaisse... Le seul point commun entre Monsieur et Céleste, c’est leur penchant immodéré pour l’alcool. Mais même ce point commun, ils ne le partagent pas : Monsieur boit du whisky de son côté, Céleste se shoote au Ricard dans son coin... Et puis un troisième personnage traverse les pages de ce livre, il s’agit de Rose Poussière. C’est une femme d’un âge certain, seule elle aussi ; elle vit dans la chambre d’un hôtel meublé, où elle est la risée permanente des clients et du personnel... Qui est-elle ? On ne le sait pas trop, on pense qu’autrefois elle s’appelait Ewina Steiner, rescapée du camp nazi de Birkenaü, et que depuis, elle a rejeté son nom au profit de ce pseudo étrange : Rose Poussière. Si je vous dis qu’elle aussi boit (et pas de la Contrex, ni de la Vittel !), vous ne serez pas étonnés...  Ainsi, ce roman désespérant fait alterner des tranches d’existence de ces trois solitaires, ces trois êtres paumés dont les vies parallèles n’ont rien de la vie des hommes illustres... On souffre de les voir être à la fois si proches et si loin les uns des autres... on se prend à espérer une rencontre, une convergence, un événement qui les ferait se trouver... et puis non, rien... le vide, la solitude absolue, l’absurde, l’abject, la descente toujours plus bas, sans rémission, sans lumière jamais, sans espoir, comme un tunnel sombre qui n’aurait pas de fin... Ce roman est d’une écriture poignante et imagée. Un livre cependant à déconseiller aux déprimés sous traitement et aux candidats au suicide ! Pourquoi tant de noirceur dans ce livre ? Tout simplement, je crois, parce qu’il est à l’image de la vie de l’auteur, qui a sombré dans la misère, l’alcoolisme, avant de mourir en 1993, âgé seulement de 49 ans, six ans après la parution de L’Ombre des forêts.

     

    Bio : né à Libourne en 1944 et mort à Libourne en 1993, Jean-Pierre Martinet est un écrivain français. Il est l'auteur de romans et de nouvelles caractérisés par une noirceur absolue et un profond pessimisme. Écrits à la fin des Trente Glorieuses, ses romans présentent la face cachée de la croissance économique, l'avachissement moral et les névroses d'un petit peuple déboussolé et désespéré par les mutations de la société. Son père meurt très tôt, laissant une veuve avec trois enfants dont deux arriérés mentaux et elle même à la marge de la folie : elle écumait les cafés de Libourne, armée d'un pistolet en bois, en criant « Haut les mains ». Jean-Pierre Martinet, craignait lui-même les attaques de mystérieux oiseaux au bec d'acier, marque aussi d’un déséquilibre indéniable.

    Dans les années 1970, il publie des critiques dans le mensuel Matulu, tout en étant assistant-réalisateur à l'ORTF.

    En 1978, après la publication de son roman Jérôme, Martinet quitte son poste à l'ORTF et se réfugie à Tours où il achète un petit kiosque à journaux mais fait faillite. Il affirme alors vouloir abandonner la littérature, mais il finira par publier deux romans : Ceux qui n’en mènent pas large, 1986, et L’Ombre des forêts, 1987. Les années suivantes sont des années de déchéance, Martinet sombre dans l'alcoolisme, et meurt à 49 ans d'une embolie cérébrale, seul et pauvre.


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  • L’Ombre des forêts, roman de Jean-Pierre Martinet, 1987.

     

    Pour profiter du soleil revenu en Alsace en ce début de mai, je m’étais plongé dans  ce bouquin de Jean-Pierre Martinet, et mal m’en a pris : c’est un roman désespérant. Dans une certaine mesure, il me fait penser à L’Homme au marteau, de Jean Meckert, tant le climat y est irrémédiablement désespéré... Dans l’Ombre des forêts, dont le titre est simplement issu d’une phrase du livre, trois personnages  mènent chacun une étrange existence, à la fois solitaire et absurde, souvent à la limite de la folie... Il y a d’abord « Monsieur » qui vit seul dans une grande maison bourgeoise. Sauvage et farouche, il ne s’adresse quasiment jamais à sa bonne, Céleste... De son côté, Céleste, une vieille domestique, minutieuse mais usée, se sent rejetée et méprisée par « Monsieur », lequel pense au contraire que Céleste le délaisse... Le seul point commun entre Monsieur et Céleste, c’est leur penchant immodéré pour l’alcool. Mais même ce point commun, ils ne le partagent pas : Monsieur boit du whisky de son côté, Céleste se shoote au Ricard dans son coin... Et puis un troisième personnage traverse les pages de ce livre, il s’agit de Rose Poussière. C’est une femme d’un âge certain, seule elle aussi ; elle vit dans la chambre d’un hôtel meublé, où elle est la risée permanente des clients et du personnel... Qui est-elle ? On ne le sait pas trop, on pense qu’autrefois elle s’appelait Ewina Steiner, rescapée du camp nazi de Birkenaü, et que depuis, elle a rejeté son nom au profit de ce pseudo étrange : Rose Poussière. Si je vous dis qu’elle aussi boit (et pas de la Contrex, ni de la Vittel !), vous ne serez pas étonnés...  Ainsi, ce roman désespérant fait alterner des tranches d’existence de ces trois solitaires, ces trois êtres paumés dont les vies parallèles n’ont rien de la vie des hommes illustres... On souffre de les voir être à la fois si proches et si loin les uns des autres... on se prend à espérer une rencontre, une convergence, un événement qui les ferait se trouver... et puis non, rien... le vide, la solitude absolue, l’absurde, l’abject, la descente toujours plus bas, sans rémission, sans lumière jamais, sans espoir, comme un tunnel sombre qui n’aurait pas de fin... Ce roman est d’une écriture poignante et imagée. Un livre cependant à déconseiller aux déprimés sous traitement et aux candidats au suicide ! Pourquoi tant de noirceur dans ce livre ? Tout simplement, je crois, parce qu’il est à l’image de la vie de l’auteur, qui a sombré dans la misère, l’alcoolisme, avant de mourir en 1993, âgé seulement de 49 ans, six ans après la parution de L’Ombre des forêts.

     

    Bio : né à Libourne en 1944 et mort à Libourne en 1993, Jean-Pierre Martinet est un écrivain français. Il est l'auteur de romans et de nouvelles caractérisés par une noirceur absolue et un profond pessimisme. Écrits à la fin des Trente Glorieuses, ses romans présentent la face cachée de la croissance économique, l'avachissement moral et les névroses d'un petit peuple déboussolé et désespéré par les mutations de la société. Son père meurt très tôt, laissant une veuve avec trois enfants dont deux arriérés mentaux et elle même à la marge de la folie : elle écumait les cafés de Libourne, armée d'un pistolet en bois, en criant « Haut les mains ». Jean-Pierre Martinet, craignait lui-même les attaques de mystérieux oiseaux au bec d'acier, marque aussi d’un déséquilibre indéniable.

    Dans les années 1970, il publie des critiques dans le mensuel Matulu, tout en étant assistant-réalisateur à l'ORTF.

    En 1978, après la publication de son roman Jérôme, Martinet quitte son poste à l'ORTF et se réfugie à Tours où il achète un petit kiosque à journaux mais fait faillite. Il affirme alors vouloir abandonner la littérature, mais il finira par publier deux romans : Ceux qui n’en mènent pas large, 1986, et L’Ombre des forêts, 1987. Les années suivantes sont des années de déchéance, Martinet sombre dans l'alcoolisme, et meurt à 49 ans d'une embolie cérébrale, seul et pauvre.


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  • Quand rentrent les marins, roman d’Angela Huth, 2013

    Je suis bien content d’avoir terminé la lecture de ce bouquin,  parce que je vais pouvoir l’oublier et le balancer directement dans la poubelle des papiers à recycler. Quel navet ! Rien que du cul-cul la praline, du début à la fin, 378 pages d’histoires à l’eau de rose, que je vous résume : deux femmes Annie et Myrtle, se connaissent depuis l’école. Elles sont (évidemment) inséparables mais (bien entendu) tout les oppose ! Annie est le genre fantasque, qui frémit du périnée dès qu’un mec se pointe... Myrtle, au contraire, c’est le calme plat dans l’entrecuisse, y a juste son petit cœur qui bat gentiment, avec des rêves sages  de mari sérieux et de chiards, pour une petite vie pépère et mémère, comme on en raconte plein dans les feuilletons imbéciles pour ménagères qui s’ennuient. Elles vont épouser deux anciens copains de classe, Archie et Ken (quels prénoms à la con, en plus !) lesquels bossent comme pêcheurs sur le même bateau...  Tout cela dans un petit port quelque port, non quelque part en Ecosse, un bled qui vit en autarcie, chacun connaissant tout le monde et réciproquement. Entre ces deux femmes, leurs maris respectifs et quelques autres villageois, vont se tisser toutes sortes de sentiments tourmentés et compliqués à souhait, avec des engueulées, des rabibochages, des marins en mer, du poisson qui revient,  des désirs larvés, de vagues histoires de cul sans cul. Ici l’amour s’écrit toujours avec un A comme grand Amour, et jamais avec un B comme bite, sauf pour Annie mais c’est alors sous-entendu dans le livre, jamais dit aussi directement ! Bref, il s’agit de faire rêver la fameuse ménagère qui s’ennuie, mais pas de l’exciter au point de tomber dans les bras du releveur de compteur (au fait, le relevé électronique va porter un coup sévère à ce genre d’étreintes domestiques, mais ceci est une autre histoire !...). Revenons au livre, bien qu’à vrai dire il n’en vaille pas la peine, sinon pour redire avec force qu’on a ici de la grosse daube : ça pue le poisson et ça n’a nullement le goût de la littérature ! J'ai honte de l'avoir lu, c'est vous dire ! Une seule conclusion : direct à la poubelle !


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  • Quand rentrent les marins, roman d’Angela Huth, 2013

    Je suis bien content d’avoir terminé la lecture de ce bouquin,  parce que je vais pouvoir l’oublier et le balancer directement dans la poubelle des papiers à recycler. Quel navet ! Rien que du cul-cul la praline, du début à la fin, 378 pages d’histoires à l’eau de rose, que je vous résume : deux femmes Annie et Myrtle, se connaissent depuis l’école. Elles sont (évidemment) inséparables mais (bien entendu) tout les oppose ! Annie est le genre fantasque, qui frémit du périnée dès qu’un mec se pointe... Myrtle, au contraire, c’est le calme plat dans l’entrecuisse, y a juste son petit cœur qui bat gentiment, avec des rêves sages  de mari sérieux et de chiards, pour une petite vie pépère et mémère, comme on en raconte plein dans les feuilletons imbéciles pour ménagères qui s’ennuient. Elles vont épouser deux anciens copains de classe, Archie et Ken (quels prénoms à la con, en plus !) lesquels bossent comme pêcheurs sur le même bateau...  Tout cela dans un petit port quelque port, non quelque part en Ecosse, un bled qui vit en autarcie, chacun connaissant tout le monde et réciproquement. Entre ces deux femmes, leurs maris respectifs et quelques autres villageois, vont se tisser toutes sortes de sentiments tourmentés et compliqués à souhait, avec des engueulées, des rabibochages, des marins en mer, du poisson qui revient,  des désirs larvés, de vagues histoires de cul sans cul. Ici l’amour s’écrit toujours avec un A comme grand Amour, et jamais avec un B comme bite, sauf pour Annie mais c’est alors sous-entendu dans le livre, jamais dit aussi directement ! Bref, il s’agit de faire rêver la fameuse ménagère qui s’ennuie, mais pas de l’exciter au point de tomber dans les bras du releveur de compteur (au fait, le relevé électronique va porter un coup sévère à ce genre d’étreintes domestiques, mais ceci est une autre histoire !...). Revenons au livre, bien qu’à vrai dire il n’en vaille pas la peine, sinon pour redire avec force qu’on a ici de la grosse daube : ça pue le poisson et ça n’a nullement le goût de la littérature ! J'ai honte de l'avoir lu, c'est vous dire ! Une seule conclusion : direct à la poubelle !


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