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    L’Assaut – film de Julien Leclercq – 2011 –

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    Le réalisateur s’est emparé goulûment d’un fait divers tragique et a voulu en faire un film.  L’histoire, bref rappel : le 24 décembre 1994, sur l’aéroport d’Alger, un avion au sol est investi par des terroristes musulmans. Après de difficiles négociations avec la France et l’exécution de trois otages, l’avion décolle finalement pour se poser à Marseille. Là, les terroristes réclament le plein de kérosène afin de poursuivre le vol vers Paris. Mais il ne faut que neuf tonnes de carburant pour aller jusqu’à Paris. Les autorités en déduisent que les terroristes ont probablement l’intention d’écraser l’appareil sur Paris. Il est donc donné l’ordre aux gendarmes du GIGN de donner l’assaut à l’avion sur le tarmac de Marseille. C’est cet assaut que le réalisateur veut nous montrer. Il n’en ressort hélas qu’une bouillie racoleuse, à grand renfort de pathos à la con : l’épouse éplorée d’un gendarme du GIGN qui veut empêcher son mari d’intervenir, au nom des intérêts égoïstes de sa petite famille, qui dans son esprit passent bien avant la vie des otages retenus dans un avion… Bien entendu, l’assaut est reconstitué à coups de mitraillades et de fusillades interminables, avec de constants flashes sur l’épouse du gendarme, qui devant son poste de télé, continue de pleurnicher en serrant sa fille dans les bras, histoire de nous tirer des larmes… mais c’est raté. Il ne sort rien de ce film, ni émotion, ni leçon, ni réflexion, rien qu’une sorte de mauvais James Bond caricatural, truffé d’un d’héroïsme de bazar tout juste bon pour assouvir le voyeurisme des spectateurs… J’en suis triste pour les gendarmes du GIGN : ces hommes d’élite, d’un courage qui suscite l’admiration et force le respect, méritent mieux que cette purée d’images violentes et racoleuses. Je suis triste aussi pour nos deux amis d'origine algérienne, Kacem et Ellatafia, qui ont tourné de petits rôles de figurants dans ce film, comme passagers de l'avion. Je les salue bien amicalement s'ils me lisent ici...


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    La chance de ma vie – film de Nicolas Cuche – 2011 –

    chance

    La chance de ma vie est un film qui n’est pas idiot, c’est déjà beaucoup, dans ce monde où le nivellement par le bas est la règle. Le scénario est simple : un homme, Julien, (François-Xavier Demaison) se rappelle son enfance et sa jeunesse : toutes les filles qu’il rencontrait, il leur arrivait mille et un malheurs ! Et elles le quittaient. Pas moyen de former un couple !... Du coup il reste seul, devient conseiller conjugal, et se penche sur les difficultés des autres, à défaut de parvenir à résoudre les siennes… Et puis, il rencontre Joanna (Virginie Efira)… Youpi, la vie est belle ! Cette fois il y croit et les choses se passent bien. Le couple s’installe dans le bonheur tout rose des gens qui s’aiment, tout nouveau tout beau !... Hélas, le maléfice refait bientôt surface : misères, malheurs et échecs s’abattent sur la pauvre Joanna… Elle aussi, comme les autres, finit par quitter cet homme qui porte malheur. Le couple se sépare, une fois de plus dans la vie de Damien. Sauf que Joanna fait un double constat : d’abord que Julien lui manque, et ensuite que les bonnes choses qui lui arrivent sont finalement la conséquence directe des échecs subis ! Autrement dit, Julien, en lui portant malheur, lui a, en fait, porté chance : Julien est la chance de sa vie ! Rassurez-vous, braves gens, tout cela va bien finir ! Bien que prévisible, cette histoire ne sombre jamais dans le mièvre et le mielleux. Ce film est à la frontière de plusieurs genres : la comédie, le vaudeville et la romance. Mais surtout, il est mené tambour battant, avec un enthousiasme endiablé plein d’un humour ironique et distancié. Jamais on ne tombe ici dans le pathos habituel, ou la psychologie de bazar pour cinéaste se prenant pour Freud !... Non, c’est du bon cinéma, léger et badin, dont on a bien besoin pour oublier un tant soit peu les fureurs du monde et la pluie du côté de Saint-Emilion !


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    La chance de ma vie – film de Nicolas Cuche – 2011 –

    La chance de ma vie est un film qui n’est pas idiot, c’est déjà beaucoup, dans 

    chance

    ce monde où le nivellement par le bas est la règle. Le scénario est simple : un homme, Julien, (François-Xavier Demaison) se rappelle son enfance et sa jeunesse : toutes les filles qu’il rencontrait, il leur arrivait mille et un malheurs ! Et elles le quittaient. Pas moyen de former un couple !... Du coup il reste seul, devient conseiller conjugal, et se penche sur les difficultés des autres, à défaut de parvenir à résoudre les siennes… Et puis, il rencontre Joanna (Virginie Efira)… Youpi, la vie est belle ! Cette fois il y croit et les choses se passent bien. Le couple s’installe dans le bonheur tout rose des gens qui s’aiment, tout nouveau tout beau !... Hélas, le maléfice refait bientôt surface : misères, malheurs et échecs s’abattent sur la pauvre Joanna… Elle aussi, comme les autres, finit par quitter cet homme qui porte malheur. Le couple se sépare, une fois de plus dans la vie de Julien. Sauf que Joanna fait un double constat : d’abord que Julien lui manque, et ensuite que les bonnes choses qui lui arrivent sont finalement la conséquence directe des échecs subis ! Autrement dit, Julien, en lui portant malheur, lui a, en fait, porté chance : Julien est la chance de sa vie ! Rassurez-vous, braves gens, tout cela va bien finir ! Bien que prévisible, cette histoire ne sombre jamais dans le mièvre et le mielleux. Ce film est à la frontière de plusieurs genres : la comédie, le vaudeville et la romance. Mais surtout, il est mené tambour battant, avec un enthousiasme endiablé plein d’un humour ironique et distancié. Jamais on ne tombe ici dans le pathos habituel, ou la psychologie de bazar pour cinéaste se prenant pour Freud !... Non, c’est du bon cinéma, léger et badin, dont on a bien besoin pour oublier un tant soit peu les fureurs du monde et la pluie du côté de Saint-Emilion !


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  • sept-histoires-qui-reviennent-de-loin-170x251

    Sept histoires qui reviennent de loin - Jean-Christophe Rufin -

    « Sept histoires fortes, drôles, émouvantes »… ça c’est l’éditeur, Gallimard, qui le dit, et même qui l’écrit sur la quatrième de couverture. Normal ! Il faut bien faire du baratin pour vendre et convaincre le gogo, c’est vrai pour les livres comme pour les aspirateurs. Bref, ces sept histoires ne sont pas inintéressantes, mais il n’y a vraiment pas de quoi crier au génie. Certains s’étonneront peut-être que j’ose critiquer un auteur qui est membre de l’Académie française. A ce sujet, je voudrais vous faire remarquer qu’il y a assez peu de corrélation entre le talent littéraire et le fait de faire partie des Immortels ! Une foule d’écrivaillons oubliés ont fait partie de l’Académie Française, tandis que d’immenses écrivains : Zola, Maupassant, Céline, n’y ont jamais eu accès… Pour ma part, j’ai trouvé dans ce livre sept récits un peu laborieux, très inégaux. Je mets tout de même au-dessus des autres le récit intitulé Nuit de garde, dans lequel l’auteur (qui est médecin) décrit fort bien le tout premier contact d’un jeune interne des hôpitaux avec la mort d’un malade. Pour le reste, ce sont d’honnêtes récits, une sorte de récréation d’écriture d’un homme orchestre nommé Jean-Christophe Rufin, à la fois médecin, voyageur, diplomate, écrivain… En un mot, ce livre est loin d’être un bon livre. Mais attention, je n’assassine pas l’auteur ! Il a écrit tout de même d’autres œuvres, dont Rouge Brésil qui a obtenu le Prix Goncourt en 2001, après avoir également obtenu le Prix Interallié pour Les causes perdues en 1999. Cela étant, on rencontre souvent cette situation : lorsqu’un écrivain a été primé et reconnu, les éditeurs acceptent ensuite de publier un peu tout et n’importe quoi, le critère de publication n’étant nullement le talent, mais la renommée du nom ! ce n’est plus une affaire de littérature, mais une affaire  de fric et de relations personnelles. Tant mieux pour le portefeuille des auteurs, tant pis pour les lecteurs et dommage pour la littérature !... 


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    Le vent se lève – film de Ken Loach - 2006 -

    Ce film britannique sorti en 2006 a reçu tous les honneurs : Palme d’Or au festival de Cannes et une demi-douzaine de prix divers. Faut-il pour autant se prosterner devant l’œuvre pour ce seul motif ? Pour ma part, et suivant le précepte de Montaigne, « je donne mon avis, non comme bon mais comme mien ». Allez, je vois dis tout : le film nous présente une page particulièrement horrible et dramatique du conflit qui a longtemps opposé l’Irlande à la Grande-Bretagne. Nous sommes en 1920 en Irlande. Les soldats britanniques ont envahi l’Irlande pour mater, dans une répression brutale et sauvage, les velléités d’indépendance de l’Irlande. Un groupe de villageois, témoin des brutalités incessantes et des humiliations,  décide alors de créer une force armée. L’un d’eux, un jeune médecin qui se préparait à partir pour Londres, renonce à sa carrière pour rester parmi les siens, combattants irlandais. Tout le film sera une succession interminable d’attaques, d’embuscades, de fusillades, de tueries… La grandeur du film est nous montrer toute l’horreur de cette guerre fratricide, sans sombrer dans la polémique ou le message politique ou idéologique… C’est bien filmé, dans de somptueux paysages irlandais et dans le charme suranné des années 20. Par contre, le film sombre dans la caricature mélodramatique, avec des situations cornéliennes poussées à l’extrême, comme le cas de Damien, le jeune médecin contraint de fusiller son propre frère pour trahison !... Enfin, malgré les situations profondément humaines et dramatiques évoquées, ce film reste toujours froid, et le regard distancié du réalisateur ne permet pas de ressentir la moindre émotion, même devant les images les plus douloureuses. Mais globalement on a un bon film, qui montre bien la stupidité et la cruauté des conflits guerriers entre les humains. Rien que pour ça, il faut le voir.

     


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