• Si vos mômes sont des cancres à l'école et s'ils sont nuls en grammaire... ne leur balancez pas immédiatement des baffes à leur éclater la tête !... D'ailleurs, la loi interdit d'éclater une tête, même si elle est vide... Commencez déjà par faire mesurer votre quotient intellectuel : après tout, il tiennent peut-être de vous !  Et ça prouverait en outre, mieux que des tests ADN, que vous êtes bien leur père !... ou leur mère ! Je ne fais pas de sexisme, car la bêtise est assurément la chose du monde la mieux partagée !... Mais si votre QI est supérieur à 40, rassurez-vous, vous êtes aussi intelligent que la majorité des gens, même s'il n'y a pas de quoi vous vanter !... Il se peut alors que la grammaire soit mal enseignée à vos loupiots : un bouquin rébarbatif suffit à vous dégoûter à jamais des études et du savoir ! C'est pour ça que Jean-Louis Fournier a écrit un fabuleux ouvrage, intitulé : Grammaire française et impertinente. De quoi s'agit-il ? D'un livre de grammaire, pardi ! Mais au moins, cette grammaire s'appuie sur des exemples clairs et parlants, des mots qu'on retient, des mots qui font rire ! Alors forcément, les gosses apprendraient beaucoup plus vite, et retiendraient mieux, si la grammaire leur était ainsi enseignée... Mais trêve de bavardage, j'ouvre pour vous ce livre :

    Déjà l'auteur choisit de bons verbes, pour apprendre les conjugaisons :

    - verbes du premier groupe comme... péter ( qui fait au subjonctif imparfait : que je pétasse !... que nous pétassions !...)

    - verbes du 2è groupe comme... vomir (... nous eussions vomi, vous eussiez vomi, ils eussent vomi !...)

    - verbes du 3è groupe comme... mourir ( j'ai été mort... tu as été mort...!)

    Bien sûr, ces trois verbes sont entièrement conjugués, à tous les temps, dans le livre... En outre, toujours pour les verbes, l'auteur précise que le verbe choir, verbe défectif, n'existe pas à tous les temps et qu'il est très difficile à conjuguer par ailleurs ; il recommande donc de remplacer le verbe choir par le verbe se casser la gueule, dont le sens est très voisin !...

    - Complément circonstanciel de lieu : "Il fit choir le cercueil et le corps de son père roula sur le parquet".... le corps de son père roula où çà ?... Sur le parquet, complément circonstanciel de lieu du verbe roula.

    - Complément circonstanciel de temps : il répond à la question : depuis combien de temps, exemple : "Bernard commençait à se désintéresser de sa femme qui était entrée dans le coma depuis vingt ans". ... Depuis combien de temps la femme de Bernard est-elle dans le coma ?... vingt ans, complément circonstanciel de temps !

    - Nom commun : exemple : "la dinde de Noel n'était pas assez cuite, elle s'envola par la fenêtre" : dinde est un nom commun à toutes les volailles de la même espèce ( Mais toutes ne s'envolent pas quand elles ne sont pas assez cuites !)

    - Les noms masculins terminés en -el, -eau, font leur féminin en -elle

    exemple : - le contractuel a engrossé la contractuelle... le puceau n'a pas encore engrossé la pucelle !

    Et c'est comme ça dans tout le bouquin ! Si avec ça votre progéniture est toujours aussi nulle... alors là, un conseil refaites mesurer votre QI ! Ils ont pu se gourer la première fois ! Peut-être que vous êtes en-dessous de  40 !... Quoi qu'il en soit, ne perdez pas une minute...courez lire la grammaire française impertinente  de Jean-Louis Fournier ! Apprendre en se marrant, quoi de mieux ? ... et c'est publié chez le Livre de Poche : pas de quoi se ruiner !


    votre commentaire
  • Enfin un film qui dépasse les films plan-plan et les séries cul-cul des soirées-télé ! Joan Sfar est un tout jeune réalisateur, et il apporte un regard neuf sur le cinéma. Il ne se contente pas de "raconter une histoire", et il ne nous présente nullement ici une biographie de Serge Gainsbourg. Il nous offre un spectacle filmé qui ressemble à un kaléidoscope : tout s'y mêle en couleurs variées, changeantes et intenses... Des bribes de la vie de Gainsbourg, depuis le moment où il s'appelait Lucien Ginsburg, petit juif portant l'étoile jaune, et apprenant le piano sous la dure férule de son père pianiste de bar,  jusqu'au Gainsbarre de la fin, démoli par le tabac et l'alcool (fin que le film pourtant ne nous montre pas). Entre ces deux pôles, entre l'alpha et l'oméga de cette existence, Sfar nous montre les facettes tourmentées d'un homme exceptionnel, trouble et génial, timide et provocateur, laid et séducteur, adulé et décrié... La chronologie en prend sérieux coup, mais ça n'a pas d'importance : chaque séquence fuse comme un tableau nouveau sans qu'un enchaînement soit nécessaire.  Un peu comme dans un feu d'artifice. Tout n'est pas réussi pour autant. Commençons par ce que je trouve positif : le jeu d'Eric Elmosino dans le rôle de Gainsbourg est parfait, ainsi que le personnage de "la sale gueule", double caricatural de Gainsbourg avec un nez immense et de gigantesques oreilles !... Ce "double" est l'occasion de dialogues entre Gainsbourg et sa "sale gueule", c'est original et intelligent... Un bon point aussi pour Laetitia Casta, excellente en Brigitte Bardot très crédible... Par contre, il y a des ratages patents : Boris Vian, qui était maigre, presque émacié est représenté par un homme mûr plutôt baraqué : nul ! Pas fameux non plus, le rôle de Jane Birkin, interprété par la regrettée Lucy Gordon, qui s'est donné la mort l'an dernier dans son appartement parisien , à l'âge de 28 ans... Pas terrible encore, il faut le dire, le personnage de Juliette Gréco... Et enfin, le pire est le rôle de France Gall, joué ici par la pourtant excellente et belle Sara Forestier ! Sauf que France Gall, petite lycéenne couvée par son papa, avait 16 ans au moment de Gainsbourg, et que donner ce rôle à Sara Forestier qui a 24 ans et que l'on a déguisée en ado nunuche, c'est un loupé total ! Pauvre Sara Forestier, elle mérite mieux que ça !... Mais n'en tenons pas rigueur au réalisateur, c'est un jeune et il a encore des choses à apprendre ! Mais il a du talent, de l'originalité,  c'est déjà beaucoup et il est riche de promesses cinématographiques...  Bilan de ce film : malgré quelques incohérences et les ratés de casting,  "Gainsbourg" a le mérite de sortir des sentiers battus et de nous offrir une vision originale et neuve sur un artiste majeur du 20è siècle. Un film à voir sans barguigner.


    votre commentaire
  • Les lectures, tout comme les jours, se suivent et ne se ressemblent pas ! Ainsi, voici ma première déception de l'année avec cet épouvantable récit intitulé Requiem pour Cézanne ! Le roman, publié en 2006,  se voudrait un polar, et n'est qu'un ramassis laborieux d'anecdotes futiles sur le vie des peintres au temps de Cézanne ! L'auteur veut faire son malin en nous étalant à longueur de pages des noms célèbres : Cézanne, mais aussi Picasso, Matisse, Emile Zola. Autour d'eux gravitent des marchands de tableaux aux noms connus : Durand-Ruel et d'autres ! Et que croyez-vous qu'il arriva au début du livre ??? Je vous le donne en mille : un cadavre bien sûr ! Bingo,vous avec décroché le jackpot !... Et pour ajouter du piment à ce cadavre, voici qu'on trouve dans la rue un tableau représentant un portrait de Zola !!! ça alors ! ça fait rêver le populo !... Et suite à ces découvertes : le cadavre et le tableau, la jeune Lalie, héroïne du polar, se livre à l'enquête en compagnie des policiers !... Moi, ces niaiseries bêtasses m'ennuient profondément ! La vie de Cézanne,de Picasso, de Zola, ce sont de belles aventures, ce sont de vraies vies que l'on peut lire dans les biographies qui leur sont consacrées ! Inutile d'y ajouter de la mauvaise soupe romancée, et une rataouille d'anecdotes aussi imbécles qu'invraisemblables ! Et  Histoire de jouer les intellos brillants, l'auteur s'est fendu d'une citation de Baudelaire en exergue à son bouquin ! Comme s'il suffisait d'une citation poétique pour faire un livre intelligent !  Non, franchement, la vie est trop courte pour perdre de précieuses heures à lire de pareilles âneries ! C'est long, c'est indigeste, c'est lourdingue, c'est bête, c'est chiant et pire encore !... Mais si ça vous tente de vous plonger là-dedans, c'est édité chez Belfond et ça coûte près de 20 euros ! Mais ne m'avouez jamais que vous l'avez acheté, ça me ferait de la peine...


    votre commentaire
  • Et dire que je me faisais une joie de déjeuner aujourd'hui avec des amis chers ! En plus, le repas promettait d'être grandiose, jugez vous-même : caviar à volonté, champagne millésimé et danseuse nue au dessert ! Après tout, on a le droit de croire au Père Noel même en janvier !... Et puis une sordide gastro-entérite me bloque chez moi, gastro que je dois à ma nièce Anne et à sa tribu, merci encore, tu ne l'emporteras pas en paradis, Anne, c'est Tonton Bob qui te le dit !!!... Mais je me console en rédigeant ce compte rendu du livre de Cavanna : Coups de sang... C'est  un fabuleux bouquin, qui n'est pas un roman, mais un recueil de chroniques bien senties, dans lesquelles Cavanna pousse de terribles coups de gueule contre les méfaits de l'universelle connerie humaine ! Le livre date de 1991, mais il est toujours, hélas, d'actualité. Tout y passe : l'imbécile corrida et les souffrances infligées au taureau au nom de la tradition  des cons... la vivisection... la pollution dont on crève... les fausses sciences des sectes de tout poil, les magouilles du sport, l'imposture de l'art moderne,  le crétinisme de la télévision... la couillonne réforme de l'orthographe... Inutile d'analyser ce livre, il suffit d'en citer quelques courts extraits pour donner le ton :

    " La télé est indigente à cause des exigences de la publicité ; la course à l'audimat, au plus grand nombre de téléspectateurs c'est à dire aux plus cons, conduit à se mettre à plat-ventre devant le "con moyen" tout puissant, et c'est l'avalanche de jeux ineptes, d'horoscopes, de gourous, de concours navrants où l'on appâte le gogo avec un étalage de clinquant de supermarché."

    " La publicité s'adresse aux imbéciles. Et aux brutes. Toujours. Elle ne fait pas le détail. Elle doit obtenir un effet maximum sur le plus grand nombre. La publicité est le plus puissant des agents de nivellement par le bas et d'abrutissement du populo."

    Rappelons que François Cavanna dirigea dans les années  60 le journal satirique "Hara-Kiri" qui fit les délices de mes loisirs étudiants... Une anecdote lointaine : un jour, je demandai à ma mère qui allait faire des courses de m'acheter Hara-Kiri Mais en arrivant chez le libraire, elle avait oublié le titre ! Elle demanda alors "Je voudrais le journal bête et méchant!" Et elle obtint Hara-Kiri !...

    Lisez Cavanna, on ne l'entend plus guère ! Dame, c'est que les années ont passé pour lui aussi et que la roue tourne pour tout le monde... Cavanna, né en 1923, aura 87 ans en 2010. Cavanna,  c'est encore mieux qu'un écrivain, c'est un grand bonhomme. Et s'il fait hurler tant de monde, c'est seulement parce que les imbéciles sont majoritaires. Cavanna le dit d'ailleurs avec cet aveu lucide et désespéré : "Et bon, vous avez gagné. Les cons gagnent toujours. Ils sont trop."


    votre commentaire
  • Ouf ! On en a enfin fini avec les réveillons à répétition ! On bouffe, on s'empiffre ! Trop ! Et du coup, on dort mal ; on prétend "faire la fête" et on se sent plus mal que lorsqu'on ne la fait pas ! C'est quand même con, non ?... Le pire, ce sont les tonnes de cadeaux inutiles qu'on peut échanger les uns et les autres ! Les petits-enfants ou petites-nièces gavés de toutes les saloperies en vente chez Toy's Rus ! Que des trucs en matière plastique, vendus à prix d'or, qui seront bousillés avant trois mois ! Quel gaspillage ! Les grandes surfaces m'emmerdent tout le mois de décembre avec Petit Papa Noel et Douce Nuit qui tournent en boucle et me cassent les oreilles !... Pendant ce temps, dans les banlieues, des gens dorment dans leur bagnole parce qu'ils n'ont que ça comme toit !... Pendant ce temps-là aussi, j'ai perdu trois semaines d'écriture ! Ce que je dis là n'a aucun rapport avec "L'Anneau du pêcheur", mais il fallait que ce fût dit ! D'ailleurs, mes lecteurs et lectrices fidèles auront remarqué que je n'ai pas écrit grand-chose depuis la mi-décembre ! Revenons à l'Anneau du pêcheur. Ce livre de Jean Raspail ne brille pas par l'originalité du propos. Il surfe sur le vague des histoires vaguement religieuses, avec plein de trucs mystérieux, plein de secrets millénaires, de rites mystiques, de croyances et de crédulités bêtasses ! Je l'ai remarqué, le gogo adore ça ! Alors Jean Raspail lui en donne, au gogo, du merveilleux ! ... Ainsi, de chapitre en chapitre, on alterne les années 1400 et les années 1990. Pourquoi cette alternance ?..Figurez-vous qu'au début du roman, des gendarmes en patrouille dans un village du sud-ouest de la France, surprennent deux individus en pleine nuit, dans une église en ruines ! Vous voyez tout de suite comment on appâte le gogo : tout y est :...la nuit.. l'église en ruine... les types bizarres qui semblent se livrer à un rite...  !  Après cette page inaugurale, on plonge dans les années 1400 ; on assiste à toutes les magouilles autour de la désignation des papes. On assiste au clivage qui conduit à élire un pape à Avignon, un autre à Rome ! Qui est le vrai ? Qui est le faux ! Et on finit par comprendre que le pauvre vieillard dans l'église en ruine est le successeur contemporain du pape Benoît d'Avignon ! Une sorte de rival ou de concurrent du pape romain ! En fait, depuis des centaines d'années, une bande de fans, restée fidèle au pape d'Avignon, continuait de désigner des papes clandestins dans le sud-ouest de la France : une sorte de schisme ! Bien sûr tout ça tourne autour des Templiers, et de leur fameux trésor supposé mais jamais trouvé ! Jean Raspail nous emmerde avec d'interminables détails sur la papauté au 15è siècle...  Mais surtout, il y a quelque chose d'effrayant dans ce livre : c'est l'acharnemant des gens qui "ont la foi" A voir la rage que ce groupe met à élire des papes, pendant des centaines d'années.... ça me terrifie ! Car il en est ainsi de toutes les religions : elles tuent les Infidèles ! Malheur à celui qui ne croit pas!...et l'Inquisition n'est jamais très éloignée de la foi. Il n'est pire ferment de haines et de divisions que les religions. Ce livre en est une illustration, une de plus.


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires