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Littérature et écriture, dans les thèmes suivants : récits et nouvelles - souvenirs - chroniques - critiques littéraires et cinématographiques - humour - poésie - voyages et balades -

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Werther, ce soir - Patrick Cauvin -

Faut-il désespérer de la littérature ? Ou désespérer du public ? Telle est la question qui me taraude après avoir refermé (à jamais) ce roman nullissime de Patrick Cauvin, rédigé par un écrivain qui n'a rien à dire mais qui, hélas, le dit quand même... De quoi s'agit-il ici ? En fait d'une très banale histoire de cul, comme il s'en noue tous les jours et partout : un homme croise une femme, il flashe sur elle, il la veut ! A partir de là, ça peut finir par un viol ou par un mariage, selon que la convoitée est réticente ou consentante. Bien entendu, un écrivain tel que Cauvin ne saurait se résoudre à cette alternative, et dans son bouquin, ça va finir par un coup de revolver létal : faut bien ça pour que le lecteur en ait pour son pognon ! Et comme une histoire de cul serait bien fade si elle se déroulait entre une caissière de supérette et un magasinier de Carrefourama, Notre Cauvin, là encore, se surpasse en créativité banale : L'histoire ne réunira pas  deux prolos de base, que nenni ! Non ! On dira d'abord que ce n'est pas une histoire de cul, mais un Grand Amour, avec un grand G et un grand A ! Et puis on va donner de la noblesse aux protagonistes de cette copulation littéraire : Elle, c'est Charlotte, une descendante de Werther, et lui c'est Orlando Natale (on dirait une marque de haricots espagnols !) et il est ténor d'Opéra ! Tout de suite ça rend les étreintes moins vulgaires ! Non content de ça, Cauvin saupoudre là-dessus de lourdes références musico-culturelles autour de Goethe et Massenet, c'est du dernier chic on l'aura  compris !Curieusement pourtant, cette prétention à un envol vers les cimes se casse lourdement la gueule dans des phrases triviales, dont voici quelques échantillons gratuits :

- De l'index il tourna le bouton du poste de radio dans l'obscurité ; Ses yeux tombèrent sur la pendulette digitale : 1h07 ( c'est précis !!!)

- Elle jeta sur le lit les achats du jour : quatre paires de bas, une cartouche de cigarettes blondes et un dictionnaire italien de deux kilos.

Autre registre : on tombe aussi sur de fréquents morceaux de bravoure  au style à la fois pompeux, grandiloquent, pompier et circonvenu à la fois :

- Ils dîneraient au Lido... et reviendraient avec le canot à moteur... ils feraient l'amour comme chaque soir, à en mourir, puis elle écouterait Orlando dormir avant de sombrer elle-même dans le silence noir.

- Carola se dresse, ses deux bras formant avec son corps un parfait angle droit. Ses deux mains broient la crosse et le trait de feu coupe la salle. Le choc soulève à demi Natale qui hurle sous la douleur. La chanteuse voit l'éclatement de la chair sous la toile de la chemise.

Je n'en dis pas plus, la coupe est pleine ! Werther ce soir ? non merci ! Comme dirait Coluche : "... Ils le vendent, ça ? ..."

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