Par Robertcri
C’est incroyable comme la mièvrerie passionne les foules ! Une odeur de gingembre, livre publié en 1977, fait partie de ces innombrables romans à la con. Je ne vois pas de terme plus correct et plus adapté, hélas, pour cette historiette cul-cul la praline. Une odeur de gingembre est un livre con de bout en bout, de la page 1 à la page 383. C’est dire que dans ce bouquin, la connerie a la vie dure ! De quoi que ça cause ?... Attendez, j’y arrive : Donc, une jeune femme, Mary, sorte de pucelle écossaise effarouchée, naïve et de la meilleure éducation, vogue vers la Chine sur un bateau. Nous sommes en 1903. Le trajet est long, plusieurs mois, c’est assez long pour que le capitaine la courtise vaguement. Elle, elle baisse les yeux pudiquement, évidemment ! Je vous l’ai dit, elle a ce qu’on appelait alors une bonne éducation. Et quand on a une bonne éducation, on ne baise pas avec le premier venu, même s’il est commandant d’un navire. En tout cas, on y met les formes !... De toute façon, si elle va en Chine, c’est pour y retrouver le fiancé que sa famille lui destine, et qu’elle n’a rencontré qu’une fois en Ecosse ! Finalement, elle arrive en Chine… Je vous passe les détails, sachez seulement qu’elle retrouve son fiancé. Ils se marient vite fait. Lui, il lui dit « vous » mais la met en cloque, avant de retourner à d’autres amours moins coincées. Elle, enceinte (original, hein !), donne naissance à un enfant (très original, hein !). Du coup, elle, qui s’ennuie (original, hein !), se fait mettre par un Japonais (très original, n’est-ce pas !)… Bien entendu, ça ne rate jamais dans les romans à la con, elle est enceinte à nouveau. Mais le mari, l’officiel, qui était par monts et par vaux, prend très mal son statut de nouveau cocu. Il fout Mary dehors et lui enlève son enfant ! Mary chiale ! Les bonnes femmes, dans les romans à la con, ça aime, ça baise éperdument, de préférence avec un homme cavaleur, ça pond et ça chiale !… Mary pond donc un deuxième chiard, qui est illégitime celui-là, et qu’on lui enlève encore (décidément !). Comme vous l’imaginez, elle chiale derechef… Mais elle rebondit, quitte la Chine pour le Japon, où elle devient une femme d’affaires… Et ça continue comme ça, cahin-caha, sans le moindre intérêt, jusqu’au mot fin où l’on pousse un énorme OUF de soulagement ! Au niveau de la forme, c'est également très pénible à lire, puisque les chapitres sont des lettres : lettre de Mary à sa mère... lettre de sa mère à Mary... lettre de Mary à une amie, etc... Hyper-chiant !... C’est le genre de bouquins qu’on trouve chez France-Loisirs, un truc à l’eau de rose, assaisonné ici avec un peu de gingembre, pour donner un parfum chinetoque à cet exotisme de pacotille. Pourtant, ce roman n’a rien à voir avec la rose et le gingembre, il est beaucoup plus proche du navet ! Et toc !
Bio : Oswald Wynd est un écrivain écossais, né en 1913 au Japon En 1932, avec ses parents, il retourne en Ecosse. Pendant la deuxième guerre mondiale, il travaille dans les services secrets, du fait qu'il parle anglais et japonais. Après la guerre, il revient en Ecosse, où il vivra jusqu'à la fin de sa vie, pondant pas mal de romans. Il meurt en 1998, et cette triste nouvelle, malheureusement commune à beaucoup de monde, a un côté positif : plus jamais il n'écrira un nouveau navet, du genre Odeur de Gingembre ! A quelque chose la mort est bonne...
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