Quatre premiers romans - Rentrée littéraire 2010 -

 Une fois n'est pas coutume, je ne vous livre pas aujourd'hui une critique littéraire mais une chronique... Explication : à l'occasion de la rentrée littéraire 2010, je vous communique ici mes coups de coeur intuitifs, je veux dire par là qu'il s'agit de mes impressions personnelles à propos de quatre romans, qui sont tous des "premiers romans" : des auteurs nouveaux donc, peut-être prometteurs... Attention, je n'ai pas encore lu ces livres, et mon opinion est donc très relative, fondée sur ma perception des sujets, des histoires... Je changerai peut-être d'avis après les avoir lus... Voici donc ces quatre romans :

• LE FRONT RUSSE, par Jean-Claude Lalumière (éditions Le Dilettante) : un jeune fonctionnaire trouve un poste au Quai d'Orsay. C'est le Ministère des Affaires etrangères, et notre freluquet se prend à rêver qu'il pourra ainsi voyager... Effectivement le voici envoyé sur le front russe !... sauf que le front russe, dans le jargon administratif, désigne un obscur service situé à Paris dans le 13è arrondissement ! Notre jeune fonctionnaire va connaître alors la désillusion, se heurtant aux méandres tortueux de l'Administration avec un grand A. Un bouquin pétri d'humour, vous savez, cet humour qui permet de parler vrai, mine de rien, en ayant l'air de rigoler...

• LES ASSOIFFEES, par Bernard Quiriny (Seuil) : En 1970, une brutale révolution met fin au gouvernement des Pays-Bas. La révolution s'étend, gagne la Belgique ; finies les querelles entre Wallons et Flamands, car voici un nouvel Empire Belge qui s'est mis en place, un empire qui a pris la forme d'une... dictature féministe ! Et dans ce contexte étrange et original, arrive une délégation d'intellectuels français en visite officielle... ça promet !...

• DU PLOMB DANS LE CASSETIN, par Jean-Bernard Maugiron (éditions Buchet-Chastel) : Victor a été toute sa vie ouvrier dans l'imprimerie. Au moment de sa retraite, on lui demande d'écrire un article sur son métier... C'est l'occasion pour lui d'évoquer son existence, avec ses joies et ses peines, tout en parlant de son métier. Ce premier roman est aussi un témoignage, un document sur l'imprimerie et la presse, dans un univers qui a désormais basculé dans l'informatique, laquelle a signé la mort des métiers traditionnels de l'imprimerie ; un roman où se trouvent mêlées l'émotion et l'information, une belle occasion de lire et de s'instruire...

• LIBRE, SEUL ET ASSOUPI, par Romain Mannery (éditions Diable Vauvert) : Un jeune diplômé en Lettres montre peu d'empressement à trouver un job et parasite ses parents qui finissent par le mettre à la porte. Va-t-il enfin se prendre en main ? Que nenni ! Il retrouve une ancienne copine de fac, se lance dans une colocation hasardeuse, et commence une longue errance vagabonde, sans but précis, sans objectif de carrière. Ce roman, cynique et espiègle, met en exergue un point souvent ignoré, voire tabou : on peut être intelligent et diplômé, sans être pour autant dévoré d'une ambition carriériste. On peut être jeune et ne pas avoir des dents qui râclent la moquette... A la brillante carrière, n'a-t-on pas le droit de préférer les charmes de l'oisiveté ?

Bonnes lectures à toutes et à tous !...