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Littérature et écriture, dans les thèmes suivants : récits et nouvelles - souvenirs - chroniques - critiques littéraires et cinématographiques - humour - poésie - voyages et balades -

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Le Voyage d'hiver - Amélie Nothomb -

 De tous les romans d’Amélie Nothomb, Le Voyage d’hiver est probablement le plus mauvais. L’histoire ne manque pourtant pas d’originalité. Un employé d’EDF, prénommé Zoïle, lors d’une intervention dans un appartement glacial de Paris, rencontre une très jolie femme, Astrolabe, laquelle héberge une autre femme, écrivain à succès, mais fragile et même débile, fort laide de surcroît… qui s’empiffre en grognant de plaisir et qui se nomme Aliénor… Notre Zoïle tombe immédiatement amoureux de la belle Astrolabe, mais cette dernière joue les frigides et se refuse… Pour les quelques baisers qu’elle accorde, elle exige qu’ils aient lieu en présence d’Aliénor… Zoïle imagine alors un scénario diabolique pour venir à bout de la résistance d’Astrolabe : il offre aux deux femmes un déjeuner dans lequel il a glissé des champignons hallucinogènes … S’ensuit pour les trois protagonistes un trip d’enfer, au cours duquel, hélas, Astrolabe se refuse encore… Zoïle fait alors le constat suivant : puisqu’Astrolabe, qui est la perfection sur la terre, se montre si décevante, le reste de l’humanité ne mérite même pas de vivre ! Notre héros décide donc prendre les commandes d’un avion de ligne, et le jeter sur la Tour Eiffel, parce qu’elle a la forme d’un A, comme Astrolabe, et que Eiffel l’a construite ainsi en hommage à une femme aimée prénommée Amélie… Voilà, c’est tout… Et malgré l’originalité du scénario, on n’entre pas dans cette histoire comme on le fait habituellement dans d’autres romans de Nothomb… L’écriture ici est artificielle et laborieuse, on dirait un travail de commande, pour fournir à l’éditeur le roman annuel qu’il attend et que, sans doute, il exige… Par contre, on retrouve bien entendu dans ce bouquin les thèmes chers à Amélie et qui reviennent chaque fois, à savoir la beauté et la laideur, thèmes sur lesquels Amélie Nothomb dit toujours  des choses pleines d'un  bon-sens cruel … Petit extrait sur ce sujet :

« Si je voulais que mon acte soit en rapport avec Astrolabe, il me fallait détruire de la beauté. D’ailleurs détruit-on autre chose ? Il n’est pas d’exemple humain d’attentat contre la laideur. Elle ne passionne pas assez pour justifier tant d’effort. L’extrêmement moche ne suscite qu’une indignation stérile. »

En résumé, ce Voyage d’hiver n’est pas du meilleur cru. Mais ce n’est pas de la bibine non plus.  Et puis, avec 130 pages écrites assez gros, on est loin des pavés logomachiques  de 800 pages façon Victor Hugo, Proust ou best-sellers amerloques. On peut donc le lire sans dommage, et on n’aura pas perdu beaucoup de temps, c’est déjà ça. 

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R
Et pourtant oui, je lis Nothomb souvent avec plaisir ! Incontestablement, ça se lit mieux que Dante, et les dialogues sont enlevés. Son grand mérite est aussi de dire et redire sans cesse des choses simples comme : "la beauté c'est beau et la laideur c'est laid"... Moi, quand je dis ça, ça me vaut de nombreuses volées de bois vert ! Je suis donc heureux de voir qu'Amélie Nothomb peut écrire ce que je ne peux pas dire...
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S
Ton texte laisse entendre que tu as lu tous les romans de Nothomb ! Quel courage ! et quelle perte de temps. Si tu privilégie le court, ils donc plutôt Tanguy Viel, Arnaud Cathrine ou Modiano.
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