Eklablog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Littérature et écriture, dans les thèmes suivants : récits et nouvelles - souvenirs - chroniques - critiques littéraires et cinématographiques - humour - poésie - voyages et balades -

Publicité

La solitude des nombres premiers - Paolo Giordano - 2009

 La solitude des nombres premiers, publié en 2009, est assurément un roman magnifique, qui émerge avec bonheur dans l’univers dégoulinant de bêtise sirupeuse des Harlan Coben et autres Musso médiatiques à l’usage des masses. Mais avant même de parler du livre, je veux d’abord rendre un hommage appuyé à Nathalie Bauer, la traductrice. C’est elle qui a traduit ce roman italien de Paolo Giordano. Et Nathalie Bauer nous offre un texte écrit en un français parfait, fluide, précis, sensible. A aucun moment, on ne sent l’approximation d’une traduction : c’est du grand art, bravo Nathalie Bauer !... Venons-en au roman lui-même, et d’abord, pourquoi ce titre ? Rassurez-vous, on a bien affaire ici à un vrai roman, et non à un ouvrage ardu de mathématiques. Je vous explique : si votre Q.I est supérieur à 80, ce qui est votre cas puisque vous lisez mon blog, vous savez qu’il existe des nombres premiers, par exemple 17, 19, 67, 83, etc... Certains sont très proches, comme 17 et 19… Mais,  si proches que soient 17 et 19, ils sont pourtant irrémédiablement séparés par le nombre 18… Le roman de Paolo Giordano va épouser cette logique mathématique, et nous raconter l’histoire de deux êtres, Alice et Mattia, qui sont un peu comme ces nombres premiers : dès l’école primaire, ils ont des points communs, comme peuvent en avoir deux nombres premiers.  Alice et Mattia se sentent proches, prisonniers l’un et l’autre d’une solitude radicale. Alice est handicapée par une jambe brisée qui s’est mal remise, Mattia est isolé dans son amour fou des mathématiques qui le condamne à l’incompréhension des autres. Tout au long de leur enfance et de leur adolescence, ils se frôlent, se côtoient, mais sans parvenir jamais à effacer complètement cette distance qui sépare toujours deux nombres premiers si proches soient-ils…  Devenus adultes, ils sont séparés par les vicissitudes de la vie. Alice a connu un médecin, Mattia est parti loin, il enseigne les mathématiques… Chacun fait comme s’il avait oublié l’autre. Mais peuvent-ils être éloignés durablement ? Un jour, Mattia reçoit une lettre : elle est signée d’Alice. Elle l’appelle, il accourt. Mais selon la logique mathématique, deux nombres premiers, même très proches, sont toujours séparés au moins par un nombre pair… Entre 17 et 19, il y aura toujours le nombre 18… Qu’en sera-t-il pour Mattia et Alice ?... Echapperont-ils à cette caractéristique implacable ?... hé ! hé ! Achetez le livre, et vous le saurez.  Un dernier mot : l’écriture est belle, et le roman est découpé à la façon d’un puzzle, chaque chapitre étant plus particulièrement consacré à un personnage. Mais comme les personnages ne sont pas très nombreux, on s’y retrouve très bien. Un beau livre, un bon livre, comme on en trouve assez peu.  Il est publié chez Seuil et vaut 21 euros.

Bio : Paolo Giordano est né à Turin en 1982. Fils d’un père gynécologue et d’une mère enseignante, c’est un écrivain italienqui vit à San Mauro Torinese. En 2008, âgé de 26 ans, il publie son premier roman La solitude des nombres premiers, qui reçoit le prestigieux Prix Strega. C’est aussi un scientifique accompli auteur d’une thèse sur les propriétés des quarks. Quoi qu’il en soit, Paolo Giordano est un auteur à suivre.

Publicité
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article