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Littérature et écriture, dans les thèmes suivants : récits et nouvelles - souvenirs - chroniques - critiques littéraires et cinématographiques - humour - poésie - voyages et balades -

La Mort Viennoise - Christiane Singer -

Heureusement que je suis d'un naturel résolument optimiste et que, grâce à Carrefour je positive ! Car de livre en bouquin, mes lectures sont en ce moment une longue suite d'histoires fadasses, compliquées, sans intérêt aucun. "La Mort Viennoise" n'échappe pas à cette triste séquence ! Nous sommes à Vienne, en Autriche, dans les années 1670 et des poussières... On trouve là des gueux, toute une engeance de pauvres au milieu de l'ordure et des immondices qui jonchent les rues d'alors... Dix pieds plus haut, aux fenêtres des maisons, ce sont les bourgeois qui contemplent cette lie humaine.. et puis, au château, il y a les nobles : le comte de Zizendorf et sa clique, une bande de têtes à claques qui jacassent dans leurs salons et se livrent aux futilités assez stupides des oisifs, du moins quand ils sont riches . Et ça donne ceci :

" Le maître de céans désigna en souriant le comte de Zinzendorf, à la tâche honorifique du découpage. Celui-ci, prompt à s'exécuter, offrit à l'admiration de tous sa maestria désinvolte dans le maniement du couteau. Seul un imperceptible frémissement de ses narines trahissait ce sensuel contentement qu'il éprouvait à trancher. Le fumet, jusqu'alors captif, répandit son envoûtement. Un jeune cousin de seize ans, Mathias, dévorait des yeux cette eau-forte animée et vigoureuse, digne d'illustrer le manuel des convenances de Trincier dont les préceptes exigeants l'obsédaient ; la fonction de découper compte parmi les plus nobles ; celui qui l'assume doit lui-même être noble, droit, bien proportionné, doté de bras droits et solides, de mains légères..."

J'ai pitié du lecteur, je n'en cite pas davantage ici.  L'histoire, qui n'en est pas une, continue ainsi, page après page, autour de la vie d'un nommé Johannes sans le moindre intérêt, et on se demande sans cesse quand l'auteur va enfin nous narrer quelque chose qui puisse nous captiver... mais rien ne vient, jamais. Cà et là, on trouve quelques thèmes qui semblent obséder l'auteur : l'urine, la pisse sont cités une bonne dizaine de fois dans le bouquin, à tout propos, ainsi que les immondices de toutes sortes !... Arrive le chapitre VII intitulé La Peste. On se dit que, enfin, il va y avoir du dramatique ! Perdu ! On ne trouve que quelques descriptions de tombereaux de cadavres ; et je ne sais pas comment fait l'auteur, mais les cadavres sont toujours des femmes, leurs jupes toujours relevées et elles montrent constamment des pubis post mortem !  Que se passe-t-il pendant la peste ? Rien, sinon que les riches fuient la ville, pour échapper au Mal, et pour que les pauvres puissent mourir tranquillement entre eux, en ville ! Johannes, le héros, qui fait partie des riches, part, en laissant pourtant sa femme Eléonore, laquelle, bien que riche, a décidé de rester en ville... La peste terminée, les nantis reviennent, Johannes retrouve Eléonore, mais celle-ci s'amourache d'un médecin... Enfin, après un dernier "clapotis d'urine" page 216, le roman s'achève, parce qu'il faut bien que tout finisse, même les mauvais livres ! Le style pompier de la fin mérite d'être cité :

" L'avenir appartient aux punaises et aux cloportes, ou à ceux qui, comme moi, sont nés d'un croisement entre les deux. L'obscur, l'humide, voilà où il fait encore bon se tenir. Fentes et caves, trous et souterrains, boyaux, lézardes, voilà où s'est nichée la vie. Voilà d'où elle essaimera aujourd'hui et demain. - Ah ! tais-toi, cria Johannes, je veux ma part de lumière !"

Bio : Christiane Singer est née à Marseille en 1943. Elle est décédée le 4 avril 2007 à Vienne en Autriche. Ses parents étant originaires d’Europe Centrale, elle vit d’abord en Suisse et en Allemagne, avant de s’établir près de Vienne en Autriche. Lectrice à l'université de Bâle, puis chargée de cours à l'université de Fribourg, elle suit également les cours de Durckheim, un disciple de Jung.  Elle se fait connaître à l’âge de 22 ans avec « Les cahiers d’une hypocrite » paru en 1965. Auteur d’une vingtaine d’ouvrages, elle reçoit le Prix des Libraires en 1978 pour "La mort Viennoise",  et le Prix Albert Camus en 1988 pour "La Divine Tragédie". Epouse du comte von Thurn-Valassina, elle habitait dans son château médiéval de Rastenberg près de Vienne, où elle se consacrait depuis plusieurs années à ses activités littéraires. Atteinte d’un cancer, elle rédige en 2007 "Derniers fragments d’un long voyage" qui retrace sa douloureuse épreuve de sa maladie.

<span-headline></span-headline><span-headline></span-headline><span-headline></span-headline><span-headline></span-headline>Œuvre Les Cahiers d'une hypocrite, 1965

 

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