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Littérature et écriture, dans les thèmes suivants : récits et nouvelles - souvenirs - chroniques - critiques littéraires et cinématographiques - humour - poésie - voyages et balades -

L'Empreinte du Dieu, par Maxence van der Meersch, 1936

Prix Goncourt en 1936, L'Empreinte du Dieu est une histoire abracadabrantesque, qui tient à la fois du mélo larmoyant, de la bluette pleurnicharde et de la série TF1 à rebondissements ! C'est donc, en gros, une histoire de culs (je mets le mot au pluriels) qui vire au drame dans toutes les directions... Allez, je vous raconte : L'histoire se passe dans le nord de la France, juste à la frontière de la Belgique. Un écrivain  à succès, Domitien van Bergen, a épousé sa nièce Wilfrida, et ils coulent des jours heureux... Or Wilfrida avait une jeune soeur, Karelina, dont on devine  dès la page 2 qu'elle a toujours été secrètement amoureuse  de son tonton !.. Comme c'est une fille sympa, et pas salope pour deux ronds,  elle se résigne, et finit par donner sa main (et le reste aussi !) à Gomar, un abruti de la France profonde rurale, qui bientôt se révèle une brute, qui bat Karelina, boit beaucoup (pas de l'eau, vous l'avez compris !) se livre à la contrebande du tabac entre la France et la Belgique... Or, le tonton, informé des malheurs de sa nièce Karelina, l'arrache à la maison de son bourreau légal, et l'emmène à Anvers ; là-bas, Karelina vit entre Domitien et Wilfrida... Mais, la proximité aidant,  elle devient encore plus amoureuse de son tonton Domitien, puis s'enfuit pour échapper à ce penchant libidino-sentimental.. Domitien, qui ne comprend pas ou fait semblant, va la rechercher, et tandis qu'il la ramène, elle lui avoue son amour ! Il la croit sur parole, et pour lui montrer que c'est réciproque, il la ... oui, crac-crac !.. Et comme dans tous les romans à deux balles, un seul coup suffit : Karelina est enceinte !... Et elle vire son mari,  et ça tombe bien, car ce connard de Gomar, a chopé 8 mois de taule pour contrebande...  L'épouse légitime, Wilfrida, apprend cette histoire au cours d'une grande scène d'aveux déchirants et pathétiques style "Plus belle la vie", mais elle n'en veut pas à Karelina, car elle se sent coupable, elle, de ne pas avoir donné un enfant à Domitien ! Compliqué, hein ; tout ça ! .. Attendez, c'est pas fini ! Car Gomar sort de prison, et vient rechercher sa femme, Karelina... Il échoue car Domitien, l'écrivain mari de Wilfrida et amant de la petite Karelina, lui fout la pâtée... On se croit débarrassé de lui, mais que dalle ! Cette brute épaisse revient et sur la route, la nuit, il abat Domitien d'un coup de revolver avant de prendre la fuite ! Et là encore, comme pour l'histoire de cul, un coup suffit : tué net le Domitien ! Il laisse deux femmes éplorées : Wilfrida sa femme, et Karelina, sa maîtresse nièce, maman désormais d'une petite Domitienne devenue orpheline, du coup (de feu !) !... Bon, je vous fais grâce de la fin.. Mais vous sentez bien, je pense, que Wilfrida, qui n'a pas eu d'enfant, va s'enticher de la petite Domitienne ! Bref, du pur feuilleton !  A noter que cette histoire est entrelardée de longues descriptions des paysages du nord, qui encombrent l'e récit de détails inutiles, mais qui forment de belles parenthèses presque poétiques dans cette histoire totalement invraisemblable et où tous les personnages sont pétris de doutes, de remords, de culpabilité judéo-chrétienne, dans une ambiance lourde et pesante... Mais au bout du compte, ce prix Goncourt, franchement désuet, est représentatif de la littérature d'une époque... L'histoire me fait songer aux récits et histoires d'amour que vendaient autrefois les colporteurs à la campagne,  de bons gros récits sans finesse et tout pleins de drames, de malheurs et de frissons d'extase, et qu'on lisait au soir à la veillée sans avoir besoin "d'avoir fait les écoles" pour comprendre !....

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