LE CHANTIER DE GUEDELON<o:p></o:p>
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(Avec le Centre Culturel de Vitry)<o:p></o:p>
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Samedi 12 mai 2007<o:p></o:p>
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Départ du car à la mairie de Vitry, 7h15, le temps est plutôt gris, il fait 15 degrés… Voyage sans problème, arrivée à Guédelon à 10 heures. Dans l’Yonne, à 10 km de Saint-Fargeau.<o:p></o:p>
Le chantier médiéval de Guédelon a débuté en 1997. L’idée a germé dans l’esprit de Michel Guyot, propriétaire du château de Saint-Fargeau depuis 1979. L’idée ?... Construire un château-fort, en utilisant uniquement les matériaux se trouvant sur place, et en employant uniquement les techniques en vigueur au 13è siècle. Quarante cinq ouvriers, habillés de tenues médiévales, édifient le château, avec l’aide et le concours de tous les corps de métiers traditionnels : carriers, taillandiers, cordier, vannier, forgeron, charpentier, palefrenier, menuisier…<o:p></o:p>
La visite du chantier est guidée, occasion de rappeler l’histoire médiévale. En fait, pour se défendre des ennemis, les hommes construisaient au 9è siècle des édifices protégés ; un des plus anciens est la « motte » : une tour en bois est édifiée au centre d’un terrain entouré de pieux ; elle est suffisante contre des ennemis peu armés. Mais face à des projectiles lancés par des catapultes, elle résiste mal. On en vient rapidement à construire des tours de pierre, plus solides. Elles sont d’abord isolées, mais en cas de siège, elles ne permettent pas aux assiégés de tenir longtemps, faute de ressources suffisantes à l’intérieur. C’est pourquoi l’idée naît de construire des châteaux-forts : plusieurs tours, des murs d’enceinte, et un espace intérieur important permettant stockage et cultures. Les premières tours sont carrées, mais elles présentent deux inconvénients :<o:p></o:p>
- les angles de tir sont limités aux quatre côtés de la tour, laissant dans les coins des angles morts.<o:p></o:p>
- Les projectiles qui atteignent les angles délabrent la tour. <o:p></o:p>
Les tours carrées sont donc bientôt abandonnées au profit de tours rondes. Celles-ci ne présentent aucun angle mort. Par ailleurs les projectiles ricochent plus facilement sur la surface courbe des murs.<o:p></o:p>
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Le 13è siècle devient ainsi l’âge d’or des châteaux-forts. Le seigneur du lieu fait construire son château selon un « permis de construire » délivré par le roi. Ce permis définit d’ailleurs un certain nombre de points que le château doit respecter quant à son architecture et à la disposition des différents éléments. Cette réglementation visait à normaliser les constructions, avec plusieurs objectifs :<o:p></o:p>
- Faciliter la construction, grâce à certaines constantes de construction<o:p></o:p>
- Renforcer le pouvoir royal, par la nécessaire obéissance aux directives royales.<o:p></o:p>
- Faciliter le séjour des soldats : quand ils passaient d’un château à un autre, ils n’étaient pas dépaysés<o:p></o:p>
- Enfin, la normalisation permettait de mieux venir à bout d’un duc qui se fût éventuellement rebellé : on connaissait l’agencement de son château !<o:p></o:p>
Par ailleurs, la construction de nombreux châteaux-forts permit une longue période de paix, par l’effet dissuasif. Chaque seigneur savait que son château-fort était imprenable, mais savait en même temps qu’il eût été déraisonnable d’attaquer le seigneur voisin, dont le château était tout aussi imprenable !...<o:p></o:p>
On visite le chantier : le guide nous montre les meurtrières des tours : on y tirait des flèches avec des arbalètes, mortelles à 200 mètres ; devant le château, et tout autour, il y avait un espace découvert de 200 mètres, justement, appelé « le carreau » dans lequel on était susceptible de recevoir une flèche… D’où l’expression, « se tenir à carreau », en dehors donc de la zone dangereuse…<o:p></o:p>
Le donjon comporte à sa base une partie basse élargie : l’escarpe ; en face, le coteau des douves se nomme la contrescarpe…<o:p></o:p>
A midi : déjeuner à la « Taverne de Guédelon » sous une halle ouverte, dans l’enceinte du chantier ; menu « médiéval » : apéritif : hypocras (vin au miel et aux épices), une soupe aux légumes, puis une potée de légumes aux trois viandes saucisse, poulet, jambonneau, et une crème la cardamome en dessert, vin rouge et rosé…<o:p></o:p>
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Après-midi : Visite du château de Saint-Fargeau ; c’est un ancien château médiéval, édifié en 995 par Héribert, frère naturel de Hugues Capet, pour en faire un rendez-vous de chasse et un lieu de retraite. Le château est recouvert au 15è siècle de murailles de protection en briques de 4,50 mètres d’épaisseur !... Entre le 10è et le 15è siècle, le château de Saint-Fargeau fut la propriété de la famille de Toucy, puis de Jacques Cœur. Le château actuel est construit par Antoine de Chabannes, en 1453. Après la Fronde, en 1652, Louis XIV y exila sa cousine germaine, la Grande Mademoiselle, Anne Marie-Louise d’Orléans. Le château est acheté en 1713 par la famille Le Peletier. Le Peletier, membre de la Convention, vota la mort du roi. Il fut assassiné, la veille de l’exécution de Louis XVI, le 20 janvier 1793.<o:p></o:p>
Jean d’Ormesson passe une partie de son enfance au château de Saint-Fargeau, il en fait le récit dans « Au plaisir de Dieu ».<o:p></o:p>
Depuis 1979, le château de Saint-Fargeau est la propriété de Michel Guyot.<o:p></o:p>
Visite bâclée par la guide… Mais il fait très beau, on se balade dans le jardin, au fond duquel le propriétaire a stocké quelques vieilles locomotives, avant de les restaurer ultérieurement…<o:p></o:p>
On avait déjà visité ce château en…. 1982 ou 1983, avec notre fille Paki… qui faisait la tête en boudant devant une armure !...<o:p></o:p>
Tout près, il y a Saint-Sauveur en Puisaye, où est née Colette en 1873… Visite non prévue dans notre balade, dommage !....<o:p></o:p>
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17h15 : le car quitte Saint-Fargeau, et nous sommes de retour à Vitry à 19h15<o:p></o:p>