Par Robertcri
C'est en 1955 qu'a été publié "Waiting for the Mahatma" devenu tout naturellement, après traduction française en 1999 "En attendant le Mahatma". RK Narayan est un écrivain Indien de langue anglaise, né à Madras en 1906, mort dans la même ville en 2001. Eh oui, la lecture, ça ne consiste pas seulement à se ruer sur la dernière connerie à la mode, présentée sur un plateau tv par le présentateur rigolard et inculte de service. C'est aussi se coltiner avec des ouvrages moins connus... Le Mahatma, c'est bien sûr Gandhi, et le roman nous transporte en Inde : avec un écrivain né à Madras, fallait s'y attendre ! L'histoire se situe dans les années de la deuxième guerre mondiale. Le héros, le jeune Sriram, orphelin de père et de mère, est élevé par sa grand-mère. Tous les mois, elle met un peu d'argent de côté pour "quand il sera grand"... Le temps passe vite, et pour ses vingt ans, Sriram reçoit officiellement son livret de caisse d'épargne. Il est désormais un homme, il s'affranchit de sa grand-mère, le voici libre... Mais qu'est-ce que la liberté ? Sriram tombe sous le charme de la belle Bharati, une Indienne qui milite pour le Mahatma Gandhi... Pour être dans les parages de la belle, à qui il déclare son amour et qui ne le repousse pas, Sriram épouse bientôt la cause du Mahatma, et milite pour la grande question politique d'alors : bouter les Anglais hors de l'Inde. Le voici, muni d'un pot de peinture et d'un pinceau, parcourant les villages en écrivant sur tous les murs le slogan libérateur "Quit India !" adressé au colonisateur britannique... Mais on ne milite pas impunément, dans aucun pays et sous aucun régime. Arrêté par la police, Sriram passera de longues années en prison, et l'histoire de l'Inde s'écrira sans lui. Il ne peut correspondre avec Bharati, elle aussi emprisonnée en un lieu inconnu. Finalement libéré, il retrouve une Inde indépendante, mais où il a perdu beaucoup de ses repères. Son militantisme a été oublié, on ne se souvient plus guère de lui, le quartier de son enfance a changé... Heureusement, dans ce monde devenu étranger, il retrouve Bharati. Les deux tourtereaux vont rencontrer Ghandi qui leur donne sa bénédiction en souriant. Il promet aussi de les marier dès le lendemain. Il n'en aura pas le loisir ; le soir même Ghandi tombe sous les balles de son assassin. Pourtant, au-delà de cette fin tragique, "En attendant le Mahatma" est surtout une sorte de bluette sentimentale dans le décor de l'Inde, avec une fin heureuse (sauf pour le Mahatma !) : "Omnia vinci amor", comme on disait naguère, quand le latin était encore répandu et qu'on ne parlait pas encore le langage msn : LOL ! MDR !...
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