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Littérature et écriture, dans les thèmes suivants : récits et nouvelles - souvenirs - chroniques - critiques littéraires et cinématographiques - humour - poésie - voyages et balades -

Ce soir on soupe chez Pétrone - Pierre Combescot -

Grande déception en refermant ce livre. Assurément, il ne trouvera pas sa place au Panthéon de la littérature française. Son auteur, Pierre Combescot, journaliste et écrivain, a pourtant reçu le Prix Médicis en 1986 pour Les Funérailles de la Sardine,  puis le Prix Goncourt en 1991 pour Les Filles du Calvaire. Je n’ai pas lu ces bouquins. J’ai commencé par Ce soir on dîne chez Pétrone. Disons-le d’emblée : c’est un navet hyper-chiant ! Certes, la critique professionnelle, comme souvent hélas, avait encensé l’ouvrage au moment de sa sortie : avis autorisé ? critique sincère ? Ou simple avis de complaisance entre potes épris d’écriture ? Je penche pour cette dernière petite magouille entre amis, histoire de faire vendre le livre, et « booster » (comme on dit aujourd’hui !) le chiffre d’affaire ! Que raconte ce livre ? Un Grec, Lysias, le narrateur, nous raconte la vie de son ami Pétrone, lui-même ami de l’empereur Néron. Bien sûr, si l’auteur avait eu un talent d’historien ou de conteur, nous aurions pu voyager à travers une époque lointaine, vivant, par la magie de la lecture, au milieu du drapé des toges… Seulement voilà, Pierre Combescot n’a pas su y faire : il nous livre une saga interminable et confuse, qui fourmille de détails insignifiants dont on se fout éperdument, et de toutes ces petites amourettes, ces petites baises, ces enculades de  derrière les rideaux, qui n’ont de raison d’être que pour « faire mode » et accrocher le lecteur par la braguette. Hélas, l’auteur ne sait même pas raconter ces scènes, il ne réussit ni à nous passionner ni à nous faire bander ! Rien ! Le ratage sur toute la ligne ! Quant au style, là encore c’est un échec : énormément de mots qui, loin de nous plonger dans l’histoire de Rome, nous ramènent à la trivialité et à l’argot de notre époque, dans un anachronisme pitoyable et permanent, un vocabulaire plus proche d’une barre d’immeubles  que d’un palais romain au front audacieux ! On lit des mots comme ceux-ci, relevés un peu partout au hasard des pages : Mon zob ton zob, aux bains, zobain !...  godemiché… Encolpe l’enculé… Et fous-moi donc ta bite dans le cul… il les appelait ses couillus… qui venaient lui en tailler une… merdouille de merdouille !... Tu parles d’une bande d’emmanchés !... Elle m’introduisit rapidement trois doigts dans le cul… Je la besognais grossièrement… je déflaquai comme un goujat en solitaire…  Une sorte de balèze…Trop tard, quelqu’un me besognait le croupion !... A-t-il voulu choquer mémère ? Je n’en sais rien, mais toutes ces expressions, qui se voudraient  sans doute évocatrices, cassent complètement l’ambiance romaine…  Vous allez m’objecter qu’il n’y a pas que ça… qu’il y a aussi une histoire, une histoire à lire… Je vous réponds par cet extrait, lisez plutôt :

« Déjà alors j’avais découvert qu’il avait l’art de dénicher ce genre de moutons à cinq pattes qui le divertissaient infiniment. Il possédait ce coup d’œil qui lui permettait dans l’instant de décortiquer le pékin. Aussi est-il probable que bien des traits comiques de ces époustouflantes baudruches qu’étaient Fluvius et Perlette passèrent dans certains des personnages de La Vie aventureuse d’Encolpe et de Giton. Il faut bien avouer qu’à eux deux, ils étaient un conservatoire de cuirs. Pétrone avait une curiosité sans mesure à l’endroit de la nature humaine, toujours à l’affût du moindre événement insolite, du personnage haut en couleur, du fait divers qui fait mouche dans un récit. Il y avait chez lui de l’entomologiste. Rien ne le mettait plus en joie que la bêtise humaine et, dans ce cas précis de Fluvius et de Perlette, quand celle-ci se doublait de prétentions. Il aimait aussi en nourrir sa vision drolatique, cynique et désespérée du monde. Il fallait voir l’expression de bonheur qui envahissait son visage quand, au hasard d’une promenade, il tombait sur un de ces oiseaux rares. Ses lèvres étaient prises de mouvements semblables à ceux du nourrisson qui demande la tétée. »<o:p></o:p>

Ca vous a passionné, ce passage ? Non ?? Moi non plus ! Eh bien dites vous qu'il y en a de pleines tartines dans le même style, besogneux, pointilliste, prétentieux et chiant. On attend vainement le moment où la lecture va nous emporter. Mais non, l’histoire ne parvient jamais à décoller. Même la collection Harlequin fait mieux ! Le souper chez Pétrone n’est qu’un brouet de mots indigestes, une prose roborative et verbeuse qui traînaille ainsi pendant 352 pages tout de même ! Le Souper chez Pétrone, c’est une mal-bouffe littéraire. N’y touchez pas, trop indigeste ! Lisez autre chose !...

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M
Dommage que Combescot n'ait pas écrit ce roman avec la fougue et l'ironie que Robertcri. déploie ici. Le lecteur se serait régalé !
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