• A presque 66 ans (le 28 avril 2009 je le dis à tout hasard!) , je suis plus qu'au mitan de ma vie. Je répugne donc à m'investir dans des bouquins trop longs : il me faut du dense : beaucoup de choses qui se disent en peu de mots et non peu de choses délayées en d'interminables pages. Waltenberg, avec ses  700 et quelques pages m'avait d'abord rebuté, et puis je m'y suis attaqué. Divine surprise, les premières pages m'ont emporté : un style vif, alerte et moderne... L'histoire débute pendant la guerre de 1914-1918, avec des notations historico-culturelles intéressantes ou savoureuses. Ainsi cette belle phrase d'un con d'état-major déclarant, à propos des uniformes rouge garance des français qui permettaient aux Allemands de les tirer comme des lapins : "Dans la tenue du soldat français, l'inconvénient des couleurs éclatantes est largement compensé par l'ardeur qu'elles lui transmettent." Ainsi osait parler un gradé embusqué à l'arrière... Hélas, passé le premier chapitre, tout change. Il n'y a plus d'histoire, on en perd très vite le fil, pour s'enliser dans une infâme tambouille, véritable salmigondis qui mêle une vague histoire d'espion à la recherche d'une taupe avec un homme à la recherche d'une femme perdue il y a longtemps... Comme il s'agit d'espionnage et de contre-espionnage, on a évidemment quelque chose de terriblement embrouillé, et particulièrement chiant ! Au fil des pages, on se retrouve à Paris, à Moscou dans l'Ambassade de France, dans un restaurant de l'avenue Marceau à Paris, à Singapour... Au hasard de cette salade interminable sur plus de 700 pages, on croise des personnages historiques vrais : de Gaulle, Poincaré, Fallières, Malraux, Joseph Kessel, Lyautey, Alain-Fournier... On navigue entre la guerre de 14 et la guerre froide, l'entrée des chars russes à Budapest et la guerre dur Rif au Maroc dans les années vingt, c'est vraiment du n'importe quand, du n'importe quoi !  Décidément, j'ai encore perdu quelques heures de ma vie à lire des conneries ! Il faut dire que c'est un premier roman, mais je ne serai pas plus indulgent pour ça : pour un coup d'essai j'aurais préféré un coup de maître : c'est loin d'être le cas ! C'est infiniment dommage car c'est un livre comportant nombre de notations érudites sur des points d'histoire souvent méconnus... Mais quelques anecdotes historiques noyées dans 700 pages de délayage, ça ne fait pas de la bonne littérature... Et hop, encore un bouquin qui part à la poubelle ! Un de plus, je fais le vide dans ma bibliothèque, à qui le tour ?...


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  • Je viens de refermer le livre de Denise Bombardier. L’auteur est Canadienne, et s’affiche volontiers comme une femme de son temps, je veux dire du nôtre, une battante, une féministe du 21ème siècle… Pourtant l’image qu’elle nous donne de la femme et de la féminité laisse  en moi un goût amer, une sorte de malaise indéfinissable et prégnant ! En lisant l’histoire de Françoise, l’héroïne du roman, on se dit : «  C’est donc ça, une femme libérée ? ce n'est que ça ? »….et on frémit : «  Qu’est-ce que ça doit être quand elle n’est pas libérée !... Il est vrai que le roman nous présente une femme active, négociant âprement des contrats internationaux, acharnée à la négociation autant qu’un homme peut l’être, plus encore parfois… Bien entendu elle a deux enfants, deux filles, 8-10 ans, d’un homme qui, évidemment, est parti après le divorce ! Rien de très original, rien de révolutionnaire , on est dans le banal, le quotidien de notre époque ! Bien entendu la mère s’angoisse comme une folle à propos de ses filles, pour des broutilles, à croire qu’elle a bien peu d’empire sur elle-même, ce qui est déjà étrange pour une femme prétendument libérée ! On sent là davantage la femelle inquiète de ses petits que la femme intelligente, libre et moderne ! Et quand il s’agit de cul, je veux dire d’amour, alors là notre héroïne n’est plus qu’une sorte d’esclave soumise ! Mais une esclave inavouée ! Car elle se veut, se proclame libre, pour ce seul motif qu’elle refuse tel ou tel mec ! Mais quand elle a « A. » dans la peau, il ne reste plus grand-chose de la femme libérée ! On ne nous montre alors  qu’une "droguée du cul", capable d’abandonner immédiatement ses filles et de partir prendre l’avion, faire plusieurs centaines de kilomètres pour se faire pénétrer par « A. » !  Tout ça pour ça !... Quel gâchis ! Quelle perte d’énergie, de temps, d’argent pour un orgasme qu’elle pourrait trouver avec un autre plus proche, aujourd’hui ou demain ! Ou avec un sex-toy, on en fait des électroniques maintenant,  autrement plus performants qu’un facteur ou que le releveur du gaz ! ( Essayez, vous verrez !..)... Quelle dramatisation du sexe ! C’est effrayant de voir une femme dans un tel état de dépendance ! Ce n’est pas que ça m’étonne en soi, mais c’est paradoxal de la part d’une femme qui, par ailleurs joue les affranchies !Où est-elle, cette "liberté" si fort proclamée ?... En lisant  cette façon d’aimer, proche  de l'asservissement, d’une sorte de folie,  on se dit qu’il n’est pas étonnant qu’il y ait tant de drames dans notre pauvre monde ! Enfin, le roman ayant été écrit par une femme, on y trouve tout ce que l’on rencontre en pareil cas dans la littérature féminine moderne : des descriptions de coucheries sans aucun érotisme ; et par-dessus le marché, on a droit, à longueur de pages, aux angoisses nombrilistes de la femme de quarante ans, à la rancœur anti-hommes, aux larmes, au vomi, au pipi, au sperme qu’on laisse dégouliner sur soi sans se laver pour garder l’odeur de l’amour, au sang qui coule entre les cuisses, bref c’est féminin en diable : bon appétit ! Les femmes romancières ne sont jamais avares de leurs sécrétions plus ou moins baveuses !  On est loin des princesses des contes de fée, loin des top-models étincelantes de beauté, on est là dans la pâte humaine de la « femme libérée », somme toute assez répugnante ! Tremblement de cœur n’est pas un livre qui fait rêver, j’ai bien fait de le refermer ! Ne l’ouvrez pas, ce sera toujours ça de gagné… sauf si vous aimez le pipi et le vomi ! Alors là, foncez, vous allez vous pourlécher  !


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  • Si vous êtes habitué à la collection Harlequin, si la lecture, pour vous, consiste à palpiter entre les pages de "Nous Deux", alors vous lirez Bug O Shea avec plaisir ! Car ce roman n'est rien d'autre qu'une petite bluette pour caissière d'hypermarché, encore que certaines caissières de supermarché lisent Proust ou Maupassant, parfois, faut pas généraliser, tout de même !... L'histoire mérite d'être racontée, tellement on est dans la platitude sentimentaliste et bêtasse : On est dans les années de la Prohibition aux USA... Un truand, Bug O Shea, d'origine irlandaise, est abattu à Chicago, ville bien connue - ça tombe bien- pour ses abattoirs... Selon ses dernières volontés, le corps de Bug est transporté en Irlande pour y être enterré. puis, on voit arriver en Irlande un riche américain nommé Mac Govern : accompagné d'un ami, il parcourt tout le pays à la recherche d'un grand château où abriter la fin de son existence... Il finit par dénicher, grâce à Century 21, enfin une agence comme ça des années 20, une immense bâtisse chargée d"histoire mais pas seulement : vous l'avez deviné, elle est habitée par une riche, jeune, et évidemment belle châtelaine qui ne fout rien de la journée, juste bonne à regarder les ombres du parc en écoutant crépiter les bûches dans la cheminée... Bien entendu, Bug va tomber amoureux de la belle ! Bien entendu aussi, la belle va gueuler, se récrier, protester avec hypocrisie, tout ça pour finalement lui laisser sa main, et probablement le reste aussi, pas que la mais, car franchement, la main seulement ça vaudrait pas le coup de s'emmerder, vu qu'on a déjà la sienne, et même deux !... Bref, avec Bug O Shea, on a une histoire nullissime, écrite par un écrivain snob et oisif, cultivé et sans soucis... Jean d'Ormesson a dit un jour : "L'écriture c'est du chagrin corrigé par la grammaire". Ce n'est vraiment pas le cas avec Paul Morand, qui nous offre là une petite histoire à l'eau de rose, écrite par un oisif friqué et qui se distrait en écrivant, car écrire parfois, n'est qu'une mondanité... Bug O Shea n'est pas de la littérature, à peine de l'écriture, juste un petit pet mondain, discrètement étouffé entre les pages ...


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  • Ah, enfin un livre qu'on lit avec bonheur ! Il faut le dire  haut et fort, car ce n'est pas tous les jours que ça arrive ! L'Education féline est une histoire de chat, mais pas une histoire de bête, encore moins une histoire bête !... Nelson Ollala est un petit chat, et sa naissance n'a pas été facile, sa mère, la chatte Léa, ayant eu une patte prise dans un piège au moment d'accoucher. Traumatisée, elle a dévoré ses petits, mais Nelson Ollala a réussi à lui échapper de justesse ! Le voici donc dans la vie, mais seul. Et seul il va devoir faire son éducation, sans le soutien d'une mère, sans père non plus, il est rare que les chatons connaissent leur père, tous des salauds, juste bons à faire leur petite affaire avant de se tirer, tout ça pour recommencer avec une autre !.... Tiens, on dirait des mecs, les chats !!!...... Nelson Ollala est donc bien désemparé, surtout qu'il ne sait pas tuer, ce qui est très gênant quand on est un chat et qu'on veut manger !... Plus tard, il retrouve son père qui va lui prodiguer quelques conseils, et qui va l'aider : Nelson Ollala va tuer enfin, seul, sa première hirondelle. Mais une histoire parallèle débute alors, nous y voyons une mère hirondelle jeter ses petits, un par un,  par-dessus le nid. La dernière petite hirondelle, qui s'appelle Edith,  voyant ses frères et soeurs massacrés, s'envole du nid, et se retrouve seule dans sa vie de passereau, sans éducation, comme cela avait été le cas déjà pour le chat Ollala... Et ce sera très difficile pour Edith la petite hirondelle, comme ça avait été pénible pour le chaton Ollala. Pire, elle mourra d'épuisement au terme de sa première migration africaine, tandis que sa mère hirondelle passera au-dessus d'elle, indifférente et bien vivante... Bertrand Visage nous offre là un beau récit, sur les parents, les enfants, l'éducation, la vie et son apprentissage douloureux dans le délaissement parental... En plus, ce n'est même pas chiant à lire, au contraire ! On imagine le charabia qu'il aurait fallu ingurgiter si ce thème avait été traité par un pédo-psychiâtre ou autre cinglé obsédé d'ego ! Mais ouf, c'est écrit par un bon écrivain, un écrivain dont la plume glisse avec la même finesse rapide que celle d'une hirondelle,  un écrivain qui n'est pas assez connu ! Rappelons que Bertand Visage a reçu le Prix Femina en 1984 pour son roman Tous les soleils... A découvrir ou redécouvrir...


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  • Je viens de terminer la lecture de Tulipe, par Romain Gary. Ca ne m'a pas coûté bien cher puisque c'est publié chez Gallimard dans la collection Folio.  Heureusement, parce que ce bouquin ne vaut pas plus que les quelques euros nécessaires à son acquisition. Tulipe, de quoi s'agit-il ? Pas facile à dire, car l'histoire n'en est pas une. C'est une sorte de dialogue entre l'oncle Nat et Tulipe, sorte de Mahatma blanc rescapé d'un camp de concentration nazi et qui, en Amérique, se met à prêcher, montrant par là la puissance du verbe et de l'incantation sur les foules. Il y a certes chez Romain Gary beaucoup d'humour et d'ironie grinçante dans cette oeuvre, écrite au lendemain de la deuxième guerre mondiale et qui dénonce bien des travers de l'humanité. Gary se plaît à rêver, on ne sait plus trop dans quel siècle on est, il prend le contrepied de beaucoup de situations réelles : on voit ainsi une Angleterre colonisée par l'Inde et demandant son indépendance... on passe du passé au futur en transitant par un présent incertain... Bref, quand Romain Gary fait de l'humour, il ne faut pas s'attendre à du Bedos, du Coluche ou du Bigard ! Non, l'humour ironique de Romain Gary, il est intellectualisé au troisième degré, le rire est sans doute cérébral, et ne fait pas dilater la panse ! Bref, autant le dire, je ne vais pas faire de fleur à cette "Tulipe" : je me suis consciencieusement ennuyé dans cette littérature besogneuse aux phrases confuses. C'est de l'humour éthéré, de l'ironie roborative et peu digeste ! Par contre, les jeunes idéologues enflammés et boutonneux pourront, entre deux charges de CRS, gloser à loisir sur le "message" transmis ! Sauf que transmettre des messages à une infime  poignée de lecteurs, ça atteint finalement bien peu la conscience des masses ! Tulipe, un livre qu'on peut négliger sans complexe, et sans dommage pour sa culture  !

    Une phrase amusante toutefois, qui trouve sa résonance aujourd'hui : "Des sources de lait jaillissent du sol dans le Bronx. En une nuit, un champ de blé a poussé dans la Cinquième Avenue et les chômeurs sont occupés à faire la récolte. Un Noir a été élu à la Maison Blanche" !


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