• "Bonjour paresse" est une bouquin fabuleux que liront avec plaisir les salariés, et tout particulièrement ceux qui travaillent dans une grande entreprise. Le sous-titre du livre est " De l'art et de la nécessité d'en faire le moins possible en entreprise" : tout un programme ! Corinne Maier, l'auteur, sait de quoi elle parle : elle fut elle-même cadre dans une grande entreprise qui nous doit...plus que la lumière ! Un auteur donc... très au courant !!!! Vous avez trouvé l'entreprise ? Non ? Houlà, votre Q.I. est un peu bas, faut vous instruire !... Mais revenons au livre. On y voit que l'entreprise n'est pas un humanisme ! Elle ne vous veut pas du bien, elle ne veut que son profit. Elle ne pratique nullement les valeurs qu'elle prône, comme en témoignent quotidiennement d'innombrables scandales financiers, et maintenant la crise mondiale... L'entreprise pratique une effrayante langue de bois, dans laquelle excellent les managers. L'entreprise est le règne d'un charabia pompeux et abscons, dont voici un exemple :

    "Le niveau stratégique consiste en la réalisation d'un système d'information global construit par l'intégration de sous-systèmes distribués" !

    Et des imbéciles diplômés (J'en ai moi-même cotoyé plus d'un, aux sourires coincés, crispés en rictus...) vous sortent des formules de cet acabit à longueur de réunions et de groupes de travail ! Le summum du charabia est atteint lorsque la grande entreprise fait de la "formation" en faisant appel à des formateurs en management !!! Bien entendu, des mots aussi simples et clairs que gestion, hiérarchie, n'ont plus cours ! On se gargarisera d'un vocabulaire plus "tendance" : objectifs pérennes, excellence, pertinence, challenge, benchmarking, coeur de métier, feedback, debriefing !...  Et pourquoi travaillent-ils, les salariés et cadres de ces grandes entreprises ???... Pour l'argent ? oh quelle horreur ! L'argent tout le monde y pense, et ça suffit amplement pour que le sujet soit tabou ! L'argent est le nerf de la guerre, mais il ne faut pas le dire ! on dira de préférence qu'on fait son travail parce que il est "intrinsèquement valorisant" !!! Bref, ce livre est truffé de vérités décapantes  et bourré d'humour, ce qui n'est nullement incompatible ! Mais il y a plus : écrit en 2004, il contient des pages terriblement prémonitoires, lorsqu'il dénonce les abus d'un capitalisme fou des jeunes ambitieux se lançant dans des "jeunes pousses", entreprises folles et hasardeuses, où l'on a qu'un but : le fric, le fric beaucoup, le fric tout de suite !... Livre écrit hier, "Bonjour paresse" se lit aujourd'hui avec plaisir et nous parle d'avenir ! Avec ce bouquin, il est désormais possible de se cultiver et de se marrer ! Ce serait trop bête de s'en priver ! c'est publié aux éditions Michalon, ça coûte 12 euros...


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  • Une petite précision liminaire sur l'auteur : Beoît Duteurtre est l'arrière-petit-fils du Président de la République Française René Coty, je dis ça pour les vieux qui s'en souviennent et pour les jeunes qui, eux, s'en foutent !... Il en faut pour tout le monde...

    Mais parlons du livre :Un roman étonnant que celui-ci. Une femme active,  Florence, la cinquantaine BCBG est une femme coupée en deux. Plus précisément, on pourrait dire qu'elle mène une double vie... Non, ce n'est pas ce que vous croyez, pas une banale histoire de cul avec deux mecs ! Non,  c'est plus intéressant : En fait Florence vit la semaine à Paris, dans le tourbillon frénétique des affaires qu'elle conduit, dans le domaine rémunérateur de la communication et de la publicité...Le week-end, elle prend le train pour retrouver sa chère maison, au bout d'un petit village isolé et paisible... Une double vie donc, avec une préférence profonde pour la vie simple et campagnarde ! Jusqu'au jour, où, ô horreur, elle découvre que, devant sa maison, ..on vient de poser un grand lampadaire.. et un peu plus tard, toujours dans sa chère campagne, trois hideuses poubelles de tri sélectif !... Florence réfléchit : qu'est-ce que le progrès ? En voyageant entre son bureau parisien et sa maison en province, elle constate le double discours de la SNCF : d'un côté, une publicité "écolo" et racoleuse avec de beaux slogans ( " A nous de vous faire préférer le train !").. et de l'autre, dans la réalité, des gares fermées, des lignes secondaires supprimées, des trains déclassés, sans chauffage, et jonchés de détritus, pour ceux qui n'ont ni la chance ni les moyens de prendre le TGV !... Et tandis qu'elle se révolte contre l'affreux lampadaire devant sa maison, elle découvre.. qu'elle est la seule à s'en plaindre ! Les braves paysans du coin, emportés par le tourbillon de la "modernité". ne se rendent pas compte.. Ils sont contents de leurs lampadaires : "Pourquoi on n'y aurait pas droit, nous ???".. Et tant pis si on transforme des sentiers en route, tant pis si ça amène des camions : c'est le progrès !.... Bref, ce roman de la rencontre improbable dans la même personne d'une femme d'affaires citadine, et d'une rurale nostalgique, est l'occasion d'une réflexion sur ce qu'est ou ce que devrait être le progrès... Et attention, au-delà du thème, l'auteur nous offre une vraie écriture, une écriture qui se fait rare à notre époque, où les mots sont au service du sens et du plaisir incomparable de la lecture. Car avec Benoît Duteurtre, on va au-delà de l'écriture : c'est aussi de la littérature !... A lire sans modération !.. 


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  • Il est des auteurs que l'on dit grands ! Nathalie Sarraute en fait partie, sorte de monument qu'il serait sacrilège  de démolir ! Surtout dans un certain milieu intello ! Née en 1900 et décédée en 1999, Nathalie Sarraute a pu profiter de sa renommée pour publier de mauvais écrits, au bénéfice de la gloire présumée ! Il en est ainsi de " Vous les entendez ?", long délire de 185 pages, constitué d'une sorte de dialogue entre un couple de vieux au rez-de chaussée, et de jeunes enfants dans leur chambre à l'étage... Le tout, sans prendre la peine d'aller à la ligne dans les dialogues, sans doute pour faire moderne. Ça donne une bouillie prétentieuse et peu intelligible, inintéressante au possible : et je  te distille les mots... et je m'interroge sur le moindre bout de parole prononcé... et je te cherche le non-dit ! ... Quel temps perdu en pointillisme chiant ! Si c'est ça, la littérature intellectuelle, c'est à désespérer de l'intelligence !... "Vous les entendez" est un abominable salmigondis, une ratatouille que n'importe quel éditeur aurait envoyée directement à la poubelle, si ces pages n'avaient été signées de Nathalie Sarraute, et n'étaient devenues dès lors sacrées ! Nathalie Sarraute, c'est la présomption de talent !... Hélas, la réalité est bien différente. Et voici deux extraits de ce texte :

    - page 34 : "Un remous ? -Oui, quand vous avez dit ça : figurer dans un musée. 6 C'est vrai, je l'ai dit : dans un musée. Je suis prêt à le répéter. - Oh, je vous en supplie, dites-le. Fites-le encore. Répétez-le... avec cet air si sûr... Retenez-moi... Ils me tirent, ils m'arrachent à vous... Tenez-moi très fort... Je suis entraîné... Vous les  entendez ? Ils m'appellent, ils m'ensorcellent, ils m'attirent là-bas, chez eux, vers ce qui gazouille, sautille, se roule, se vautre, bondit, mordille, gaspille, gâche, détruit, se rit..."

    Vous ne dormez pas encore ?... Vous en revoulez ? Alors en voici une deuxième tranche, page 67 :

    " Mon cas ne peut pas avoir été prévu. - Quel cas ? - Eh bien voilà... C'est une question de goût. - Ah, vous n'avez pas de goûts communs ? Pour ça nous avons une section assez importante... Il faudrait regarder à voyages, nature, sports, moyens de locomotion, relations, réceptions, sorties, enfants, animaux domestiques, campagne, ville, bord de mer, montagne... - Non, là je crois qu'on ne trouvera rien... Ce serait plutôt du côté de la sensibilité es...esthétique. - Vous êtes artiste ? - Non, pas du tout. Mais simplement... enfin j'aime bien..."

    Cette logorrhée est insupportable, et cette diarrhée verbeuse  qui "prend la tête"  de la première à la dernière page est le fait d'un auteur qui s'écoute parler pendant 185 pages ! ... On a le droit d'écrire ce que l'on veut quand c'est pour soi-même. Mais comment peut-on mépriser le lecteur au point de publier un texte pareil ? Comment peut-on infliger ça aux lecteurs ?  Il ne suffit pas d'avoir un nom, quand on écrit, il faut aussi avoir du talent !...."Vous les entendez ?", un livre à vous  dégoûter à jamais de Nathalie  Sarraute !... 


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  • Il s'agit d'un petit recueil de nouvelles, publié dans la petite collection Folio : 2 euros seulement !...Mais c'est encore trop cher pour ce ramassis de textes sans intérêt. Tout est décidément petit  ici : le recueil, la collection, et hélas, les textes ! L'idée était pourtant bonne : écrire des nouvelles articulées sur le thème de la haine ...Mais le résultat est pitoyable et c'est le recueil qui est haïssable ! Les histoires sont fadasses, le style est relâché, sans talent, ça ressemble à ces textes qu'écrivent les dames à l'ego tourmenté, à titre d'exercice, dans les ateliers d'écriture !... vite fait, bâclé...Ca donne ça, je vous en livre un extrait :

    "Et Jean a reculé, impressionné sans doute par ce qu'il y avait de forces en moi. J'ai froid, maintenant. Ils ont poussé la clim un peu trop fort. Je sais que dans ces cartons il y a un gilet de laine polaire. Et cela me fait rire de penser que ce vêtement est devenu inutile, que je pourrais claquer des dents, rien ne m'obligera à faire un geste pour le récupérer. Si j'ouvre un seul de ces cartons, je suis foutue."

    Ca vous passionne, ces histoires de cartons et de laine polaire ? Moi, je trouve ça d'un chiant, mais d'un chiant ! C'est de l'écriture petite et nombriliste, avec une foule de détails inintéressants au possible ; jamais ça ne prend son envol, ça reste besogneux, avec des faux airs de modernité forcée, Nathalie Kuperman met peu de ponctuation, pour faire jeune sans doute, et branché ! Raté, ça tombe à plat !.... On est loin du style éblouissant d'un Maupassant, loin aussi d'une impertinence légère à la Françoise Sagan. On en reste à une médiocrité bouffie de prétention !... J'en serais presque désespéré, d'avoir acheté un tel bouquin et d'avoir perdu deux heures à le lire !.. Heureusement, il ne m'a coûté que deux euros. Ca me console...à moitié ! Mais si vous êtes maso et que la littérature  "bouillie de chat" ne vous rebute pas, lisez ce "Petit éloge de la haine" ! Vous m'en direz... des (mauvaises) nouvelles !


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  • Qui est ce couple, héros du livre ? Elle c'est "Matantemma" ; elle était blanchisseuse, elle a dû fermer la boutique, les temps sont durs... Lui, "Mononclandré" ouvrier, est licencié suite au dépôt de bilan de sa boîte : je vous le disais, les temps sont durs, pourtant c'était avant la crise boursière !... Et voilà nos deux personnages à la retraite, sans s'y être jamais préparés... Alors soudain, plus de jours de travail ni de jours de loisirs, c'est tous les jours dimanche ! Mais quand chaque jour est dimanche... il n'y a plus de dimanche ! Elle, Matantemma, va se lancer dans une chasse à la poussière forcenée ! Levée la première, elle traque inlassablement la moindre poussière... Dans cette  existence un peu morne, l'auteur nous montre avec humour et tendresse, les "événements" qui vont émailler la vie de ces deux retraités : les courses au supermarché...la visite d'un neveu...une tentative de voyage... la maladie d'une voisine... Le tout se déroule dans les Ardennes, de nos jours... Au long des pages, une littérature sensible et humaniste nous raconte la vie de ces deux personnages simples, fragiles et crédules... A lire par tout le monde : retraités,vous reconnaîtrez bien des gens et des situations !... Jeunes ??  vous pouvez lire aussi ce bouquin : ça vous évitera de mauvaises surprises quand la retraite sonnera pour vous !!! C'est loin ? Pas du tout ! Vous verrez , quand vous y serez !...  "Matantemma", de Michel Picard, est publié aux éditions Buchet-Chastel, et coûte environ 15 euros... Bonne lecture à tous !..


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