• Il est plus tard que tu ne penses - roman de Gilbert Cesbron - 1958

    Il est plus tard que tu ne penses, roman de Gilbert Cesbron – 1958

    Gilbert Cesbron est un écrivain bien oublié des medias, alors que nombre de ses œuvres ont été tirées à plus d’un million d’exemplaires, entre 1948 et 1977. (L’auteur est mort en 1979). C’est pourquoi j’ai voulu lire un de ses livres, trouvé abandonné sur un rayonnage poussiéreux, dans une cave de l’association « Livres-échange » de Vitry. Titre du roman : Il est plus tard que tu ne penses. Comme toujours chez Gilbert Cesbron, l’auteur enfourche un thème de société. Ici il s’agit, déjà en 1958, de l’euthanasie. Le héros du livre, c’est Jean Cormier. Sa femme Jeanne est atteinte d’un cancer du sein, qu’elle a caché d’abord à son mari pendant près d’un an.  Quand elle est finalement opérée, c’est trop tard. Après une apparente et courte rémission,  elle rechute, avec des douleurs de plus en plus insoutenables... Bien entendu, l’histoire est assez besogneuse à lire, car Cesbron est complètement bouffi et imprégné de religion catholique, bourrelé de principes culpabilisants, et confit dans les bondieuseries... On voit donc des personnages qui pleurnichent, qui battent leur coulpe, qui sont terrorisés en permanence devant un Dieu qui devrait être pourtant un dieu d’amour... Bref, malgré les tourments calotins de Jean Cormier, il finit par donner à sa femme une dose mortelle de morphine. Neuf mois plus tard, bourrelé de remords, de scrupules religieux, et après des échanges laborieux avec son frère qui est, comme par hasard, curé, il se dénonce, et on assiste donc à son procès aux assises. « Est-il coupable d'avoir, dans la nuit du 17 au 18 décembre, volontairement commis un meurtre sur la personne de Jeanne Cormier, son épouse ? » C'est la première question à laquelle les jurés auront à répondre... Le thème de l’euthanasie est moderne pour l’époque, mais il est empesté ici par l’omniprésence sectaire d’une religion surannée et culpabilisante, avec des overdoses d’auto flagellation à longueur de pages... Roman sur l’euthanasie ou roman sur le cancer ? A vrai dire, les deux thèmes sont traités simultanément. Un médecin, dans le roman a cette parole : «La cause du cancer, je la connais, moi, c'est le temps perdu. II est toujours plus tard que l'on ne pense». Finalement, ce roman a pris un sacré coup de vieux, malgré l’actualité des thèmes abordés, en raison de cette épouvantable doctrine catholique qui préfère laisser hurler un cancéreux pendant dix jours d’une agonie effroyable, plutôt que de l’euthanasier, même à sa demande ! Tout ça pour ne pas désobéir à un prétendu dieu dont personne n’a encore prouvé même le début d’une présomption d’existence... un dieu « d’amour » qui laisse souffrir les hommes qu’il aime ! A lire pourtant, car cette littérature est le reflet d’une époque et aborde des thèmes qui sont  toujours d’actualité


  • Commentaires

    1
    Béatitudes
    Vendredi 1er Mai 2015 à 15:01
    sous prétexte de critique littéraire vous faites le procès à charge de l'Eglise catholique. Ce sont vos propos sans nuances et plus grave, sans aucune subtilité, que l'on pourrait qualifier de sectaires. Vous pourriez au moins vous renseigner sur les positions actuelles de l'Eglise catholique sur l'accompagnement en fin de vie. Et précisez d'emblée que vous parlez de l'Eglise sans rien en connaître en agitant simplement quelques poncifs inconsistants.
    2
    Robertcri Profil de Robertcri
    Vendredi 1er Mai 2015 à 16:07
    Bonjour ! Calmez-vous, voyons, faites au moins preuve de charité chrétienne ! Et aimez votre prochain, c'est la moindre des choses !...Non, vous n'avez pas le monopole du bien-penser ! Sectaire, moi ??? C'est l'hôpital qui se fout de la charité, là :! Les religions quelles qu'elles soient,ont toujours montré les dérives sectaires qui leur sont inhérentes : du massace de la St Barthélémy aux tours jumelles de Manhattan, on retrouve, toujours, les fous de dieu ! ... Oui, à l'humanisme, non aux religions ! Et au lieu de vous irritter de mon propos, méditez ces mots de Montaigne "Je donne ici mon opinion non parce qu'elle est vraie, mais parce quelle est mienne"... Cela étant, je vous laisse vos propos... laissez-moi les miens ! après tout, et vous le savez, l'ennui naquit un jour de l'uniformité !... Merci en tout cas de m'avoir lu et commenté, je préfère un avis négatif ou critique au silence de l'indifférence !...
    3
    Duplouy Nelly
    Lundi 25 Avril 2016 à 12:38

    Bonjour,

     J'ai lu ce livre en 1966  j'avais 16 ans,(je vais le relire ... ) bien sûr, bien  après j'ai retrouvé Gilbert Cesbron, grand romancier, avec "Chiens perdus sans collier". pour vous sortir de votre douloureuse question; voilà la mienne reliée à ce livre : j'étais employée de maison chez un médecin de campagne cela pour six mois, son épouse magnifique lionne, grimpe sur l'escabeau de leur bibliothèque et me tend ce livre, m'en explique la profondeur, quel geste qui abat tous les barrières des classes socio culturelles! Bien sûr j'étais déjà une grande lectrice, très bonne élève mais...merci encore à cette belle famille aux qualités d'humanisme. Je ne connaissais pas encore l'affaire des soeurs Papin....les bonnes peuvent grandir leur réflexion...

    Et Cesbron est mort dans la plus grande indifférence, j'avais découvert 3 lignes dans " La dépêche"  , à ce moment-là je pense à cette France éplorée un an auparavant lors de la mort de Claude François, ah! les paillettes, les flonflons...! 

    Depuis j'ai accompagné des amies, certaines ont résisté, je les ai aidées mais nous avons perdu la lutte !  je n'ai pas d'avis quant à l'euthanasie, à ce jour, je déciderais de ne pas lutter, de partir mais qui sait le moment venu...!

     Oui, parlons, posons les bons mots et leur nuance si précieuse, ne crions pas ...

    Bien à vous tous.

    Nelly

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    4
    Vidal
    Mercredi 4 Mai 2016 à 20:57

    Excellente critique de ce livre.

    Dans tous ses romans Cesbron est ainsi hélas et c'est dommage car il n'écrit pas trop mal et aborde des thèmes de société qui concernent énormément de monde.

    Merci pour votre critique que les libres penseurs dans mon genre apprécient énormément. 

     

    5
    lucie
    Samedi 18 Mai 2019 à 07:54

    J'ai adoré ce livre que j'ai lu quand j'étais adolescente. Par contre je déteste votre commentaire, pourtant 65 ans sont passé depuis cette lecture . Et je ne suis pas bigotte !

    6
    Samedi 18 Mai 2019 à 09:05

    un petit mot pour tout le monde ! et d'abord un grand merci à celles et ceux qui ont pris le temps de commenter ma critique.. Peu importe que vos  remarques soient des louanges ou des protestations... toutes ont leur valeur, et toutes montrent votre intérêt pour la lecture, pour les idées... Enfin, je tiens à préciser l'esprit dans lequel j'écris : j'ai toujours en tête cette phrase de Montaigne : "Je donne ici mon opinion , non parce qu'elle est vraie mais parce qu'elle est mienne"... Encore merci !

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