•  Ce livre ne fait pas partie de la littérature, il n’est qu’une petite bouffonnerie de copinage éditorial ordinaire…  Explication : Prenez une ancienne éditrice de bouquins érotiques - Régine Deforges - reconvertie dans le roman populaire sur fond de deuxième guerre mondiale, rappelez-vous : La bicyclette bleue ( "oeuvre" qui fut attaquée pour plagiat !), et Léa, incarnée par Laetitia Casta au cinéma… eh oui, gros nénés et gros succès, ça va de pair… et de paire, je ne vous fais pas de « des seins » !!!... Et le succès, ça vous donne ensuite tous les droits, et d’abord celui d’être publié pour écrire à peu près n’importe quoi. Et ici, avec l’Erotique des mots, on est dans le n’importe quoi. Ce livre est un recueil de « pensées profondes » de Régine Deforges. Et comme les pensées profondes, chez elle, ça ne va jamais très loin ni très profond, elle s’est adjointe une copine, Chantal Chawaf, dont la renommée est nulle, et qui est publiée uniquement parce que le nom de Deforges figure sur la couverture ! On a donc à lire ici des textes courts et approximatifs, qui ressemblent à s’y méprendre aux propos d’une bande de potes se rencontrant épisodiquement au Café du Métro, par exemple. Tout y passe, les problèmes de société, la violence, la lecture et l’écriture, la puissance des mots. Mais bon, après ces échanges, on se quitte en toute amitié, et aucun éditeur ne songerait même à publier la teneur des ces dialogues conviviaux. Des propos parfois pertinents, mais qui n'ont pas l'étoffe d'une oeuvre, un peu de modestie ! Mais si ces échanges sont signés du nom de Régine Deforges… hop ! On publie ! C’est ça que j’appelle le copinage, la bouffonnerie, la supercherie littéraire.  Le public, qui est un grand imbécile superficiel et futile, se précipite alors pour acheter le bouquin, non pas pour son contenu, mais pour le nom de Deforges. En outre l’éditeur a pris soin de mettre le mot « érotique » dans le titre, histoire d’en remettre une couche pour attirer le populo, toujours frustré sexuellement, et donc toujours en demande dans ce domaine. Amère désillusion, le mot « érotique » est ici un trompe-couillon : il n’y a pas plus d’érotisme dans ce livre que d’intelligence dans une émission de variétés de TF1, c’est vous dire !.... Régine Deforges et Chantal Chawaf se sont mises à deux pour pondre ça, vous vous rendez compte ?... Ce qui me fait le plus de peine, vous savez quoi ?... C’est que des arbres sont morts pour faire le papier sur lequel on a imprimé toute cette phraséologie ronflante et bouffie, pleine de fatuité et de vanité prétentieuse ! 


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  •  Parlons aujourd’hui du dernier Houellebecq, Prix Goncourt 2010 : La Carte et le Territoire. Un excellent bouquin, bien écrit, bourré d’intelligence, plein d’humour aussi, et truffé de remarques tout-à-fait pertinentes, puisque  Julien Lepers est décrit comme ayant une tête de bélier stupide !... Mais tout d’abord, permettez-moi d’exprimer mon étonnement devant la volte-face de la critique. Je m’explique, rassurez-vous, vous allez donc comprendre (à part la frange d’entre vous qui comprend de travers, il y en a toujours, c’est normal !... Et d’avance je pardonne aux mal-comprenants…) En fait, voici déjà quelques années, lorsque Houellebecq a publié Les Particules élémentaires, puis Extension du domaine de la lutte, puis Plateforme, la critique a hurlé au scandale ! Tous, d’une même voix, ont voué alors Houellebecq aux gémonies. Avec une telle haine que l’auteur a dû quitter la France pour vivre en Irlande afin d’échapper aux menaces ! Il est vrai que Houellebecq parle vrai, sans la moindre langue de bois. En ce monde où le tabou est roi et l’hypocrisie reine, malheur à celui qui, tel Houellebecq, dit ce qu’il pense en toute franchise, en toute sincérité et met le doigt en appuyant là où ça fait mal… Or, avec ce nouveau roman La Carte et le territoire, on découvre une critique unanimement enthousiaste, et braillant avec un bel ensemble : le Houellebecq nouveau est arrivé !...  Pourtant, moi qui suis un fan de Houellebecq depuis ses débuts, je ne vois pas le moindre changement chez cet auteur. On y trouve toujours cette lucidité désespérée, cette permanente désillusion sur la nature humaine, parfaitement vue, analysée, et décrite, à travers les thèmes récurrents de Houellebecq : la fragilité des sentiments, la misère sexuelle généralisée, la crapulerie humaine, la dégradation effrayante des corps dans la vieillesse et son cortège de maladies… Evidemment, ça fait hurler du côté des romantiques qui en sont restés aux visions idylliques véhiculées par la collection Harlequin et les romans d’amour proposés dans la « sélection du trimestre » par France-loisirs… Mais revenons au roman de Houellebecq La Carte et le Territoire. Le héros, Jed, est un homme quelconque, pas très bien dans sa vie. Son père est un architecte obscur, sa mère s’est suicidée… Jed, après s’être lancé sans grand succès dans la photographie d’objets, est fasciné un jour par la beauté des cartes Michelin : il découvre que les cartes sont plus belles que les territoires qu’elles représentent. Il se lance alors dans la photographie de ces cartes qu’il transforme en œuvres d’art avec des trucages et des effets spéciaux, tandis qu’il est remarqué par Olga, qui occupe de hautes fonctions chez Michelin. Jed et Olga vivent ensemble un moment, avant qu’Olga ne retourne dans sa Russie natale. Jed prépare une exposition de ses œuvres, et contacte… Michel Houellebecq, pour qu’il lui rédige le texte de présentation de son expo… L’auteur accepte, mais un jour on le découvre mort, assassiné dans sa maison. Commence alors la deuxième partie du livre : l’enquête policière sur la mort de Michel Houellebecq !... Ainsi, dans cette œuvre, Houellebecq est à la fois l’auteur du roman, et un des personnages de l’histoire : prouesse originale, mais surtout rondement menée… En outre, ce livre, comme le sous-entend le titre, pose une question profonde : est-ce que la représentation du réel n'est pas plus vraie que le réel ? Oui, là il faut se la prendre à deux mains ( la tête, voyons, la tête !...) pour y réfléchir...

    Quelques brefs passages, dans lesquels on retrouve du Houellebecq 100% pur  jus :

    • Il était familier des principaux dogmes de la foi catholique, alors que ses contemporains en savaient un peu moins sur la vie de Jésus que sur celle de Spiderman.
    • Par son acharnement, son effarante capacité de travail, cet animateur (Julien Lepers) initialement peu doué, un peu stupide, au visage et aux appétits de bélier, était devenu peu à peu une figure incontournable du paysage médiatique français.
    • L’existence des hommes s’organisait autour du travail, qui occupait la plus grande partie de la vie.  L’issue des années de travail s’ouvrait une période plus brève, marquée par le développement de diverses pathologies. Certains des êtres humains, pendant la période la plus active de leur vie, , tentaient en outre de s’associer dans des micro-regroupements, qualifiés de familles, ayant pour but la reproduction de l’espèce.
    • Il aperçut la surface ridée de la mer, comme une peau de vieux en phase terminale.
    • De toute façon Picasso c’est laid, il peint un monde hideusement déformé parce que son âme est hideuse… Picasso, juste un barbouillage priapique qui peut séduire certains sexagénaires au compte en banque élevé.

    Tout le récit est émaillé ainsi de ces considérations pertinentes et acerbes très éloignées de la bien-pensance gnan-gnan des masses, et qui provoquent souvent la haine d’un lectorat majoritairement conformiste. Et moi, tout au rebours, c’est pour cela que j’aime Houellebecq dès ses premiers écrits. Je n’ai pas attendu ce Goncourt pour mettre Houellebecq à la place d’honneur dans ma bibliothèque… Et vous, qu’attendez-vous pour vous ruer sur La Carte et le Territoire ? Et, si ce n’est déjà fait, découvrez aussi les textes antérieurs de Michel Houellebecq, et notamment : Les Particules élémentaires, Extension du Domaine de la Lutte, et Plateforme. 


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  •  Meurtres à Venise est un bouquin qui surfe sur la renommée mondiale de Venise, cette fabuleuse ville où il est de bon ton de partir en amoureux pour baiser  dans une gondole, au moins en rêve ! L’auteur du livre, une certaine Marie-Hélène Parinaud, étale la bouffissure de son orgueil prétentieux en quatrième de couverture, voici ce qu’on lit en effet à son propos : « Passionnée de Venise, historienne de profession (Doctorat EHESS)… » Personne ne sait ce que veut dire EHESS, mais ça en jette auprès des ouvriers, c’est sûr !... Et pourtant, quand on ouvre le livre, on est rapidement fixé : notre auteur-historienne ne sait même pas écrire en français ! Et ce roman ressemble à un bêtisier de fin d’année à la télé : en voici quelques échantillons :

    • Eclairez-moi, que je la vois…….   au lieu de voie
    • Il en avait goutté…………………..au lieu de goûté
    • Une côte de mailles……………….au lieu de cotte
    • Il y a tellement d’exécution………au lieu d’exécutions
    • Un soi-disant accident……………au lieu d’un prétendu accident
    • S’était une réunion……………….au lieu de c’était…
    • Quoi de plus convainquant………. au lieu de convaincant
    • Amène-moi mon sac……………….au lieu de apporte-moi
    • Des sacs de blés…………………….au lieu de sacs de blé
    • Agiornio…………………………….au lieu de a giorno
    • Pourquoi je vous suivrai ?.................au lieu de suivrais
    • Après qu’ils aient réussi…………au lieu de qu’ils eurent réussi
    • Qu’allais-vous faire ? …………..au lieu de qu’allez-vous faire…

    Vous voyez, notre auteur-historienne-spécialiste est du niveau d’une mauvaise élève de CM2… Quant à son récit, il est à l’avenant : on dirait un récit d’aventures comme en écrivent les petites ados dans leurs blogs en attendant leurs premières règles : c’est plein d’aventures à la mords-moi-le nœud, des meurtres à chaque page, un héros toujours attaqué, jamais tué, un testament, beaucoup de fric, un avocat, des héritages, du poison, des maléfices, un pape qui a un fils, des courtisanes, des traîtres, des bandits de grand chemin… tous les poncifs ! Ah, j’oubliais : pour les amateurs de cul, page 121 et 122, c’est là que se trouve la description pitoyable d’une fellation, avec des mots pas piqués des hannetons ! On y parle ainsi de verge et de vagin ! Oui, vous avez bien lu : verge et vagin ! Autrement dit, il n’y a même pas d’érotisme ! Rien que des termes médicaux !!!... Ainsi, même dans ce domaine, notre historienne n’est pas une spécialiste ! C’est à désespérer ! Et pour couronner le tout, la reliure du bouquin, que j’ai acheté neuf (et cher : 22 euros) se démantibule déjà, les pages foutent le camp… Meurtres à Venise, publié chez Michel de Maule, va donc prendre immédiatement le chemin de la benne à ordures !... En matière de lecture, 2011 a très mal débuté pour moi !... Mais je suis plein d’espoir, il reste encore 364 jours !


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