Par Robertcri
Un ange à la mer – film de Frédéric Dumont – 2010 –
Si vous êtes au bord du suicide, ne regardez pas ce film, démoralisant au possible ! Pire que démoralisant : pitoyable, à la limite de l’odieux. L’histoire est simple dans sa connerie : Louis est un petit garçon de 12 ans, et il vit au Maroc avec son grand frère et avec ses parents. Mais tout de suite, on se rend compte que le père est à côté de ses baskets. Pour d’obscures raisons qui ne nous sont pas précisées, on le voit apathique, replié et taciturne, enfermé toute la journée dans son bureau, les volets fermés, dans le noir, à peine habillé, pas rasé… Un jour, ce connard ( il n’y a pas d’autre mot) appelle le petit Louis, et lui confie un secret qu’il lui demande de ne répéter à personne : il va se suicider !... On imagine le double choc produit sur l’enfant ! D’une part son père va se tuer… et il lui a interdit d’en parler ! La vie de Louis bascule alors. Lui qui était un enfant insouciant, abandonne copains et foot. Perché dans les branches d’un citronnier, il surveille la fenêtre derrière laquelle est enfermé son père… Que peut-il faire ? Comment protéger ce père cinglé ? L’enfant est démuni… On assiste dans ce film à ce véritable renversement de situation : un enfant doit veiller sur un adulte ! Cela finira mal… Ce film, pénible à voir, a le mérite de montrer, pour une fois, qu’il existe des parents toxiques, véritables démolisseurs d’enfants… Elle montre aussi une société aveugle et sourde : face à la maladie mentale d’un adulte, c’est le silence et l’omerta. A aucun moment, personne n’intervient pour mettre hors d’état de nuire ce père à côté de ses pompes. On voit même ce cinglé s’amuser, avec sa voiture, à écraser des chats errants… Il oblige son fils, le petit Louis, à capturer un chaton, que le père tente ensuite de noyer !... Là encore, nul n’intervient. Comme si on attendait, fataliste, le drame final… Il aura lieu… Film étonnant et original donc, hors des sentiers battus et rebattus. Par contre, on ne peut pas dire qu’on passe un « bon moment de cinéma »… car il est difficile de voir ce véritable désastre familial se développer inexorablement, scène après scène, dans un crescendo angoissant que ne vient jamais apaiser la moindre lueur d’espoir.
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