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Littérature et écriture, dans les thèmes suivants : récits et nouvelles - souvenirs - chroniques - critiques littéraires et cinématographiques - humour - poésie - voyages et balades -

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Polisse - film de 2011 -

 

 

Polisse – film de Maïwenn – 2011 -

Acteurs : Karin Viard, JoeyStarr, Marina Foïs

polisse

Polisse est le type même du film raté. C’est l’exemple parfait du  projet intéressant, mais qui sa casse la gueule à cause des tabous et d’une France coincée du cul, choquée par tout ce qui est sexuel. Explication : dans ce film, la réalisatrice, Maïwenn, se propose  de montrer l’activité d’un secteur particulier de la police la BPM (Brigade de protection des mineurs)… Au programme : les violences diverses faites aux enfants, en particulier dans le domaine sexuel… Sauf qu’il est quasiment impossible d’en parler ouvertement, même au cinéma, et encore plus impossible de montrer, alors que le cinéma est pourtant l’art de l’image… Comment faire alors ? La réalisatrice va donc tourner une ratatouille, une sorte de catalogue des violences : on a donc droit au papa qui touche un peu sa fille, mais aussi à la maman qui tripote son petit garçon pour l’endormir, au grand-père qui effleure de trop près sa petite-fille… Et pour faire bonne mesure, on nous présente l’arabe qui veut envoyer sa fille au bled pour la marier de force avec un cousin quadragénaire. Enfin, histoire de faire de la morale à bon compte, on présente comme une véritable déviante la petite jeune qui fait une pipe pour récupérer son portable ! Comme si c’était là le crime des crimes, qui me semble pourtant bien dérisoire à côté de toutes les crapuleries humaines qui se commettent tous les jours dans le monde… Passons !... Par ailleurs, ces diverses agressions sexuelles sont à peine montrées, esquissées furtivement, presque en catimini, on sent que la cinéaste n’ose pas dire, n’ose pas montrer, se censure elle-même, constamment. Du coup, à peine a-t-on évoqué un attouchement que vite vite, on tourne de longs plans qui montrent la vie des policiers, leurs emmerdes au boulot ou dans leur vie personnelle, histoire de faire diversion… En sorte que le sujet est noyé dans un fatras verbeux et gueulard pour faire écran aux choses qui gênent… Par ailleurs, et pour céder à la mode actuelle, on met l’accent sur les abus sexuels mais avec beaucoup d’hypocrisie et d’auto-censure : rien par exemple sur  les petites filles étranglées et violées, on préfère les attouchements discrets du tonton, c’est plus soft !… Rien non plus sur d’abominables violences, pourtant non sexuelles, commises par certains parents : voici quelques années, une mère a été jugée : non seulement elle avait torturé quotidiennement sa fille depuis sa naissance, mais, alors que la petite, âgée de  quatre ans, avait fait pipi au lit, elle l’a déshabillée et assise de force… sur le poêle chauffé au rouge !! La petite fille est morte  cinq jours plus tard dans des souffrances abominables… Rien donc dans le film sur ce genre de violences familiales, on s’est contenté de ce qui est sexuel, donc très à la mode et qui fait vociférer le populo, justicier sommaire : « Moi je dis que ces monstres, faudrait leur couper les couilles ! »... Dommage ! Il y avait là un bon sujet, mais qui dégringole par manque de courage. Il ne suffit pas de prononcer bien haut les mots bite, pédophilie et de mettre le mot fellation dans la bouche (!) d’une policière pour traiter un sujet. Ici, tout sonne faux, on sent constamment la fausse pudeur, les précautions infinies, la trouille de montrer tout ce qui est sexuel… Bref, Polisse n’a pas su s’affranchir des tabous, sauf en matière d’orthographe, en écrivant Polisse au lieu de Police ! Piètre impertinence et fausse libération pour un film vraiment loupé !…

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