No country for old men - film de 2008 -

No country for old men – film de Joel Coen et son frère – 2008 –

Ce  film, tiré du roman de Cormac Mc Carthy, est intéressant en ce qu’il est une sorte de western moderne. On est toujours aux Etats-Unis, et le décor  grandiose des paysages sauvages est resté le même, avec ses grands espaces désolés et arides, près de la frontière du Mexique… Ce qui a changé, c’est juste qu’à la place des chevaux on a maintenant des bagnoles… Hélas, les hommes aussi sont restés les mêmes de nos jours : c’est toujours la même rapacité, une incoercible violence, une inextinguible âpreté au gain qui fait fi de la vie et des valeurs humaines. Ce film des frères Coen en est la parfaite illustration : le héros de l’histoire, un dénommé Moss, part chasser le gibier aux confins du Mexique. En suivant les traces de sang laissées par l’animal qu’il a manqué, il découvre par hasard quelques véhicules abandonnés, et puis, partout alentour, des cadavres humains. Incontestablement, une négociation qui a mal tourné. Moss s'empare d’une mallette contenant plusieurs millions  de dollars, mais bientôt, il sera poursuivi… D’abord par un effrayant tueur psychopathe lancé à la recherche du magot, puis par un vieux shérif désabusé… Le film retrace cette traque désabusée. Chacun suit son sillon, dont rien ne peut le distraire : Le gars qui a trouvé les millions de dollars fait tout pour les garder et n’en cèderait pas la moindre parcelle à quiconque, alors même que ce fric ne lui a rien coûté… Le tueur psychopathe poursuit et tue, implacablement, totalement imperméable aux sentiments comme à la pitié… Enfin, le vieux shérif, revenu de tout au terme d’une longue carrière, fait son boulot, en poursuivant le criminel, mais il est sans illusion, et cela, en définitive, ne sert à rien :on peut arrêter un criminel, mais on n’arrête pas le mal… Et l’argent est cause du mal. Une petite scène du film le montre : deux jeunes garçons se trouvent nez-à-nez avec le criminel blessé… Spontanément un des deux garçons offre sa chemise pour en faire un pansement. Le truand pour les remercier, leur offre un billet. Ils refusent énergiquement, mais devant l’insistance du blessé, ils acceptent finalement  un billet… Et immédiatement se disputent pour le partager ! Car l’un des garçons a laissé sa chemise dans l’affaire, l’autre non !! Et c’est la guerre !...pour un petit billet !!!... Bon film, bien tourné, avec effectivement en filigrane une morale amère et désabusée…