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Littérature et écriture, dans les thèmes suivants : récits et nouvelles - souvenirs - chroniques - critiques littéraires et cinématographiques - humour - poésie - voyages et balades -

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Mariniers à Longueil - 25 oct 2008 -

 

 

LES MARINIERS A LONGUEIL-ANNEL

Balade organisée par le Centre culturel de Vitry

le 25 octobre 2008


 

Départ en car de la mairie de Vitry à 7h30. Nous avons rendez-vous à 10 heures à  Longueil, et plus précisément à Longueil-Annel, petit village de l’Oise, à 80 kilomètres au nord de Paris.

Longueil-Annel abrite aujourd’hui la Cité des Bateliers, avec un musée de la batellerie (internet : www.citedesbateliers.com). Nous y arrivons en avance, il est tout juste 9 heures. Le musée ouvre à 10 heures. En attendant, petite balade à pied. Le temps est brumeux, et le voile gris posé sur le canal  donne au paysage un aspect irréel et tranquille. Des péniches s’étirent le long du canal, de part et d’autre de l’écluse. Car Longueil était un port important durant la révolution industrielle du 19è siècle. Le destin du village s’est précisé en 1826, lorsqu’on a construit le canal latéral à l’Oise, qui traverse le village. Dès lors, la commune  est rapidement devenue une étape incontournable de la route fluviale qui mène à Paris. En 1900 l’écluse est doublée pour faire face au trafic. Il y a alors à Longueil …32 débits de boisson : « le café des mariniers » n’est pas qu’une légende !...

Batellerie et mariniers : Le long du canal, le halage des péniches s’est fait longtemps par des chevaux, et aussi « à col d’homme » : le plus souvent, ce sont les femmes et les enfants qui étaient attelés à un cordage et qui tractaient la péniche !...  Au 19è siècle, il y avait toutes sortes d’embarcations naviguant sur toutes sortes des canaux ou rivières, sans aucune noprmalisation. En 1879, pour harmoniser le transport et le faciliter entre la France et les pays du nord, un ingénieur, Freycinet (1828-1923), Ministre des Travaux Publics, impose une norme par décret : toutes les voies d’eau auront le même gabarit : les écluses mesureront 39 mètres de long et 5,20 mètres de large ; les péniches feront quant à elles 38,50 mètres de long et 5,05 mètres de large). La vie est rude à bord, les enfants étaient attachés avec un harnais, tenus en laisse pour leur éviter une chute dans l’eau. Beaucoup ont appris à faire du vélo dans la cale d’une péniche vide. Les mariniers étant nomades, leurs enfants étaient mis en pension, et souvent restaient jusqu’à six mois sans voir leurs parents. Dès l’âge de six ans, les enfants pouvaient apprendre à conduire le bateau... Sur la péniche, les mariniers vivent l’aventure au quotidien : il faut s’approvisionner pour les longs jours de navigation (ce sera le rôle des Familistère, cette chaîne de magasins présents très souvent près des écluses ; les mariniers y faisaient leurs courses, et les marchandises leur étaient livrées au Familistère de l’écluse suivante… Il fallait aussi pouvoir trouver un médecin qui accepte de venir sur le bateau, lutter contre le gel, dégager la glace à la pelle et à la pioche pour éviter l’écrasement de la coque…

A la fin du 19è siècle, la péniche est le principal moyen de transport des marchandises, on compte à cette époque entre 350 000  et 400 000 mariniers. Mais la concurrence du rail fait son apparition, et c’est le début des difficultés pour les mariniers.  Les premiers conflits sociaux éclatent en 1936, et les mariniers obtiennent alors un « tour de rôle » pour obtenir un fret… De nos jours, les conditions de travail nomades, les difficultés de l’éducation des enfants, et la double concurrence du rail et de la route, ont fait chuter le nombre des mariniers à un millier à peine. Par ailleurs d’innombrables contraintes obligatoires sont venues renchérir le coût du transport : obligation de nettoyage complet du bateau après chaque transport, obligation de n’utiliser que des peintures spéciales « alimentaires » dans le cas de transport de céréales et autres denrées alimentaires, obligations de maintenance technique, etc…

Malgré le faible coût du transport fluvial, l’économie privilégie en 2008 les transports routiers. La batellerie est pourtant encore importante en Europe du nord ( Belgique, Pays-Bas…) et pourrait revenir sur le devant de la scène avec le projet de canal à grand gabarit…qui remettrait, les péniches… à flot !

A Longueil, des mariniers en retraite organisent la visite guidée d’une péniche Freycinet de 1932 amarrée le long du canal, la visite du musée de la batellerie, avec des films et de nombreux objets et témoignages sur la vie fluviale… Le long du canal, des bornes d’information permettent de compléter la visite par des témoignages sonores.

Cité des Bateliers

59 avenue de la Canonnière

60150 LONGUEIL-ANNEL

Tel 03 44 96 05 55

www.citedesbateliers.com

Autre site sur les mariniers :

Musée municipal Pierre Mondanel

Place de l’Aire

63430 PONT-DU-CHÂTEAU

Ouvert en juillet et août de 10 à 12 et de 15 à 18

Sur rdv aux autres périodes : tel 04 73 83 73 62

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