Par Robertcri
Ce livre est étrange ; je dis ça parce que nous trouvons toujours étrange ce qui est difficile à cataloguer, à classer... les gens, les choses, les livres... Mal de pierres est ainsi : ce n'est pas un roman, ou alors bien faiblard... ce n'est pas une autobiographie, puisqu'une petite-fille nous raconte sa grand-mère, mais ce n'est pas pour autant la biographie de la grand-mère... C'est un peu tout ça : un récit familial qui livre des souvenirs, des confidences dans une saga intimiste ... Une petite-fille donc nous parle de sa grand-mère, une femme de la Sardaigne, une Italienne. Elle nous parle donc aussi, forcément, de son grand-père, le mari de sa grand-mère. Mais ce n'est pas aussi simple, car ce grand-père et cette grand-mère étaient mariés mais ne s'aimaient pas, pas beaucoup... Et puis la grand-mère avait des pierres dans les reins, des coliques néphrétiques, c'est même pour ça qu'elle ne pouvait pas avoir d'enfant... Et puis un jour, pour chasser ses calculs, grand-mère vient en France suivre une cure. Et là, entre deux verres d'eau, elle rencontre un homme étrange, Le Rescapé, ainsi surnommé parce qu'il a réchappé de la guerre, en y laissant toutefois une de ses jambes ! Ce Rescapé parle à grand-mère comme grand-père ne l'a jamais fait ! Coup de foudre ? oui, d'une certaine façon, même si le Rescapé garde sa liberté et ne poursuit pas cette brève rencontre. Alors grand-mère rentre au pays, en Sardaigne... La vie continue auprès de grand-père, mais neuf mois plus tard elle accouche d'un petit garçon, qui sera le papa de la narratrice ! Grand-père est tout content : il a un fils et il y voit le signe du bienfait de la cure suivie par grand-mère ! En un sens, il n'a pas tort !... La narratrice de Mal de pierres peut, quant à elle, se demander si son grand-père est bien grand-père, ou plutôt le Rescapé ! Y a de quoi s'interroger, en effet ! On peut se demander ce qui a poussé l'auteur à nous conter cette petite histoire de famille sur l'incertitude de nos origines... On trouve la réponse dans le livre : en fait, grand-mère avait tout écrit dans un cahier qu'elle avait caché dans un mur... Bien plus tard, grand-mère est morte et sa petite-fille, en faisant des travaux dans sa maison, a trouvé le cahier de grand-mère... C'est tout simple et ça prouve que les écrivains n'ont pas beaucoup d'imagination : ils puisent leur inspiration dans le réel, bien souvent... Cela étant, on n'a pas ici une grande oeuvre, mais plutôt une pochade originale, agaçante à lire par moments car l'auteur, sous prétexte que ça se passe en Sardaigne, entrelarde son texte de pénibles phrases en italien, avec évidemment les incontournables notes de bas de page pour les traduire ! J'ai horreur de ça, ça me coupe dans mon élan de lecteur, comme la pub dans un film à la télé !... Et puis bon, le style, bof bof, reste banal. Pas de quoi tresser une couronne de laurier à Milena Agus ! Reste que cet ouvrage de 120 pages et 13 euros soulève un voile, celui qui cache ordinairement les secrets de famille et les chemins tortueux de la passion...
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