Par Robertcri
LOURDES – film de 2011 –
Commençons par un jeu de mot : Lourdes n’est pas une œuvre légère ! Et ce n’est même pas une œuvre du tout. Juste un film qui se trouve à la charnière entre la fiction et le documentaire, donc forcément un peu ennuyeux. La réalisatrice, Jessica Hausser, nous montre le parcours de Christine (Sylvie Testud), une tétraplégique qui consomme des pèlerinages comme d’autres des séjours au Club Med. Là, elle fait le pèlerinage à Lourdes, tout en regrettant que ce soit moins culturel qu’à Rome ! Au-delà de ce brin d’ironie, on assiste à ce qui se passe ordinairement à Lourdes : les mercantis, effroyables marchands du temple qui vendent leurs conneries aux foules crédules : statues de la Vierge en plastoque made in China, verroteries de pacotille, crucifix en ferraille, et autres objets fétichistes de mauvais goût… et puis bien sûr le défilé des éclopés de la Terre, qui viennent ici non pour Dieu mais pour eux, chacun espérant un miracle pour lui, tout en étant assez indifférent, voire jaloux, vis-à-vis des autres… Bien entendu, la nature humaine ne s’efface pas devant la grotte miraculeuse : les malades resquillent pour être les mieux placés, et passer devant les autres, ça fait penser un peu à la solidarité des socialistes en ce moment dans la courses à l’Elysée de 2012 : c’est chacun pour sa gueule derrière un discours charitable et généreux !!!... Bien entendu, les sentiments – et le cul qui va avec- ne sont pas absents de ces processions, et l’on échange des sourires appuyés de drague ouverte entre les accompagnatrices et les accompagnateurs de l’Ordre de Malte. Maria (Léa Seydoux) de l’Ordre de Malte lorgne Kuno, lui aussi de l’ordre de Malte, mais Kuno n’a d’yeux ( j’ai dit d’yeux, pas Dieu !!!) que pour Christine la paralytique ! On retrouve ici le pauvre monde et ses vicissitudes, la jalousie ordinaire, la resquille, l’égoïsme, le handicap, et l’espoir fou et égoïste de la guérison individuelle… Christine (Sylvie Testud), à peu près indifférente, va cependant bénéficier d’une guérison inexplicable. Miracle ?... En voyant ce film, on se dit que finalement, on n’y apprend strictement rien. Tout ce qui est montré, on le sait déjà : de la crédulité à la superstition, en passant par la foi, l’espoir et les petites faiblesses humaines… En outre, le film est assez répétitif : on nous inflige à plusieurs reprises des scènes identiques : le repas… le coucher… la grotte… la basilique souterraine… bref, tout cela se traîne un peu, c’est à la fois intéressant et vaguement chiant. La cinéaste a péché (qu’il lui soit pardonné) par excès de prudence : elle a tenté de bien circonvenir son propos, ne voulant surtout pas faire la moindre critique, ni de la religion, ni de l’usine à foi qu’est Lourdes… Jamais elle ne montre de vrai désespoir, jamais de ferveur non plus, on est dans le tiède et le fade. En sorte que, ne voulant choquer personne, elle a réussi à emmerder tout le monde ! Heureusement, la toute mignonne Léa Seydoux et son minois délicieux m'ont tenu éveillé jusqu'à la fin !!!... Bref, Lourdes et un film qu’on peut voir si on est ignare en la matière et qu’on souhaite voir un peu comment les choses se passent à Lourdes… Mais surtout… n’attendez pas de miracle !...
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