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Littérature et écriture, dans les thèmes suivants : récits et nouvelles - souvenirs - chroniques - critiques littéraires et cinématographiques - humour - poésie - voyages et balades -

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Lewarde et Douai - 15 sept 2007

 LEWARDE ET DOUAI

Balade organisée par le Centre Culturel de Vitry

Samedi 15 septembre 2007

 

Départ de Vitry à 7h30 en car. Joëlle R. est du voyage. Le car arrive à 9h45 à Lewarde, dans le nord. C’est un petit bourg  près duquel nous visitons une ancienne mine de charbon, fermée depuis 1971 et devenue le Centre historique minier.  Un petit train nous transporte jusqu’à la grille de l’ascenseur qui descend à moins 480 mètres. C’est du moins l’impression qu’on éprouve, tandis que les parois défilent… En réalité, les galeries du fond sont fermées et inaccessibles pour des raisons de sécurité. Les galeries que nous visitons sont des reconstitutions fidèles, réalisées par d’anciens mineurs à partir de matériaux remontés du fond…

Un ancien mineur nous pilote, et nous explique la rude histoire des mines. Le charbon a commencé d’être exploité en 1720.  Travail dans des conditions très pénibles. Les femmes, ou plutôt les jeunes filles, y travaillent, dès 14 ans, jusqu’à ce qu’elles épousent, devenues majeures,… un mineur !…Et attention : si un mineur de fond majeur entraîne une mineure mineure vers le fond, il commet un délit majeur !... Pas simple, le métier !... Les enfants, dès 8 ans, sont employés à pousser les wagonnets remplis du charbon extrait par les mineurs. Au début, les mineurs s’éclairaient à l’aide de simples bougies posées sur des morceaux de bois fichés dans les parois des galeries, à la façon d’appliques. Cet éclairage à flamme nue était extrêmement dangereux : risque d’explosion à cause du grisou. Plus tard, toutes sortes de lampes seront inventées pour protéger, puis pour isoler la flamme de l’extérieur. La meilleure est une lampe à flamme, protégée par un verre de Baccarat de 4 mm d’épaisseur. Des lampes électriques seront mises en service dans les années 50. Toutefois, les lampes à flamme avaient un avantage : elles signalaient la présence de grisou, bien avant le risque d’explosion, par un allongement anormal de la flamme, ce qui prévenait les mineurs de la présence de ce gaz inflammable. En 1906, un coup de grisou suivi d’un « coup de poussier » fit plus de 1100 morts à Lewarde. Le « coup de poussier » est l’inflammation des poussières de charbon soulevées par le souffle de l’explosion du grisou. Le poussier s’enflamme à la vitesse de mille mètres par seconde et à une température dépassant les 2000 degrés. Au 19è siècle, un mineur doit travailler deux jours pour payer un kilo de beurre. En fait, il ne mange jamais de beurre et met du saindoux sur son pain. Le travail des femmes dans les mines diminue vers 1850, et prendra fin par une loi de 1892. Les mineurs doivent boiser eux-mêmes les galeries à l’aide des poutres qu’ils amènent de la surface. Mais ce travail ne leur est pas payé. De ce fait, ils le négligent souvent au profit de l’extraction du charbon. Mais quand un éboulement se produit, et s’ils ne sont pas tués, ils paient une amende, pour  n’avoir pas boisé suffisamment. Les conditions d’exercice du métier sont très dures. Pas de toilettes au fond : les excréments, traditionnellement, sont déposés dans les wagonnets, mêlés au charbon !... Et ce sont les trieuses, en surface, qui les trieront du charbon, et sans gants !  Au cours du 19è siècle, on va utiliser des chevaux pour tirer les convois de charbon au fond. On emploie pour cela des chevaux ardennais ou boulonnais. Petits – 1m60 au garrot- ils sont également très puissants, pouvant tracter des convois de sept tonnes. Ces chevaux sont en permanence au fond, on ne les remonte jamais pendant les quinze années de leur vie dans la mine.  A Lewarde, l’un d’eux a été empaillé. Il est ainsi montré, en hommage à la contribution des animaux au labeur des hommes. Avec la mécanisation au 20è siècle, la pénibilité musculaire du travail est allégée, mais le bruit au fond devient insoutenable : perforateurs, pics pneumatiques, machines à  tracter le charbon vers les wagonnets… Il s’y ajoute la poussière, les fumées des moteurs diesel…  Après 1945 et la création des Houillères (nationalisation des mines), les conditions de travail demeurent malgré tout très dures. En matière de sécurité, les mineurs doivent se payer eux-mêmes gants et chaussures de sécurité. Ils ne reçoivent que leur bleu de travail, leur casque et leur lampe…  En quittant la galerie, nous visitons la « salle des pendus » qui était en fait le vestiaire et la salle de douche des mineurs. Les  tenues de travail sont accrochées au plafond, dont on les fait descendre par une chaînette. Mille vêtements sont rangés là. Au pourtour de la salle : les douches collectives.

On visite aussi la lampisterie, réputée autrefois par la sévérité de ses chefs. Il est vrai que devait y régner un ordre rigoureux pour des raisons de sécurité : au début de sa journée de travail, chaque mineur recevait sa lampe en échange d’un jeton numéroté. En remontant du fond, il rendait la lampe et récupérait le jeton. De cette façon, les lampistes constataient très vite les éventuels accidents : s’il restait des jetons non récupérés, c’est que des mineurs n’étaient pas remontés : accident… blessure… malaise… explosion…

Repas : nous déjeunons au restaurant « Le briquet » implanté sur le site :

Menu (15,50 euros) :

  • Flammiche  aux poireaux
  • Escalope de dinde à la genièvre de Loos avec frites et petits légumes
  • Salade de fruits/glace
  • Vin

Remarque : Le « briquet »  désignait le casse-croûte des mineurs. L’origine en tient à monsieur Briquet qui accorda aux mineurs une pause déjeuner de 30 minutes.

APRES-MIDI

Visite  guidée de DOUAI en autocar… Douai est une ville de 40 000 habitants, créée au Moyen-Âge  du fait des activités commerciales autour de la draperie. Douai est appelée la « Cité des Géants », en raison des figurines traditionnelles et de grande taille,  que l’on transporte dans des processions annuelles à travers la ville, depuis 1550.

Les géants s’appellent  des Gayants en langage picard. Les géants forment une famille :

  • Monsieur Gayant ( 8m50, 370 kg)
  • Madame Gayant  (6m25, 250 kg)
  • Jacquot, l’aîné     (3m40, 80 kg)
  • Fillonn la fille      (3m15, 70 kg)
  • Binbin                 (2m40, 45 kg)

Ces géants font une sortie annuelle en ville, les dimanche, lundi et mardi qui suivent le 5 juillet (Fêtes de Gayant)

Nous avons visité le beffroi de Douai, qui symbolise les valeurs d’harmonie, d’ordre, de paix sociale et de protection de la ville. Le beffroi comporte au sommet un carillon de 62 cloches.  Nous avons escaladé pour le voir un escalier fort étroit de 196 marches, et autant pour redescendre !... La ville de Douai a un Conservatoire de musique dans lequel il y a une école de carillon.

La ville fait penser à la Belgique par l’architecture de nombre des ses bâtiments anciens.

Le beffroi jouxte l’hôtel de ville, que nous avons visité librement dans le cadre des journées du patrimoine.

Nous avons enfin visité l’hôtel particulier d’Aouste,  qui abrite aujourd’hui le Palais de Justice de Douai.

Mais on n’a pas eu assez de temps pour tout voir ! Comme toujours, le temps a manqué, mais ce n’est pas grave… On reviendra, un jour… peut-être !... A 17 heures, nous nous sommes installés dans notre car pour le retour !  Arrivée à Vitry vers 19h30…

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